jeudi 21 mars 2013

DES INTÉGRISTES MUSULMANS SUR LE SOL BENINOIS

Il y a quelques semaines, la presse locale a relayé le renvoi de monsieur Moncho, ambassadeur de France près le Bénin, sur paris.
 Raison évoquée par le gouvernement béninois qui a notifié aux autorités françaises le statut de persona non gratta  du diplomate est que l'ambassadeur français a publié sur le site internet de sa chancellerie que le Bénin n'est plus une destination sûre; et qu'il y aurait présent dans certains coins de Cotonou, des intégristes musulmans du genre Al qaïda; Mujao ou encore aqmi.
Cette information ainsi rendue publique par le site internet français et par les soins du diplomate, paraît-il, n'a pas été du goût des autorités béninoises. Seulement, depuis la publication à grands bruits du relevé du conseil extraordinaire des ministres consacré à l'affaire, il n'y a jamais eu de nouvel ambassadeur français au Bénin. Non seulement ça, monsieur Moncho, le très "contesté " ambassadeur est toujours en poste en République du Bénin où il va même régulièrement à des audiences avec le chef de l'Etat béninois. Alors, où se trouve la crédibilité des autorités béninoises, à commences par la toute première de toutes! Mais bon passons. Là n'est pas le plus important.
Depuis quelques temps, avant même cette annonce sur le sit internet de l'ambassade de France, nos rues à Cotonou, comme à l'intérieur du pays, accueillent des femmes voilées dans une proportion tout a fait remarquable. Il n'y a plus de lieux publics au Bénin où vous ne remarquez la présence en solitaire ou en groupe de ces femmes voilées. Le plus souvent, c'est des voiles qui les couvrent entièrement de la tête aux pieds. Elles sont partout: au marché; à l'arrêt du bus;  dans les bus; à zém; dans les hôpitaux; dans les taxis....Depuis, la présence massive de ces dames voilées dans les rues de Cotonou en particulier, font craindre à nombreux  de béninois la présence éventuelle des djihadistes sur leur sol.
Mais aujourd'hui la presse a titré: "INSECURITE/ ARRESTATION PAR LA POLICE NATIONALE D'UN MOUDJAHIDIN MALIEN DANS LE MONO."  Ainsi donc la police nationale atteste les propos inscrits sur le site de l'ambassade de France et qui a inutilement fait rougir et grogner le gouvernement béninois. le pouvoir exécutif se rend-il compte des risques et dangers auxquels il nous expose en voulant passé sous silence la présence de terroristes dans le pays? 
En attendant que le gouvernement finisse par donner toute la lumière sur cette affaire, continuons de croire que le risque d'attentat suicide n'est pas déjà grand chez nous,  et qu'il n'existe encore aucun plan terroriste pour prendre le nord du Bénin, comme ce fut le cas au Mali.

jeudi 7 mars 2013

L'URGENCE D'UNE ALTERNATIVE CITOYENNE/ DOCUMENT DE PROPOSITION DE LA DYNAMIQUE "ALTERNATIVE CITOYENNE" SUR LA SITUATION POLITIQUE DU BENIN



L’urgence d’une alternative citoyenne


Trop c’est trop !

C’est trop, lorsque dans un État, la justice, dernier rempart des citoyens, se met au service d’un homme.

C’est trop, lorsque, transformée en instrument de vengeance personnelle, cette justice devient un moyen permanent d’intimidation, d’élimination systématique d’opposants, ou d’exclusion de concurrents.

C’est trop, lorsque dans un État, l’économie est dans une situation de désintégration avancée, que les scandales de toutes sortes se multiplient à l’infini, mais que le premier responsable n’est jamais  responsable de rien et rejette toujours le tort sur celles et ceux qui sont à son service.
 
C’est trop, lorsque dans un pays, les mœurs entrent dans un état de désagrégation avancée, que la fraude devient un moyen de gouvernement, que le mensonge, les simulations et dissimulations burlesques deviennent une stratégie de gouvernance à la limite de l’abêtissement, que la corruption devient systémique.

C’est trop, lorsque, au quotidien, le « complotionite », une forme de pathologie saisit l’appareil d’Etat, transformé en machine à fabriquer des théories de coups d’États, dont personne ne sait s’ils sont réels ou imaginaires mais qui, à l’évidence, mobilisent et détournent de l’essentiel, l’énergie et la force  productrices des paisibles citoyens forcés sinon de marcher pour démontrer leur soutien au prince, du moins d’organiser des célébrations et libations de toutes sortes pour conjurer le mauvais sort.
  
C’est trop, lorsque le pays vit ainsi au rythme des complots supposés ou réels contre le chef de l’Etat sans que les promoteurs de ces coups d’éclat ni les foules qui les suivent ne se rendent comptent de ce que progressivement et manifestement, ces manœuvres fragilisent l’institution qu’incarne le Chef de l’Etat en même temps qu’elles traduisent, une perte de légitimité profonde et un aveuglément général.

Le rubicond a été franchi depuis fort longtemps. L’heure de l’action a sonné !

La tragédie que vit la justice de notre pays en ce moment, qu’elle soit constitutionnelle, judiciaire ou administrative, sous les yeux impuissants de la multitude, ne procède pas seulement d’une incapacité fonctionnelle ou structurelle qui serait congénitale ou consubstantielle à l’institution. Elle est surtout le résultat d’une stratégie de mise à genoux de celle-ci dans un élan totalitaire de confusion et d’accaparement de l’ensemble du pouvoir d’Etat, laquelle stratégie semble bien mûrie et visiblement mue par une boulimie innommable et grossière du pouvoir jamais égalée par aucun régime dans notre pays.

Mais la solution à ce désastre serait-elle dans la pieuse espérance d’une application saine, objective et impartiale de la règle de droit ou dans une profession incantatoire de foi en une justice qui, dans les conditions actuelles, a déjà abdiqué, soit par intérêt, soit par incompétence, soit encore par connivence ?

Il convient d’en douter. De la même manière l’on doit douter que la solution aux problèmes économiques actuels puisse résider dans des analyses économiques infertiles, des séminaires budgétivores, des renforcements incongrus de capacité.

Aujourd’hui, les cris de désespoir, de ras-le-bol, les protestations platoniques et vaines, et la résignation passive face au rouleau compresseur ne constituent plus une réponse suffisante au mal.

Mais la réponse n’est pas, non plus, dans une stérile conjecture et toute spéculation devient inutile.
Le policier, le gendarme ou le magistrat qui prive arbitrairement ou abusivement de liberté est mû par une volonté politique qui lui est étrangère, qui lui est imposée ou à laquelle il adhère. Il n’en est pas moins conscient de sa faute, de son erreur, de son égarement. Sa situation appelle plutôt une aide conséquente contre son isolement, son enserrement, son encerclement.

Les ministres ou les fonctionnaires qui, par fraude organisée, sous le prétexte farfelu d’un équilibre régional à réaliser, rompent celui constitutionnel de l’égalité des citoyens devant la loi, exécutent un programme politique bien pensé, mais tout aussi éloigné du développement commun. Mais au fond de leur conscience, ils savent qu’ils sont l’otage du chantage d’un fondamentalisme idéologique, qui prétend corriger une ‘’injustice historique’’ au moyen d’un népotisme avéré et au mépris du mérite et de l’équité.

Si près de 75 % des jeunes actifs sont sans emplois et n’entretiennent le moindre espoir d’en avoir ; si les caisses de l’État sont désespérément exsangues, que les opérateurs économiques sont en fuite ; si le coton a perdu sa superbe blancheur et le port, les navires qui  jadis mouillaient ses eaux et revitalisent l’économie tout entière, la cause n’est pas seulement dans l’amateurisme managérial mais dans l’incapacité politique de celles et ceux qui gouvernent ce pays.

Parce que les maux dont souffre le Bénin ont d’abord leur source dans la politique, leur solution passe par une réponse politique.

C’est par la conscience et dans une saine, exigeante et positive action politique que résident les solutions. « Faut-il de votre éclat, voire triompher le comte et mourir sans [réaction] ou vivre dans la honte ! », s’est exclamé Don Diegue devant son fils Rodrigue. Cette exclamation n’est plus cornélienne, elle est aussi une interpellation citoyenne. Chaque citoyen doit en être habité et aller au secours de la Nation rendue si vulnérable par tant de désastres. Atteinte dans sa fondation et dans sa structure elle attend le salut par l’engagement de chaque citoyen.

Le débat ne semble se focaliser que sur le départ de celui qui égrène les jours bien comptés de son « deuxième et dernier » mandat. Au même moment, les paris continuent d’être discutés sur ses intentions et cette éventualité. Les chapelles politiques et les cénacles intellectuels semblent cristalliser le débat sur cet objectif. Et après ? L’enfer ? Le paradis ? Alafia,  ou Wahala ? On aurait bien tort de considérer que le salut du Bénin résiderait dans le simple fait du départ de l’actuel locataire du Palais de la Marina en 2016.

Les enjeux sont plus prononcés, les défis, plus exigeants.

I - Des enjeux prononcés. Il est évident que les enjeux sont d’abord le Bénin en tant qu’Etat et le citoyen en tant que personne juridique.

1°) L’État est un enjeu certain. L’indifférence à l’égard de la situation de déclin comateux conduit, à terme, à la désagrégation de l’Etat par voie de rupture des liens sociaux qui le protège, à sa vulnérabilité aux atteintes extérieures. Déjà, la diversion politicienne nous éloigne de la protection de nos frontières et, en conséquence, ouvre la porte à l’incursion et à l’occupation de nos territoires par les Etats limitrophes. Il faut encore rappeler, que progressivement, à l’État formel, se substitue un État mafieux, dans lequel tout s’achète, se négocie. Les parrains de cet État mafieux ont confisqué les rênes démocratiques à leur profit. La décision de quelques-uns devient l’obligation de tous. Le droit lui-même devient l’expression et l’exécution de la volonté d’une personne. Or, qui dit volonté unique, dit opinion inique. C’est de l’existence durable de l’Etat qu’il s’agit, dans son intégrité, dans sa structuration, dans sa composition.

2°) Le citoyen constitue également un enjeu important. Ses droits se volatilisent et se réduisent comme peau de chagrin. Le parquet de Cotonou n’a jamais été, à travers toute son histoire, sollicité avec autant de constance et de fréquence que pendant les périodes de sinistres mémoires de dictature post indépendance. Le vœu de liberté intègre désormais la corbeille des vœux adressés aux Béninois. Or, c’est un citoyen libre qui crée, qui entretient, qui développe. La pression psychologique qui pèse sur les citoyens a des conséquences sociales et économiques certaines. En ce qu’elle conduit à la ruine de la famille et du négoce, elle détruit également la nation et le commerce.

3°) Enfin, l’unité nationale. Au fond, sa survie constitue le véritable enjeu. Elle est complexifiée par la perversité de l’action publique qualifiée par certains, bien à tort, de régionalisme. Ce n’est pas que le régionalisme doive être célébré. Mais à considérer qu’il ait quelque justification sociologique, il faut encore qu’il soit juste.

A l’évidence, le Bénin se porte très mal à cause précisément d’une gestion scandaleuse, scabreuse soutenue par une politique de gesticulations et de clientélisme abêtissant. Au lieu du changement, de l’émergence ou de la refondation, dont on a saoulé la population depuis 2006, on assiste à la démolition effrénée de notre pays pan par pan par une machine répressive et gloutonne animée par une espèce rare mais pas en voie d’extinction de prédateurs, qu’aucun sacrifice expiatoire ne peut dédouaner. Il ne suffit plus de ruminer silencieusement et isolément ses propres chagrins en attendant une hypothétique alternance qui s’est toujours révélée comme une cérémonie festive des corrompus pour continuer la bêtise humaine contre l’intelligence et le bien-être collectif. Avions-nous vraiment vaincu la fatalité ? Il faut aujourd’hui, pour espérer voir fleurir l’espoir et la fierté nationale, travailler ardemment à une alternative porteuse des éléments de satisfaction des besoins fondamentaux, de culture élevée et de progrès social. Il s’agit d’opérer une rupture d’avec les errements et les perditions du présent en nous basant sur les expériences positives des luttes des peuples et de la jeunesse. C’est une question de responsabilité vis-à-vis du Bénin, vis-à-vis des générations auxquelles nous devons préparer et léguer un espace vivable, viable et épanouissant.

Il nous faut construire et mettre en marche une nouvelle vision et un nouveau corps de pratique politique, sociale et culturelle. Or pour élaborer, construire et mettre en marche une telle vision d’avenir meilleur pour le Bénin, il faut d’abord oser refuser l’état actuel des choses, fait de chômage, de pillage, de matraquage médiatique, de harcèlement fiscal, de torture morale, d’arrestations arbitraires, de tripatouillages, de corruption, de népotisme à peine voilé et de théâtralisation de la vie sociopolitique.

4°) Le devoir de s’indigner. L’indignation contre l’horreur et la pourriture est le premier pas dans la voie du salut. Thomas SANKARA avait absolument raison, lorsqu’il affirmait qu’il n’y a pas de raison à avoir pitié de l’esclave qui ne se révolte pas contre sa condition. Il a fallu que des hommes et des femmes s’indignent contre l’esclavage pour qu’il y ait la proclamation des droits de l’homme ; il a fallu que des hommes et des femmes s’indignent contre la colonisation pour qu’il y ait la décolonisation. Il a fallu que des hommes et des femmes s’indignent conte l’autocratie pour qu’il y ait la démocratie.

Il a fallu que des hommes et des femmes s’indignent contre l’exclusion de Yayi Boni en 2005 pour qu’il soit candidat et élu président de la république en 2006.

En somme, la déliquescence de la situation nationale, exige une clairvoyance de tous les instants pour éviter de tomber dans les amalgames faciles et les pièges savamment posés par les tenants d’un régime pervers.

II - Des défis exigeants. Une bonne lecture de la situation appelle que l’on sonne la mobilisation pour  relever un double défi. En premier lieu, il faut éviter de tomber dans le piège de l’exacerbation des passions identitaires et régionalistes. En second lieu, il faut administrer une résistance collective aux manœuvres de diversion en cours pour distraire le peuple et le détourner des préoccupations qui l’assaillent au quotidien du fait de la mal gouvernance ambiante.

1°) En premier lieu : Eviter le piège du régionalisme. Le temps est venu de lever les tabous qui entourent la question du régionalisme au Bénin. Il n’existe en réalité aucune fracture nord sud au Bénin, mais plutôt un plan mis en œuvre par un lobby de profiteurs pour opposer les Béninois d’une région à une autre. La fraude grossièrement organisée dans le dernier concours de recrutement au profit du ministère des finances, révèle moins une manifestation d’un régionalise insidieux que la manifestation d’un népotisme primaire orchestré au profit d’amis, copains et coquins et non au profit du Nord Bénin ni du Sud Bénin. Il  faut éviter une mauvaise lecture de ce phénomène à travers des globalisations faciles pour ne pas tomber dans le piège des cerveaux de la manœuvre dont l’objectif principal est de pousser les populations du sud Bénin à la stigmatisation de leurs frères du nord du pays pour les amener à un repli identitaire que l’on utilisera honteusement pour conserver le pouvoir. Le débat télévisé avec le président de la république le 02 août 2012 ; les politiques de nomination ou de sanction à double vitesse où certains cadres sont limogés et informés par bandes défilantes sur les chaines de télévision pour des peccadilles ou même renvoyés devant la haute cour de justice, alors que d’autres sont protégés malgré la flagrance de leurs fautes, participent aussi de cette politique. Surfer sur la fibre ethnique et régionaliste pour sonner la trompette du rassemblement des ‘’frères’’ par l’activation des peurs et des émotions est une stratégie surannée qui a suffisamment fait de mal au pays pour être perpétuée. Il convient donc de lutter contre  ce mal qui participe plus d’une stratégie de conservation du pouvoir que d’une volonté de favoriser et de développer sa région d’appartenance.   

2°) En second lieu : Résister aux manœuvres de diversion. L’inflation des affaires ces derniers temps, (empoisonnement, offense au chef de l’Etat, tentative de coup d’Etat etc..) et la fameuse lutte contre la corruption qui se caractérise par  le vote à l’assemblée nationale de la poursuite d’anciens ministres à la haute cour de justice et tout le tintamarre qui est fait autour, loin de faire croire à une réelle volonté de promouvoir la vertu, relève d’une stratégie bien pensée de diversion pour détourner le peuple des préoccupations essentielles nationales et urgentes que sont la LEPI, la mauvaise gestion économique, l’échec tonitruant de la dernière campagne cotonnière, le chômage accentué des jeunes à qui l’on promet des ballons de football pour apaiser leur faim et leur besoin de travailler. Le Bénin, bon dernier au plan économique dans l’UEMOA en 2012, et dernier dans l’accès à l’Internet (182ème sur 182 pays classement OOKLA 2013), et ce, malgré l’avènement de la fibre optique présentée comme la bouée de sauvetage dans ce domaine, évolue d’échec en échec. La stratégie en cours est de détourner et fixer l’attention des citoyens sur des dossiers fabriqués de toutes pièces pour éviter des réactions certes légitimes, mais incontrôlées. Mais plus que le détournement des attentions, c’est une stratégie qui vise, in fine, à prédisposer les esprits à des grâces et amnisties générales voire aux autoamnisties comme porte de sortie.

Ce qui fonde nos espoirs, c’est l’assurance que les Béninois ne se reconnaissent point dans cette dictature dite du développement qui a fait de nous le dernier de la sous-région. 

En conclusion : Il faut encore espérer ! Dans un tel contexte, avec de tels enjeux, face à de tels défis, à relever sans délai, la construction de l’espérance devient une nécessité vitale. Or, il est possible, en dépit des turbulences politiques d’offrir à ce pays la chance de la résurrection. La ruine de l’intelligence et du patriotisme ne saisit pas encore, fort heureusement, tous les citoyens. Ils sont même nombreux à attendre que sonne la cloche du ralliement en vue de la concrétisation de cette espérance. Il faut, dès à présent, transformer les familles en cénacle de construction et de l’avenir et de l’espérance. Les vagues actuelles ne doivent point nous divertir de cet objectif primordial. Il faut bien que les forces positives agissent, certes, en vue de l’endiguement du déclin mais surtout en vue de la préparation de la remontée. Les différentes initiatives doivent se coaliser, discuter sur le sujet, c’est-à-dire le Bénin ; échanger sur la finalité, c’est-à-dire les conditions et les modalités d’une remontée sans jamais régresser. Choisissons de remettre le citoyen, l’éthique et le respect des institutions au cœur de l’action politique. Il faut que se construise, en vue de cette action politique, une alternative citoyenne crédible.

Préparons demain dès aujourd’hui.

Avec tous, partout, pour tous sans discrimination aucune !

Car, demain, c’est déjà aujourd’hui.

Agissons !

Fait à Cotonou, le 6 mars 2013


Pour la dynamique « Alternative citoyenne »,


Ont signé :



   Orden Alladatin

Urbain Amégbédji     
               
 Joel Atayi-Guédégbé

 Zakari Sambaou     
                                          
Séraphin Agbahoungbata

ENFIN MADAME SOLANGE SOUMANOU AGBAYAHOUN QUITTE LE FONDS D’AIDE A LA CULTURE


C’est dans le relevé du conseil des ministres de ce mercredi 06 mars que figure la nouvelle qui a fait jubiler plus d’un artiste béninois : Blaise Tchétchao remplace Solange S. Agbayahoun à la tête du fonds d’aide à la culture.
En poste depuis bien des années, celle dont le départ sème en ce moment même la joie dans nombre de milieux artistiques béninois s’est illustrée par ces méthodes peu orthodoxes de gestion et d’attribution des fonds alloués aux artistes et à la culture. Madame Agbayahoun au fil des années est parvenue à soumettre beaucoup d’artistes à son régime et à ses méthodes peu transparentes d’attribution de fonds. C’est vrai, certains n’avaient pas le choix mais il y avait ceux qui pouvaient résister et continuer à dénoncer mais qui ont très trop changé de veste et faire allégence à madame Agbayahoun pour voir tout leur dossier passé.  
Ainsi, il y avait disait-on, un régime dit de tuteura où l’artiste devra passer par un tuteur parmi les membres du conseil d’administration  pour voir aboutir son dossier. Et dans ce cas, il cède à son tuteur et à ceux qui, au sein du conseil l’auraient aidé à faire passer ledit dossier, 20% (vingt pour cent) du montant obtenu. Voilà comment parfois avec complicité de madame Agbayahoun ou de certains conseillers  du fonds, l’argent attribué à certains artiste ou à certains projet n’a servi soit à payer : une moto ; une ferme ; une maison ; la dot ; soit à initier un commerce ou à célébrer le mariage. Toutes ces bêtises aboutissaient parce que la complicité dans la maison le permettait ; elles aboutissaient aussi parce que la directrice a tout mis en œuvre pour qu’il n’y ait aucun système de contrôle ni de suivi des projets financés par la structure. En son temps toutes mes dénonciations avaient été prises pour des querelles de personnes ou d’aigri. Et du coup, tout dossier sur lequel figurait mon nom, quel que soit le titre ou la fonction, est systématiquement rejeté. Certains conseillers malheureux ont même vertement proféré que tant qu’ils siègeront au fonds, aucun dossier de Isidore n’obtiendra gain de cause….Mais ça, c’est une autre histoire.
La joie et l’allégresse que je lis dans le rang de certains artistes qui crient alléluia depuis l’annonce du départ de madame Agbayahoun du fonds d’aide pourrait ne pas durer. Car si madame Agbayahoun est partie, tout le système qu’elle a travaillé à instaurer depuis des années existe ; et les bénéficiaires immédiats (certains conseillers  et certains fonctionnaires du fonds) tiennent à le pérenniser parce que accrochés à leurs «tétines».  Pour le moment donc, il n’y a pas encore eu révolution au fonds d’aide à la culture. Il y a eu que changement à la tête. Et ce type de montre, pour arriver à le vaincre, il faut non seulement lui ôter la tête mais aussi lui couper tout le reste du corps. Il faut le tuer en somme. La gestion du fonds d’aide sous le règne honteux et calamiteux de madame agbayahoun a laissé un amer souvenir à beaucoup d’artistes béninois coupés injustement de ce financement public, juste parce qu’ils ont dénoncé une certaine pratique.
L’assainissement total de cette maison passe surtout par de vraies et profondes réformes qui ne doivent occulter aucun secteur notamment la clarté et la précision sur les critères d’attribution du fonds ; les conditions d’éligibilité des dossiers ; le rôle et le mode de désignation des conseillers ; le rôle, la valeur et la place des experts ; leurs avis par rapports à ceux des conseillers. Car, il ne se conçoit pas que les experts donnent un avis favorable sur un dossier que les conseillers viennent rejeter après. 
Au jour d’aujourd’hui, les conseillers sont à la fois juges et arbitre ; nombreux sont ceux parmi eux qui obtiennent des subventions pour des activités. Même s’ils ne viennent pas directement souscrire, ils déposent leurs dossiers par le biais d’une tierce personne. C’est autant de situation qui sèment la confusion sur le rôle exact du conseiller.

mercredi 6 mars 2013

AFFAIRE TENTATIVE DE COUP D'ETAT AU BÉNIN: LES VIEILLES MÉTHODES DE GOUVERNANCE DES ANNÉES QUATRE-VINGT RENAISSENT AU BENIN


Ça y est! Nous y voilà. "Tentative d’empoisonnement du père de la nation" par ici! "Tentative de coup d'Etat" par là ! Et plus loin encore"Complot contre la sûreté de l'Etat". Ces concepts et modes de gouvernance des années quatre-vingt et même plus, commencent à refaire surface au Bénin.
Le dimanche 3 mars, le procureur de la République près le parquet de Cotonou, presque mal à l'aise pour ne  pas dire peu sûr de ce qu'il avait à dire, annonçait au monde entier que messieurs Zomanhoun pamphile et Johannes Dagnon respectivement colonel de la gendarmerie et homme d'affaires béninois avaient monté un "coup d'Etat" dont le but était de renverser e régime du président Yayi Boni, le contraindre à l'exil à son retour de Conakry et d'instaurer un régime militaire au Bénin.
Cette énième affaire d'atteinte à la sûreté de l'Etat ou à celle de son chef sent du déjà vu et du déjà entendu. Il y cinq mois en effet, un puissant homme d'affaire béninois proche du pouvoir et tombé en disgrâce  avait été désigné comme l'instigateur d'une tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat. Et à l'occasion, le même procureur, presque constipé s'était présenté devant les caméras et micros du pays pour faire son annonce.
Ces annonces de malheur à répétition ne portent pas bonheur au pays; aux citoyens ni à l'économie du pays. Elles font fuir les investisseurs potentiels et ceux qui sont déjà installés deviennent méfiants. On joue trop de nos jours avec la peur et la détresse des citoyens qui ne demandent qu'à vivre en paix. Ce n'est pas en jouant à faire peur au peuple que Yayi concervera son pouvoir mais au contraire...
C'est en réalité les méthodes de gouvernance d'un passé pas aussi lointain que ça, mais dont plus aucun pays ne rêve aujourd'hui qui renaît au Bénin, où tous ceux qui ne ne font pas allégeance au "roi" sont taxés d'opposants voire putschistes et exhibés comme tel   face à la nation. Pour aller plus loin, nous sommes confrontés au Bénin sous le règne de Yayi aux méthodes de feu Eyadema dont on connait les conséquence su le peuple togolais. Et pour qui sait où notre président a passé dix années en poste, on est en droit de se dire que l'élève est sur les pas du maître.
Avec la géopolitique encours aujourd'hui dans la sous région Ouest africaine et vu les forces des organisations régionales et sous-régionales, les militaires sont conscients qu'il ne peut plus avoir de place pour des putschistes. Le cas du mali est encore très récent et devrait les édifier. 
Yayi Boni trouve trop le mal partout. Et pour peu qu'il a un mot à reprocher à X ou Y, celui-ci devient un danger pour lui; un ennemi à abattre. Dans quelle démocratie sommes-nous où le président de la République travaille chaque jour à phagocyter l'opposition; à éliminer politiquement, économiquement tous ses contradicteurs et mêmes des opérateurs économiques qui ne sont pas de son bord politique et ceux tombés en disgrâce avec lui.
Aujourd'hui, le mal dont souffre le Bénin entier reste la division entre nordiste et sudiste. Elle est si flagrante qui même l'on se voilait la face, elle s'impose à vous. Et c'est depuis l'avènement du président actuel que les positions sont devenues aussi frontales. Il fait tout pour qu'il n'y ait que nos frères du nord aux importants postes de décision et dans la fonction publique. On sait comment ces ethnies du nord sont enroulées dans l'armée, la police, la gendarmerie ou la douane.
Le dernier concours de recrutement d'agent au profit du ministère des finances a été un exemple palpable où des noms de candidats admis ont été remplacés par des personnes proches du pouvoir et des autorités qui ont à charges l'organisation  et la délibération dudit concours! Mais où allons-nous, diantre! Et avec ça, on ose interdire des marches de protestation pour ne promouvoir que des marches de soutien. Soutien, mon cul, oui!