Connaîssez-vous ce monsieur? C'est un dangereux tueur de démocratie!
Politique nationale :« Touche
pas à ma Constitution »
Amos Elègbè : « …c’est qu’il faut que soient
nécessairement préservés à tout point de vue, l’Etat de droit, …la limitation
du mandat du président de la République, … ».
Comme vous le constatez, tous font économie de vérité. Ils mentent sur les
véritables intentions du Baron d’Araruna, Dieu devant ses esclaves.
Le seul qui a
inconsciemment dit la vérité c’est Chabi Sika. Il a dit que c’est la plénière
qui a décidé du retrait de certaines options fondamentales de la Conférence
nationale de cette loi soumise à la Cour. Parmi ces options, la limitation de
mandat. Or, on sait que la mouvance détient la majorité. Et cette mouvance
obéit aveuglément à son Chef, Yayi Boni. Donc, la mouvance de Yayi Boni a
décidé de supprimer la limitation de mandat de la loi pour permettre à son chef
de se maintenir au pouvoir en 2016. En tout cas, c’est ce que nous renseigne le
monologue de Chabi Sika.
Si Yayi ne voulait pas s’éterniser au pouvoir au-delà de 2016, pourquoi
n’a-t-il pas fait pression sur sa majorité à l’Assemblée (comme d’habitude)
pour qu’une telle loi ne soit pas adoptée ? En tout cas, Robert Dossou ne
s’est pas laissé faire lui. Il a dit niet.
Le mérite de Robert Dossou, c’est d’avoir dit non à cette entreprise
machiavélique. Le courage de Robert Dossou, c’est d’avoir sauvé contre vents et
marées les acquis de la conférence nationale. Et ça, le secrétaire général du
gouvernement, le conseiller politique de Yayi et Chabi Sika ne veulent pas lui
reconnaitre ce mérite. Parce que Robert Dossou a mis fin à leur funeste dessin.
Robert Dossou a mis en déroute la mouvance Yayi qui a osé adopter une telle
loi. Aussi, la Cour de Robert Dossou a-t-elle décidé : « …ne peuvent
faire l’objet de question à soumettre au référendum, les options fondamentales
de la Conférence nationale de février 1990 à savoir : ….le mandat
présidentiel de 5 ans renouvelable une fois… ». Conséquence, il a été
éjecté de la Cour constitutionnelle…Comme une vielle chaussette qu’on a utilisée…
Après cet échec cuisant, ils ont changé leur fusil d’épaule tout en nourrissant
la même ambition : modifier la constitution. Ils ont monté une nouvelle
pièce composée de plusieurs actes. Une pièce version sénégalaise de Wade en
prétextant un changement de régime et en faisant un hold-up électoral comme en
2011.
Acte N°01 :
Trouver un sponsor.
Tout le malheur de
Patrice Talon, vient du fait qu’il a dit non à toute tentative de modification
de notre loi fondamentale. Voici sa déclaration sur RFI : « …Vous
savez, c’est un secret de polichinelle ! je vais vous le dire et tout le
monde le sait. Dès que Yayi Boni a été réélu en 2011, sa principale
préoccupation était de réviser la constitution….Pour rester au pouvoir…donc le
président m’a sollicité pour que j’accompagne son nouveau programme politique
en utilisant mes relations, mes moyens pour obtenir auprès de l’Assemblée le
nombre de députés qu’il faut pour voter ce genre de modifications qui
nécessitent une majorité qualifiée. Mais j’ai résisté. Comme nous sommes des
amis, j’ai pu quand même lui faire comprendre que ce n’était pas indiqué, que
ce n’était pas faisable, que ce n’était pas bien ».
A partir de cet instant, il est devenu la bête noire à abattre. Bénin control
Sa est détruit. Ses usines menacées. Il est sorti du groupe de fournisseurs
d’intrants agricoles. On murmure à la présidence que Talon sera appauvri. On a
dit même qu’il roulera à vélo. On envoie des militaires pour l’arrêter, il
quitte le pays. Car, pour les Dieux au pouvoir, tant que Talon vit, il bloquera
la révision de la Constitution.
Mais ce que Talon ne sait pas, c’est qu’il venait de montrer à Yayi que les
hommes d’affaires constituent un danger pour lui en 2016. D’où l’acharnement
contre Ajavon. Issa Salifou lui a été carrément réduit au silence. Tous ceux
qui sont riches et qui peuvent dire non à la révision sont persécutés. Notez
que la plupart sont du sud. Car au nord, il a déjà tué tous ceux qui peuvent
compter 50 millions d’économie. Ne me parlez surtout pas de Sasif.
Ce sont là les conséquences du refus de Talon. Mais, les caciques du pouvoir
avaient un plan B.
Acte N°02 :
Remplacer Robert Dossou.
Quand Robert Dossou a
pris sa décision, des témoins ont affirmé que le Baron d’Araruna a piqué une de
ces colères qu’on lui connaît. Il s’attendait à tout sauf cette décision de son
ami Robert Dossou, géniteur du KO de 2011. Ce jour là même la décision a été
prise de le renvoyer de la Cour. Il fallait l’humilier. Ce qui a été fait.
Mais lorsque vous regardez attentivement la composition de la nouvelle Cour,
vous vous rendez compte qu’il y a plus de bénis oui oui que dans n’importe
quelle autre institution de la République. Des cadres dits personnalités mais
qui n’ont aucune expérience. Des gamines de 41 ans à qui l’on confie la vie de
tout un pays. L’objectif est simple : il faut avoir une vraie Cour aux
ordres pour revenir sur la décision de Robert Dossou. Une Cour qui peut
supprimer et la limitation d’âge, et la limitation de mandat de la Constitution
du Bénin. Ainsi, un boulevard sera ouvert pour la révision à l’Assemblée.
Acte N°03 :
Révision à l’Assemblée…
Après cette décision,
on passera au toilettage de la constitution. Si la Cour élimine la limitation
d’âge et celle du mandat, la révision passe sans encombre. Mais si, par hasard
la Cour n’arrivait pas à les éliminer, le pouvoir a prévu la solution
sénégalaise de Wade. C’est-à-dire que nous sommes dans une nouvelle République.
Et que Yayi est libre de se présenter ou pas. Il pourra faire dix autres années
s’il le voulait.
C’est pour cela que malgré les contestations, malgré les mobilisations, Yayi
tient dure à sa révision. Et ses garçons de course sont montés au créneau pour
le rappeler. L’un d’entre eux rappelle même que c’est un contrat signé depuis
2006 entre l’Union fait la Nation, ex ABN et Yayi. On y reviendra.
Ils veulent endormir le peuple. L’histoire de la Cour des comptes n’est que
chimère. Yayi veut que les députés touchent une virgule pour dire que nous nous
trouvons dans une nouvelle République. Et se représenter. C’est le plan.
Vous n’avez pas compris pourquoi Yayi a demandé de laisser tomber le siège en
construction de l’Assemblée ? C’est pour tenir en laisse les députés qui
ont gagné des marchés. Le discours sera le suivant : « Ecoutez, vous
avez volé dans la construction du siège de l’Assemblée, vous votez la révision
ou … prison ».
Acte 04 : les
juristes de Yayi entrent en action…
Dès que l’Assemblée
modifiera la constitution (même si elle ne touche pas à la limitation d’âge et
à celle de mandat), les juristes de Yayi entreront en action. Comme toutes les
chaînes de télévision sont sous sa coupe, ils vont occuper les temps d’antenne.
Ils vont nous assommer à longueur de journée avec des théories fumeuses sur la
nouvelle République qui permettra à Yayi de se présenter. Ils vont monopoliser
les ondes…acheté des espaces dans les journaux. Le battage médiatique sera
poussé à son paroxysme…pour un autre double mandat de Yayi. Des professeurs
d’université, des avocats, des magistrats, des cancres, des malades mentaux,
des juristes patriotes, ceux non patriotes…tous diront que c’est une nouvelle
République…
Acte 05 :
Marcheurs et prieurs vont se mobiliser….
Vous connaissez la
recette ? Des marches de soutien payantes vont être organisées…On connait
le principe. Vous prenez quelques délinquants affamés, vous les mettez sur le
macadam. Vous vous arrangez pour payer toutes les télévisions pour qu’elles
soient là par hasard. Des journalistes prépayés de la presse écrite
débarqueront. Tout ça pour que le soir on voit à la télévision des slogans
comme « Yayi…20 ans ». Tout ceci spontanément de façon programmée.
Toutes les communes du nord seront mises à contribution. « Les
miens » comme les appelle Yayi débarqueront à Cotonou de manière qu’on
croit que ce sont des sudistes qui marchent.
Acte 06 : La
Cour tranchera…
Des personnes éprises
de liberté et de démocratie, saisiront la Cour constitutionnelle pour qu’elle
dise le droit. Peine perdue. La Cour actuelle est taillée sur mesure. Elle est
là pour appliquer la volonté du baron.
D’office, elle dira que c’est une nouvelle République et que Yayi a le droit de
postuler. Incident clos. On passe ailleurs. Yayi selon la Cour, pourra avoir
deux mandats supplémentaires. Ce qui lui fera 20 ans de pouvoir. C’est le rêve
du clan Yayi.
Cette Cour est là pour ça. Rien que pour ça. Une Cour dont la raison d’être est
de donner 20 ans à Yayi.
Acte O7 :
L’Armée dans les rues…
Fidèle à son
habitude, le président fera sortir des chars dans les rues de Cotonou. Des
militaires armés jusqu’aux dents patrouilleront. Ils ont tué dans la répression
de l’essence frelatée. Ils n’hésiteront pas à tuer pour permettre au Baron de
se maintenir au pouvoir.
Les syndicalistes seront confinés à la bourse du travail. Les révoltés seront
matraqués. Comme à Lomé sous Eyadéma, la paix sera maintenue de force. Le lac
Nokoué deviendra la lagune de Bèh à Lomé.
Acte 08 : Yayi
Boni candidat…
Yayi Boni tiendra
approximativement ce discours : « …chers compatriotes. Vous vous
rappelez que j’ai dit que je ne me présente plus. Vous vous rappelez que j’ai
dit que j’aurai deux mandats à faire. Vous vous rappelez que je n’ai jamais
voulu modifier la constitution. Mais qui suis-je moi, pour m’opposer à la
volonté de toute une Nation ? L’Assemblée a modifié la Constitution. La
Cour constitutionnelle a confirmé qu’il s’agit bien d’une nouvelle République.
Et vous, mes très chers parents, vous m’avez sollicité. A travers vos marches,
vos prières, vos supplications,… je ne suis pas un ingrat. Je suis obligé de
suivre vos désirs. Je suis un serviteur de Dieu. Et Dieu dit de servir son
peuple. J’ai juré vous servir. J’ai juré verser mon sang pour vous.
J’accepte donc de vous servir. J’obéis à votre volonté. Je suis
candidat… ».
Acte 09 : liesse
populaire orchestrée et payée.
Dès le lendemain, des
marches de soutien seront organisées sur l’ensemble du territoire. Comme par
enchantement, les télévisions, les radios et certains journaux seront là pour
couvrir toutes les marches de soutien à la candidature de Yayi Boni.
Ayant tué tous les opérateurs économiques, il se présentera comme le messie.
Affamée, appauvrie, menacée, la population n’aura qu’un seul choix : le
messie Yayi Boni.
Acte 10 : Yayi Boni président...
Elu une troisième
fois, Yayi Boni pensera déjà à son quatrième mandat. Des voyages intempestifs,
des sorties démagogiques, des arrestations arbitraires, les Béninois
deviendront des zèbres comme l’avait pensé Alioun Fantouré. Des individus sans
âmes ni consciences. Des robots, des marionnettes aux mains du Baron.
Bref, on est parti pour dix autres années. Sans avoir la certitude que ce sera
la fin. Nous serons en plein cercle des tropiques.
C’est pour en arriver là qu’on s’est battu depuis 1989 ? C’est pour tuer
la démocratie que Monseigneur Isidore de Souza s’est donné corps et âme ?
Que reste-t-il aujourd’hui des acquis de la Conférence nationale ?
C’est peut être pour ça que le professeur Tévoedjrè parle sur Rfi de :
« …l’ennemi de ce peuple, c’est sa haine, l’indiscipline et
l’indolence ». Le mot le plus intéressant, c’est l’indolence, absence de
douleur ou alors, insensibilité. Professeur, appelez un chat un chat. Qui est
indolent au Bénin ? Vous à qui on a fait un lit douillet avec votre machin
de médiateur alors même qu’on a jamais sollicité vos services ni vos
conseils ? Le président Soglo qui a été payé en monnaie de singe et dont
on a divisé la famille ? Le président Kérékou dont les fils ont été
utilisés comme des gadgets électoraux ? Houngbédji à qui on miroite des
postes ministériels et qui avait été crucifié par la Rb de Soglo en 2011 ?
Qui est indolent professeur ?
Charles Toko
Les Nagot de la
présidence réagissent ?
Dans son intervention
télécommandée depuis Paris, Monsieur tous les régimes, Amos Elègbè, a eu cette
réflexion très intéressante digne d’une vieille toupie. Pour lui, voici d’où
vient l’idée de la révision de la Constitution : cette idée vient d’un
protocole portant partenariat politique qui a été signé « le 17 Mars 2006
entre le candidat Yayi Boni et le groupe ABN comprenant la Rb, le Psd et le
Madep. Il s’agit donc des groupes qui ont décidé de le soutenir au deuxième
tour…les membres du groupe ABN à savoir la Rb, le Psd et le Madep déclarent que
les engagements qui vont suivre tiennent lieu de feuille de route…le troisième
engagement dit ceci …évaluer la Constitution du 11 décembre 1990 ». Et
Monsieur tous les régimes, de conclure que réviser la constitution vient de là.
Pour lui, évaluer une Constitution veut dire la réviser. Je ne sais quel est le
niveau d’étude d’Amos Elègbè, ni qui sont ceux qui ont été ses professeurs. Parce
que si moi, j’avais été son professeur…il aurait eu quelques corrections.
Dans ce cas précis, évaluer la Constitution, veut simplement dire faire le
bilan de son application depuis son adoption. Et qui dit bilan parle de passif
et d’actif. En d’autres termes qu’est-ce qu’on peut retenir de positif et quels
sont les points négatifs.
Pour évaluer une constitution, il faut organiser des séminaires. Par exemple,
en ce qui concerne la Haac, rassembler des journalistes des différentes
catégories des médias.
De façon plus générale, toutes les composantes de la Nation doivent être
associées. Les partis politiques, les syndicats, les associations…etc…Pour
évaluer la Constitution du 11 décembre, a-t-on pris ces précautions ? Non.
On a rassemblé quelques dinosaures à qui on avait promis ou donné des postes de
responsabilité. Des consignes fermes leurs ont été données et puis, ils ont
accouché d’un bébé qu’ils ont eu honte de présenter au public : jusqu’ici
rares sont ceux qui peuvent dire avoir lu le rapport de cette commission
Ahanhanzo-Glèlè.
Et brusquement, comme un voleur qui retourne l’objet volé, on va déposer un
texte taillé sur mesure pour dire qu’on veut réviser la Constitution. Et on
s’en prend à Robert Dossou qui a eu le courage (chose rare chez lui, en tout
cas durant son mandat) de dire non.
Savez-vous ceux qui ont réagi ? Des parents Nagot de Yayi Boni, lui-même
Nagot.
Le Secrétaire général du gouvernement réagit. Un texte insipide que lui-même
aura du mal à expliquer. Avec un contenu auquel il est le premier à ne pas
croire. Le Secrétaire général du gouvernement, Eugène Dossoumou, est de Diho.
Un village de Savè. Il est Nagot (Shabè).
Il est suivi du cousin de Yayi Boni, le député Chabi Sika de Tchatchou, un
village de Tchaourou. En voulant se défendre, il accuse injustement son frère
président. Il tire son épingle du jeu en disant que c’est la plénière qui a
adopté la loi sur le référendum. Or, c’est Yayi Boni qui a la majorité à
l’Assemblée…donc, la majorité de Yayi Boni a voulu lui dresser le tapis rouge
au-delà de 2016.
Enfin, pour clôturer le bal, l’oncle Nagot de Yayi, Amos Elègbè de Savè vient
nous bourrer la tête. En confondant évaluation et révision. A dessein je
suppose. En jetant l’opprobre sur le Madep, parti qu’il a soutenu en 2006 en
traitant de tous les noms celui qu’il adule aujourd’hui. Nous y reviendrons
dans nos prochaines parutions.
La politique est devenue une affaire d’ethnie. Les trois intervenants dans ce
dossier Robert Dossou sont les proches parents du président, ou tout au moins
les membres de son ethnie.
Quand une dictature en vient à se baser sur le cercle familial ou ethnique,
c’est qu’elle est atteinte. Agonisante. Moribonde.
En attendant l’intervention des Enfants Yayi, de ses autres cousins et
cousines…bref, sur les autres Nagot du Bénin, on doit pouvoir dire :
Stop. Y en a
marre !
Ch. T.