jeudi 18 avril 2013

DISCOURS DU ROI LEOPOLD II AUX MISSIONNAIRES BELGES EN PARTANCE POUR LE CONGO: C'ETAIT LE 12 JANVIER 1883

 
"Révérends pères et chers compatriotes.


La tâche qui est confiée est très délicate et demande beaucoup de tact. Vous partez certes pour évangéliser le Congo, mais cette évangélisation doit servir avant tout les intérêts de la Belgique.

L'objectif principal de votre mission au Congo n'est donc point d'apprendre aux nègres à connaître Dieu, car ils le connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à un "Nzambi Pungu", un "Nzambé Mawenzi", et que sais-je encore. Ils savent que tuer, voler, coucher avec la femme d'autrui, calomnier et injurier est mauvais.

Ayons donc le courage de l'avouer, vous n'irez pas leur apprendre ce qu'ils savent déjà.

Votre rôle essentiel est de faciliter la tâche aux administratifs et aux industriels, c'est-à-dire que vous interpréterez l'Evangile de la façon qui servira au mieux nos intérêts dans cette partie du monde.

Pour ce faire vous veillerez, entre autres, à désintéresser nos sauvages des richesses dont regorgent leur sol et sous-sol, pour éviter qu'ils s'y intéressent et ne nous fassent une concurrence meurtrière et rêvent un jour de nous déloger de cette partie du monde, avant que nous nous enrichissions.

Votre connaissance de l'Evangile vous permettra de trouver des textes recommandant aux fidèles d'aimer la pauvreté, tel par exemple : "Heureux les pauvres, car le royaume des cieux leur appartient. Il est aussi difficile pour un riche de rentrer au ciel, qu'un chameau de passer dans le trou d'une aiguille, etc...".On fera donc tout pour que les nègres aient peur de s'enrichir pour mieux mériter le ciel, les soutenir petit à petit pour qu'ils ne se révoltent jamais un jour.
Les industriels et les administratifs seront obligés de se conformer à ce que je vous recommanderai. A vous, prêtres et pasteurs blancs, de temps en temps, de leur faire craindre le recours à la violence, les injures, les coups. Il ne faudrait pas que les nègres ripostent ou se nourrissent de vengeance.


Pour cela, on les enseignera par tous les moyens et vous insisterez pour qu'ils prennent exemple sur tous les saints qui ont tendu les joues, qui ont pardonné les offenses, qui ont reçu les crachats et insultes. Il faudrait les décourager et les détacher de tout ce qui pourrait leur donner le courage de nous affronter.

Je songe ici spécialement à leurs nombres fétiches de guerre, qu'ils prétendent ne point abandonner.

Votre action doit se porter essentiellement sur les jeunes afin qu'ils n'hésitent point à nous saluer, qu'ils ne se révoltent pas. Si le commandement des parents est en contradiction avec celui des missionnaires, l'enfant devra apprendre à obéir à ce que lui recommande le missionnaire qui est le père de son âme.

Insistez surtout sur la soumission et l'obéissance. Evitez de développer l'esprit critique dans vos écoles. Apprenez à vos élèves à croire et non à raisonner.

Ce sont là, chers compatriotes, quelques-uns des principes que vous appliquerez sans faille. Vous en trouverez beaucoup d'autres dans les livres et textes qui vous seront remis à la fin de cette séance. Vous y lirez donc ce que je vous recommande à vous prêtres et pasteurs blancs.
Evangélisez les noirs jusqu'à la moelle des os, afin qu'ils ne se révoltent jamais contres les injustices que vous allez leur faire subir. Faites-leur réciter chaque jour : "Heureux ceux qui pleurent, car le royaume des cieux leur appartient".

Convertissez les noirs au moyen des chicottes, gardez leurs femmes à la mission pendant neuf mois, afin qu'elles travaillent pour vous. Courtisez-les s'il le faut et exigez ensuite de ces convertis d'offrir un signe de reconnaissance, de bonne viandes - chèvres, poules, coqs et oeufs, chaque fois que vous visitez chaque village.

Faites tout pour éviter que les noirs ne deviennent jamais riches. Pour ce faire, chantez-leur chaque jour qu'il est impossible à un homme riche d'entrer dans le royaume des cieux. Faites-leur payer une taxe chaque semaine à la messe du dimanche. Détournez cet argent prétendument destiné aux pauvres pour avoir des magasins importants, là où vous êtes, paroisse, procure... Transformez ainsi vos mission en de gros centres commerciaux florissants et aidez légèrement les pauvres pour encouragez d'autres blancs à investir régulièrement.

Demandez aux noirs de mourir de faim et, vous autres mangerez cinq fois par jour.

En plus que vos ventres soient toujours plein de bonnes choses et que vos bouches exhalent partout l'odeur des oignons, instituez pour eux un système de confession qui fera de vous de bons détecteurs, ou détectives pour dénoncer tous les noirs à une prise de conscience pour la revendication de l'indépendance nationale.
Enseignez-leur une doctrine que vous ne mettrez jamais en pratique et, s'il vous demandent pour quelle raison vous avez un comportement contraire à ce que vous prêchez, répondez-leur : "Vous, les noirs, suivez ce que nous disons et non ce que nous faisons".

Et s'il répliquent en disant : " Une foi sans oeuvre est une foi morte", fâchez-vous en appliquant le fouet, et répétez leur : "Heureux ceux qui croient sans protester".


Discours intégral du Roi des Belges, dicté sur application recommandée à son porte-parole Ministre de l'Intérieur.

mercredi 10 avril 2013

DEUX ANNEES DE GOUVERNANCE POUR QUEL BILAN


DEUX ANS APRES SON INVESTITURE COMME PRÉSIDENT ÉLU DE LA RÉPUBLIQUE  QUE RETENIR DE LA  GOUVERNANCE DE YAYI BONI, DE SES ACTIONS A LA TÊTE DU BÉNIN ET DE SON ELECTION AUSSI.

Le 6 avril 2011, Yayi Boni  a prêté serment pour la deuxième fois consécutive en sa qualité de président élu de la République du Bénin. En ce jour anniversaire de cette fameuse élection, il nous paraît important de jeter un regard rétrospectif sur les conditions d’organisation de l’élection qui a fait de ce président le tout premier à avoir été élu dès le premier tour d’une élection aussi importante au Bénin même s’il n’a pas la popularité ni l’aura encore moins la carrure politique de son prédécesseur, Mathieu Kérékou. Ce papier sera aussi l’occasion d’évaluer la gouvernance de l’homme et ses actions à la tête du Bénin depuis ce deuxième mandat.   

Des conditions d’organisation de l’élection  présidentielle de mars 2011.

Les conditions d’organisation et de déroulement de l’élection présidentielle de mars 2011 restent encore floues pour beaucoup de démocrates d’ici et d ‘ailleurs.
 En effet, à l’occasion de cette élection, le Bénin devait tourner le dos à l’utilisation de la liste manuelle pour une liste informatisée permanente d’où le processus de la L.E.P.I (Liste Électoral Permanente Informatisée). Les querelles politiciennes entre l’exécutif et le législatif avec un arbitrage pas toujours impartial de la cour constitutionnelle a fini par radicaliser les positions…. C’est  dans ces conditions que bon gré mal gré, des partis politiques ont accepté de participer à l’élection présidentielle de mars 2011 après des médiations venues de partout pour concilier les points de vue.  En effet, le  pouvoir exécutif avec ses soutiens d’un côté, l’opposition, les syndicats et la société civile organisée de l’autre, se sont livrés à des scènes indignes et inutiles pour la République. Les uns réclamaient une pause dans le processus en vue de vérifier ce qui est fait pour y apporter des corrections au besoin; les autres, au motif que le temps ne permettait pas de se s’arrêter, tenaient à boucler le processus, quitte à faire des contrôles à la fin....   Aucune des doléances de l’opposition n’a été prise en compte par le pouvoir et ses sbires….La cour constitutionnelle, prenant de plus en plus fait et cause dans cette crise pour l’exécutif et ses alliés, a subi une gigantesque marche de protestation et d’indignation des leaders politiques de l’opposition et des syndicats. A l'occasion, on pouvait noter la présence très active de messieurs Soglo Nicéphore, ancien président de la République ; Bruno Amoussou, ancien président de l’assemblée nationale, ancien ministre d’Etat et plusieurs fois candidat à la présidentielle…..et madame Rosine Vyera Soglo, ancienne première dame, doyenne dame au parlement béninois….. C’est donc dans cette atmosphère que s’est déroulée l’élection qui a fait de l’actuel président, le seul à avoir été élu dès le premier tour d’une élection présidentielle dans notre pays depuis son accession à l’indépendance…. Mais aussitôt les résultats de ladite élection proclamée, monsieur Nassirou Alifary Bako, jusque là président de la CPS-LEPI a fait son apparition dans le tout nouveau gouvernement issu des urnes.... Il est vrai que monsieur  Bako est un cadre  béninois qui peut être appelé à tout moment à servir son pays. Mais son entrée au gouvernement a tout  l'air d’un délit d’initié quand on sait que l’organe qu’il a dirigé tantôt est celui chargé de la supervision et du contrôle de la bonne tenue de la LEPI. Mais nous sommes bien au Bénin et ces détails ne paraissent importants pour personne.

De la gouvernance de Yayi Boni.

Sur le plan économique
Ce début du deuxième quinquennat de Yayi Boni est caractérisé par une grave et dangereuse chasse à l’homme, notamment ses adversaires politiques et leurs alliés économiques. On peut noter le cas de Sébastien Adjavon, puissant opérateur économique persécuté par des redressements fiscaux bidons et injustifiés. Son tort : avoir soutenu le candidat de l’opposition lors de la présidentielle. Il y a aussi le cas Patrice Talon, un autre magnat de l’économie béninoise. Longtemps allié du président de la République, monsieur talon  serait  tombé en disgrâce pour avoir refusé de financer la modification de la constitution aux fins de permettre à Yayi de se maintenir au pouvoir après 2016. Et depuis, l’homme d’affaire est la cible; il  est spolié de toutes ses affaires au plan local. Tous les contrats qu’il a régulièrement passés avec l’Etat ont été remis en cause.... Il a été récemment accusé d’avoir tenté d’empoisonner le chef de l’Etat ; l’affaire a fait grand bruit ici sous les tropiques avec  l'émission  d'un mandat d’arrêt international contre le présumé coupable; mais en attendant de le capturer vivant pour lui "régler ses comptes",  certains citoyens de la République, par compassion pour la présumée victime, ont pris d'assaut les rues où à travers marches, chants, danses et slogans hostiles au sieur talon, ils exorcisent le mauvais sort. D'autres pour les mêmes résultats sont dans les mosquées; d'autres dans les églises de toutes sortes et d'autres encore dans les couvant. Mais, talon réfugié en France, coule de beaux jours car la justice française, après avoir étudié les pseudo preuves fournies par la justice béninoise qui demande l’extradition du présumé coupable, n’a pas trouvé d’éléments convaincants dans le feuilleton. Conséquence : "le sieur talon n’est pas  extradable vers le Bénin" dixit le tribunal français.... On croyait le feuilleton terminé là, mais non!Le même talon; toujours lui,  a été à nouveau cité dans une affaire de tentative de coup d’Etat militaire; un deuxième mandat d'arrêt international est  lancé à la trousse du fugitif; car ce n'est pas l'émetteur qui manque. Il est là et n'attend que l'ordre d'émettre. Parallèlement, les marcheurs et les prieurs sont aussi  assidûment à l'oeuvres à travers rues, églises, mosquées et autres lieux de culte avec en soutien ferme, les cadres des ministères, certains président d'institution de la République, la presse et parfois même l'armée.  

Sur le plan politique.
Au plan politique, la gouvernance de ce régime dont nous célébrons les deux ans d’exercice est caractérisée par le musellement de la presse, toute tendance confondue. Peu, et même très peu sont les organes de presse qui ne sont pas sous contrat gouvernemental ; lequel contrat stipule clairement qu’aucun organe de presse signataire dudit contrat ne peut  publier un élément sur le gouvernement ou son chef sans que la qualité de l’élément ait été préalablement vérifiée par la cellule de communication du palais. Les organes qui ont résisté  audit contrat sont sous pression constante ; nombre de leurs journalistes sont souvent jetés en prison pour outrage au chef de l’Etat ou pour diffamation. De sorte que, dans la presse, c’est la monotonie totale. Le même papier est relayé par toute la presse écrite tout comme au niveau des télévisions et radios. C’est les mêmes supports qui sont diffusés avec le même traitement. La dernière à succomber, c’est la chaîne de télévision Canal 3 Bénin qui est passée sous le régime de la monotonie après que sa directrice, accusée d’outrage au chef de l’Etat et condamnée par le tribunal de Cotonou à six (6) mois d’emprisonnement ferme, a bénéficié  in extremis d’une grâce présidentielle.  Cette main mise  sur la presse est aussi au niveau de la justice où c'est toujours le même Yayi qui gagne tous ses procès contres ses adversaires. Impossible d'avoir une justice équitable dans une affaire qui vous oppose au pouvoir ou à son chef. Le procureur est carrément aux ordres et s'y plait apparemment. La justice est devenue un instrument aux mains de Yayi qui l'utilise contre qui il veut et comme il veut. 
Cette pression et ce harcèlement pèsent aussi sur les Hommes politiques de l’opposition et les acteurs de la société civile. Désormais, on fait la prison au Bénin pour ses opinions politiques.  C’est le cas de Lionel Agbo, ancien collaborateur du chef de l’Etat mais désormais virulent et très critique vis-à-vis du régime. Après une émission télé, le parquet de Cotonou, sur une plainte du chef de l’Etat a écouté et condamné à six (6) d’emprisonnement ferme, l’ancien disciple devenu rebelle. L’homme n’a eu la vie sauve qu’après avoir pris la tangente…. 
Pareil au niveau de nos communes où les maires issus des rangs de l’opposition ont tout le temps maille à partie avec les préfets, représentants directs du gouvernement. Le dernier exemple en date est celui du maire de Ouidah. Il lui a été fait injonction, en moins de 24 heures, par le préfet de l’Atlantique/Littoral de surseoir à la cérémonie d’ouverture du somptueux siège qu’il a fait construire pour la ville, alors que des milliers d’invitations sont lancées et des orchestres sont déjà déplacés et déployés sur l’esplanade de ma mairie pour la fête…. En somme, journalistes, Hommes politiques, opérateurs économiques, acteurs syndicaux et organisations de la société civile n’ont pas la vie facile sous  ce régime ; à moins d’appartenir à la famille de ceux qui chantent les louanges de Yayi Boni. 

Sur le plan des réformes.
Dans ce secteur, il y a grand bruit pour presque rien serait-on tenté de dire, sinon pour un désastre. Les réformes encours au port de Cotonou ont fragilisé la rentabilité du port au profit des ports voisins du Bénin. C’est le cas de la filière véhicule d’occasion en baisse drastique depuis le début de ces réformes. Il ressort des constats que le port de Cotonou est le plus cher de la sous région ; que les opérations d’enlèvement, de débarquement et d’embarquement prennent trop de temps.
Dans le domaine de la santé, les grognes dans ce secteur montrent  bien que tout n’est pas rose. Après l’opération « 120 jours pour équiper nos centres de santé », la question de sous ou de mauvais équipement de nos hôpitaux continuent de se poser avec acuité  

Sur le plan culturel.
Il est à reconnaître que depuis son premier mandat, le gouvernement de Yayi Boni a passé le budget du fonds d’aide à la culture de 350.000.000 de Fcfa à 1.000.000.000 de Fcfa. Mais le clientélisme avéré qui a entouré la gestion de ce fonds, le mode et les critères de désignation des administrateurs dudit fonds et l’imbroglio total qui caractérise son attribution et ses conditions d’attributions font de ce fonds un frein au développement culturel au Bénin. 
Aujourd’hui, le Bénin ne dispose pas d’une salle de répétition ni d’une salle de représentation digne du nom encore moins d’une école des arts de la scène. La  formation dans ce secteur n’existe pas. Pourtant, une bonne gestion du milliard culturel aurait permis d’atteindre des résultats élogieux et fort encourageants pour tous. La création artistique a drastiquement baissé en quantité et en qualité sous le régime de Yayi Boni, surtout au cours de ces deux dernières années, où elle a amorcé comme une chute libre, malgré l’existence du milliard cultuel. Justement, sont principalement en cause le clientélisme des conseillers du fonds ; leurs incultures dans le secteur, la mauvaise qualité des projets financés et surtout la crétinisation des artistes par le ministère et le cabinet présidentiel pour qui l'artiste n'est "qu'un amuseur de galeries et un Hommes sans importance.. "

Sur le plan social.
Le panier de la ménagère est vide, pour dire vrai. Malgré les effets d’annonce et toute la campagne de communication qui tend à faire croire que tout va pour le mieux, rien n’a changé ; la crise est dans les foyers. Le béninois moyen vit mal ; il ne mange même plus deux fois par jour. Nos marchés ressemblent de plus en plus à des lieux de tristesse ; de deuil pour ainsi dire. Tellement les bonnes dames font mauvaises affaires.
Le projet de micro crédit, destiné à encourager les femmes sans revenu à entreprendre, a été finalement politisé, et n’y ont accès qu’une infirme partie de femmes prêtes à se prostituer pour bénéficier du prêt. Depuis un moment, certaines radios citent à longueur de journée les noms des personnes ayant bénéficié des millions  de ce prêt sans avoir soldé.
Le délestage. Toutes  les gesticulations du pouvoir exécutif et surtout de son chef à ce sujet ont longtemps laissé croire que le Bénin est  l’abri de ce phénomène. Il ne se passait pas de jour sans qu’on ne parle aux béninois d’une nouvelle connexion avec le Nigéria, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana pour améliorer  notre capacité énergétique mais hélas, que du leurre ! du leurre et du charabia, pour dire v rai !
 Une centrale électrique dite de « mariagléta » a été construite et surtout dans la précipitation comme tout ce qui se fait sous ce régime. Depuis plus de cinq ans, l’ouvrage n’a pas fourni la plus petite quantité d’énergie électrique qui soit. Au premier essai des installations, un réacteur a explosé causant d’importants dégâts matériels et des blessés graves. Depuis, silence radio. Et le délestage qui aurait pu être conjugué au passé est encore une réalité quotidienne des béninois avec les élèves, lycéens et étudiants qui n’arrivent plus à étudier le soir ; les opérateurs économiques qui tournent à perte et l’administration publique complètement au ralenti.
Autre manche de l’échec de ces deux ans du pouvoir Yayi, c’est le dernier concours de recrutement d’agents administratifs au profit du ministère des finances. Avant même la tenue de la composition, le syndicat des financiers était monté au créneau pour dénoncer des irrégularités graves mais le pouvoir, tout pouvoir et tout puissant qu’il était a cru devoir passer outre tous avis extérieurs...  Au terme de la composition et de la délibération, il a été révélé que des noms de candidats admis ont été remplacés par des personnes qui ne figuraient même pas sur la liste de présence signée le jour de la composition ; des responsables chargés de l’organisation du concours à divers niveaux ont fait passer entre cinq et douze  de leurs enfants ou proches….Les auteurs de ces scandales sont toujours à leurs postes respectifs ; à commencer par la ministre Kora Zaki, juste parce  qu’elle serait du nord et elle sait organiser des marches et des messes à la moquée pour dire « soutenir les actions du président »…. C’est ce type de clientélisme qui tue le Bénin d’aujourd’hui où les fils de ce pays se sentent, sous ce régime, l’un si différent de l’autre. Si le pouvoir Yayi a réussi une chose que personne ne peut lui contester,  c’est la régionalisation en terme ethniques du pays ; l’opposition entre le nord et le sud. Pendant longtemps, la presse a les tendances régionalistes du président; sa propension à mettre aux postes stratégiques nos frères du nord. Même s'il nomme un ministre originaire du sud, il lui impose un dc (directeur de cabinet) du nord....  
On notera aussi l’échec du pouvoir sur la sécurité des béninois et de leurs biens. En effet, les opérations de braquage et de cambriolage sur les voix publiques,  dans les domiciles et dans l’administration publique et privée  se multiplient sans que jamais la police ni la gendarmerie n’arrive à prévenir ces cas. Dans la commune d’Abomey Calavi, un gang est parvenu durant des semaines à opérer en toute impunité en violant, en volant et en assassinant dans le silence le plus absolu des autorités du Bénin. Et pendant ce temps, le chef de l’Etat se pavane lui à travers le pays avec une horde de gardes inutilement pléthorique. La sécurité de Yayi seul serait-elle plus importante que celle de tous les béninois réunis ?
Voilà à quoi ressemble le tableau de ces deux années de gouvernance du régime Yayi ; et comme s’il n’y avait pas urgence à se mettre  résolument à la tâche, lors de la commémoration de ses deux ans de pouvoir, c’est en liesse que le président  a reçu une foule d’«artistes » sélectionnés par les soins de son ministre de la culture. Au cours de la partie où il ne s’est rien dit ni fait de concret, le chef de l’Etat a offert à ses hôtes la somme de 20.000.000 (vingt millions) Fcfa…. 
Le comble, c’est que le président s’est rendu  en grande pompe à un office religieux donné à l’occasion de  ses deux années de pouvoir. Et pour la circonstance, tous les courtisans étaient là ; la « chapelle » était décorée aux couleurs du parti du président avec ses photos accrochées partout. Dehors, les routes étaient barrées à des centaines de mètres à la ronde avec des contrôles stricts aux passages; des blindés militaires ont été déplacés : des chars d’assaut ; des pic-up équipés de lance roquettes, et comme à l’accoutumée, une garde pléthorique zélée et surexcitée hélant et toisant tout le monde. Au dessus de nos têtes, l’hélicoptère militaire errait  sans cesse en quête d’hypothétiques putschistes.   Ah ! Le pouvoir quand tu nous tiens ! Espérons que les trois prochaines années verront du mieux.