Yayi Boni
Rester ou partir en 2016!
On savait la
polémique en cours depuis longtemps ; on savait que la révision de la
constitution était un enjeu pour le pouvoir Yayi. On savait la classe politique
divisée à ce sujet, selon qu’elle est de la mouvance ou de l’opposition.
On se
souvient aussi que monsieur Talon patrice, auteur présumé des tentatives de
coup d’état et d’empoisonnement sur la personne du chef de l’état béninois,
lors d’une interview sur rfi, a déclaré :
« …je suis
victime de mon refus de soutenir financièrement le chef de l’état béninois pour
la modification de la constitution aux fins qu’il se maintienne au pouvoir à la
fin de son mandat en 2016…. ».
On se souvient aussi
que, confronté aux contestations de la rue, des médias et surtout des
politiques, le pouvoir Yayi a dû retirer du parlement son projet de révision de
la constitution en 2012.
On se souvient enfin que dans le cadre des affaires dites
tentatives de coup d’état et d’empoisonnement du chef de l’état, celui-ci, par
le biais de ses avocats a demandé au tribunal de paris, l’extradition de
monsieur talon patrice, refugié en France. Mais entre autres exigences, Paris a
demandé à Yayi et à ses avocats, la présentation de l’évolution du projet de
révision de la constitution.
Depuis le 6 juin
dernier, une nouvelle monture est envoyée sur la table des députés à
l’assemblée nationale, pour tenir dans le temps. Paris a bien exigé ces preuves
pour un délai de deux mois au plus.
Et selon toute
vraisemblance, la nouvelle ossature de la constitution envoyée au parlement vient
couper court aux rumeurs. Il ne faut pas que le parquet de paris trouve les traces de ce qui se trame.
En effet, cette nouvelle monture
n’ampute ni l’article 42 ni le 44 relatifs respectivement à la limitation du nombre de mandat et de l'âge requis des candidats à la fonction présidentielle.
Mais en réalité,
cette diligence de Yayi et de son gouvernement à transmettre au parlement un
projet de révision de la constitution lavé de toute équivoque et de toute
suspicion, répond bien à des objectifs précis : montrer au parquet de
paris que la révision de la constitution telle que évoquée par le sieur talon
est un faux argument ; que le président yayi n’a nullement l’intention de
se maintenir au pouvoir après 2016 comme l’a insinué le présumé coupable.
Mais alors, si Yayi n’a aucune intention de se maintenir au
pouvoir après 2016, comment s’expliquer le premier projet de révision de la constitution
dont les députés membres de sa majorité présidentielle ont unanimement amputé
les articles 42 et 44 ? Qu’est-ce que Yayi a-t-il fait lui-même en son temps pour les
en dissuader ? Yayi ne nous dira pas qu’il n’est pas au courant de cette
turpitude qui, si elle avait abouti, lui permettrait sans peine ni honte, à se
porter candidat à sa propre succession après 2016 ! Donc l’intention de rempiler existe
toujours ; la volonté de garder le pouvoir après 2016 existe toujours dans
les plans de Yayi à en juger par les rassemblements politiques tous azimuts,
les marches de soutien, les messes d’action de grâce et de soutien demandées
par les profiteurs du système à son intention….
Que se soit clair,
quelque soit le cas de figure, Yayi trouvera le mécanisme de se maintenir au
pouvoir au terme de son mandat.
Une seule
piste : toute révision de la constitution suppose un changement de
république. Ce qui veut dire que les interdits liés au nombre de mandat ne
frappe que ceux qui auraientt été élus deux fois présidents sous cette nouvelle
république (constitution) ; et comme yayi n’a pas encore été candidat sous cette nouvelle république (constitution), tout
bonnement et juridiquement, il sera candidat avec la pression organisée de la rue
et des médias sous sa coup ! Il opposera violence policière et militaire à
ces contradicteurs qui n’ont que l’exil pour lui échapper.
Dieu! Nous avons bien plus urgents et plus graves à faire que la révision de la constitution: le délestage pour lequel des milliards sont engloutis à mariagléta; un football bien agonisant; une agriculture encore de famille, avec des machines agricoles jamais vues ni fonctionnelles; nos routes (akassaato-bohicon) qui sont des mouroirs; une justice confisquée mais qui se débat avec atermoiement; une police peu soucieuse des droits de l'homme e"t du respect de la justice ; des cas de corruption et de détournement à n'en point finir!
Seule une insurection à l'égyptienne ou à la tunisienne sauvera le Bénin. Mais pour le moment, chacun calcule sa tête; chacun tient à garder à lui sa poitrine. Mais jusqu'à quand?
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