samedi 1 octobre 2011

LES NEGRES DE GENET AU FESTIVAL LES NUITS DE FOURVIERE A LYON


EMMANUEL DAUMAS ET LES NEGRES DE GENET ECLAIRENT L’EDITION 2011 DES NUITS DE FOURVIERE.

Et 1 ; et 2 ; et 3 ; et 4 ; et 5. Jamais un sans deux dit un adage populaire ; Emmanuel Daumas et la bande de béninois sont allés jusqu’à cinq. Cinq soirées de bonheur et de plaisir théâtral. Cinq soirées différentes de créativités et d’inventions sans jamais de clichés ni de routines encombrantes et puantes.

Les 20, 21 ; 22 ; 23 et 24 juin dernier, au théâtre du point du jour de Lyon, la grande attraction dans le cadre de l’édition 2011 du festival des Nuits de Fourvière, a été la représentation réussie par quelques béninois et une Franco-Guinéenne sous la direction du désormais grand metteur en scène Emmanuel DAUMAS assisté d’un homme à la vue juste et au doigté pertinent : Vincent DESLANDRES. Son regard extérieur-il n’était pas à la création du spectacle- a permis d’extirper nombre de déchets et de lourdeur artistiques. Il a notamment réinventé et donné aux jeux d’acteur toute sa vitalité ; sa fluidité et sa simplicité, aussi.

Respectant les exigences de Genet, le metteur en scène a réussi à faire jouer que des noirs d’Afrique devant un public de blancs. Et ceux des noirs devant joué des rôles de blancs ont fait peindre leurs visages de blanc. Bien plus, les acteurs ont été tous recrutés dans le pays où la scène décrite par Genet dans son œuvre a semblé s’être passée. Félicité, négresse et personnage essentielle de l’histoire, mémoire des nègres dans cette aventure « tragique » pour la race blanche n’a de cesse évoqué « Dahomey » actuel Bénin, la terre de ses ancêtres.

Le décor : Au fond de la scène trône un géant dispositif en fer bardé de lampes néons, symboles même d’une Afrique male éclairée malgré tout son soleil. Côté cour, une table peinte en noire où sont disposés quelques accessoires dérisoires. Côté jardin, un praticable en forme de conteneur porte dressées trois chaises en plastiques où sont écrits : Le gouverneur ; le juge ; la reine. Au centre, un catafalque tout drapé de blanc et orné de fleurs artificielles avec à son sommet supérieur, la photo de la « morte »…..

Le spectacle : Tout commence par une entrée sur scène bien mesurée et sobre au côté cour d’un groupe d’acteurs noirs aux visages peints de noir avec sur la tête des perruques noires défrisées. Au même moment, apparaissent sur le conteneur d’autres acteurs noirs mais aux visages peints de blanc. Puis place au menuet dont l’exécution par les nègres a effaré aussi bien le vrai public que les acteurs jouant au public blanc. Et très vite le grand jeu des acteurs s’est révélé au public. Une très grande maîtrise du texte et des différents jeux a été constaté. La simplicité du jeu et sa clarté ont révélé les tours, détours et contours de l’œuvre de Genet taxé depuis toujours d’auteur compliqué et ennuyeux. Rarement les quiproquos ; les allusions ; le théâtre dans le théâtre, les « entrées-sorties », les « sorties-entrées » les suspensions en pleine phrase et en milieu d’action ont été montrés avec autant d’ouverture, de simplicité, de dynamise et de clarté dans l’œuvre de l’éternel provocateur, poète des couleurs : Genet Jean.

Très rapidement, le spectacle s’est transformé comme en une grande fête dans un village africain les habitants, tous masqués se donnent à cœur joie aux critiques acerbes contre le colonisateur, blanc sans jamais exprimer la moindre plainte ; la moindre lamentation sur leurs sorts. Ils sont si fiers de ce qu’on les oblige à être qu’ils ont transcendé le mépris ; l’humiliation pour n’être que des Hommes. Rien que des Hommes. Et c’est eux qui se moquent à présent non sans délectation de leurs bourreaux ….Les caricatures, autres socles du spectacle pleuvaient de tous les côtés. Et même au plus profond de l’exagération dans le jeu, les acteurs sont si justes qu’ils intéressent toujours….

A l’opposée de certaines critiques, je crois, après avoir vu cette série de représentations sur l’œuvre de Genet, que c’est plutôt la lecture que l’on donne de cette pièce qui ennuie et non la pièce elle-même.

L’exemple de monsieur Roger Blin est encore là pour nous édifier. Longtemps après ce dernier, qui seul jusque là a su nous faire entrer dans les profondeurs de cette pièce avec justesse et précision, Emmanuel DAUMAS et son assistant viennent eux aussi de montrer une version dont la postérité parlera pendant longtemps peut-être.

Pourtant les deux premières représentations tenues à Cotonou étaient loin d’être une réussite. C’était plutôt un travail à la va vite. Le public béninois a plutôt eu droit à un travail en chantier sans une vraie direction d’acteurs ni une grande maîtrise du jeu. C’est bien cela l’image que les acteurs béninois adulés à Lyon ont laissé dans les mémoires ici au Bénin avant de s’envoler faire le miracle outre Atlantic.

Seulement, qu’il soit blanc ou noir, le public a droit au même respect; aux même exigences de qualité. Même si l’entrée au spectacle est gratuite.

Prochaine tournée des nègres en France : mars, avril 2012.

- 1er mars : départ de Cotonou
- 2 mars : arrivé à Paris
- 3 mars : Paris/Toulouse
- 4 mars : montage et répétitions en parallèle (dans une autre salle)
- 5 et 6 mars : répétitions
- du 7 au 10 : représentations
- 11 mars : Toulouse/Villefranche
- 12 mars : montage et filage
- 13 mars et 14mars : représentations
- 15 mars :montage et filage à Tassin-la-Demi-Lune (banlieue ouest de Lyon)
- 16 mars : représentation
- 17 mars : Lyon/Montpellier
- 18 mars : montage
- 19 mars : répétitions
- 20 au 23 mars : représentations
- 24 mars : Montpellier/Valence
- 25 mars : montage
- 26 mars : répétitions
- 27 et 28 mars : représentations
- 29 mars : Valence/Givors (près de Lyon)
- 30 mars : montage et filage
- 31 mars : représentation
- 1er au 4 avril : 2 ou 3 dates au Théâtre du Point du jour ? (en discussion)
- 5 avril : montage et filage à Meyzieu (à l'est de Lyon)
- 6 avril : représentation
- 7 avril : Lyon/Paris
- 8 avril : Paris/Cotonou

vendredi 30 septembre 2011

GREVE DANS LE SECTEUR DE LA DOUANE AU BENIN:LA COLERE INATTENDUE DE YAYI BONI SUR LES GREVISTES


BENIN : ERUPTION D’UN VOLCAN APPELE YAYI BONI.

Mercredi 28 septembre 2011 à 10heures, le chef de l’Etat Béninois, le Docteur Thomas Boni YAYI a rencontré les douaniers retraités et les agents contractuels de la douane. A l’ordre du jour, les grèves à répétition dans le secteur de la douane.

Pour la énième fois, les douaniers sont encore entrés en grève ; le plus souvent pour un « oui » ou pour un « non » comme c’est encore le cas.

Il y a une semaine, le bouillant et tumultueux syndicat de la douane s’est mis en grève de 48h au motif qu’un agent de la douane dans l’exercice de ses fonctions, a été attaqué et passé à tabac par un militaire et des populations civiles. Le syndicat en conclut que ces menaces sur le corps douanier sont le résultat des propos tenus sur les agents de la douane par les actuelles autorités du pays. En effet, depuis peu le président de la République, très déçu du comportement de certains agents de la douane (corruption et détournement), et en raison de la tendance baissière des recettes douanières, s’est donné à une analyse critique sur cette corporation et les maux qui la minent.

Une semaine après ces 48h de cessation de travail, le même syndicat ayant apprit l’existence d’un projet de loi pendant devant le parlement et qui vise à interdire aux agents de la douane le droit de grève, s’est mis en grève d’avertissement de 72h renouvelable pour protester contre ledit projet de loi.

C’est donc cette série de grèves intempestives et sans raisons administratives justifiées qui a fait sortir le très « calme » et très « gentil » président de ses gongs.

Ainsi s’est mis éruption le volcan nommé YAYI Boni. Jamais on n’a vu un YAYI Boni aussi ferme et aussi menaçant que déterminé : « J’attends que la Cour constitutionnelle se prononce sur la conformité de la loi avec notre constitution. Dès que cette conformité est prononcée, je vais promulguer cette loi et quiconque se mettrait encore en grève sera radié purement et simplement de la fonction publique et il ne se passera rien…. On ne peut pas permettre à des Hommes aux galons ; en kaki ; en armes et en mission républicaine recommandée de se mettre tout le temps en grève. Nous devons harmoniser le statut des paramilitaires ; comme la police, les eaux et forêts, la douane est aussi un corps paramilitaire et devra être interdite de grève…. Trop c’est trop. On politise tout. Ce qu’on n’a pas pu avoir par les urnes, on veut l’obtenir par les grèves ? La rue ? Je défie quiconque d’utiliser la rue pour semer des troubles…. »

Rarement, que dis-je, jamais on n’a vu un YAYI Boni aussi grave, aussi exaspéré et aussi offensif. Et il est allé plus loin. « …On ne va quand même pas me contester ma légitimité ; je ne comprends pas le sens des grèves intempestives à la douane. Si les politiciens leur disent faites des grèves pour le faire tomber, ils se trompent ; ils se trompent ; ils se trompent… Ils n’ont qu’à rebrousser chemin car je ne reculerai pas… Je suis l’élu légitime du pays. J’ai été élu proprement en 2006 ; j’ai été élu proprement en 2011 aussi. J’ai été élu à près de 70% des votants dans les grands départements lors des dernières présidentielles. Si quelqu’un rêve encore de la présidentielle, il peut attendre 2016 mais moi je n’y serais plus… »

J’avoue que je partage entièrement l’exaspération et la fermeté du président de la République. Car si les grèves pouvaient être facteurs de développement, notre pays serait en avance sur les plus grandes nations au monde. Jamais le Bénin n’a connu autant de grèves nuisibles à son économie, à son développement. Les centrales syndicales sont devenues si puissantes qu’elles sont intouchables et incontournables. Et les motifs qui conduisent aux mouvements de débrayage sont aussi contestables et fantaisistes que leurs organisateurs. N’importe qui au nom de tel ou tel centrale syndicale vient à la télévision proférer des menaces de grève et même injurier publiquement le président de la République. On a déjà vu dans ce même pays la grève sans service minimum des agents de santé qui ont fermé à clé les hôpitaux. Cela a été tout un carnage pour le pays. Trop, c’est trop. Le Bénin court à sa propre perte économique et sociale si rien n’est fait pour arrêter la dérive syndicale. Un pays dont les ressources sont essentiellement fiscales ne peut se permettre autant de grèves anarchiques et espérer décoller un jour. Nous serons bientôt, si rien n’est fait, dans les mêmes conditions économiques et financières que la Grèce lourdement endettée pour avoir vécu longtemps au-dessus de ces moyens et pour avoir mal géré ces ressources.

Vivement que les grévistes entendent raison pour que le chef de l’Etat n’ait pas à recourir à la radiation.

samedi 17 septembre 2011








LIBYE : LA DEMOCRATIE AU BOUT DES ARMES ?


Voici depuis cinq ou six mois que des puissances occidentales ont entrepris un bombardement intensif avec des armes de destructions massives en Libye, aux motifs que le régime du colonel Kadhafi est antidémocratique. Vous avez donc dit démocratie ? Alternance au pouvoir ? Si cela suffit à attaquer des hommes et des femmes qui ne se plaignent pas autrement de leurs dirigeants, allons chercher pourquoi le roi d’Espagne, l’Empereur du japon, le roi de la Belgique ou encore la Reine d’Angleterre végètent depuis si longtemps au pouvoir ! On ne trouve les dictatures ou le manque de démocratie que là où on veut bien les trouver.



Six mois donc après avoir apporté un franc soutien aux rebelles libyens qui ont prit les armes contre leur pays et leur peuple en paix, les puissances occidentales menées par la France et la Grande-Bretagne, sous le couvert de résolutions ONUSIENNES tronquées, sont venues à bout du régime libyen.



Pourtant la preuve est là devant tous que partout où l’on a essayé d’imposer la démocratie par les armes, cela s’est révélé un échec total. J’en veux pour preuve la Somalie, l’Irak ; Haïti, le Viêtnam….



On comprend bien alors la réticence des américains à s’engager dans le conflit libyen.



Si les motifs qui ont conduit au bombardement de la Libye jusqu’à la chute programmée du régime du colonel Kadhafi sont restés inconnus du grand public hier, ils commencent peu à peu à être perçu de tous depuis la venue en trombe et de manière triomphaliste de Nicolas SARKOZY et de David CAMERON, venus danser et boire sur les restes de Kadhafi et de la Libye.



Mais déjà, les querelles intestines ont commencé autour de l’immense richesse minière libyenne. Si Paris et Londres sont assurés de se tailler la part du lion parce qu’ayant prit plus de risque que tous les autres prédateurs, ils sont néanmoins très bousculés par bien d’autres nations occidentales dont juste le « oui » ou le silence lors du vote au conseil de sécurité des Nations Unies a permis d’obtenir les résolutions diaboliques montées de toutes pièces pour arriver à bout du guide libyen et de son armée héroïque.



Le grand paradoxe dans ce qui se passe en Libye est la précipitation avec laquelle les gouvernements africains ont tous reconnu la légitimité des rebelles. En effet, alors que Kadhafi n’avait pas encore capitulé ; alors que les rebelles peinaient encore à gagner du terrain, alors que Kadhafi sortait et paradait dans Tripoli, certaines capitales africaines ont commencé à prendre fait et cause pour les Hommes qui ont prit les armes contre un régime établi. En tête de liste, le président Wade qui s’est rendu à Bengazi, fief des rebelles d’où il publiquement désavoué le colonel Kadhafi. Pourtant, à l’exception de quelques uns, les gouvernements africains ont tous été entretenus, financés et aidés par le guide libyen durant ses quarante deux années de règne. Il a été pendant longtemps le principal bailleur de l’Union Africaine et demeure encore le seul et l’unique qui croit en la création d’une monnaie africaine ; un gouvernement africain, un parlement africain, et j’en passe. Traditionnellement, le Bénin ne prend jamais de position officielle sur des sujets aussi sensibles. Pour une fois que nous avons décidé de nous affirmer, nous nous sommes affichés du mauvais côté : côté rebelle. Pourtant lors de l’agression impérialiste organisée par la France et dirigée par son mercenaire Bob Denard, le colonel Kadhafi est venu au secours du peuple béninois avec un contingent militaire de près de deux cents hommes avec de l’armement. Plus récent encore, le président BONI Yayi n’a jamais manqué de venter les mérites du guide libyen peu avant et pendant la tenue du sommet de la CEN-SAD tenu à Cotonou et pour lequel le guide libyen se serait personnellement investi. Le tout premier hélicoptère que Yayi BONI a utilisé dès son arrivée au pouvoir serait un prêt du guide libyen. Je comprends très peu comment les autorités actuelles choisissent de reconnaitre des rebelles avec qui elles n’ont jamais rien partagé et que le peuple béninois ne connaît pas ; je ne comprends pas que l’on ait chassé Kadhafi du pouvoir par les armes et nous dire vouloir installer la démocratie.



Sous le régime du colonel Kadhafi, l’électricité à usage domestique est gratuite ; l’eau à usage domestique est gratuite : le prix de l’essence à la pompe est de 0,08 Euros ; les banques libyennes accordent des prêts sans intérêt ; les citoyens n’ont pas d’impôts à payer, et la TVA n’existe pas.



Selon des statistiques des grandes institutions bancaires, la Libye est le dernier pays dans la liste des pays endettés. Sa dette publique est à 3,3% du PIB.



En France, la dette publique est à 84,5% du PIB ; aux Etats-Unis, elle à 88,9% du PIB ; au Japon, à 225,8%.


samedi 3 septembre 2011

INDEPENDANCE DAY : LE TOURISME ANNUEL



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Edito

Independance day : le tourisme annuel !


Je voulais parler de la célébration du cinquante-et-unième anniversaire de l’indépendance du Bénin. Je voulais parler de la fête nationale à Natitingou au Nord du pays. Je voulais donc parler du 1er août, mais presque tout m’en empêche.

Je ne supporte pas la redondance. Si je m’y mets, je parlerais du défilé. Des discours. Des majorettes. Des personnalités. Des invités. Des ministres. Des députés. Je parlerais du président de la République. Je parlerai des journalistes qui ont commenté l’événement en direct et en différé à la radio et à la télévision.

Je voulais parler du 1er août version Nati. Je parlerais, si je m’y mets, de la foire de l’indépendance, du combat pour trouver un hébergement à Natitingou. Je parlerais des populations sorties nombreuses pour accueillir dans la ferveur l’événement. Je voulais parler, mais pas de ces choses là. Ni de la mauvaise ou de la bonne organisation de tel ou tel aspect de la célébration, ni de la ponctualité de telle personnalité et le grand retard de telle autre. Je voulais parler de la fête nationale Nati 2011. Mais si je commence, je parlerais des chantiers inachevés, de futurs éléphants blancs ou blanchâtres. Je voulais parler de notre independance day 2011. Mais si je démarre, je dirais des choses du genre… Comme dans les autres villes qui ont accueilli les autres années l’événement, des chantiers ont été ouverts. Des réfections d’infrastructures ont été faites. Comme dans les autres villes, les travaux ont commencé en retard.

Je dirais des choses du genre… Comme à l’occasion des autres veilles de 1er aout sous le « changement », les entrepreneurs ont promis de relever le défi. De tenir dans les délais. A l’heure de la « Refondation », ils ont promis mais…voilà. Et patati et patata.

Si l’occasion m’était donnée de parler de la fête de l’indépendance 2011, j’allais nous poser des questions du genre … Pourquoi n’arrivons nous pas à tenir dans les délais ? Pourquoi ouvrons-nous des chantiers qui sont abandonnés aussitôt la fête passée ? Pourquoi ? Alors, je ne parlerai donc pas du 1er août. Tout m’en empêche sauf que c’est l’actualité.

Voilà pour quoi je vais tout de même dire quelques mots de cette manifestation qui a fait bouger du monde vers Natitingou. Et c’est ce qui me plait dans l’affaire. Une sorte de tourisme forcé…

Pour certains, c’est la première fois qu’ils voyagent dans la partie septentrionale de leur pays. C’est la première fois qu’ils traversent Parakou.

La première fois qu’ils découvrent les paysages de Bohicon, Dassa, Savè,…Rien que pour ça je dis merci au président de la République

Merci pour ce tourisme annuel. C’est du concret. Non ?

Lad

mercredi 20 juillet 2011

LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LE DETOURNEMENT DES DENIERS PUBLICS: YAYI BONI ENFIN PRET?


CORRUPTION ET DÉTOURNEMENTS DES DENIERS PUBLICS: ENFIN LE GRAND COMBAT?
Tout semble désormais prêt pour la montée sur le ring du président Yayi Boni pour la lutte contre la corruption et les détournements de denier public. Pourtant, bien des doutes persistent au sein de la population.
Une ligne verte vient d'être mise en place à la présidence de la République au numéro 81 000088 pour permettre aux populations victimes d'escroquerie de se plaindre.
Mais alors, que se passera-t-il après la plainte? C'est là toute la question. On s'est toujours plaint ici de X ou de Y. On a toujours pris des initiatives fort louables contre ce qui est devenu une endémie nationale et pourtant...
On se souvient encore de la fameuse marche verte contre la corruption dont le chef de l'État en personne avec tous les membres de son gouvernement, certains présidents des institutions de la Républiques et des amis politiques ont été instigateurs et exécutants. Mais depuis ce terrible et ridicule effet d'annonce qui mobilisé du beau et du grand monde, le fléau de la corruption et du détournement ont pris une ampleur des plus insoupçonnables dans notre pays. Le drame a atteint les béninois jusque dans leurs chromosomes. A ce jour, il n'y aucun secteur où le déournement et la corruption ne soient la règle ou le principe: La religion; la famille; la politique; le sport; l'administration publique tout comme le privé; les chefferies traditionnelles;es associations dites de la société civile; les syndicats....Vers la fin du mandat du président Yayi Boni, les scandales se sont multipliés et ont failli couler le pays. La rocambolesque affaire ICC-services et consort qui a impliqué des membres du gouvernement, le chef de l'Etat et certains membres de sa famille biologique est encore présente dans les mémoires; l'affaire dite des machines agricoles et la ténébreuse affaire dite de la CEN-SAD sont autant de raison qui font dire au béninois moyens que comme tous ses prédécesseurs, Yayi Boni ne fera que du dilatoire s'agissant de la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics.
Comme en 2006, le président réélu vient d'annoncer la désignation par la présidence de la République des inspecteurs des ministères aux fins de limiter les connivences entre les ministres en ces derniers supposés jouer le rôle de contrôleurs impartiaux.
Au terme de la formation des nouveaux inspecteurs, le président de la République qui a prit part à la cérémonie de clôture a relaté un fait pour le moins troublant:
"En 2009, nous avons décidé au sein du gouvernement de pouvoir enfin payer les prestataires de services; ceux-là qui ont travaillé ou vendu à crédit pour l'État. Nous avons, comme c'est la règle en la matière, demandé aux DRFM (les financiers des ministères) et aux inspecteurs des ministères concernés de mobiliser tous les documents justifiant ces dettes et de les mettre à disposition du gouvernement. Le montant total des document mis à la disposition du gouvernement était chiffré à 53 milliards huit cent quatre vingt-dix millions. J'ai alors demandé à l'IGE, Inspection Générale de l'État de procéder à un contrôle de ces chiffres; cette institution a trouvé que le montant réel de la dette de l'État envers les prestataires ne dépasse pas 14 milliards; j'ai donc appelé l'armé pour départager les deux premiers. Les chiffres de l'armée indiquent 14 milliards huit cent millions. Je vous prie mes chers compatriotes de voir ce que quelques individus s'apprêtaient à s'empocher...."
Alors, que sont devenus ces hommes et ces femmes qui ont failli détourner plus de 39 milliards de nos francs? Toujours libres de leur mouvement. Toujours proches du chefs de l'Etat. Comment se fera donc la lutte contre la corruption et le détournement du denier public quand jamais on ne prend le courage de vraiment punir ceux qui en réunissent les conditions? Comment se fera cette fameuse lutte quand on fait sans cesse la promotion des corrompus, des corrupteurs et des détourneurs des deniers de l'État?
Les cas Adjanonhoun Célestine et Jacques DAMATA, tous anciens patrons de la SBEE et anciens députés sont là. Après leurs forfaits à la tête de cette société d'État, ils se sont réfugiés au parlement bardés de leur immunité parlementaire. A présent que le peuple ne leur a plus renouvelé sa confiance, que fait la justice pour se saisir d'eux? Au moins de ces deux?
Mener à bien cette cette lutte reviendra au chef de l'État de se débarrasser lui-même de ses milliers de courtisans tous corrompus; de cette meute de pasteurs évangéliques dressés devant lui tel un bouclier et impliqués pour la grande majorité dans diverses affaires de détournements. Il s'agira de rompre véritablement avec le clientélisme politico-démocratico-religieux pour mettre le cap sur la bonne gouvernance et le développement.
Vivement que ces nouvelles mesures en faveur de la lutte contre la corruption et le détournement du denier public ne soient plus que des mesures de plus ni des effets d'annonce comme par le passé.