jeudi 13 novembre 2014

REPORT SINE DIE DU FITHEB 2014 POUR RAISONS SANITAIRES: LE COUP DE GUEULE DE ISIDORE DOKPA



                           
        Isidore Dokpa, metteur en scène à propos du report du Fitheb

« Le Bénin trouverait 860 millions à mettre aujourd’hui dans le Fitheb ? »
 Face aux nombreux disfonctionnements enregistrés dans le cadre de l’organisation de l’édition 2014 du Festival international de théâtre du Bénin et à la suggestion du report du festival, les acteurs culturels ont commencé par donner de la voix. C’est le cas du  metteur en scène Isidore Dokpa, qui a tenu à mettre en garde non seulement les autorités en charge de la culture mais également, les responsables impliqués dans l’organisation du Fitheb contre ce complot qui se prépare contre les professionnels du théâtre. Il évoque le retard dans le décaissement des fonds nécessaires et la nécessité de faire renaître le Fitheb de ses cendres. Lisez-plutôt.

Votre création théâtrale « La tragédie du roi Christophe » a été programmée pour le Fitheb 2014.  Pensez-vous pouvoir la présentez ?
A mon avis oui. Mais aux dernières nouvelles, le directeur du Fitheb nous informe que pour des raisons sanitaires, surtout à cause de la maladie à virus Ebola, le Fitheb est reporté sine die. C’est là toute l’inquiétude. Je dois avouer que dans un 1er temps, si réellement le pays court des risques de la maladie à virus Ebola, il est de sagesse que l’évènement soit reporté parce qu’on s’ imagine la catastrophe que cette maladie cause dans les pays touchés. On pourrait donc préserver la vie des populations, des acteurs culturels en déplaçant l’évènement de quelques mois. Mais en profondeur, de quoi cela retourne ? Je n’en sais rien. Si cela ne tient qu’à cette raison, j’y adhère.

Mais vous savez bien que le Bénin n’est pas touché par cette maladie. Ne pensez-vous pas que les raisons de ce report sont ailleurs ?
Le Bénin n’est pas touché par cette maladie, c’est vrai qu’il y a eu quelques cas de spéculation testés, mais il s’est avéré que le Bénin n’est pas touché. Si le ministère a pu mettre ce communiqué qui est parvenu à nos compagnies de théâtre signé du directeur du Fitheb, ça veut dire que l’Etat béninois a des raisons de s’inquiéter.

Mais apparemment le ministère n’était pas informé de cette correspondance avant qu’elle ne parvienne aux compagnies.
Je voudrais toute proportion gardée, dire que si les raisons sanitaires évoquées ne sont que des raisons inventées de toutes pièces, là je dirai que j’ai mal. Parce que nous sommes déjà reconnus pour un pays dans où les évènements majeurs ne sont jamais tenus à bonne date. Vous avez encore en mémoire, les élections communales, municipales et locales. Alors dire que le Fitheb est reporté sine die et que ce report ne relève pas de l’autorité de tutelle du Fitheb, je voudrais simplement manifester quelque inquiétude pour mon pays. Si tant est que le ministère n’est pas associé à la décision de Mr Ousmane  Alédji, qu’attend-il alors pour donner les moyens financiers qu’il faut pour l’organisation du Fitheb ? Nous sommes en novembre à moins d’un mois du festival. A la  rencontre du lundi passé, dans son speech, Ousmane  nous a confirmé que les signaux pour organiser un bon festival, c’est effectivement les moyens financiers, les moyens de communication, la mise à jour des salles devant accueillir les représentations et bien d’autres choses ne sont pas au beau fixe. Faites un tour dans les lieux qui doivent abriter ces spectacles, tout est encore poussiéreux. Si Ousmane Alédji a été obligé de balancer cette décision, cela va en défaveur du ministère. Si le ministère a cru devoir lancer des reformes pour sauver le Fitheb, si ce sont les reformes qui nous conduisent maintenant à ce cafouillage, à cette pagaille où l’Etat n’a pas pu mettre à disposition les fonds nécessaires, je dis c’est dangereux. Mais là, ça pose un problème. Est-ce  que notre pays veut vraiment du Fitheb ?

Ne pensez-vous pas que ce 3ème report risque encore de plonger le Fitheb dans un coma profond ?
Nous en sommes à un 3ème rapport, un 1er pour raison de francophonie et un autre qui est sine die pour raisons, dit-on, sanitaires. Je crois que nous sommes entrain d’ensevelir le festival. Nous devons faire en sorte que ce festival, au lieu d’être enterré, puisse renaître de ses cendres. Et pour que le festival renaisse de ces cendres, la responsabilité est à tous les niveaux.

Et si on devrait situer les responsabilités au niveau de tous les acteurs impliqués dans l’organisation du festival, que direz-vous ?
Je commencerai d’abord par le chef de l’Etat lui-même. Si nous avions à la tête de ce pays, quelqu’un de culturel, le système ne serait pas dans cet état. Avez-vous jamais vu le président de la République aller voir un spectacle de théâtre, une exposition photo ou une exposition d’art plastique ? Avez- vous jamais vu les différents ministres de la Culture que nous avons eus sous le régime de monsieur Yayi aller voir un spectacle de théâtre pour leur propre plaisir? Non. Cela veut dire  tout simplement qu’ils ne s’y connaissent pas ; qu’ils n’ont pas la fibre artistique nécessaire. Le  1èr niveau de  responsabilité est le Chef de l’Etat qui a toujours vu et traité le secteur de la culture comme là où il faut envoyer un militant politique et non pas un cadre technique capable de concevoir et de conduire une politique culturelle ambitieuse ; la preuve : celui qui est à la tête du ministère en ce moment est là parce qu’il a montré ses limites ailleurs ; le 2ème est le ministre de la culture. Qu’a-t-il fait ce monsieur depuis pour qu’on puisse avoir les moyens afin d’organiser le Fitheb 2014 ? Ce n’est pas à la mi-novembre qu’il faut donner les moyens au directeur pour qu’il fasse le Fitheb !  Selon mes investigations, le directeur a déposé son budget depuis  le mois d’avril dernier, aussitôt nommé en février. C’est la preuve de sa capacité et de son ambition à faire une belle œuvre. Et depuis ce temps, plus rien. Pas de décaissement ?

Vous, acteurs culturels, qu’avez-vous fait pour mettre une pression sur le gouvernement afin qu’il décaisse les fonds ?
Avant que nous n’arrivions aux acteurs culturels, je voudrais également évoquer la responsabilité du directeur du Fitheb. Lorsque les signaux sont au rouge ou à l’orange si vous préférez, il revient au directeur du Fitheb, de mobiliser les associations culturelles, les leaders d’opinion dans le secteur, les opérateurs culturels afin qu’ils puissent engager des plaidoyers en direction du pouvoir. Vous convenez avec moi, que dans le mensuel du Fitheb, les annonces qui ont été faites, nous informent que le Fitheb aura lieu et que tout se passait  très bien et que nous aurons même un label ! Je pense que le directeur a fait économie de vérité à ce niveau là. Il n’a pas en temps réel appelé au secours. Il n’a pas collaboré avec les associations sur le terrain  de manière à fédérer les énergies pour engager une campagne en direction du gouvernement. Vous avez vu tout ce qui s’est passé quand le Cos-Lépi a fait comprendre aux béninois, que l’institution n’avait pas les moyens pour organiser les élections ? Les politiciens ont marché dans les rues et le gouvernement a fait un repli vite et net.

Et en ce qui concerne les acteurs culturels ?
C’est là le grand mal de notre théâtre ou de nos arts si vous voulez. Lorsque vous êtes acteur culturel et vous n’avez pour aptitude, que d’aller chanter et danser au domicile du Chef de l’Etat, les jours de l’an, danser, faire des sketchs pour plaire au président de la République, vous ne pouvez pas militer pour des causes nobles. Lorsque vous êtes en quête permanente de financement et autres prébendes au fonds d’aide alors que vous n’en n’avez ni le mérite ni un projet bancable, vous n’oserez jamais à dénoncer quoique ce soit  du ministère;  Parce que vous avez déjà fait le mariage avec le diable comme on le dit. Nombre d’acteurs culturels sont aujourd’hui comme des ministres du gouvernement ou des députés de la mouvance, je veux dire des béni-oui-oui. Parce que craignant pour le rejet de leur demande de financement au fonds, tellement le pouvoir a tout verrouillé. La tenue effective et à bonne date du Fitheb était un combat. Et ce combat ne devrait pas être que celui de Mr Alédji!  C’est celui de tous les acteurs du monde du théâtre.  Mais, chacun est resté dans son coin, les bras croisés, calculant et protégeant ses intérêts, et croyant que le miracle se produira. Et  nous voilà bien pris au piège du pouvoir.

De sources concordantes, le ministère tient toujours à organiser le Fitheb pour le mois de décembre prochain. Pensez-vous que c’est possible ?
Ils peuvent organiser l’édition de 2016 pas celle de 2014 !

Pourquoi ?
Organiser un festival de théâtre de cette envergure, ce n’est pas aller au marché faire le tour des vendeuses et rentrer chez soi. C’est vrai que le directeur a tout préparé et qu’il ne manque que l’argent. Mais le directeur a déposé un budget de 860 millions. Le Bénin trouverait 860 millions à mettre aujourd’hui dans la culture alors que le président de la République dit qu’il n’y a pas de l’argent pour organiser les élections, socles même de la démocratie et de l’alternance au pouvoir?

Donc vous ne croyez pas à la tenue de ce festival pour décembre 2014 ?
Oh, vous savez le Bénin mon pays est champion toute catégorie confondue en matière d’improvisation et de cafouillage. Cela ne me surprendrait pas que le ministère fasse organiser le fitheb dès ce soir même. Mais Si cela se fait avec cette annonce qui est déjà lancée et qui a fini de faire le tour de la planète, ce sera un désaveu pour le directeur du Fthieb et une mauvaise communication pour le ministère lui même. Dans ce cas,  des têtes devront impérativement tombées.

Lesquelles par exemple ?
D’abord celle du ministre de la culture lui-même pour défaut de résultat et défaut de coordination car il ne peut pas nous avoir engagé dans d’autant de réformes pour le bien-être dit-on du Fitheb pour ces résultats que nous voyons ; celles des hommes et des femmes au sein du CPS, ce «machin de truc » mit là dit-on pour conseiller ou superviser les actions du D/Fitheb et qui ferait office conseil d’administration ; j’y ai des amis très intéressants et même des frères, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici et maintenant. Ils n’ont à aucun moment jouer leur rôle ; ils n’ont pas donné l’alerte qu’il faut ni contenir le directeur, à mon sens. Et bien entendu celle du directeur du Fitheb lui-même. A mon sens, il devra en bon gentleman rendre le tablier pour n’avoir pas pu atteindre ses objectifs prédéfinis en temps réel  malgré toute sa bonne volonté….. C’est dans ce même pays qu’un certain Gabin Allognon est passé sur une télévision de la place en tant que Drfm du ministère des finances. Il a publiquement dit que le Fitheb n’aura pas le financement et qu’il demanderait à son ministre de ne pas mettre les moyens à la disposition de l’institution. Je suppose à présent que c’est bien ce qui est fait. Alors, en son temps qu’est ce que Monsieur Alédji a fait ou dit pour tirer l’attention sur ce monsieur ? Qu’est-ce que le ministre de la culture ou son cabinet a fait pour mettre hors d’état de nuire ce monsieur ? Enfin qu’est-ce que le CPS a fait face à une telle déclaration ? J’invite donc les acteurs de cette « honte généralisée » à ne pas fuir leurs responsabilités. Je vous remercie.

jeudi 6 novembre 2014

INSURRECTION POPULAIRE AU BURKINA FASO: QUAND LA FRANCE DÉCIDE DES RÉVOLUTIONS ET DE LEURS COULEURS EN AFRIQUE NOIRE





MONSIEUR CHIRAC, ANCIEN PRÉSIDENT FRANCAIS ET BLAISE COMPAORE ANCIEN COLLABO DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE EN AFRIQUE NOIRE.

Mesdames et messieurs , chers amis lecteurs!
Je voudrais me permettre un avis tout à fait différent et très inverse de tout ce qui se dit, est dit et se dira encore sur la situation qui a conduit à la capitulation de l'ancien président du Faso, le meilleur allié et collabo de la France dans la zone Ouest africaine depuis bientôt une trentaine d'années.
Le monde entier a vu ces pauvres burkinabé en effervescence dans les rues de leur pays criant et scandant des slogans hostiles à leur président de ces trois dernières décennies, Blaise Compaoré. Et brusquement, comme un château de sable, la presse internationale nous informe que le tout puissant président, celui-là même qui a résisté devant pire assaut, a décampé. L'homme aurait déposé sa démission à la tête de l'Etat burkinabé et aurait couru cherché axile chez le voisin.
C'est trop beau et trop facile pour être vrai et réel.
Je voudrais nous dire ici et maintenant qu'aucune révolution n'aura lieu en Afrique noire si la France ne donne sa caution!
Juste quelques questionnements?
Nous voici au lendemain du départ précipité du président compaoré de la tête de son pays. Et la France, restée muette jusqu'alors annonce au monde entier via la bouche de son président, qu'elle a aidé à évacuer monsieur compaoré pour éviter les heurts!
Mais diantre! Où était donc cette France quand monsieur compaoré tuais des vies humaines, notamment Sankara, Zongo... pour l'extirper ou l'en empêcher?
Où était cette France, cette bonne secouriste de France depuis près de trente années que monsieur Compaoré tripatouillait la constitution de son pays à sa guise pour se maintenir au pouvoir?
Si la France est aussi habile et professionnelle dans le sauvetage de chef d'Etat en difficulté vis-à-vis de son peuple, au nom de quoi n'a-t-on pas "extirpé" Mouhammar Khadafi des griffes de ses tueurs? Parce que ceci est un crime autorisé par l'ONU? me dites-vous?
Au nom de quoi n'a-t-on pas "extirpé" Hosni Moubarak des griffes des révolutionnaires égyptiens?
Au nom de quoi n'a-t-on pas "extirpé" ni prévenu feu Sankara contre le coup de d'Etat qui lui a été fatal?
Ces questionnements pour dire que nous, africains, nous devons nous arrêter de nous réjouir de la chute de Compaoré. C'est vrai, je l'ai toujours souhaité, cette chute de Blaise depuis son avènement au pouvoir le 15 octobre 1987.  Mais il faut que nos révolutions portent nos marques; il ne faut pas que la France, fatiguée de compaoré, nous utilise aujourd'hui comme bouc émissaire pour se débarrasser de son allié d'hier; celui-là à qui elle confié tous les sales boulots de la sous région, et qui s'en est acquitté avec abnégation et efficacité.
Il ne faut pas que la France nous utilise pour se donner bonne conscience dans la sous région.
Monsieur Compaoré, loin d'avoir été un président à la tête du Burkina, a toujours été dans la posture d'un agent du renseignement français  en poste en Afrique de l'Ouest avec résidence au Burkina.
Tous les régimes de la gauche comme de la droite Française ont commandité des crimes sous le couvert de Blaise. On a fini de l'utilisé et à présent. Et au moment de se séparer de lui, on commence à lui exiger des leçons de démocratie et de bonne gouvernance. Où était donc la France quand ce même peuple du Faso pleurait ses morts tombés sous les balles du criminel Compaoré? Où était-ce donc la France quand ce peuple du Faso demandant à corps et à cris plus de démocratie, plus de liberté?
Aujourd'hui, le format de Blaise est usé; on lui trouve un successeur et comme il n'entend pas raison, des services secrets à la con ont envahi le Burkina et ont poussé la population à la révolte!
NON, TROP C'EST TROP. LA FRANCE PEUT NOUS LAISSER FAIRE NOS PROPRES REVOLUTIONS

mercredi 15 octobre 2014

SITUATION POLITIQUE TENDUE AU BENIN: YAYI BONI ET LES INSTITUTIONS DE LA RÉPUBLIQUE PRENNENT EN OTAGE LE PEUPLE ET LA DÉMOCRATIE BENINOISE

Le Bénin vit en ces moments une des situations les plus préoccupantes de son histoire. Et tout est parti de la décision du parlement de prolonger sine die le mandat des maires des communes du Bénin. Depuis, l'illégalité s'est érigée en norme de gestion de nos communes. Prenant appui sur le report sine die des élections communales, municipales et locales, certains élus ont commencé à envisager le même schéma pour les législatives  de 2015 et la présidentielle de mars 2016. Au titre de ces acteurs politiques qui envisagent fortement la prolongation des différents mandats encore encours, on peut citer le président de la République lui-même dont les propos et agissements n'offrent aucun gage de son départ du pouvoir en 2016. A côté, il faut citer une classe politique de l'opposition définitivement irresponsable, opportuniste, ne voulant géré ce pays que par procuration et sans projet ni ambition pour ce peuple. 
Tous ces éléments réunis nous ont conduit dans l'impasse actuelle avec une cours constitutionnelle aux ordres du président de la République. Et comme si cela ne suffisait pas, une institution dite, la conférence des présidents des institutions de la République a vu le jour pour mieux nous embrouiller et complètement nous égarer. Elle n'existe nulle part dans l'arsenal juridique ni réglementaire du Bénin. Et pourtant, c'est au nom d'une telle institution fantoche que monsieur Ousmane Batoko, président de la cours suprême est venu nous soûler à la télévision au motif qu'aucune élection ne pourra avoir lieu en 2014.  
Mais avant, la cours constitutionnelle avant, dans une décision, décrété que les élections ne sauraient avoir lieu en République du Bénin sans la LEPI, liste électorale permanente informatisée. 
Or le pouvoir pense que les élections nous coûtent trop chères au Bénin et que les trésors publics ne sont plus en mesure de faire face à  de telles charges; du coup, l’exécutif n’approvisionne plus comme cela se doit le CORS-LEPI en ressource financière aux fins de permettre à celui-ci de conduire à temps et à bon terme le processus de la correction de la LEPI.
Conséquence, les béninois sont inquiets pour la non-tenue des élections communales, locales et municipales de même que tous se demandent si Yayi fera organiser un jour toutes les élections et s'il finira bien par céder son fauteuil à un autre élu.
A dire vrai, les béninois sont responsables dans leur immense majorité de ce qui arrive aujourd'hui. Nombreux étaient-ils en 2006 à  se livrer pieds et mains liés à un homme qu'ils ne connaissaient pas du tout,  et dont ils venaient de découvrir les talents d'orateur à l'occasion de la présidentielle. Il est vrai que la classe politique d'alors était pourrie; pourrie et décevante à tout point de vue. Mais nous aurions mieux fait de chercher à mieux connaitre monsieur Yayi Boni avant de remettre les destinées du pays dans ses mains. Aujourd'hui, c'est un pays en ruine que l'homme va nous laisser quand il va se décider à partir ou quand il en sera contraint. Les béninois sont divisés entre le nord et le sud.  
Et s'il y en a parmi nous qui commencent à prendre conscience du danger que représente la gestion du pouvoir de Yayi pour notre pays dans tous les secteurs, nombreux sont ceux qui arpentent encore les rues, battant le macadam, arborant tee-shirt et pagne à l’effigie du roi Yayi, vociférant tous slogans à son honneur et à sa gloire. Nombreux sont ces jeunes et ces femmes manipulés, exhibés à la télévision comme étant les soutiens du président pour d'aucun et comme les fous du roi pour d'autres. Les béninois vivent aujourd'hui ce dont les peuples togolais et gabonais ont été victime des décennies durant: le culte de la personnalité du chef; le culte du père de la nation; le bienfaiteur de toute la nation; le père sauveur; le papa bonheur. Celui sans qui le malheur se serait abattu sur le Bénin entier....Et Yayi Boni adore voir les béninois se clochardiser pour lui; il aimer être montrer comme le seul qui a tout fait et tout penser. Il adore être père de tous les succès. Il travaille à incruster dans chaque méninge son image de développeur... Or, c'est un ridicule et dangereux dictateur, un incompétent sans nl autre pareil; un homme sans tenu ni retenu. C'est un véritable apprenti politicien qui n'a pas le souci du devenir des autres que le pouvoir d'état met à sa charge. 
Le réveil tardif et la division toujours ambiante des partis politiques sont pour Yayi un terreau approprié pour opposer ce peuple à lui même. Rosine Soglo, doyenne d'âge à l'assemblée nationale nous avertissait il y a quelques années encore de cela: "Yayi Boni a dit dans mon domicile, et en présence de mon mari Nicéphore Soglo, de nos enfants Galiou et Lihady et de monsieur Irénée Koukpaki qu'il mettrait tout le pays à feu et à sang...."
S'en souviendront ceux qui pourront.
Tant que notre vie importera pour nous plus que la nation, la dictature a encore de beaux jours devant elle. Levons-nous ici et maintenant pour ceux que le veulent encore. Mais pour les autres, ne crayons rien pour les enterrer après la victoire finale.

        

mardi 23 septembre 2014

BLOCAGE DES ELECTIONS AU BÉNIN: YAYI CONFIRME LES DÉCLARATIONS DEHOUNGBEDJI









Blocage des élections au Bénin :Yayi confirme les déclarations de Houngbédji

Hier à la télévision nationale, Yayi Boni a fait une déclaration dangereuse pour la démocratie béninoise et pour son crédit personnel. Il a injurié publiquement l’intelligence des Béninois, tout entier. Sa déclaration d’hier, depuis Boko, est une insulte à la communauté internationale qui investit dans son pays et à la mémoire de ceux qui ont participé à la conférence nationale de 1990 et qui ne sont plus de ce monde. C’est plus que clair que Houngbédji a eu raison de faire les déclarations du dimanche passé.

« Je suis triste. Les élections coûtent chères au Bénin. 100 milliards pour les élections depuis 2006. La Cena demande 22 milliards ; Le Cos Lepi 8 milliards. Nous devons nous asseoir et parler. Chacun est libre de dire ce qu’il veut. Il ne sert à rien de menacer ou d’aller dire que Boni Yayi est ceci ou cela. Partout, on nous demande pourquoi on n’organise pas les élections et, j’ai honte. C’est pas la démocratie dont le peuple Béninois a rêvé ». Comment le Chef de l’Etat peut-il oser se plaindre de ce que les élections coûtent chères pour le pays et qu’il faudra s’asseoir pour réfléchir ? En dehors de ceux cités plus haut, le chef de l’Etat a aussi argué la qualité des membres de la Céna et du Cos-Lépi. D’abord, il a dit qu’il faut une vingtaine de milliards de Fcfa pour que corriger la lépi et organiser les élections et que l’état actuel de la trésorerie nationale ne le permettrait pas. Ensuite, il a proposé une assise pour voir si la Céna et le Cos-Lépi ne sont pas en train de faire des doublons dans leurs dépenses. Dire que les moyens pour organiser les élections seraient difficiles à mobiliser est une erreur grave. Ce n’est pas hier que le président de la République et son gouvernement ont su qu’il doit avoir élection en 2014, au plus tard. Et dans le budget de l’Etat, des prévisions devraient être faites. Pour ce qui est du Cos-lépi, les activités étaient bel et bien en cours avant l’élaboration du budget général de l’Etat, exercice 2014. Le Cos-Lépi avait déjà exprimé ses besoins et cela devrait avoir été intégré au budget. Dire aussi qu’il faut s’asseoir pour voir si n’y a pas de doublons au niveau de Cos-Lépi et la Céna est une méconnaissance de la qualité de ceux qui sont responsables de ces institutions. Les deux structures connaissent leur rôle et savent ce qu’elles ont à faire. La Céna a quel intérêt à proposer les mêmes tâches que le Cos-Lépi ? C’est qui le président de la Céna et, c’est qui le président du Cos-lépi ? Ils sont tous deux des partisans du régime actuel et n’ont aucun intérêt à gruger le gouvernement de leur leader. Mieux, ces institutions comportent des cadres. Au ministère des finances, il y a également des cadres qualifiés pour faire ce travail avant que les budgets de ces structures ne soient adoptés. 
Et quand Yayi Boni estime qu’il faut s’asseoir, il confirme sa volonté de bloquer le processus électoral de cette année. Sinon, ce n’est pas à trois mois de la fin de l’année qu’il va évoquer une pareille assise. Il était où ? Depuis le début de l’année, aucune dépense imprévue ne lui a été imposée, ni par le peuple, ni par les travailleurs en particulier. Ce qui est remboursé aux syndicalistes est une dette, supposée budgétisée. Les travaux de correction de la Lépi et ceux de l’organisation des élections devraient être aussi programmés. Son étonnement d’hier soir confirme « l’indiscipline budgétaire » dont avait parlé Rachidi Gbadamassi, il ya quelques années à l’Assemblée nationale. 
Ces propos ne sont pas les bienvenus et discréditent le Bénin auprès de la communauté internationale. Les partenaires techniques et financiers vont s’étonner des raisonnements aussi bancals d’un chef d’Etat. Yayi Boni a confirmé son fonctionnement à l’improviste.
Félicien Fangnon
source: le quotidien "Le matinal" du 23 septembre 2014

mercredi 27 août 2014

ÉPIDÉMIE DE FIÈVRE A VIRUS EBOLA: LA RESPONSABILITÉ DE L'AFRIQUE ELLE-MEME

Yayi Boni, Président de la République du Bénin.

La fièvre à virus Ebola sévit en ces moments dans plusieurs capitales africaines. Surtout en Afrique de l'Ouest, nombreux sont les pays frappés par cette épidémie. Plusieurs d'autres sont en état d'alerte préventive maximale,  tellement le risque de contagion et la force de propagation du virus sont terribles.Comme à l'accoutumée, les dirigeants africains des pays concernés appellent déjà à l'aide internationale. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) se mobilise; les USA, sans attendre l'aval de l'organisation mondiale de la santé ont convoyé vers le Liberia des produits tests dont l'utilisation a déjà donné leur preuve sur des patients américains contaminés sur le sol libériens.
Mais alors, pourquoi l'Afrique est-elle aussi impuissante et aussi vulnérable en face de cette épidémie comme en face de tout ce qui la menace? Pourquoi l'Afrique se sent-elle obligée de faire appel aux secours extérieurs à toutes occasions d'urgence: catastrophes naturelles; épidémies; guerres civiles.....
Eh bien, c'est parce que les dirigeants africains depuis toujours ont fait le lit à la mal gouvernance politique, économique et sociale. Comment un pays où la corruption est même promue à l'échelle nationale peut-il avoir des hôpitaux dignes du nom? Comment un pays où le président de la République est souvent cité dans des cas de malversation voire de détournement de denier public peut-il avoir des médecins biens formés; bien payés? Comment un pays où l'Etat ne respecte pas sa propre signature vis-à-vis des opérateurs économiques pourraient rêver avoir un jour  une croissance économique? Comment un pays où le chef de l'Etat lui même prône vertement le régionalisme; le développement de certaines régions au détriment d'autres; la promotion des cadres d'une région  donnée au détriment des autres, peut-il connaitre une croissance économique; une croissance intellectuelle? Les pays africains n'ont rien à envier aux autres nations du monde, même pas les plus développer. Ils ont les ressources nécessaires (intellectuelles, humaines et minières). Nos pays sont tout simplement victimes de la gouvernance des hommes et des femmes qui les conduisent. La preuve, aucun chef d'Etat africain en dehors du Libyen feu Mohammar Khadaffi  ne se fait soigner dans son pays en cas de soucis de santé. Alors, si les chefs d'Etat et d'autres autorités africaines reconnaissent que le système sanitaire de leur pays est défaillant, pourquoi ne pas véritablement investir pour son amélioration, sa performance afin d'en faire un hôpital de référence capable d'offrir des soins de santé à tout le monde, y compris au chef de l'Etat?  Si les chefs d'Etats africains sont sincères vis-à-vis de leurs peuple, pourquoi aucun d'eux n'a pris un décret ou faire voté une loi au parlement interdisant à tout élu de se faire soigner à l'étranger tant qu'il est encore en fonction? Il n'y a pas ce chef d'un Etat africain qui ne crie pas à qui veut l'entendre:  "la santé pour tous mes compatriotes est l'une de mes priorité..". Comment offrir une meilleure santé sans un système sanitaire de qualité?  Dès qu'un africain est élu à la tête de son pays, il se croit étranger à tout le système et fait tout pour mener une vie d'étranger: il se fait soigner à l'étranger; il s'habille comme un étranger; il mange des mets qui ne sont pas de son quotidien et presque pas de son pays....Un tout petit exemple: au Bénin, le président Yayi Boni circule en hélicoptère quelque soit la distance. La première conséquence d'un tel comportement est que les routes du pays sont abîmées comme on ne saurait les décrire. Et cela ne participe pas du souci du président car lui, il est tout le temps dans les airs au frais du contribuable qui lui se fait tuer par l'état des voies. Ramener à l'échelle du virus Ebola, ce mal ne pourra que tuer toute l'Afrique sauf ses chefs d'Etat qui ne se font soigner qu'à l'étranger. Et ainsi va l'Afrique. Une Afrique qui n'offre plus aucun espoir!          

:LECTURE CROISÉE DU REMANIEMENT MINISTÉRIEL ET DE LA DÉCISION DCC14-156: YAYI BONI FONCE VERS UN TROISIÈME MANDAT












Suivant une analyse de la décision Dcc 14-156 du 19 août 2014, la Cour constitutionnelle, non seulement, fait le « yoyo », mais aussi, elle veut endormir les Béninois. En croisant cette analyse avec la lecture du remaniement ministériel, on s’aperçoit que le chef de l’Etat, n’a pas renoncé aux velléités de s’offrir un troisième mandat présidentiel.

En expédiant sept de ses anciens collaborateurs et en les faisant remplacer par autant de nouveaux, Yayi Boni n’a rien fait d’extraordinaire. A l’analyse, on se rend compte que les nouveaux ministres ne sont pas de leaders politiques. Au demeurant, ce sont des inconnus au bataillon. Ce qui pourrait laisser croire qu’il s’agit d’un gouvernement de technocrates. Erreur. Ce troisième gouvernement du dernier mandat constitutionnel de Yayi, n’en est pas un. Il est plutôt un colmatage de personnages ayant pour mission, d’attiser le feu pour un troisième mandat qui devrait ouvrir le boulevard d’une vie présidentielle éternelle. Même la sortie du gouvernement de celle qui a lancé la boutade, de la manière la plus vilaine, s’inscrit dans un plan stratégique. C’est un secret de Polichinelle qu’elle sera récompensée autrement, comme sait bien le faire le prince de Tchaourou. Fatouma Amadou Djibril, en répondant à
l’instruction de la Cour constitutionnelle, suite à la saisine de deux citoyens pour déclarer ses propos, contraire à la loi fondamentale, est restée évasive.
Banalisation
Fatouma A. Djibril répondait à la Cour en ces termes : « j’ai expliqué de long en large comment le gouvernement a réussi à redonner la confiance aux producteurs du coton, aux égreneurs et aux transporteurs. (…) nous nous sommes focalisés sur les objectifs atteints, de part et d’autre, et sur ce que nous pensons faire de notre filière coton. » Dans une instruction, ces extraits d’un long paragraphe n’ont rien à avoir avec les réponses à apporter à la Cour. Après cette digression, qui assurément a distrait les membres de la Haute juridiction, elle en vient au réel sujet. Et voici ce que Fatouma Amadou écrit : « C’est à la fin de l’émission, que les journalistes, entre autres, ont demandé si le président allait faire un troisième mandat. C’est en donnant l’exemple du président Franklin Délano Roosevelt que j’ai dit, pourquoi pas un troisième mandat si le peuple le demande, bien sûr sans grande conviction. (…)
Mes propos sont mal compris. Je n’ai jamais voulu dire que le président devrait faire un troisième mandat en violation de notre Loi fondamentale ». C’est une insinuation qui dénote d’un manque d’égard vis-à-vis de la Cour. En réalité, celle qui a été condamnée par la Cour de Holo, ne regrette point ses propos, quand elle se réfère à une prétendue jurisprudence de la Haute juridiction, pour lui demander de déclarer irrecevable la requête de Jean-Claude Dossa, l’un de ceux qui ont formulé la plainte. Cela témoigne qu’elle a la couverture du patron de la Marina. Et puisque le ballon d’essai n’a pas donné le résultat escompté, Yayi et Holo ont cru devoir endormir le peuple en infligeant à Fatouma, chacun à son niveau, la sanction qui était de son ressort.
Un gouvernement de campagne
Suivez bien ce qui va se passer. D’office, les sept nouveaux ministres ont l’obligation, chacun en ce qui le concerne, d’aller dans sa région pour organiser des séances de prières, de marche de soutien au chef de l’Etat. Les quatre ministres qui ont changé de portefeuille iront dans leurs villages pour rendre grâce à Dieu et à Yayi pour leur avoir renouvelé la confiance. Parmi ceux qui sont restés au poste, plusieurs savent déjà bien jouer aux marionnettes. Constatez que le remaniement n’a pas concerné les départements de l’Atacora et de la Donga. Si le ministre des sports, Affo Safiou est moins virulent que Naomie Azaria, Eric Kouagou N’Da, Kassa Barthélémy et Alassane Soumanou dit Djimba Gatéri, sont des professionnels dans le marketing politique. Ils saisissent toutes les occasions pour se rendre chez eux. Raconter des anecdotes pour haranguer la foule, ils sont allés à cet enseignement. Souvenez-vous des propos du
griot, fils de Bouboule : « Quand le chef de l’Etat dit à gauche, tout le monde à gauche. Quand il dit à droite, tout le monde à droite... » Et son frère de Boukombé d’ajouter, « le moment venu, on vous dira là où il faut aller ». Les acteurs de la propagande au profit du chef de l’Etat sont en place.
Cadrillage du Nord-Est
Dans les départements du Borgou et de l’Alibori, la toute première option est de freiner les élans du général Robert Gbian, dont la candidature pour la présidentielle de 2016, est pratiquement formulée. Les lieutenants de l’intendant militaire à la retraite sont partout. On les rencontre à la fête Nonvitcha des Xwla et des Xwéda du département du Mono. Robert Gbian à l’estime de Rois béninois. Originaire de la commune de Bembèrèkè, Yayi n’a trouvé mieux que de vouloir l’affaiblir, non seulement en sortant son frère de l’Exécutif, mais aussi en nommant un fils de Roi de Bembèrèkè pour le contrecarrer. A Théophile Yarou, il ajoute un autre prince originaire de Banikoara, Rufin Nansounon. Une stratégie pour bénéficier du soutien des têtes couronnées, espère Yayi.
Le moyen-Bénin
Dans les Collines, il a fait de Komi Koutché, un ministre puissant, capable à lui seul de mener la propagande dans ce département territorial. Alors un point partiel, fait remarquer que le territoire national à plus de 80% de Dassa à Malanville et à Porga, sera sous la pression des sbires de Yayi pour des messes, kermesses, remerciements, marches de soutien….Et, pendant que nous y sommes, cela a commencé à Cobly avec Kassa Barthélémy et Eric N’Da pour un meeting de gratitude au chef de l’Etat. Dans la région méridionale, le scénario est le même. Les nouveaux ministres, s’ils veulent mériter leurs postes, doivent s’inscrire dans la logique. Et ainsi, c’est tout le pays qui sera pendant au moins six mois, sous la pression de la campagne en faveur de Yayi Boni. C’est là, le fondement du dernier remaniement ministériel. Mais, le peuple, seul détenteur de la souveraineté nationale, veille au grain pour ne pas compromettre le
label de la démocratie béninoise.
Jean-Claude Kouagou
source: quotidien "Le matinal" du 27 août 2014

mardi 19 août 2014

MATHURIN NAGO ET SA DESTINÉE.....









Edito : Mathurin Nago et sa destinée…

Il avait annoncé les couleurs. C’était le 06 janvier 2014, dans la salle du peuple au Palais de la République. Souvenir pour souvenir…Mathurin Coffi Nago regardant droit dans les yeux de Yayi Boni, à l’occasion d’échanges de vœux entre les premières institutions de la République, disait au maître des lieux : « …Monsieur le Président de la République, que sommes- nous aujourd’hui en face d’un peuple qui entend, mais ne voit pas souvent et ne croit plus en ce qu’on lui dit ; un peuple qui souffre parfois de l’action des responsables politiques et administratifs, pourtant investis de la mission de son développement ; un peuple qui exprime souvent le sentiment d’abandon ; un peuple qui exprime des sentiments d’incompréhension et de déception face à la multiplication des actes et des scandales de corruption et de malversation et face à l’inaction apparente des responsables et services compétents ; bref, un peuple au moral très bas et qui semble perdre confiance en lui-même et en ses acteurs et décideurs politiques ?

Ce sentiment de notre population ne signifie pas que votre Gouvernement ne mène aucune action de développement pour l’amélioration de ses conditions de vie, loin s’en faut ? Mais plutôt que l’action politique qui devrait lui procurer le mieux-être, est menée avec des moyens et des méthodes perfectibles et de plus, celle-ci est souvent marquée par d’importants actes de corruption et de gaspillage de fonds publics chèrement acquis et par l’impunité permanente. Nos concitoyens des villes et des campagnes en parlent entre eux et avec leurs députés. Ils désenchantent et s’emmurent parfois dans la prison du silence. La presse s’en fait souvent l’écho… ».
Sept mois passés, cette lapalissade exprimée par le Président de l’Assemblée nationale résonne encore dans le subconscient du peuple béninois. Et nous voyons voire constatons que les effets annoncés par ce diagnostic de Mathurin Nago porte leurs fruits. Plus rien n’est plus véritablement comme avant entre le « corbeau et le renard ». 
« Quand je dis piiinnn… lui répond à Porto-Novo…paaannn ». Cette époque semble être révolue entre le leader des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et lui, que certains considèrent, à tort ou à raison, comme le dauphin. 
Le fils de Bopa commence-t-il à prendre en mains sa destinée politique en tentant de se démarquer des actions du régime Yayi Boni ? Commence-t-il à mieux voir qu’auparavant ? Commence-t-il à tirer conclusion des années Yayi pour se projeter dans l’avenir ? Commence-t-il à véritablement se forger une bonne stature d’homme d’Etat pouvant bénéficier de la confiance de ses compatriotes ? Commence-t-il à appréhender à travers un grand prisme ce que ses compatriotes pensent de lui ? Commence-t-il à mieux mettre le pied à l’étrier ? Commence-t-il…commence-t-il…commence-t-il…à répondre aux aspirations des Béninois, face au régime de la Refondation aujourd’hui tant décrié par la majeure partie des Béninois, qui sont dépités de tout ce qu’ils vivent et surtout des nombreuses promesses jamais tenues sous Yayi Boni ?
Pour l’observateur bien averti de la classe politique béninoise, il est, on ne peut plus clair, que Mathurin Nago n’est plus comme l’homme d’hier qui se pliait aux injonctions du gouvernement. L’homme donne aujourd’hui l’impression de ce président d’institution de contre-pouvoir. Il vient de le démontrer une fois encore à travers le renvoi dos-à-dos des tenants et les opposants à la proposition de loi relative au retrait du droit de grève aux magistrats. C’est au grand regret des initiateurs de cette loi à polémique qui a fait descendre dans la rue le gotha de magistrats béninois, avec à sa tête le truculent Michel Adjaka, président de l’Unamab. Ce fut une bataille gagnée par les magistrats. Peut-être encore sous la cendre. Mais, d’ores et déjà, Mathurin Coffi Nago peut s’enorgueillir d’avoir réussi à mettre en déroute certains de ses collègues qui, dans leur logique d’affaiblir le droit constitutionnel reconnu aux magistrats, s’égosillaient à mettre au pas les juges. Toute chose qui mettra en berne la démocratie béninoise chèrement acquise. 
Le président de l’Assemblée nationale est aujourd’hui sur une pente glissante. Il devra s’y maintenir pour sa crédibilité. Il devra s’y attacher pour démontrer que son institution joue aujourd’hui plus que jamais son rôle de contre-pouvoir. Le peuple l’attend sur ce terrain. Que l’Assemblée nationale vote des lois républicaines et promotrices des droits de l’Homme, qu’elle contrôle l’action du gouvernement…telles sont les prérogatives constitutionnelles qui lui sont dévolues. Et Mathurin Coffi Nago en est le dépositaire à la tête des députés du Bénin. Ce n’est qu’à ce prix que le peuple serait satisfait du travail de ses députés. Il urge donc que les représentants du peuple avec leur Président en tête se reprennent pour ne plus désoler leurs mandants. On aurait simplement aimé voir à chaque fois l’Assemblée nationale jouer pleinement son rôle. Rien de plus…Rien de moins. Autrement, les propos tenus par le professeur Mathurin Coffi Nago, le 06 janvier 2014, devant Yayi Boni au Palais de la République, ne seront vus aujourd’hui comme un épiphénomène, qui n’avait autre objectif que de reproduire une réelle photographie de la société béninoise sous l’ère Yayi Boni. Si le Président de l’Assemblée nationale s’écarte aujourd’hui de ce sentiment du peuple béninois, demain, il en sera certainement le seul responsable. Et son destin pourrait en prendre un coup. Car, seul le peuple béninois est détenteur de la souveraineté nationale et internationale. C’est ce que je pense.
* Nouvelle publication

Je reste Apol

Source: le quotidien "le matinal" du 19 août 2014

ABSENCE AU MEETING DES FCBE A AVRANKOU: ENTRE YAYI ET AHOLOU KEKE, DÉJÀ LE DIVORCE?

Absence au meeting des Fcbe à Avrankou
Entre Yayi et Aholou Kèkè : déjà le divorce ?
 Au meeting politique favorable au président de la République tenu ce samedi 16 août 2014  à Avrankou, l'absence de plusieurs cadres du regroupement politique Fcbe fut notable. Le cas du député, tête de liste Fcbe des dernières législatives, Hélène Aholou Kèkè fut très remarquable. Cette dernière ayant été l'un des artisans de l'échec que connait actuellement la proposition de loi sur le retrait du droit de grève aux magistrats, les observateurs se demandent si le  divorce (politique) est déjà consommé ?
Qu'est-ce qui peut bien expliquer l'absence du député Hélène Aholou Kèkè au meeting politique du samedi 16 août 2014 à Avrankou ? C'est la question que l'on se pose au regard de la ville choisie pour accueillir cette rencontre, une des villes de la 20ème circonscription, dont est issue Me Aholou Kèkè. En effet, lors de ce  meeting politique qui est une initiative des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) visant à reconnaître publiquement les nombreuses réalisations du gouvernement en faveur de la commune, plusieurs personnalités de la localité ont brillé par leur absence. Parmi ces personnalités, il faut citer entre autres les noms du chef d'Etat major, le contre-amiral Denis Gbèssèminhlan, de Hélène Aholou Kèkè. Cette dernière retient l'attention car ayant toujours  participé à de nombreux meetings organisés dans cette circonscription électorale. Membre de cette sixième législature de l'Assemblée nationale, Hélène Aholou Kèkè est également présidente de la Commission des lois au sein de l'institution parlementaire.

Bouderie ou  divorce ?
Ardent défenseur des réalisations sous le régime du changement, ses précédentes sorties dans la circonscription l'y obligeaient. Ces dernières semaines, la proposition de loi portant retrait du droit de grève aux magistrats du Bénin a fait parler d'elle. Ses multiples réactions affichées au sujet de cette loi fait d'elle, l'une des personnalités du Parlement béninois à se liguer contre certaines initiatives du gouvernement dont elle soutient les actions. Entre autres initiatives, il faut citer celle visant le maintien du président de la République au pouvoir au-delà de ses prérogatives constitutionnelles. Selon elle, il ne saurait avoir un quelconque vote parce que le premier rapport a été mal libellé. Mieux, selon elle, il n'y a pas un texte de loi autorisant le vote. Le règlement intérieur du Parlement indique que tout texte de loi avant d'être adopté, doit requérir l'avis de la commission. " La Constitution en son article 31, a déjà consacré le droit de grève et aucune loi ne peut le retirer. Toutefois, le même article permet de consacrer l'exercice du droit de grève qui permet d'encadrer la grève ", a laissé entendre le député Fcbe. Le soutien aux magistrats a d'abord été ferme en commission :  à l'issue des débats du 10 juillet dernier, la majorité des députés présents (7 sur 9) a opté pour le maintien du droit de grève des magistrats en votant contre le texte proposé même en l'absence du député de la 20ème circonscription, et deux députés ont voté pour. Lors des débats en plénière au parlement, ce soutien a été encore réaffirmé. Les députés signataires de cette proposition de loi entendent poursuivre le combat devant les juridictions compétentes. Ce combat pour le droit des magistrats a permis de connaitre le nouveau visage que présente l'Assemblée nationale si on s'en tient aux chiffres puisque la mouvance parlementaire n'a plus la majorité. De 45 au départ, ils seraient aujourd'hui moins de 30 à tenir encore rigueur au vote de cette loi. 
  
La mouvance à l'épreuve !
Avec la nouvelle dynamique que présente le parlement béninois, le chef de l'Etat ne peut que prendre d'autres mesures pour mettre de l'ordre dans sa troupe. Et la course pour les prochaines élections législatives est déjà lancée, seuls ceux qui présentent une assurance de soutenir les actions du chef de l'Etat seront promus. Cela revient à dire que ceux qui ont, d'une manière ou d'une autre favorisé l'échec des initiatives du gouvernement voleront de leur propres ailes lors des législatives. L'absence du député Aholou Kèkè au meeting pourrait indiquer que le profond malaise qui sévit au sein des Fcbe depuis peu s'accentue.

Gathum Gbaguidi

Source: le quotidien "Adjinakou" du lundi 18 août 2014

mardi 5 août 2014

SOUTIEN POUR UN 3 EME MANDAT A YAYI: KARIM DA SILVA VEUT ENFLAMMER LE BENIN.


: Soutien pour un 3ème mandat à Yayi:Karim da Silva veut enflammer le Bénin

A travers une rencontre avec les hommes des médias, ce dimanche 3 août 2014, à son domicile, le président du Conseil des sages et notables de la ville de Porto-Novo, Karim Urbain da Silva, apporte son soutien à un troisième mandat pour Yayi Boni. Une position qui contraste très sérieusement avec les principes démocratiques et qui risque d’embraser le pays en raison de sa sensibilité.

Coutumier des faits indécents et incendiaires, Karim da Silva, vient de lancer une bombe. Il souhaite un troisième mandat pour le président Yayi Boni. On se rappelle encore de sa détermination à donner un troisième mandat au président Mathieu Kérékou. Actuellement, ce vieux s’active à aider Yayi Boni pour la concrétisation de son rêve présidentiel. « Le Président Yayi Boni est un homme aimé de son peuple. Il est d’une culture ancestrale pleine d’humilité, de réserve et de considération. », encense Karim da Silva. Une manière de berner le peuple béninois. Mais en réalité, le vilain plan est là et par mégarde, da Silva vient de le divulguer. Pour lui, « si au terme d’un référendum, le peuple décide de lui permettre de briguer un autre mandat, qui saura être plus souverain que le peuple ? Il y a les structures, ce sont les lois, la superstructure, c’est le peuple que nous sommes. Et, que la loi l’ait prévu ou non, citons ici en exemple le cas du chancelier allemand, madame Angela Merkel, qui est entrain d’accomplir son troisième mandat et pourrait même loucher vers le 4ème, et celui de l’ex-premier ministre luxembourgeois Junker qui est resté en fonction, pendant des lustres ». Face à ces propos d’une gravité inouïe de Karim da Silva, on se demande si c’est pour ce faire, que des députés, compte tenu de la force attribuée aux magistrats dans l’organisation des prochaines élections, ont décidé de les affaiblir à travers une proposition de loi visant à leur supprimer le droit de grève. Est-ce vraiment sage que de vouloir mettre en péril la démocratie béninoise chèrement acquise par cette volonté anti démocratique exprimée par Karim da Silva ? En Afrique, le vieillard est une révérence et sa parole est pleine de vertu surtout pour la postérité. Le sage, on le sait, c’est celui dont les actes sont en conformité avec les normes de l’idéal. Mais chez da Silva, ce n’est pas le cas. Au soir de sa vie et face aux derniers soubressauts d’un pouvoir qui chancelle, et vomi par le peuple exaspéré, Karim da Silva jette le masque. Désormais, il fait partie de ceux qui montent la tête à Yayi Boni à penser à un 3ème mandat. Le cas contraire étonnerait plus d’un. En tout cas, il a lâché le morceau et ne peut plus se dédire. A la limite, il insulte la maturité du peuple béninois qui a refusé d’avaler la couleuvre d’un troisième mandat à Mathieu Kérékou, il y a 8 ans passés.

Thobias Gnansounou Rufino
(Br Ouémé/Plateau)
Source: le quotidien "Le matinal" du 4 août 2014

RÉPRESSION POUR NON-PORT DE CASQUE A COTONOU ET ABOMEY-CALAVI AU BÉNIN: LA POLICE NATIONALE MONTRE SES LIMITES.

La police béninoise est passée à la phase répressive de l'opération "port de casque obligatoire pour tout citoyen  à moto à deux ou à trois roux". Si l'opération est fondée et que nul ne devrait trouver à  redire sur la nécessité du port de casque, c'est plutôt le style et les méthodes employés par la police qui sont en cause: que de brutalités; que d'agressions verbales et physiques. Que de tirs de gaz lacrymogène et fumigène sur des populations déjà à la peine ces années-ci du roi YAyi Boni. De l'avis d'observateurs, notre police ne peut se comporter autrement parce que peu ou presque pas formée. Les recrutements de ces dernières années sous l'ère YAyi Boni en disent long sur la qualité morale de certains agents de notre police. Ce qui fait  que de plus en plus, on entend parler de policiers braqueurs; de policiers receleurs; de policiers voleurs, de policiers violeurs.... Lorsque les citoyens ont eu le temps d'entendre la presse relayer ce type d'information sur une institution ou des personnes d'une institution chargée  de veiller à leur sécurité; des personnes sensées donner l'exemple; l'ordre, la discipline... il est normal que de moins en moins le peuple se soumette aussi facilement aux injonctions de la police nationale. Et ajouté à tout ceci, lorsque les hommes et les femmes chargée de faire appliquer la loi n'ont pas la formation requise; ils n'ont pas le flair ni le feeling de convaincre le citoyen landa du bien fonder de leur action, forcément il y aura résistance. La répression dont fait montre la police dans cette affaire de "port de casque obligatoire" est assimilée à une opération d'intimidation de la population aux fins de prévenir toutes résistances de celle-ci quant à la volonté de Yayi de s'éterniser au pouvoir après 2016. On ne saurait s'appuyer que sur la force policière; la brutalité et autre forme de violence pour faire entendre raison aux populations. Ce peuple est un peuple pacifique et calme mais qui sait réagir quand il le faut. Comment les béninois et béninoises en sont parvenus à admettre sans violence policière aucune qu'il  est utile pour eux de dormir sous une moustiquaire imprégnée sans violence policière? Commet ce peuple que l'on tente d'assimiler, sous l'ère Yayi, à un peuple fait que de débiles mentaux, en est-il arrivé à admettre dans son immense majorité que tout rapport sexuel non-protégé est dangereux pour les deux amoureux, alors que l'on pas eu besoin de recourir aux services d'une police aussi peu professionnelle, peu engagée et dont la grande majorité des agents qui la constitue est une gangrène pour ce peuple!
Si l'opération encours ne cache aucunes autres intentions politiques dictées et protégées depuis le sommet de l'Etat, il est donc temps de procéder à un recadre de la démarche de nos forces de l'ordre et de sécurité. Elles ont versé assez de sang alors qu'elles pouvaient et devaient en préserver!      

mardi 29 juillet 2014

ARTISAN D'UNE CAMPAGNE COTONNIÈRE CATASTROPHIQUE: LA MINISTRE FATOUMA AMADOU DJIBRIL, L'INCENDIAIRE DE LA RÉPUBLIQUE!


 Artisan d’une campagne cotonnière catastrophique : La ministre Fatouma Amadou Djibril, l’incendiaire de la République!
Alors qu’elle reste l’un des artisans d’une campagne cotonnière chaotique, la ministre de l’Agriculture, Fatouma Amadou Djibril ne méritait plus d’être écoutée avant de venir ajouter de l’huile sur le feu, en se projetant dans un probable mandat présidentiel pour Yayi Boni. Ses déclarations à ce propos continuent de faire des vagues.

Tout cela ressemble à une guerre que se livrent deux camps : d’un côté, les partisans d’un troisième mandat pour le président de la République, et de l’autre les opposants. Il faut y voir à travers la réaction de ces derniers une réponse spontanée et ferme aux velléités du régime de confisquer par tous les moyens, le pouvoir en 2016.
En écoutant la ministre de l’Agriculture, Fatouma Amadou Djibril, le dimanche 24 juillet dernier sur la chaîne de télévision privée Canal3, n’importe quel bon démocrate doit tirer la sonnette d’alarme. Il y a danger et il faut à tout prix le conjurer. Essayons de comprendre ce qu’a voulu dire ce personnage qui n’a rien d’un démocrate. La ministre a déclaré sans trembler, que Yayi Boni aura un 3ème mandat si le peuple en décide, c’est-à-dire même si la Constitution le lui interdit. « Si le peuple en décide, ce sera fait ». Au cours du même exercice, elle annonce que des marches provenant des producteurs de coton sont en préparation pour remercier le chef de l’Etat. Un geste de gratitude à l’endroit de ce dernier dont la politique aurait permis à ces producteurs de tirer grand profit de la campagne cotonnière 2013-2014. Immédiatement, la juxtaposition de ces deux éléments n’a pas échappé à notre vigilance. Cela résume tout et vient confirmer qu’au Palais de la présidence, il y a un plan concocté pour 2016. Un plan sans doute pour maintenir l’actuel chef de l’Etat au pouvoir. De plus en plus, les preuves qui éveillent de tels soupçons s’accumulent. Avant les déclarations de la ministre de l’Agriculture, il y a eu d’autres faits, notamment ce qu’il convient d’appeler une campagne mise en œuvre dans certaines contrées du pays et qui vise à persuader les têtes couronnées, les dignitaires des chefferies traditionnelles et des leaders d’opinion d’accorder un troisième mandat à Yayi Boni en 2016. Nous l’écrivions dans nos précédentes éditions que l’argument de campagne développé pour défendre un troisième mandat envisagé par l’actuel chef de l’Etat est celui-ci : permettre à Yayi Boni d’achever ses chantiers.
Un argumentaire qui tombe mal
Même si Fatouma Amadou Djibril ne l’a pas dit explicitement, l’argumentaire défendu à l’occasion par la ministre de l’Agriculture n’a rien de différent et de convainquant. Elle est partie de la campagne cotonnière chaotique qu’elle se refuse d’admettre en lui substituant un bilan élogieux, en vertu duquel des producteurs s’apprêtent à marcher pour remercier le chef de l’Etat. Or, pour le commun des Béninois, les résultats enregistrés pour le compte de la campagne cotonnière 2013-2014 ne méritent même pas qu’on en parle avec des mots d’encouragement. Le bilan est désastreux. A partir de ce moment, il est aisé de comprendre à travers la sortie de la ministre de l’Agriculture, une contre-offensive face aux nombreuses accusations et opinions blâmant l’invasion de l’Exécutif dans le secteur. Le gouvernement cherche à se défendre à un moment où beaucoup d’acteurs de la filière se retournent contre lui à cause de sa mauvaise gestion de la campagne. Lorsque Fatouma Amadou Djibril évoque par exemple qu’il n’y a aucune perte au cours de cet exercice, elle est restée fidèle à la ligne de défense du gouvernement, malgré que les preuves irréfutables d’une campagne cotonnière déficitaires existent. Jusqu’à présent, les chiffres qu’il avance sont contredits par d’autres professionnels de la filière. La prestation de la ministre de l’Agriculture est la preuve palpable de la propension de ce régime à la désinformation. C’est en cela que beaucoup s’étonnent de voir la ministre de l’Agriculture prendre un sujet à polémique voire contre productif comme un thème clef de l’argumentaire qui a précédé ses déclarations fracassantes sur 2016. Lors de sa piteuse prestation, elle a légitimé un troisième mandat pour Yayi Boni si le peuple le rend possible. Mais par quel moyen parviendra t-il à le faire ? Fatouma Amadou Djibril a tenté de mettre cette possibilité au service des marches de remerciements. Bien entendu organisées par ses soins pour maquiller la vérité sur les chiffres de la campagne cotonnière. Des cadres agronomes originaires de sa ville natale Kandi ayant prouvé leur savoir-faire dans la gestion du coton ont souvent accueilli avec un sourire moqueur et malveillant ses déclarations. Et, c’était le cas dimanche 20 juillet dernier. A y comprendre, la vraie raison de son passage sur la chaîne privée de télévision Canal3, c’est de se servir de cette aubaine pour contracter des assurances auprès du chef de l’Etat. Tout cela se fait en prévision de demain.
Fatouma s’inspire de Yayi
En prétendant d’une campagne cotonnière réussie du fait d’une reprise en main de la filière par le gouvernement en place, la ministre de l’Agriculture veut bien que les producteurs bénéficiaires de cette réussite, retournent l’ascenseur au chef de l’Etat. Dire donc que les cotonculteurs se réservent le droit de marcher pour dire merci à Yayi Boni s’inscrire dans cette logique. Mieux, elle rêve de voir ce geste de gratitude aller plus loin : c’est-à-dire qu’il se transforme en soutien à un troisième mandat pour le roi du Palais de la Marina. Un vieux rêve des caciques de ce régime. Fatouma Amadou Djibril n’a fait que se mettre dans le sillage de ceux-ci, à la différence qu’elle est l’une des rares personnalités aux affaires à exprimer clairement une position à laquelle, Yayi Boni au premier rang, suivis de ses lieutenants ne se désolidariseraient point. De tout le lot, elle apparait comme celle que le chef de l’Etat peut utiliser pour lancer un ballon d’essai. Ce qui ne trompe pas l’œil, c’est la méthode utilisée par la ministre de l’Agriculture. Le procédé est cher au gouvernement et son chef. Ils choisissent souvent des détours pour exprimer leurs vœux et défendre leurs idées clefs. Yayi Boni l’a toujours utilisé. En quoi faisant ? Sous prétexte qu’il a un sujet important à débattre avec certaines couches de la société, il les invite au Palais de la présidence. Dans son adresse à ses invités, il fait un détour dans un autre débat qui lui tient beaucoup à cœur. Au bout du compte, tous se rendent compte que non seulement l’ordre du jour ne devient plus la priorité de Yayi Boni, mais également ce détour dure plus. Cette méthode permet d’aboutir à la conclusion selon laquelle, le président de la République ne va pas souvent droit au but, mais emprunte des voies détournées pour atteindre ses buts. La méthode fait école dans l’équipe gouvernementale. Cette fois-ci, c’est la ministre de l’Agriculture qui s’est mise en évidence. Elle a évoqué la campagne cotonnière avec des termes élogieux. C’était une diversion afin de détourner l’attention de l’opinion publique du principal sujet : un troisième mandat pour l’actuel président de la République. Mais personne n’est dupe. Ces manœuvres n‘ont qu’un seul but : utiliser ces marches comme un appel du peuple lancé à Yayi Boni afin de l’inviter à briguer un autre mandat. On a compris cela à ses déclarations du genre : « Si le peuple en décide, ce sera fait ».
La main presque dans le sac
Fatouma Amadou Djibril a été prise en flagrant délit d’un coup en préparation. Interrogez le président de la République sur ce qu’il pense de ses propos, il répondra que cela ne l’engage point. Mais on sait qu’il est derrière ces manœuvres. Yayi Boni ne dira jamais non à un nouveau mandat en dépit des assurances qu’il a données au peuple, à la Communauté internationale, au Pape Benoît XVI, aux pays occidentaux. « Si le peuple dit oui, les gens n’ont qu’à parler, on s’en fout », c’est ce qui sera servi à celui qui veut l’entendre. Passé maître dans l’art de la renonciation de la parole donnée pour moins que cela, ce n’est pas au moment où il cherche à se maintenir au pouvoir qu’il fera exception à la règle. Le problème aujourd’hui, c’est comment parvenir à transformer ces assurances en contre-réactions. Les déclarations de la ministre de l’Agriculture et la réaction du ministre d’Etat qui a suivi ont été préparées. François Abiola a montré que la sortie de Fatouma Amadou Djibril a provoqué des irritations dans le rang des autorités politiques au Pouvoir, le chef de l’Etat en premier lieu. A en croire l’esprit de ce démenti, c’est que Yayi Boni a mal ressenti ce « coup de force » de sa ministre de l’Agriculture. Tout simplement parce que tous les démocrates et principalement la presse ont crié à la dérive. Pis, à la tragédie. Si elle n’est pas en mission pour ce dernier, il doit lui retirer sa confiance et ses attributions. Dans un gouvernement sérieux, Fatouma Amadou Djibril n’aurait pas fini son intervention que le chef de l’Etat l’obligerait à démissionner. De même, face à de telles déclarations fracassantes, le démenti du ministre d’Etat ne suffit pas pour atténuer la gravité de l’acte. Mais tout cela ressemble à un jeu. Le gouvernement cherche visiblement à tromper le peuple. Allant de contradiction en contradiction, il n’est pas à son premier coup d’essai. De plus, des menées subversives contre la démocratie béninoise ne datent pas d’aujourd’hui encore moins des déclarations de Fatouma Amadou Djibril. Ce qui est une réalité que les propos de la ministre sont venus illustrer, ce sont les dangers qui guettent la démocratie béninoise et l’Etat de droit. Le chef de l’Etat soutenu par des putschistes cachés au Palais est prêt à tout pour garder le Pouvoir. L’un des plans dissimilés dans des projets de développement que Yayi Boni a ressuscités est le soutien du peuple à ce putsch à travers les manifestations de rue. Le coup peut venir de là, comme l’a annoncé officiellement la ministre Fatouma Amadou Djibril. Avis aux forces démocratiques favorables à l’alternance. Pendant qu’on en parle n’oublions pas de se dire que des manœuvres qui se sont déroulées à l’Assemblée nationale au sujet de la révision de la Constitution ne sont pas encore enterrées. Elles se sont calmées un moment. C’est pourquoi, il ne faut pas se résigner à croire que les deux premiers épisodes de ce feuilleton marqués par deux rejets successifs de la loi portant modification de la Constitution du 11 décembre 1990, ont complètement désarmé Yayi Boni et son équipe.

Fidèle Nanga

source: le quotidien "Le matinal" du 29 juillet 2014.A

Concours de recrutement de 4.234 agents contractuels de l’Etat : D’importants cafouillages enregistrés

Concours de recrutement de 4.234 agents contractuels de l’Etat : D’importants cafouillages enregistrés

Le ministre de la fonction publique mérite-t-il d’être là où le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi l’a promu ? La question tenaille bien de Béninois. Pour le moins qu’on puisse dire, ce «haut fonctionnaire de l’Etat» n’a pas fait mieux que celle qu’il a remplacé à la tête du prestigieux ministère de la fonction publique qui s’est ajouté au portefeuille de la réforme administrative et institutionnelle qu’il détenait. Mais sur la télévision nationale, il a avancé les raisons des cafouillages.
Tout le monde s’en est convaincu. La première sérieuse mission républicaine qui lui a été confiée à savoir, organiser le concours de recrutement de 4.234 agents contractuels de l’Etat au profit des ministères de la santé et de l’éducation nationale, a échoué lamentablement. En dehors des candidats qu’il a mis dans une situation inconfortable par son inexpérience, M. Martial Souton a fait souffrir deux de ses collègues du gouvernement. Il s’agit du Ministre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, François Adébayo Abiola, et du ministre de la santé, Kindé Gazard Akoko. Venus le samedi 26 juillet 2014 au Lycée Coulibaly de Cotonou pour lancer le fameux concours, ces deux personnalités et les membres de leur délégation se sont heurtés à un fait inédit. Les candidats étaient là. Les surveillants aussi et toute l’équipe d’encadrement. Mais à la surprise générale, il n’y avait pas d’épreuves. Après plus d’une heure d’horloge, point d’épreuve. La situation est subitement devenue insupportable pour les deux membres du gouvernement. Fâché, le ministre Abiola a vidé les lieux. Dans un autre centre de composition, la drôlerie du Lycée Coulibaly s’est encore reproduite. Pour sauver la face, les épreuves qui ont été programmées pour la matinée du samedi 26 juillet 2014 ont été reportées pour l’après-midi et celles qui ont été programmées pour l’après-midi ont été reportées pour la matinée du dimanche 27 juillet 2014. Le pire a été certes évité, puisque les candidats ont fini par composer, même si ce fut dans des conditions calamiteuses et stressantes. Mais le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi devra tirer les conséquences de cette légèreté imputable à l’inexpérience caractérisée de son ministre de la fonction publique.

Les explications de Martial Souton
Face aux cafouillages enregistrés au niveau des centres de composition, le ministre chargé de la fonction publique n’a pas tardé à s’expliquer. Intervenant sur le plateau de la télévision nationale, Martial Souton a évoqué des raisons d’ordre technique pour justifier le cafouillage. Selon ses explications, tout a été mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas de problèmes. Mais à la dernière minute, les machines mobilisées pour multiplier les épreuves sont tombées en panne à la chaîne. De ses explications, on retient aussi que c’est pour des soucis de transparences et pour éviter des fuites que l’impression des épreuves a été volontairement retardée. Seulement, c’était sans compter avec les machines qui ont lâché au dernier moment. Ce qui a causé un grand retard dans le redéploiement du matériel sur les centres de composition. Face à cette situation, priorité a été donnée aux centres situés à l’intérieur et au nord du pays. Les centres situés au Sud du pays ont été donc «pénalisés». Le ministre  a aussi déploré le peu de temps que les organisateurs disposaient pour mettre tout le dispositif nécessaire en place. Un des facteurs qui a joué en défaveur de l’organisation. Certes, le ministre n’a pas nié les failles constatées dans l’organisation de ces concours. Mais pour lui, il y a eu plus de peur que de mal. L’essentiel à présent est que les candidats ont pu composer. Ils espèrent que les conditions de correction seront meilleures.                                           
source: la presse du jour du 29 juillet 2014

mardi 22 juillet 2014

PROBABLE MAINTIEN DE YAYI AU POUVOIR EN 2016: LA MINISTRE DE L'AGRICULTURE CONFIRME LA MACHINATION DE YAYI ET DE SON ENTOURAGE

Tractations pour susciter un 3è mandat de Yayi : La ministre de l’agriculture confirme la machination (Elle a finalement vendu la mèche

Les langues se délient et la vérité commence à sortir de l’entourage du Chef de l’Etat qui souhaite que Boni Yayi fasse un autre mandat au-delà de 2016. La ministre chargée de l’agriculture, Mme Fatouma Amadou Djibril a confirmé la chose hier, dimanche 20 juillet 2014, sur le plateau de l’émission «Zone Franche» de la télévision Canal 3 Bénin.
Fatouma Amadou Djibril a finalement vendu la mèche. L’entourage du Chef de l’Etat veut d’un troisième mandat pour Boni Yayi. La ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche a confirmé toutes les suspicions que certains avaient déjà de la majorité présidentielle au sujet de 2016. Yayi ne veut pas partir. Hier, dimanche 20 juillet 2014, sur le plateau de «Zone Franche» de Canal3, les journalistes avaient voulu savoir l’appréciation qu’a la ministre de l’agriculture au sujet d’une de ses collègues qui œuvre actuellement au niveau des 2KP afin d’enclencher une marche pour susciter un 3è mandat de Boni Yayi. La ministre n’a pas démenti l’information que nous avions donnée en exclusivité à cet effet.  Mieux, Fatouma Amadou Djibril a, sans ambages, confirmé tout ce qui se tramait au sujet de 2016. «Si le peuple béninois décide que le Chef de l’Etat fasse un 3è mandat, pourquoi pas ? C’est le peuple qui décide. Ce n’est pas les politiciens», a répondu la ministre à la question des journalistes. A la ministre d’ajouter que si le peuple est conscient que le Chef de l’Etat doit continuer avec un 3è mandat, celui-ci doit respecter cette volonté. Au sujet de la Constitution du Bénin qui limite les mandats à deux et pas plus, l’invité de l’émission ajoute qu’on verra en son temps. En clair, l’entourage de Yayi veut bien allonger le séjour à la Marina pour son leader et des actions se menent dans ce sens.
 Contradiction coupable
 En évoquant les marches qui se prépareraient dans les 2KP, la ministre de l’agriculture, sans confirmer ni infirmer l’information, a tout simplement souligné que les cotonculteurs, contents de percevoir à temps leurs gains depuis un moment, ont toujours envie de manifester leur joie au Chef de l’Etat. Alors, c’est peut-être par les cotonculteurs et, au-delà, le monde rural représentant 70% de la population active du Bénin, comme l’a souligné la ministre, que les marches viendront pour demander un 3è mandat de Yayi. 70% de la population béninoise, c’est largement suffisant pour donner carte blanche à Yayi pour aller au-delà de 2016, estime sans doute Fatouma Amadou Djibril. Seulement, entre la première réponse au sujet d’un éventuel 3è mandat pour Yayi et ce que la ministre a développé après, il y a une grosse contradiction qui devrait amener à douter des promesses du chef de l’Etat devant  «les grands de ce monde» de partir en 2016. Car, à en croire les premiers propos de la ministre de l’agriculture hier, Yayi a promis et doit respecter sa parole maintes fois dite devant «de grandes personnalités» de ce monde. Ceux qui tentaient d’infirmer l’information sur la ministre qui démarchent des gens à Pehunco peuvent à présent se convaincre de la vérité de l’imposture.
 Roosevelt : Ce que Fatouma Amadou Djibril ne savait pas
La ministre de l’agriculture a voulu s’appuyer sur l’exemple du président Franklin Roosevelt pour « justifier » le droit d’accorder un mandat de plus à Boni Yayi. Mais elle a tout faux ! Effectivement, Franklin Roosevelt, grâce au peuple américain et de façon tout à fait exceptionnelle, a fait quatre (04) mandats présidentiels. Il a présidé les Etats-Unis de 1933 à 1937; de 1937 à 1941 et de 1941 à 1945. Il est décédé à l’entame du quatrième mandat (janvier à avril 1945). Seulement, Franklin Roosevelt ne doit pas ce « privilège exceptionnel » à une révision opportuniste de la Constitution américaine. En effet, le XXIIème amendement de la Constitution des États-Unis qui limite à deux le nombre de mandats du président des États-Unis n’a été adopté par le congrès qu’en 1947. Il s’agit donc de deux ans après la mort de Roosevelt. Cet amendement a été ratifié en 1951. Soit quatre ans plus tard. Ceci, la ministre Fatouma Amadou Djibril devait le savoir. On n’évoque pas ce qu’on ne connait pas. Surtout au sujet d’un sujet aussi sensible en ce moment. Yayi, ses ministres et leurs entourages, parlent souvent de la préservation de la paix. Mais cette paix ne doit pas être un vain mot ; elle doit être un comportement, comme l’avait si bien dit Feu Félix Houphouët-Boigny, ex président de la Côte d’Ivoire.  Les affirmations de la ministre sur Canal 3 hier, dimanche 20 juillet 2014, ne participent nullement à la préservation de la paix dans notre pays quand on sait que les légalistes sont farouchement contre ce passage en force qui se programme pour 2016. Quel intérêt de vouloir imposer un homme à tout un peuple ? En faisant cette annonce, la ministre veut-elle créer sciemment de l’insurrection au sein des populations ? Alors, les arguments seront bons pour parvenir à leur fin ! Qu’est-ce que Yayi n’aura pas fait en dix ans et qu’il doit bénéficier d’un autre mandat avant de faire ? Est-il le seul intelligent du pays ? C’est ni plus ni moins une insulte que constituent de pareilles déclarations de la part d’une ministre de la République. Aucun respect pour la Constitution du pays. Comme l’a dit l’autre, c’est une honte nationale. Des Béninois ont certainement déjà pris date. 2016, c’est déjà demain.
Grégoire Amangbégnon
Source: le quotidien "la presse du jour" édition du 21 juillet 2014 

jeudi 26 juin 2014

PARLEMENT BÉNINOIS: MANŒUVRES POUR SUPPRIMER LE DROIT DE GREVÉ AUX MAGISTRATS

Proposition de loi pour supprimer le droit de grève aux magistrats : Philippe Noudjènoumè parle d’ignominie.

Philippe Noudjènoumè, président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche et Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin s’est adressé aux députés au sujet de la proposition de loi visant la suppression de la grève aux magistrats. Pour lui, c’est une ignominie et le peuple béninois n’acceptera jamais cette descente aux enfers pour des intérêts inavoués.
Adresse  aux  députés à propos de la proposition de loi  portant interdiction du droit de grève aux magistrats.
Honorables Députés et chers compatriotes
Je viens de lire dans le quotidien « Fraternité  » en date de ce jour, 24 Juin 2014  » une proposition  de loi portant modification de l’article 18 de la loi n° 2001-35 du 21 février 2003 portant statut de la magistrature « .
Le nouvel article 18 proposé se formule ainsi qu’il suit :  » Les fonctions judiciaires sont incompatibles avec tout mandat électoral ou politique. Toute délibération politique est interdite au corps judiciaire. Les magistrats sont inéligibles aux assemblées politiques.
                        Les magistrats, même en position de détachement, n’ont pas le droit d’adhérer à un parti politique. Toute manifestation d’hostilité au principe ou à la forme du gouvernement de la République est interdite aux magistrats, de même que toute démonstration de nature politique incompatible avec la réserve que leur imposent leurs fonctions. Les magistrats ne peuvent se constituer en syndicat, ni exercer le droit de grève. Il leur est interdit d’entreprendre toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement des juridictions ou d’y participer.
Tout manquement par un magistrat aux dispositions du présent article est sanctionné par la mise à la retraite d’office « .
Et cette proposition de loi porte la signature de quarante-cinq députés allant des Gbadamassi Rachidi, Débourou Djibril, Chabi Sika Karim, Laourou Grégoire, Saka Lafia, Houssou Christophe, Akofodji Grégoire, etc. tous FCBE aux Malèhossou Yacoubou, Agoua Edmond, Domingo Cyriaque, Gnigla Venance de l’UN et divers autres. Des députés qui sont des élus du peuple !
A la lecture d’une telle proposition, j’en ai éprouvé un profond sentiment d’indignation à mon double titre de citoyen-constitutionnaliste et de Président de l’Alliance politique  » Convention Patriotique des Forces de Gauche « .
Messieurs les Députés et chers compatriotes
Je voudrais ici attirer votre attention sur les éléments suivants:
1°-Le magistrat est un citoyen comme tout autre jouissant de toutes ses libertés constitutionnelles, notamment celles prévues par les articles 25 et 31 de la Constitution et dans aucune Constitution démocratique, l’on ne saurait assimiler le corps magistral à celui des militaires naturellement confondu avec l’Exécutif.
2°- L’article 125 de notre Constitution dispose :  » Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir Législatif et du Pouvoir Exécutif. Il est exercé par la Cour suprême, les Cours et Tribunaux créés conformément à la présente Constitution ». Si en dépit de cette disposition formelle, les députés- pouvoir législatif- peuvent, par une loi modifier substantiellement les attributions -droits et devoirs- du pouvoir judiciaire, où serait alors l’indépendance de celui-ci ?  Que deviendrait  alors la séparation des pouvoirs ?  Des modifications du genre prévues par la présente proposition de loi ne relèvent pas d’une loi mais de la Constitution.
Messieurs les Députés et chers compatriotes,
La question essentielle qui est au centre du conflit actuel Exécutif-Magistrats est la sauvegarde ou non de l’indépendance de la Justice. Il s’agit de savoir quel est le sort que l’on réserve non seulement aux articles 25 et 31, mais également et surtout à cet article 125 de notre Constitution. Le Président de la République entend, en violation des textes réglementant la Corporation, nommer, comme bon lui semble, des Magistrats à ordre, des  » magistrats-patriotes  » à l’instar du groupuscule regroupé dans la fameuse AMAB pour dicter les décisions de justice. Et gommer ainsi l’indépendance de la justice et le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs. C’est l’enjeu actuel du conflit en cours qui s’exprime par les grèves en milieu judiciaire.
Le Président YAYI veut avoir la Justice en mains. Et il est prêt à piétiner les articles 25, 31 et même 125 garantissant les droits des citoyens et l’indépendance de la Justice. Tel est l’enjeu.
Au lieu de se lever comme de vrais représentants du Peuple, des députés prennent le devant de cette croisade anti-démocratique, se font les instruments d’un pouvoir autocratique en faillite pour assassiner  les droits si chèrement conquis.
                        Hier ce fut le cas des douaniers ; aujourd’hui ce sont les magistrats, demain ce sera les médecins et hommes de la santé ainsi que les enseignants de tous niveaux, après demain, tout fonctionnaire et agent civil de service public.
Je n’accepterai jamais cette ignominie. Notre peuple n’acceptera jamais cette descente aux enfers pour des intérêts inavoués.
C’est dire que, si des Députés en dépit du bon sens et des intérêts supérieurs de notre Peuple, en dépit même des dispositions de la Constitution en vigueur, poursuivent ainsi dans la voie de la liquidation programmée de notre démocratie, ils répondront nécessairement un jour de leur crime. Et ce sera justice.
Cotonou le 24 Juin 2014
Signature illisible
Philippe NOUDJENOUME
Président de la Convention Patriotique des
Forces de Gauche
Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin