Ne faites rien qui puisse nuire à la démocratie chèrement acquise par ce peuple, monsieur!
Le gouvernement du
président Yayi Boni ne manque pas d’idées ; sa dernière trouvaille est la mise en place d’un
Régime d’Assurance Maladie Universelle (R.A.M.U) au Bénin. Ce que l’on peut
appeler un « événement » a été
lancé au palais des sports ce vendredi 21 juin. Comme à son habitude, le pouvoir
a rempli la salle de monde fait de crétins ; de courtisans ; de gens
oisifs et aussi de quelques curieux et de gens bien en quête de soins et de
prise en charge véritable pour leur question de santé.
L’affaire repose sur
une cotisation de 1000f cfa par personne chaque mois pour bénéficier en cas de
maladies (celles concernées sont énumérées) d’une « bonne » prise en
charge médicale et financière « gratuite » .
Voilà donc la
nouvelle trouvaille de notre « très » cher président, bien populiste
dans sa chair, dans ses actes et dans ses pensées… Seulement, les béninois n’y croient pas beaucoup malgré tout le tapage
médiatique; malgré les bons distribués aux nombreux propagandistes du pouvoir, chargés
de convaincre les béninois à avaler et admettre la révision de la constitution
de la république, aux fins entre autres, de maintenir le « roi » au
pouvoir après 2016.
Mais pourquoi ce
scepticisme des béninois vis-à-vis d’un projet « porteur » pour leur
santé et leur bourse en cas de soucis de santé ?
L’affaire
icc-services est encore présente dans les mémoires.
Rappel : les
béninois découvrent peu à peu sur leurs petits écrans des hommes d’affaires aux
côtés du chef de l’Etat et des autres officiels du gouvernement et de l’armée.
Ces supposés hommes d’affaires lancent une opération d’épargne avec un taux
d’intérêt incroyable de 50% et parfois de 100%. Les béninois s’y jettent corps
et âmes ; qui, après avoir vendu sa seule et unique maison pour y placer
l’argent ; qui, pour y placer sa bourse d’étudient ; qui, pour y placer sa pension de retraité et qui, encore
pour y placer toute son économie. Des chefs de régies financières, des
comptables de société d’état n’ont pas hésité à mettre dans ce bourbier
l’argent du contribuable béninois. L’affaire a semblé bien démarré ; des
ministres de la république y percevaient
même des primes hebdomadaires de vingt millions de (20.000.000) francs cfa. Les
dits opérateurs économiques n’ont de
cesse fait des dons de véhicules à l’armée ; des dons de véhicules,
de terrains bâtis ou en friche à certains chefs religieux. Ils ont même offert
à la présidence de la république, à l’occasion d’une fête organisée par le
président, des bouteilles vins, des verres à boire, des mouchoirs, des papiers
jetables, bref des étrennes à l’effigie de Yayi Boni qui ne se cachaient plus de s’afficher publiquement aux côtés de
ses « généreux » donateurs, tellement la manne était juteuse.
Mais quand le pot
aux roses a été découvert, quand les dits opérateurs économiques qui ont tout
le temps défilé avec le chef de l’Etat, les autres membres du gouvernement et
de l’armée sur nos écrans de télévision, se sont révélés être de vrais
faussaires, de vrais arnaqueurs agissant avec l’appui et la complicité des
membres du gouvernement, Yayi boni, comme à ses habitudes à juré n’être au
courant de rien. Il a jeté quelques lampistes en pâture à la presse, aux
spoliés et à la justice déjà sous ordres. Il a promis sur tous les toits que les victimes de cette
ténébreuse affaire entreront dans leurs fonds. Mais à ce jour, rien ! Rien
que les verbiages, les charabias et les slogans sans contenu ni conviction du
pouvoir. Les victimes meurent une à une et l’affaire est classée sans suite
car, c’est un scandale d’Etat dont Yayi ne saurait sortir blanchi en cas de
procès équitable.
La grande réticence
des béninois face au RAMU réside donc dans ce grand hold-up d’état dont-ils ont
été victime à ce jour sans excuses ni procès.
Conséquence, on est
prêt ici à percevoir du pouvoir ou de ses sbires les cinq cent ou mille francs cfa pour les marches de
soutien aux actions du roi, mais jamais l’on ne veut plus se risquer à mettre
un sous dans une opération menée par le pouvoir ou ses proches.
Autre raison
possible de rejet des béninois de cette pseudo aubaine ; c’est le coup et
le système de couverture qui n’arrangent pas les familles nombreuse car la
carte est strictement personnelle. Alors, à titre d’exemple : pour un père
de famille de cinq enfants (c’est le minimum ici par ces temps de vaches
maigres) ; il devra donc débourser tous les mois sept (07) mille francs
cfa pour se couvrir, couvrir madame et les enfants pour une hypothétique
maladie qui ne viendrait peut-être jamais.
Combien de béninois
peuvent dégager de son salaire sept mille(7000) francs tous les mois et pouvoir
encore payer le louer, assurer la popote et faire face à l’école de plus en
plus chère ?
Yayi trouvera
certainement dans son job inventé de toute pièce au fin de nous endormir pour
réviser la constitution, des hommes et des femmes du gouvernement ; ceux
du parlement ; certains directeurs de société qui pillent en toute
impunité nos ressources financières….. mais pas les vrais béninois confrontés
aux questions : de chômage ; de précarité du pouvoir d’achat ;
de mévente ; de vie…. Il ne verra certainement pas les vrais béninois
victimes en ces années-ci de l’ethnicisassion du pays et des fonctions dans l’administration ;
les vrais béninois victimes au quotidien de la corruption, du népotisme…. Du régionalisme
et de la male gouvernance.
En cause aussi dans
ce projet pourtant très intéressant pour toute vie humaine, le moment que le
pouvoir a choisi pour mettre en orbite son affaire. Il a tout l’aire d’une
opération de charme pour nous conduire droit dans la révision de la
constitution dont le pouvoir vient de déposer le projet de loi sur la table des
députés au parlement, fort conscient que sa majorité numérique et politique
aveugle la ferait passer comme une lettre à la poste. Une majorité muette et
complice de tous les « crimes » qui se commettent jusque là. Il y a de
fortes chances que nous subissions à nouveau un autre K.O. Donc vigilance mes chers
compatriotes !
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