mercredi 12 mars 2014

GRÉVE GENERALISEE AU BÉNIN: LE GOUVERNEMENT DU PRÉSIDENT YAYI CONTINUE DE JOUER LES PROLONGATIONS

Monsieur Yayi Boni, Président de la République du Bénin
L'homme pense-t-il vraiment au devenir de ces millions d'élèves et d'étudiants?

Depuis deux ans, la situation sociopolitique du Bénin a pris une autre tournure. Mais c'est depuis le mois d'octobre 2013 que les vraies couleurs de la tension sociale se sont affichées. Ce fut d'abord la grève des  magistrats pour affectations arbitraires et fantaisistes opérées par le conseil supérieur de la magistrature, présidé par le Président Yayi Boni; puis vint ensuite la grève des médecins à spécialité et autres qui revendiquaient des actes de classements ou de reclassements. 
C'est en décembre de la même année que six (6) grands syndicats ont choisi de manifester dans les rues pour réclamer: plus de sécurité; plus de liberté; l'annulation d'un concours frauduleux au profit du ministère des finances...Mais cette marche pacifique a été réprimée dans le sang par la police sur ordre du préfet. Conséquence, depuis le 7 janvier 2014, certaines centrales syndicales, et pas des moindres sont en grèves pour réclamer le limogeage du préfet commanditaire de la répression et du commissaire qui l'a fait exécuter. 
Au début de l'affaire, le gouvernement, conforme à sa logique a procédé par des intimidations, des défalcations sur salaires et autres menaces sur les grévistes. Ces méthodes n'ayant pas  prospéré, c'est de maisons en maisons, de villages en villages et même d'ethnies en ethnies que les membres du gouvernement passent pour disent-ils, sensibiliser les grévistes à coup d'argent à reprendre le chemin de leurs services. Devant l'échec de toutes ces méthodes iniques les unes que les autres, le pouvoir a fini par rétrocéder les défalcations opérées sur les salaires des grévistes  lors d'une adresse à la nation du chef de l'Etat. Mais contre toute attente, seuls syndicats des magistrats et celui des médecins ont accepté de suspendre leur motion de grève en donnant un moratoire d'un mois pour le premier et de deux mois pour le second, au gouvernement à fin qu'il continue les négociations et corriger toutes les situations en attente. 
Les syndicats relevant du secteur de  l'enseignement et celui des finances, aux termes d'une assemblée générale avec les militants à la base, ont rejeté la main tendue du pour au motif que:" La revendication première qui a conduit à la grève n'était pas la rétrocession des défalcations opérée sur salaire pour fait de grève; mais le limogeage du préfet Azandé et du commissaire Agossadou; l'annulation du concours frauduleux..." Ils estiment que tant que ces points cruciaux n'auraient pas été touchés et satisfaits, la grève continuera toujours. 
Dans cette guéguerre syndicats et gouvernement, on aura observé 6 rounds de négociations pour 6 échecs patents.  Le 7 ème round prévu pour ce mardi et sensé être animé par le président de la République lui-même en personne n'a pu avoir lieu. 
Alors que la rencontre était prévue pour 9 heures et que les centrales et confédérations syndicales se sont toutes réunies à la bourse du travail pour la préparer déjà à 7 heures 30 minutes, le ministre de la fonction publique s'est fait annoncer autour de 8 heures 30 minutes. A son arrivée, il informe les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales que le président ne pourra plus les recevoir parce qu'il était sur le point de prendre un vol à 9 heures pour la Côte d'Ivoire, porter sa compassion à Monsieur Ouattara,  président de la République de ce pays, récemment opéré pour une sciatique en France!
Ainsi, alors que le risque d'une année académique blanche ou invalidée plane sur l'école béninoise, Yayi Boni a préféré aller porter assistance à un chef d'Etat qui n'est même pas malade. Puisque monsieur Ouattara s'est fait soigner en France et est bien rentré chez lui; il vrai, il ne se déplace que grâce à l'aide d'une béquille, mais ceci ne s'aurait expliquer que Yayi banalise la détresse des béninois pour une telle plaisanterie de très mauvais goût! On retiendra donc que dans cette crise qui secoue le Bénin depuis, le gouvernement joue toujours et encore les prolongations, et ne veut pas du tout donner des solutions franches et sincères pour libérer parents, élèves, étudiants et autres usagers de l'administration béninoise de cette angoisse.