mardi 29 décembre 2009



POLEMIQUE AUTOUR DE LA LEPI : ENFIN LES VRAIS ENNEMIS D’UNE ELECTION CLAIRE ET TRANSPARENTE AU BENIN SONT CONNUS.

La réalisation d’une Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) chère à tout le peuple béninois rencontre depuis bien des années beaucoup de difficultés.
On se souvient que Monsieur Alain ADIHOU, ministre dans le gouvernement du président Mathieu KEREKOU a été chargé par celui-ci de travailler à la mise en œuvre et à la réalisation de la dite LEPI. Le résultat, tout le monde le connait : non seulement la LEPI n’a jamais pu avoir lieu mais Monsieur ADIHOU a été jeté en prison à la demande des députés, ceux-là même qui sont obstinément opposés à la réalisation dudit instrument.
Monsieur ADIHOU a quasiment passé trois ans en prison avant de bénéficier d’une liberté sous caution dans une affaire où les juges sont presque tous d’avis qu’il bénéficiera d’un non-lieu.
A l’avènement du régime du président Boni Yayi, la réalisation de la LEPI a été placée au cœur des priorités du pays, pour une élection apaisée, transparente et unificatrice de tout le Bénin.
Les différends textes devant conduire à la réalisation d’une bonne LEPI sont votés par le parlement et promulgués par l’exécutif. Les membres des différentes institutions ou commissions œuvrant dans le cadre de la LEPI ont tous été désignés de manière paritaire par toutes les tendances politiques représentées au parlement et la société civile.
Seule la désignation du représentant de cette dernière entité a connu des points d’achoppement entre les différentes tendances de cette même société civile ; le dossier est pendant devant la cour constitutionnelle qui jusque là n’a pas délibéré.
Mais depuis l’installation des différents directoires des structures chargées de la mise en œuvre et de la réalisation de la LEPI, et surtout après la mise en œuvre de l’opération dénommée « Cartographie censitaire », des voix se lèvent de plus en plus pour demander l’arrêt de la réalisation de cette LEPI chère à tout le Bénin.
A bien à y voir, ce sont les mêmes politiciens qui, hier ont travaillé à bloquer les opérations conduites par Monsieur Alain ADIHOU et œuvré à son arrestation qui se braquent encore aujourd’hui. S’ils ont évoqué des détournements de denier public et autres malversations pour arriver à leur fin, c’est au manque « du consensus » autour de l’opération que les ennemis de la LEPI s’accrochent aujourd’hui et réclament l’arrêt du processus. Quel consensus ? Les textes à aucun niveau ne parlent de consens. Dès lors que par souci d’équité, d’égalité des chances et surtout de transparence, le législateur a veillé à ce que toutes les tendances représentatives du pays se retrouvent dans les différents directoires, le problème ne devrait plus se poser.
Déjà quelques députés sont sur le point d’introduire une proposition de loi pour exiger l’arrêt du processus de la mis en œuvre de la LEPI. Il s’agit pour la plupart de ceux-là qui sont passés maîtres et champions dans la fraude électorale depuis toujours.
Ils sont aux abois en ce moment parce que convaincus que la LEPI, une fois réalisée, les mettrait à nu ; que la LAPI va révéler leur vrai poids politique.
Si après vingt ans d’exercice démocratique notre pays ne peut pas se doter d’une Liste Electorale Permanente et Informatisée pour nous éviter les heurts et autres contestations postélectorales, autant remettre désormais le processus électoral aux mains du ministère de l’intérieur qui en a une parfaite maitrise.

samedi 26 décembre 2009


CRISE AU FITHEB : YAYI BONI SE SUBSTITUE AU CONSEIL D’AMINISTRATION.
Le lundi 21 décembre, le Ministre de la Culture a procédé à l’installation du Conseil d’Administration du FITHEB après celle intervenue de manière illégale le 28 juillet dernier à la salle de conférence du Bureau Béninois des Droits d’Auteur.
C’est en brandissant les décrets 2009-579 du 06 /11/ 09 et 2009-524 du 20 / 10/09, le premier portant modification de l’article 6 des statuts du FITHEB et le second, portant nomination des membres du Conseil d’Administration de la même institution.
On se rappelle encore que le mardi 28 juillet, le ministre de la Culture a, à coup de caméras et de micros, procédé à l’installation de quinze (15) personnes nommément désignées au titre des nouveaux membres du Conseil d’Administration. Or l’article 6 des statuts fixe le nombre des conseillers à 13. L’article 19 a quant à lui défini clairement les voies et moyens de modification de tout ou partie des statuts : « Les présents statuts peuvent être modifiés dans tout ou partie de leurs dispositions pour adapter les structures et le fonctionnement du FITHEB à son objet. La modification peut être demandée soit par le Directeur soit par l’un quelconque des membres du Conseil d’Administration. La modification ne peut être adoptée qu’en une réunion extraordinaire du Conseil d’Administration au cours de laquelle tous les membres sont effectivement présents ou représentés et par une majorité des deux-tiers (2/3) ».
Dans ce cas, l’absence de tout procès verbal aussi bien au secrétariat du FITHEB qu’au ministère da la Culture, justifiant de la tenue d’une session extraordinaire du CA consacrée à la modification de tout ou partie des statuts, a vite fait de tirer l’attention de certains acteurs culturels qui ont crié à l’illégalité de l’acte que venait de poser le ministre. Certains n’ont pas hésité à saisir les plus hautes institutions juridiques du pays aux fins de dire le droit.
Bloqué dans sa démarche, le ministre exhibe trois mois après la vague de contestation qui ne désempli pas, deux décrets qui n’apportent aucune espèce de solution à la crise qui secoue le FITHEB.
A aucun niveau des textes fondamentaux du FITHEB, il n’est prévu que le Président de la République prenne un décret pour modifier un ou tous les articles des statuts. En le faisant, le président de la République s’est substitué au Conseil d’Administration, seul mandaté à l’article 19 pour toute modification. Le décret 2009-579 du 6/11/09 est contraire aux principes de modification des statuts du FITHEB.
De même, le décret 2009-524 du 20 / 10/09 portant nomination des membres du CA-FITHEB précise bien que le Conseil d’Administration FITHEB est composé de quinze (15) membres. Mais dans l’énumération des institutions et personnalités représentées, c’est bien 16 personnalités et institutions que l’on retrouve. A quel nombre se fier dans ce cas ? Les 15 annoncés dans le libellé de l’article ou les 16 qui figurent dans la décompte ?
Autre anomalie : la forme et l’ordre de la prise deux décrets : comment se fait-il que le décret de nomination ait été pris avant celui portant modification de l’article 6 des statuts ? Est-ce à dire que c’est que lors de l’installation des 13 conseillers que les autorités se rendues compte de la nécessité de porter le nombre des conseillers à 15 ?
Pourtant depuis l’apparition de ces deux décrets, c’est à une allure vive, très vive que les choses ont redémarré au FITHEB : réinstallation par le ministre de la culture de l’installation des quinze (15) membres du CA, réélection des membres du bureau de l’institution avec à la clé, le renouvellement totale de tous les postes ; la reprise de la procédure d’appel à candidature pour le poste de Directeur du FITHEB.
Mais alors, pourquoi avoir laissé avancé la situation dans la stricte illégalité jusqu’à la sortie de ces fameux décrets avant de tout reprendre?
Quelle est aujourd’hui la raison qui justifie le passage du nombre des conseillers à 15 et pourquoi ne pas s’en référer au Conseil d’Administration comme l’exige l’article 19 ? Bref ! Malgré tout cela, les deux nouveaux ne sont pas encore la solution à la crise ; ils amplifient plutôt la contestation qui ne fait que fragiliser la cohésion autour du FITHEB.
Seuls le ministre Galiou SOGLO et le Président Yayi BONI seront tenus responsables des déconvenues de cette crise.

mercredi 16 décembre 2009


IMPASSE SUR LE FESTIVAL INTERNATIONAL DE THEATRE DU BENIN –FITHEB : LA RESPONSABILITE DU MINISTRE DE LA CULTURE EST ENGAGEE.

Voici depuis des mois que le mandat du directeur en poste au fitheb est arrivé à terme et on est encore loin de montrer de doigt son successeur.
En juillet dernier, le ministre de la culture a procédé à l’installation des nouveaux membres du conseil d’administration du festival. On croyait le fitheb sauvé de ces errements quotidiens. Erreur.
En installant les quinze nouveaux membres du conseil d’administration en violation des statuts qui recommandent plutôt treize, le ministre de la culture a choisi de semer les germes du blocage institutionnel et juridique du festival. Des acteurs culturels ne se sont pas fait prier pour saisir les hautes institutions juridiques du pays pour que le droit soit dit.
Ajouter à cela deux autres points d’achoppement :
La modification par le conseil d’administration des critères de désignation du directeur du fitheb ; critères orientés et taillés sur mesure pour favoriser tel ou tel candidat.
L’élection par le conseil d’administration d’un candidat dont le dossier a été pourtant déclaré irrecevable dès les préliminaires ‘pour défaut de pièce’ et mentionné au procès verbal de la session.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir pourquoi le ministère de la culture a-t-il laissé commettre autant de violations des statuts du fitheb ? Le représentant du ministre au sein du conseil d’administration est bel et bien son Directeur de Cabinet et devrait, pour toutes les questions relatives aux textes fondamentaux du festival, s’en référer au conseiller juridique du ministre…. Comment le ministre lui-même a-t-il pu fermer les yeux et laisser son directeur de cabinet et la présidente du conseil d’administration conduire de bout en bout toutes les opérations sans compte rendu à chaque phase.
Il ressort de cette situation qu’il y a eu sur toute la ligne du laxisme ; du favoritisme ; une volonté délibérée de ne pas respecter les textes qui régissent le fitheb.
L’impasse dans laquelle se retrouve le festival aujourd’hui est imputable prioritairement au ministre de la culture et au conseil d’administration qui n’ont pas su faire preuve d’impartialité, de rigueur et de probité dans la conduite dudit dossier.
A trois mois de l’ouverture officielle de la prochaine biennale, personne ne peut certifier de ce qui adviendra de ce grand rendez-vous culturel.
Il est techniquement et humainement impossible de tenir le festival à bonne date dans les conditions actuelles de sa préparation.
Sur les deux dernières éditions, à pareille date, le budget était déjà connu et l’essentiel des partenaires sollicités s’étaient déjà prononcés. Les affiches étaient déjà parues ; des annonces à titre de réclame passaient déjà sur les écrans et les radios. La programmation était bouclée à près plus quatre-vingt pour cent (+80%).
Rien que la libération de la subvention de l’Etat au profit de la biennale prend énormément de temps et demande d’interminables plaidoyers en direction de toute les parties engagées dans le processus. C’est dire donc que vouloir tenir coute que coute la prochaine édition du fitheb à bonne date relèverait d’une gageure qui se solderait par un fiasco sur tous les plans.
Le mal est là, la bêtise est commise. Il faudra penser à reformater les textes du fitheb si tant est que le ministère tient à avoir quinze personnes au conseil d’administration.
On peut bien perdre une édition et travailler à ne plus jamais en perdre.
Pour y parvenir, il faudra associer tout le monde sans exclusion et dans l’intérêt supérieur du Bénin entier.

mardi 3 novembre 2009

LITTERATURE :
DAMES GONCOURT ET RENAUDOT ONT CHOISI LEURS EPOUX POUR 2009 CE LUNDI 2 NOVEMBRE.

Enfin les voilà parmi les grands. Ecrivain depuis près de 25 ans, la franco-sénégalaise Marie N’DIAYE vient d’être couronnée lauréate du prestigieux prix littéraire français GONCOURT édition 2009 au premier tour avec 5 voix contre 2 à Jean-Philippe TOUSSAINT pour « La vérité sur Marie » et 1 voix à Delphine de VIGAN pour « Les heures souterraines ». La lauréate du Goncourt 2009 est devenue ainsi la première femme depuis 1998 à obtenir cette prestigieuse récompense littéraire.
Créé depuis 1896 par le testament d’Edmond GONCOURT, cette récompense est annuellement attribuée aux auteurs d’expression française.
Auteur prolifique, Marie N’DIAYE a publié son premier roman à 18 ans. Aujourd’hui c’est à 42 ans qu’elle reçoit cette distinction avec son roman intitulé « Trois femmes puissantes ».
L’autre élu du jour, c’est Frédéric BEIGBEDER né en France à Neuilly-sur-Seine le 21 septembre 1965. Il est reconnu comme écrivain et critique littéraire mais aussi comme journaliste et chroniqueur. Auteur de 5 romans, il le lauréat du Renaudot 2009 avec son œuvre « un roman français ».
Créé depuis 1926 par dix journalistes et critiques littéraires, attendant le résultat du jury du Goncourt, le prix Théophraste Renaudot ou plus couramment appelé « Prix Renaudot » est entré dans l’histoire littéraire de la France comme un grand prix. Il existe aujourd’hui le prix Renaudot du livre de poche, un prix Renaudot de l’essai et un prix Renaudot des lycéens décerné.

vendredi 30 octobre 2009


Jacques CHIRAC ET LES EMPLOIS FICTIFS DE PARIS: L'HONNEUR ENFIN LAVE?

Monsieur Jacques CHIRAC, ancien président Français vient d'être renvoyé en correctionnelle par la juge d'instruction, Maître Xavière SIMONI. C'est une première en France qu'un ancien président de la République se retrouve devant la justice. Les lois françaises ont prescrit une immunité formelle pour le président de la République durant toute la durée de son mandat. Mais cette immunité n'est nullement synonime d'imputé.
Dans le cas d'espèce, les faits reprochés à Monsieur CHIRAC remontent dans les années 1992-95, au moment où l'homme était encore maire de la ville de Paris.
Monsieur CHIRAC aurait usé d'abus de pouvoir et détourné des deniers publics par le truchement d'emplois fictifs, soient 481 emplois annoncés dans le temps. Aujourd'hui, seuls 21 sont reconnus fictifs par la justice qui demande la comparution du mise en cause pour explication.
Pour ces mêmes faits, le tribunal de Paris avait déjà requis un non lieu pour "l'accusé"; c'est donc contre toute attente que cette juge indépendante vient renvoyer l'affaire en correctionnelle.
Si dans les cinq jours qui suivent cette décision, le parquet de Paris ne fait pas appel de cette décision de Maître SIMONI, Monsieur CHIRAC risque dix anx de prison ferme, si les faits qui lui sont reprochés s'avéraient vrais.
Les avis sur cette décision de justice sont très divers dans l'hexagone de l'oppostion à l'UMP.
On retindra seulement qu'il est temps que la justice fasse la lumière sur cette affaire pour l'honneur de Monsieur CHIRAC et de sa famille; que les françaises et les français ont besoin enfin d'être fixé sur l'affaire des emplois fictifs et bien d'autres étroitement liées à Monsieur CHIRAC à tors ou à raison.
C'est vrai que pour l'âge de l'intéressé, ces nombreux services rendus à la nation Française et pour l'image de la France à l'étranger, Monsieur CHIRAC mérite mieux mais, seule une décision de justice pourra lever tout doute à son sujet. Ne pas passer Monsieur CHIRAC devant la justice mettrait la France dans une posture de République bananière comme c'est souvent le cas en Afrique et ailleurs. Vivement que l'exemple de Monsieur CHIRAC inspire les Etats africains où l'impunité est un mode de vie.
Enfin, si ce procès a lieu, il va montrer pour une ènième fois la nécessité impérieuse d'un juge d'instruction contrairement aux réformes de l'actuel Président Français qui tendent à le suprimer.

vendredi 23 octobre 2009



PRESIDENCEDE L’EPAD : LA POLEMIQUE A EU RAISON DE JEAN SAROZY



La polémique a finalement eu raison de Jean SARKOZY, 23 ans, fils du président français Nicolas SARKOZY et brusquement porté candidat au poste de président de l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense.


La nouvelle a étonné et indigné plus d’un dans l’exagone quand tous ont appris ce positionnement du fiston sarko ; très tôt la polémique a pris de tous les côtés aussi bien au sein de l’UMP, maison politique du père sarko qu’au sein du PS et de tous les autres oies qui se réclament de l’opposition.


Que n’a-t-on pas agité ? Risque de règne dynastique pour la France ; pouvoir clanique et familial, petit sarko pas assez qualifié pour le poste ; éternel redoublant en droit ; enfant à papa ou encore petit apprentis politique promu au somment de la chose politique…bref pourtant certains proches de papa sarko et d’autres serviteurs de l’Elysée n’ont affiché le moindre agacement ni face à la polémique montante ni face à la morale politique entachée. Dans ce rang, on estime tout simplement que c’est bien la promotion de la jeunesse Française qui commence. Et que les questions de sang ne sont nullement un handicape à l’essor du jeune politique.


Mais dans les sondages, c’est la dégringolade pour papa sarko et sa clique : Le parisien /Aujourd’hui en France du vendredi 16 : «64% des français sont très critiques vis-à-vis de cette candidature de Monsieur fils ; plus graves, 51% des sympathisants de droite désapprouvent le fait »…. Du coup pour protéger son électorat, papa retire son fils de cette diablerie sauvage…


C’est en « bon politiquement correct » que Monsieur fils est venu annoncer sur France 2 ce soir qu’il n’entende plus se porter candidat pour la présidence de l’EPAD au motif qu’il a subi depuis l’annonce de sa candidature « une campagne de manipulation et de désinformation ». Il a ajouté ne pas vouloir « d’une victoire qui porte un tel soupçon de favoritisme ». Parce que Monsieur mon fils est certain de sa victoire à cette élection….Merde !!! Pourquoi ne parlerait-on pas simplement d’une nomination ou d’un placement du fils où le père veut bien le mettre ?


Toutefois, petit sarko, futur dauphin politique du père, l’illuminé Nicolas SARKOSY n’a pas renoncé à être administrateur de la dite institution. Il trouve cela légitime ; comme quoi sa candidature à la présidence de l’EPAD était bel et bien immoral.


vendredi 9 octobre 2009




"LA MAUVAISE VIE"

de

Frédéric MITTERAND



EXTRAITS


"Le garçon marche dans la nuit à quelques pas devant moi. Pantalon de teinte sombre ajusté sur les hanches, étroit le long des jambes ; tee-shirt blanc qui colle au contour des épaules et à la ligne du dos ; bras nus, une Swatch au poignet, cheveux noirs avec des reflets brillants, dégagés sur la nuque. Démarche souple, allure tranquille, tout est beau, net, irréprochable. Il ne se retourne pas, il sait que je le suis et il devine sans doute que cet instant où je le regarde en profil perdu, de près et sans le toucher, me procure un plaisir violent. Il a l'habitude. C'est le quatrième depuis hier soir, j'ai voulu passer par un club que je ne connaissais pas encore avant de rentrer à l'hôtel et je l'ai aussitôt remarqué. Il n'y a que pour ceux qui ne les désirent pas qu'ils se ressemblent tous. Il se tenait comme les autres sur la petite scène, les mains croisées en arrière pour bien marquer le corps dans la lumière, en boxer short immaculé, le côté saint Jean-Baptiste qu'ils retrouvent instinctivement et que les pédés adorent, mais le visage fermement dessiné, l'expression avec du caractère, regard sans mièvrerie et sourire sans retape, un charme immédiat qui le détachait du groupe des enjôleurs professionnels. J'imaginais
Tony Leung à vingt ans. Il a ri comme s'il avait gagné à la loterie quand j'ai fait appeler son numéro et lorsqu'il est venu près de moi, j'ai deviné brièvement l'odeur de sa peau, eau de Cologne légère et savon bon marché ; pas de ces parfums de duty free dont ils raffolent en général. Il avait l'air vraiment content d'aller avec moi ; j'ai senti qu'il serait vif et fraternel. Les rats qui grouillent dans la ruelle détalent à notre passage, les néons disparaissent derrière nous dans la pénombre, les remugles des poubelles s'estompent dans la chaleur poisseuse, et le vacarme assourdissant de la techno qui dégorge par les portes ouvertes de tous les autres clubs accentue cette impression de privation sensorielle où je concentre toute mon attention uniquement sur lui et sur ce que j'en attends. Mauvaise musique grossièrement frelatée au synthé sur des standards que l'on ne reconnaît plus mais dont le rythme infernal bombarde tout le quartier, fait chanceler entre excitation et hébétude et saoule le désir qui tambourine contre les tempes. Ça baisse un peu dans le souterrain qui mène au parking de l'hôtel. Il élève ses quinze étages de médiocre confort international au-dessus du flot populeux et du magma des boîtes et des gargotes, abritant une clientèle pas trop friquée de tour operators qui sort le jour en groupes serrés et tâte furtivement du grand frisson et de la rigolade à souvenirs avant de se coucher tôt derrière les doubles vitrages climatisés. Mais il plonge ses racines dans un sol autrement plus fertile : la sorte de grotte où le gang des chauffeurs de taxi se livre à des parties de cartes vociférantes dans une atmosphère de tripot pour films de kung-fu commande l'accès à une série de chambres sans fenêtre qui se louent ordinairement à l'heure, et pour longtemps, voire à perpétuité si on veut en finir et y mettre le prix. Ce n'est certainement pas le pire endroit pour mourir, anonymat et discrétion assurés. De vilains jeunes gens qui n'auraient eu aucune chance sur la rampe à numéros prennent leur revanche en s'affairant devant les caves à plaisir : ils détiennent les clefs, assurent la circulation qui peut être dense, relèvent les compteurs, font le ménage entre les passes. Plutôt sympatiques au demeurant : ils prétendent connaître tous les garçons par leurs noms et traitent les habitués à pourboires en jouant la comédie d'un service de palace. Le réduit et la salle de bains sont très propres : serviettes sous cellophane, housse en papier sur le lit sans drap, moquette neuve, ventilateur chromé, des miroirs un peu partout et même au plafond pour qui ça intéresse. Le room valet, comme il se désigne élégamment lui-même, fait une tentative pour me montrer comment marche la télévision et, jaugeant mon air apparemment défait, me propose à tout hasard des cassettes sans doute destinées à me ranimer. On rit un peu sans bien se comprendre, je lui refile les billets pour deux heures avec de quoi s'offrir une autre dent en or et il sort en chantonnant. Nous sommes seuls. Mon garçon n'a pas dit un mot, il se tient devant moi, immobile, le regard toujours aussi droit et son demi-sourire aux lèvres. J'ai tellement envie de lui que j'en tremble.
Ce n'est pas seulement lui qui explique la force de mon attirance, c'est aussi la mise en scène si bien réglée qui m'a fait découvrir sa présence. Dans chaque club, les garçons se tiennent sur la scène très éclairée par petits groupes de quatre ou six ; ils portent la tenue distincte de l'établissement et de sa spécialité, minimale et sexy : maillot 1900 à bretelles ou cycliste pour les athlètes, boxers shorts, strings pour les minets ou pseudo-voyous, les follassons ont droit à des mini-jupes. Ils demeurent immobiles, silencieux, corps bien droit et jambes légèrement écartées, l'air absent ou souriant selon la classe du club où la catégorie supérieure demanderait plutôt qu'ils se montrent impassibles, au moins en début de soirée, et tous le regard perdu vers la semi-obscurité de la salle en contrebas, la pénombre d'où la clientèle les observe en se faisant servir des verres. Le numéro est accroché à l'aine, en évidence. La plupart d'entre eux sont jeunes, beaux, apparemment épargnés par la dévastation qu'on pourrait attendre de leur activité. J'apprendrai plus tard qu'ils ne viennent pas tous les soirs, sont souvent étudiants, ont une petite amie et vivent même parfois avec leur famille, qui prétend ignorer l'origine de leur gagne-pain. En revanche, ils ont tous un portable, un e-mail pour retrouver ailleurs et à tout moment leurs customers les plus accrochés, ce qui laisse supposer que les clubs prélèvent un pourcentage trop important et qu'ils n'ont de cesse de pouvoir se débrouiller seuls. Quelques-uns sont plus âgés et il y a aussi un petit contingent de malabars mal dégrossis qui a manifestement son public. C'est le côté menines de l'exposition : leur présence fait ressortir la séduction juvénile de tous les autres. Au rythme de la sempiternelle techno, après trois minutes, deux cèdent leur tour et retournent en coulisses, une autre paire les remplace et ainsi de suite. Quand toute la troupe est passée sous les feux de la rampe, une manière de finale rameute l'ensemble sur un air plus triomphal façon
Gloria Gaynor, les garçons abandonnent leur maintien hiératique, se parlent à voix basse en évaluant la clientèle avec des facéties obscènes et racolent plus ouvertement puis le petit manège reprend, un peu moins rigide et discipliné au fur et à mesure que l'on avance dans la nuit. A l'heure la plus chaude, quand la salle est pleine à craquer, les clubs les plus réputés présentent ce qu'on appelle le sexy-show, vague pantalonnade pornographique à base de lasers et de strip-tease qui s'achève immanquablement par l'enculage d'un travesti dans une ambiance de rigolade généralisée un peu trop outrée pour être tout à fait franche. Les artistes qui pratiquent ce numéro particulier travaillent comme les danseuses nues de Pigalle ; on les croise dans la rue, drag-queens en tchador transparent, se hâtant d'un club à l'autre pour ne pas rater le show. Pour leur part, les garçons sont attachés à leur club et n'en changent pas. On imagine les tractations, les magouilles, le danger à ne pas respecter les règles et ce qu'il doit en coûter pour racheter un petit béguin afin de le sortir du circuit. L'expédient des portables et des e-mails, préalable à ce genre de transactions, n'est que provisoire ; on ne se perd jamais dans cette ville tentaculaire et il ne faut pas chercher à obtenir un visa pour une destination lointaine sans laisser ses affaires en ordre.
Les coulisses font partie du spectacle. En arrière de la scène ou sur le côté, elles se livrent facilement aux regards des spectateurs intéressés ; ces établissements ne sont pas si grands et un marketing efficace veille aux mûres réflexions et aux repentirs du public. En attendant de remonter sur scène, les garçons gardent d'ailleurs un œil sur la salle en affectant de s'adonner à des activités très absorbantes ; ils suivent un programme de variétés ou de sport à la télévision, font des mouvements de gymnastique avec des appareils compliqués, lisent les journaux ou devisent tranquillement une serviette de boxeur autour du cou. Quand l'un des serveurs vient leur glisser à l'oreille qu'ils ont été choisis, ils cochent une petite case sur un tableau avant de se diriger vers le bar d'un air parfaitement dégagé et les autres garçons se gardent poliment de commenter la transaction qui s'ébauche. La direction relève sans doute le carnet de notes mural avant la fermeture. Une fois que la réservation a été confirmée, après une présentation qui s'éternise rarement, le garçon se rhabille prestement en coulisses, et revient ; il n'y a plus qu'à régler les consommations, la commission au club due par le client et à sortir au milieu des courbettes, des marionnettes grimaçantes qui font office de loufiats et lancent d'une voix suraiguë : Good night sire, see you again. On peut prendre deux garçons, ou même plusieurs, aucune objection puisque la réponse est toujours : I want you happy. Contrairement à une assertion généralement colportée il y a peu de ruines sexuelles occidentales parmi le public, la clientèle est en majorité locale, d'âge moyen, bien convenable et sort en bande légèrement arrosée au whisky-Coca. Les quelques naufragés à peau blanche du Spartacus font plutôt tache dans l'ensemble mais il est vrai aussi qu'on leur propose les meilleures tables.
Evidemment, j'ai lu ce qu'on a pu écrire sur le commerce des garçons d'ici et vu quantité de films et de reportages ; malgré ma méfiance à l'égard de la duplicité des médias je sais ce qu'il y a de vrai dans leurs enquêtes à sensation ; l'inconscience ou l'âpreté de la plupart des familles, la misère ambiante, le maquereautage généralisé où crapahutent la pègre et les ripoux, les montagnes de dollars que cela rapporte quand les gosses n'en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages et les enchaîne, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. Je m'arrange avec une bonne dose de lâcheté ordinaire, je casse le marché pour étouffer mes scrupules, je me fais des romans, je mets du sentiment partout ; je n'arrête pas d'y penser mais cela ne m'empêche pas d'y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m'excitent énormément. La lumière est moche, la musique tape sur les nerfs, les shows sont sinistres et on pourrait juger qu'un tel spectacle, abominable d'un point de vue moral, est aussi d'une vulgarité repoussante. Mais il me plaît au-delà du raisonnable. La profusion de garçons très attrayants, et immédiatement disponibles, me met dans un état de désir que je n'ai plus besoin de refréner ou d'occulter. L'argent et le sexe, je suis au cœur de mon système ; celui qui fonctionne enfin car je sais qu'on ne me refusera pas. Je peux évaluer, imaginer, me raconter des histoires en fonction de chaque garçon ; ils sont là pour ça et moi aussi. Je peux enfin choisir. J'ai ce que je n'ai jamais eu, j'ai le choix ; la seule chose que l'on attend de moi, sans me brusquer, sans m'imposer quoi que ce soit, c'est de choisir. Je n'ai pas d'autre compte à régler que d'aligner mes bahts, et je suis libre, absolument libre de jouer avec mon désir et de choisir. La morale occidentale, la culpabilité de toujours, la honte que je traîne volent en éclats ; et que le monde aille à sa perte, comme dirait l'autre.
Il existe certainement des établissements de ce genre ailleurs qu'en Thaïlande ; Amsterdam ou Hambourg ; mais j'ai mis trop longtemps, je viens de trop loin, je dois absolument continuer, pousser bien plus en avant pour parvenir à mes fins ; je ne veux pas courir le risque de rencontrer des garçons qui m'en rappelleraient d'autres, d'être confronté à des situations qui resteraient familières, d'entendre des paroles que je pourrais comprendre. Il me faut l'inconnu, la terre étrangère, le pays sans repère. Là où l'on ne saura jamais rien de moi, il existe une chance, si ténue soit-elle, que j'obtienne l'abandon et l'oubli, la rupture des liens et la fin du passé. Le choix.
Comme on le dit pour les drogues dures, je n'ai jamais tout à fait retrouvé le choc ineffable de la première fois, mais c'est sans importance car la vague qui me porte est bien plus puissante que la relative diminution d'intensité qu'entraîne l'accoutumance. Je me traite à l'alcool, une légère brume entretient la compulsion et il y a toujours un garçon que je n'avais pas encore remarqué. Je n'éprouve jamais de vraie déception. On ferme à deux heures et ça recommence demain. Je sais aussi très bien que tout cela n'est qu'une sinistre farce que je me raconte à moi-même. J'ai beau résister, le mensonge se délite quand je prends l'avion du retour, le réel me remet le nez dans ma merde dès que j'arrive à Paris, le remords m'attrape et ne me lâche plus d'une semelle, rendu furieux par la peur d'avoir failli perdre ma trace.
Mon garçon enlève brusquement son tee-shirt comme il doit le faire au sport sans même se rendre compte de la grâce virile de son mouvement et il secoue la tête pour remettre en place ses cheveux ébouriffés par l'encolure. Cette vision me tétanise un peu plus tandis que je l'observe depuis la porte ; je suis incapable de m'approcher de lui, de desserrer l'étau qui m'écrase la nuque et de maîtriser les frissons qui me prennent. J'avais oublié depuis longtemps des sensations si violentes. Bizarrement, il a plus de mal à retirer son pantalon et son caleçon américain, il évite mon regard, un fond de pudeur, une ombre d'inquiétude peut-être devant mon comportement qui doit lui paraître exagéré, insolite. Ces gosses ont largement l'habitude des hommes bien qu'ils ne les aiment pas vraiment, ils considèrent leur désir avec satisfaction mais avec une sorte de persistance dans l'étonnement candide ; il leur arrive aussi de ramasser des dingues et un Occidental de passage qui paraît encore relativement jeune, ça ne cadre pas avec la clientèle ordinaire ; à mon âge, dans cette ville, on se trouve un darling gratuit quand on bénéficie du prestige et des privilèges de l'étranger, quitte à lui payer un walkman avant de repartir. Un détritus de vieille folle peinturlurée lui paraîtrait moins menaçant et ferait mieux l'affaire. Pourtant, son hésitation est brève, il ne veut certainement pas se mettre en tort, il plie soigneusement ses effets qu'il pose sur la console de la télévision et me fixe enfin en recommençant à sourire. Tout est impeccable, aussi bien dessiné que le reste. D'où vient cette légende qui voudrait que leur sexe soit d'une taille ridicule ? Je peux attester du contraire même si je ne suis pas un fanatique des comparaisons superlatives qui occupent tant les conversations de certains pédés.
Je sors de ma stupeur, je pose sur ses habits quelques billets défroissés, nettement plus que la juste somme indiquée par le manager du club, mais il semble ne pas y prêter attention. Aussi étrange que cela puisse paraître, la prostitution est un tabou dans ce pays, à tel point que le mot qui pourrait la désigner n'existe même pas. La petite liasse n'a aucune valeur à cet instant, elle le gêne et ne l'intéressera qu'après, non comme le paiement d'une transaction, ni comme la rétribution d'un service précis, mais plutôt à la manière d'une récompense amicale détachée de toute notion d'obligation réciproque. De ma part, ce serait une faute de goût, presque une insulte que d'insister pour qu'il les prenne. Les billets disparaîtront ensuite, sans que je m'en rende compte, comme par enchantement. Mais si j'ai presque honte d'avoir commis un manquement à cette politesse que je connais mal, je constate que c'est encore la vieille peur d'une négociation difficile au dernier moment, voire d'être repoussé en touchant au but qui aura été la plus forte. J'ai toujours payé tout de suite pour prendre l'avantage et sidérer l'adversaire ; la corruption est un sport d'aveugle, on allonge l'argent à tâtons tant ce qu'on cherche à atteindre est incertain. En l'occurrence, c'est un impair et heureusement le garçon ne m'en tient pas rigueur ; il suit en toute innocence sa propre règle qui est de me faire plaisir car il n'en connaît pas d'autre. Avec un petit signe de la main, il m'indique la salle de bains, passe devant moi sans me toucher, déchire d'un coup de dents l'étui de cellophane qui emballe les serviettes et le gant de toilette et commence à se doucher en m'invitant de la tête à le suivre. Et si je faisais partie de ceux qui refusent de se laver ? Pour ces garçons qui sont à juste titre des maniaques de la propreté, se dérober aux ablutions c'est un autre signal d'alerte, même s'il est là encore trop tard pour reculer et malséant de laisser deviner sa répugnance. Je me déshabille et le rejoins sous la douche, au cas où il me poserait encore des questions sur l'effet qu'il me fait, elles n'ont plus de raisons d'être et il me savonne gaiement, cette fois bien rassuré. Tout se passe normalement. En France, avec la plupart des gigolos, c'est toute une histoire pour arriver à les faire bander mais on n'est décidément pas en France et nous continuons avec le gant, le savon, le pommeau de douche à nous explorer et à nous mesurer l'un à l'autre en riant doucement. Il est presque aussi grand que moi et certainement plus solide, bâti comme les champions de kick-boxing qui vous allongent en un éclair. Mais je n'ai rien à craindre de lui, c'est un jeu délicieux auquel je m'abandonne en fermant les yeux, plein de joie et de confiance. Je ne sais plus qui protège l'autre.
Nous nous essuyons avec mille précautions ; il suffirait d'un rien pour que mon corps me trahisse et que j'en aie fini. D'un seul coup. Je ne sais pas s'il pense comme moi que ce serait trop bête mais il admet tout à fait que je prenne mon temps et il me laisse l'initiative. Je n'ose pas encore l'embrasser, mais je le caresse, je le touche et il en fait autant. Nous regagnons la chambre ; ils ont décidément tout prévu, un rhéostat permet de tamiser les lumières. Alors que nous sommes étendus, je tente un baiser sur les lèvres du garçon, j'avais bien tort d'hésiter, il embrasse merveilleusement bien, sans doute avec la même adresse qu'avec sa copine, il y revient autant que je le souhaite, lèvres fraîches, langue en profondeur, salive salée de jeune mâle sans odeur de tabac ni d'alcool. Sa peau est d'une douceur exquise, son corps souple se plie quand je l'effleure et quand je le serre et j'ai l'impression qu'il éprouve du plaisir en quelque endroit que je le touche. Le fait que nous ne puissions pas nous comprendre augmente encore l'intensité de ce que je ressens et je jurerais qu'il en est de même pour lui. Ce qui ne m'empêche pas de parler, de lui dire des mots tendres, qu'il reprend à la volée et répète en désordre avec de grands rires. Il me lèche avec une délicatesse extraordinaire et je vois sa nuque, son dos, son cul dans la glace au plafond, la masse aux reflets bleus de ses cheveux quand je baisse la tête pour regarder son visage si attentif à ce que j'éprouve. Je ne sais d'où il a sorti les capotes, mais il nous les enfile en un clin d'œil et avec une dextérité de voleur à la tire. C'est lui qui décide désormais, et ça se complique un peu ; son corps me tient tout entier, son sourire découvre ses dents serrées, ses yeux sont fixés dans les miens, mais sans aucune dureté dans le regard ; avec une lueur de ruse malicieuse et de joie plutôt comme s'il s'étonnait le premier de ce qu'il est en train de faire. Il y a des choses que je n'assume plus depuis une mauvaise expérience avec un Marocain, il y a trente ans dans un sauna. C'était un ouvrier immigré, assez beau gosse, qui ne pensait qu'à son plaisir et se vengeait de tout le reste, en bon macho, la lutte des classes au bout du zob enfoncé jusqu'à la garde dans le cul des jeunes bourgeois. Il m'avait blessé, infecté d'une maladie, souffrance tenace et secrète dont j'ai mis des mois à me guérir. Je n'ai plus recommencé. Mais là, c'est différent, je n'ai même pas mal, je le laisse m'emmener où il veut, pourvu que ce soit avec lui ; il est devenu mon homme. Je m'aperçois au-dessus, par bribes, comme les stars américaines dans les films d'autrefois quand elles se donnent, amoureuses et maternelles, un air de mélancolie lointaine dans l'expression. Joan Crawford à Patpong. C'est bien ce qui s'appelle de l'égarement car au fait pour
Joan Crawford, la maternité n'était pas vraiment son fort, même si elle a brièvement épousé ce pédé de Cary Grant. Il faut toujours que je me trompe en pensant à autre chose. Mon garçon, lui n'est pas à Hollywood, il est là où sont les garçons quand le désir s'en va et qu'ils se retrouvent seuls ; je sens la chamade en son cœur contre le mien, mais il détourne la tête et roule sur le côté. Joan Crawford a tout le loisir de se voir au plafond et de se dire qu'il faudrait encore baisser la lumière. Je retrouve cette angoisse qui m'est habituelle de le voir se relever subitement et partir ; c'est pour cela que je viens généralement le premier, pour ne pas affronter leur lassitude ; parfois c'en est assez pour moi et on en reste là, et parfois j'ai envie de continuer et eux aussi ; dans ce cas, il y a encore un peu de marge. Mon garçon est prêt à tout pour tenir son contrat ; le I want you happy qui ne connaît pas d'exception. Il est revenu contre moi, la mine un peu voilée comme s'il était désolé d'être parti trop vite et regrettait son absence ; on recommence mais autrement, maintenant c'est moi qui décide et tout le plaisir est pour moi. Je n'ai jamais connu une telle sensation de plénitude et de puissance. Il a fermé les yeux, je ne sais pas ce que sont ces traces humides sous ses paupières, les légers cernes, au creux des tempes un peu de sueur peut-être ou des larmes de fatigue, ça existe sûrement les larmes de fatigue. Le miroir de côté me renvoie notre image, moi comme un fou et lui comme un mort, et cette image me foudroie. Je suis pris d'un sentiment immense de compassion et de tendresse à son égard, à le voir si docile et démuni, alors qu'il m'avait paru le plus libre et le plus fort de tous, le jeune roi des clubs couché avec un autre salaud de menteur étranger en attendant que ça se passe ; ma honte comme un chagrin d'enfance glisse sur son silence et son corps nu, enveloppe ses pauvres vêtements si bien pliés sur la télévision et ne trouve pas les mots qu'il ne comprendrait pas d'ailleurs ; mon désir s'évanouit à la vitesse du sky-train qui le ramènera tout à l'heure vers sa banlieue pourrie, une poignée de bahts dans la poche à dépenser aussitôt en babioles inutiles. Dehors, j'entends les chauffeurs de taxi et les loufiats qui s'invectivent dans un bruit de crécelle ; je sens l'odeur d'essence et d'huile du parking qui dégorge du ventilateur. Il n'y a plus un soupçon de joie ni d'émotion dans cette chambre ripolinée de fausse clinique. Trente ans de mauvaise baise pour en arriver là. Je me retire gentiment, allons ce n'était qu'un jeu, rien de grave, nous n'aurons jamais de chance ; il s'essuie les yeux, les rouvre, se remet à sourire tandis que je me tourne de côté et plonge à toute allure, inerte, comme une pierre dans le miroir. A-t-il deviné que je l'ai vraiment aimé le temps d'un éclair et que j'ai eu tant pitié de lui, de moi, de toute cette histoire qu'il ne m'était pas possible de continuer et de le laisser comme ça dans un tel abandon. Pourtant, je le sens encore contre moi, il tapote de ses doigts le long de mon dos et gazouille des bouts de paroles en français qui ressemblent de moins en moins à celles de tout à l'heure. Il n'a sans doute rien senti, j'ai dû me raconter encore un de mes romans, nous voilà seulement revenus chacun dans notre monde.
Après on s'est endormis. Tout de même, il avait dû se passer quelque chose pour qu'on se sente tellement épuisés. Quand on s'est quittés, les boîtes avaient fermé et les marchands pour touristes faisaient un vacarme infernal en rangeant leur camelote dans les containers en fer. J'ai voulu avoir son e-mail mais il ne connaissait que ses lettres en thaï ; j'ai compris qu'il me suffirait d'écrire au club en indiquant son numéro, j'avais du mal à imaginer qu'un quelconque courrier pût parvenir à une adresse aussi aléatoire ; il m'a aussi redit qu'il s'appelait Bird mais je ne l'avais pas oublié ; c'est joli comme nom, Bird, même si cela ne veut sans doute pas dire oiseau dans leur langue. D'autres s'appellent Tom ou Brad, cela vient des films et quand on creuse un peu on trouve le vrai nom thaï qui lui ressemble ; il n'y a pas beaucoup de choix, ils s'appellent souvent pareil, c'est aussi pour cela qu'ils insistent sur le numéro. En partant, il s'est retourné en me décochant une dernière fois son incroyable sourire et il m'a montré du doigt la petite rue du club, j'ai senti qu'il me donnait sans doute rendez-vous pour les autres soirs, et puis il a disparu très vite en me laissant à la nuit où je l'avais trouvé. Je suis reparti pour Paris quelques heures plus tard. Je pense souvent à lui, j'espère que personne ne lui a fait de mal ; chaque fois que je vais avec un garçon, je le revois au moins un instant, devant moi, dans l'affreuse chambre fermée comme un bunker et j'ai l'impression de le trahir, lui, là-bas, si loin, mon garçon de Patpong."


Avec l'autorisation des Editions Robert Laffont.

jeudi 8 octobre 2009



Frédéric MITTERAND:

QUATRE ANS APRES LA CONFESSION, LE FN FAIT MONTER LA POLEMIQUE: INTOXE OU REALITE?


Publié depuis 2005, le livre « La mauvaise vie » est aujourd’hui la source de tous les ennuis de Monsieur Frédéric MITTERAND, ministre français de la culture.
En effet c’est sur le plateau de France 2 que le numéro 2 du Front National, Marine Lepen s’est violemment prise à ce livre et à son auteur qu’elle a vertement qualifié de pédophile et de chantre du tourisme sexuel. La polémique ainsi lancée le FN a pris dans toute l’exagone et surtout au sein de la famille politique de base de monsieur MITTERAND où beaucoup de cadres réclament son le départ du gouvernement.
Montant au créneau à son tour, l’auteur nie avoir fait l’apologie du tourisme sexuel encore moins de la pédophilie dans son livre.
Pourtant, certains passages du livre compromettent dangereusement la bonne foi et la bonne moralité de son auteur et, ajouter à cela, sa vive prise de position en faveur de Roman POLANSKI lors de son arrestation en Suisse dernier vient jeter nombre de doute sur sa moralité sexuelle.
L’auteur de « la mauvaise vie » estime qu’il est hors de question pour lui de démissionner de ces fonctions actuelles ; il a même affirmé avoir le soutien « ferme et indéfectible » et la confiance de SARKOZI.
C’est bien ce soutien et cette confiance du président à son ministre qui étonnent. Car Monsieur MITTERAND a reconnu sur les antennes TF1 avoir fait « des erreurs » en s’adonnant au « tourisme sexuel » avant d’ajouter qu’aucun de ces partenaires n’était mineur.
La question que se posent tous ceux que cette affaire préoccupe n'est pas que dans l'âge des partenaires mais bien de la moralité de celui qui est aujourd'hui ministre de la république.

mercredi 7 octobre 2009


ITALIE: BERLUSCONI BIENTOT DEVANT LES TRIBUNAUX?
Le conseil Constitutionnel Italien vient d’invalider une loi d’immunité qui protégeait jusque là le Président du Conseil Italien depuis son retour aux affaires il y a plus d’an.
Les 15 juges ont estimé dans un communiqué au terme de leur séance de ce mercredi que cette loi violait le principe d’égalité de tous les citoyens italiens devant la justice.
Monsieur Sylvio BERLUSCONI dans une annonce à la presse dénonce une décision politique et une justice de gauche ; il dit ne pas vouloir démissionner de ces fonctions ni se plier à quelque justice que ce soit.
Cette décision des juges du conseil constitutionnel relance certains procès à l’encontre du cavaliere :
L’affaire Mills : Monsieur Berlusconi est accusé d’avoir versé 600.000 dollars à son avocat britannique David Mills pour obtenir de faux témoignages en sa faveur ; l’avocat a été déjà condamné à plus de 4ans de prison ferme ; depuis le vote de cette loi par le conseil constitutionnel, ce sera le tour de Berlusconi d’aller s’expliquer devant la justice.
L’affaire de surfacturation des droits d’émissions télévisées par le groupe Mediaset, qui lui appartient.
En somme l’homme devrait se retrouver sur le banc des accusés pour quatre affaires toujours en cours devant les tribunaux.
Les jours à venir nous édifieront sur qui de Berlusconi ou le Conseil constitutionnel respecte la justice italienne.


CRISPATIONS POLITIQUES ET SOCIALES AU BENIN :

ATTENTION AU PIRE

Depuis peu, les tensions sociales se multiplient sans cesse dans le pays.
A l’origine, les bévues du gouvernement qui ont nom mal gouvernance, politisation de l’administration, nom respect des textes de la république, confiscation à coup de millions de certains médias…. Depuis, l’opposition organisée en ordre de bataille entre dans la danse et ne veut plus rien laisser passer sous silence.
Réunie au sein de l’inter groupe politique « G et F », on l’a déjà vu marcher dans les rues pour soutenir la longue grève "politique" des Hommes de la santé. Elle a récemment annoncé son désir ardent de « chasser » du pouvoir l’actuel occupant du palais de la Marina ; pour ce fait, l’opposition entend aller aux élections de 2011 rangée derrière un seul candidat qu'il remue terre et ciel pour trouver.
Depuis, mouvance et opposition, jetées dans la conquête prématurée du pouvoir exécutif s’affrontent vertement sur tous les terrains possibles : télévisons, radios, presse écrite, internet… Le pouvoir dans son appétit vorace et cruel ne rate aucune occasion pour jeter les maires et autres élus locaux proches de l’opposition en taule pour des bêtises mineures tolérées à bien d’autres de ces protégés.
La dernière en date est l’incarcération du maire de Dangbo pour détournement d’un montant de 2.000.000 F CFA et autre. Interpeler et mise en prison de terme de l’enquête préliminaire, le mis en cause est relâché par le trbunal au motif que les faits à lui reprochés doivent être requalifiés. Le ministère public fait appel et fait maintenir le coupable en détention ; l’opposition refuse d’avaler ce montage et réclame la libération sans condition de l’intéressé conformément à la loi….C’est ensemble que les leaders de l’opposition, accompagnés de près d’un millier de leurs partisans ce sont rendu à la prison civile de Porto-Novo ce 5 octobre pour visiter le maire en question où ils ont essuyé un refus ferme des gendarmes et autres gardiens de les laisser passer…
En réalité, la loi prévoit pour tout visiteur à la prison civile de se munir d’une autorisation de visite signée du procureur de la république ; et c’est ce qu’a fait l’honorable Fagbohoun, lui aussi membre de l’opposition avant d’accéder au détenu. Le refus des autres membres de l’opposition de se conformer à cette prescription est très perçu par le commun des béninois comme de la provocation, un appel à l’insurrection et un véritable trouble à l’ordre public. Car, les leaders en déplacement sur la prison civile de Porto-Novo se sont non seulement fait accompagner de leurs militants excités mais aussi de toute la presse locale et de RFI.
Aujourd’hui encore, la même opposition entreprend une tournée dans les établissements scolaires du pays au motif « d’apporter son soutien aux enseignants et à leurs apprenants dans leurs souffrances quotidiennes sous le régime actuel ». Décidément, il n’y a plus de lieu au Bénin où la politique ne passe.
Les béninois se demandent bien où et comment finiront ces agitations préélectorales précoces et nuisibles à leur quiétude habituelle. Dans leur grande majorité, les béninois voient d’un mauvais goût la descente de l’opposition dans les écoles, collèges, lycées et prison civile qu’ils n’hésitent pas à qualifier d’acharnement et de harcèlement politique.
L’actuelle classe politique se doit de ne pas franchir le rubicond car après cette ligne sensible, on ne sait jamais ce qui vous attend et ce qui attend le peuple. Il est vrai que de plus en plus, dans notre pays, il y a ceux qui rêvent de Madagascar, de la Guinée Conakry, du Sierra Léon et bien d’autres terres de violences politiques et militaires pour le Bénin ; mais quelle récompense y aura-t-il pour les prophètes de ces jours sombres de notre pas ?
Il est à reconnaitre que l’incapacité du gouvernement à faire de l’unité nationale le socle de tout développement et de l’épanouissement des béninois du nord au sud et de l’Est à l’Ouest reste le grand facteur de crispation des tensions sociales et politiques donc des dérives en perspectives pour les béninois.


ROMAN POLANSKI : 1977-2009 : Le temps n’efface pas le crime .

Le réalisateur Franco-Polonais reconnu coupable de viole sur une mineure américaine de 13ans lors d’une séance photo aux Etats-Unis en 1977 vient de tomber dans les nasses de la police Suisse à Zürich où il est attendu ce dimanche 27 septembre 2009 pour recevoir un prix pour l’ensemble de son « immense » œuvre.
Après les premières accusations en 1978, Monsieur POLANSKI a été mis en prison d’où il réussira à s’échapper quarante cinq (45) jours plus tard. Depuis, il n’a plus jamais remis les pieds aux Etats-Unis même quand il y est invité pour des questions liées à sa profession. L’homme s’est par contre toujours assuré de ne se rendre que dans des pays n’ayant pas d’accords d’extradition avec les Etats-Unis.
Depuis son arrestation il y a quelques heures, c’est le tollé général dans le milieu de certains artistes, de certains intellectuels et de certains politiques.
En effet, certaines personnes condamnent l’arrestation de Monsieur POLANSKI ; elles ont même mis en ligne sur le net une pétition de signature pour protester.
Monsieur MITTERRAND Frédéric, ministre français de la culture a même parlé de « l’Amérique qui fait peur » en estimant tout comme les autres supporteurs de monsieur POLANSKI que trente deux (32) ans après « les faits de mœurs » reprochés à « leur ami », on ne peut plus continuer à le persécuter.
Je voudrais ici dire que le temps n’efface pas le crime. Un criminel non-sanctionné est une menace pour la société.
Le soutien et le raisonnement des partisans de monsieur POLANSKI étonne et inquiète quand on sait ce qui est reproché au cruel réalisateur. Il s’agit bel et bien de viole d’une mineure de treize (13) ans : un crime contre une petite âme innocente incapable de se défendre et d’émettre un avis sur le sujet en question. La morale et l’éthique doivent être le socle de nos prises de position dans les cas comme celui de Monsieur POLANSKI.
Chacun des supporteurs de Monsieur POLANSKI s’est-il d’abord mis à la place de la victime ou de ces parents ?..... La victime aurait elle-même renoncé à la poursuite des faits depuis qu’elle est devenue majeure, soit mais la justice américaine se doit de veiller à ce que le coupable soit sanctionné pour décourager tous autres individus porteurs des mêmes rêves…. Mais la grande honte vient des officiels français qui ont cru devoir protester contre cette arrestation. Au nom de quoi Monsieur POLANSKI mérite-t-il d’être couvert pour les crimes qu’il a commis fût-il un siècle plutôt ? Il est vrai que Monsieur POLANSKI est un réalisateur de renom mais notoriété ne saurait rimer avec impunité.
Monsieur Frédéric MITTERRAND en parlant de peur s’agissant des Etats-Unis d’Amérique s’est trompé de ce qui donne la peur en ce moment. Ce qui fait peur, c’est bien la France de SARKOZY avec sa politique de deux poids deux mesures et de protection des voyous et autres délinquants. L’hexagone pourrait-elle se désolidarisée de l’un des siens ainsi humiliés et déshumanisé que cette petite américaine de 13 ans ? La justice n’a pas à sa plier aux diktats des autorités françaises ; elle doit conformément aux accords d’extradition passé avec les américains permettre au criminel de répondre de son acte devant la justice américaine.

Troisième tremblement de terre au Bénin :

l’événement est passé sous silence par les autorités.


Vendredi 11 septembre 2009 entre à 4heures 05minutes du matin, et durant quelques secondes, entre quatre et six, une grande secousse s’est emparée de tout le sud du Bénin. Certains habitants des régions concernées, pris de paniques, sont sortis de leurs habitations, criant leur peur, d’autres sont restés terrés dans les leurs et d’autres encore sont demeurés stupéfaits. Ceci a été le sujet qui a alimenté toutes les conversations de la journée du 11 et même du 12 septembre.
En effet, nombre de béninois ne connaissent ces phénomènes de tremblement de terre qu’à travers les télévisions qui ne se privent pas de leur montrer les images des drames de ce genre souvent observés dans les pays occidentaux et asiatiques.
Le tout premier séisme qu’à connu le Bénin remonte en 1913 et n’avait couvert que la région de Savalou avec une faible magnitude. Le second eut lieu en 1939 ; il avait couvert presque tout le pays avec une magnitude beaucoup plus élevée que la précédente. Le 11 septembre 2009 a eu lieu donc la dernière secousse sismique avec une magnitude relativement faible et qui n’a couvert que certains milieux sud du pays.
Au-delà des commentaires animés par les rues et la presse locale, aucune autorité à quelque niveau qu’il soit ne s’est prononcée sur cet événement d’une grande importance du point de vu du drame qu’il aurait pu causer.
Dans un débat télévisé organisé par la télévision nationale, deux « spécialistes » des questions géologiques et autres mouvements sismiques n’ont pas pu éclairer la lanterne des béninois sur les causes réelles de ce phénomène chez nous comme ils n’ont pas pu renseigner sur à quand la réplique de ce mouvement de terre. On retiendra simplement de cet entretien que le Bénin n’a pas de laboratoire encore moins les instruments nécessaires pour évaluer avec précisions les causes d’un tel phénomène ou pour tout au moins alerter sur la ou les répliques afin de mettre les populations à l’abri.
Comment comprendre donc qu’après trois mouvements sismiques étalés sur plusieurs dizaines d’années, l’on ne puisse pas déjà avoir des mesures de protection, de prévention et des informations fiables sur les zones capables de subir de tel phénomène ? L’émergence doit passer par là aussi.

dimanche 9 août 2009


Entretiens télévisés sur l’Etat de la nation et les grandes questions d’actualité : Houngbédji et Yayi passent à côté de l’essentiel.
Dans le cadre de la fête de l’indépendance, Monsieur Boni Yayi, président de la République s’est prêté aux questions de deux journalistes, deux dames, l’une de la chaine de télévision nationale ORTB et l’autre d’une des télévisions privées proche du pouvoir.
Durant 90 minutes, deux dames ont eu pour mission d’aider le président de la République à repréciser sa vision de la gestion du pays aux béninois, à se prononcer sur les graves questions de malversation et de détournement financier qui ont court sous son régime notamment l’affaire « cen-sad » et bien d’autres choses. En somme faire renaitre la confiance des béninois en leur pouvoir. Cette confiance altérée ou « perdue » depuis les récents scandales financiers et les nombreux problèmes liés à la privation de liberté et de menace sur la démocratie.
La première chose qui a frappé à l’œil lors de cet entretien a été la qualité des propos et le style verbal du président de la République puis ensuite les journalistes : Leur style et leur capacité à contenir l’orateur et à diriger l’émission.
Il faut reconnaitre que le président de la République au-delàs des aveux et des « pardons » répétés à longueur de l’émission n’a pas convaincu les béninois dans leur grande majorité.
En effet, le chef de l’Etat n’a pas répondu avec précision aux préoccupations des béninois mais s’est plutôt borné à demander pardon au peuple ; à rejeter sa culpabilité dans les cas de mal gouvernance, à justifier ses absences aux conseils des ministres…En somme, c’est à un aveu d’échec et d’incapacité à diriger le pays que nous avons eu droit à travers cette émission sur le plan du contenu des propos du chef de l’Etat. Des réponses du président de la République, on peut facilement déduire qu’il n’a pas le contrôle du pays ; que de graves décisions sont prises sans qu’il n’en soit informé. Et si on n'y pas de pas garde tout de suite, le peuple apprendra un jour que sur décision du conseil des ministres une portion du pays a été cédé à un pays voisin et comme à so habituel, Monsieur le président viendra nous expliquer qu'il n'était pas à ce conseil là et nous demander par la même occasion pardon. ....
Sur le plan du style adopté, le président de la République a été très brouillon et pas du tout concis. Très tendu, il a tout le temps monopolisé la parole sans une suite logique dans les idées mais avec un débit de voix trop élevé, trop crié et un fond de colère qui se faisait ressentir dans le ton. Trop de gestes de mains, de tête et des pieds pour un président et sur une émission dont l’objectif est de le réconcilier avec son peuple.
Autre élément handicapant pour la communication du président de la République:
ce tic de « naturellement » qu’il a répété 57 fois en 90 minutes d’émission télévisée
l’évocation de Dieu à temps et à contre temps
cette familiarité ou cette proximité qu’il a voulue créée avec les deux journalistes en les désignant directement par leurs prénoms...bref Le service de communication du palais aurais dû conseiller au président de parler simplement de « madame tel ou tel » pour la courtoisie et l’élégance.
Aussi le président de la République manquait-il de fraîcheur dans le visage et d’aisance dans la voix….
On retiendra au terme de cet entretien l’image d’un président fatigué au style décousu, agité, criant, gesticulant et n’ayant pas du tout convaincu sur comment redonner confiance aux béninois, comment relancer l’économie nationale fouettée par cette crise économique internationale encore moins sur le traitement à faire des béninois et béninoises qui auraient distrait de l’argent public avant ou durant son mandat.
Quant aux deux journalistes à proprement parlées, elles étaient toutes aussi passées à côté du but que le chef de l’Etat. Presque moches, les deux dames à la limite male assise et dans une certaine mesure male habillée étaient disposées en spectatrice et presque indifférentes aux diatribes du chef de l’Etat. Elles arrivaient à peine à bien poser leurs questions; elles manquaient de poigne, de présence et d’écoute. Elles donnaient l’impression de suivre un prêche religieux de mauvais goût.
C’est à tout cela que Maître Adrien Houngbédji, challenger du candidat Yayi à la présidentielle de mars 2006 et probable candidat de l’opposition coalisée au sein des groupes G et F pour la présidentielle de mars 2011, a choisi de répondre deux jours après le show télévisé présidentiel. Cela s’est passé sur une télévision privée, tribune de l’opposition et dirigée par un homme d’affaire et député de l’opposition. Pour la circonstance, il a croisé le verbe avec deux journalistes de la presse privée, deux hommes ; l’un exerçant dans la télévision où a eu lieu l’entretien et l’autre patron d’un organe de presse écrite.
Contrairement au plateau présidentiel, on a noté ici la bonne tenue (style vestimentaire et parlé) des journalistes et de leur interlocuteur. Le candidat de l’opposition contrairement au président de la République a durant toute l’émission soigné son image et a su s’imposer comme un chef, un vrai sage. Un calme serein, des gestes quand il le faut et sans démesure. On sentait que les deux journalistes avaient eux aussi de la matière et qu’ils savaient de quoi ils parlaient ; que c’étaient eux qui dirigeaient l’émission et pas leur invité.
Quelques fausses notes tout de même au cours de ce bel entretien :
Maître Houngbédji aurait pu se passer des attaques gratuites auxquelles il s’est livré contre le pouvoir en place et son chef.
Il aurait aussi pu faire des propositions alternatives plus claires et facilement mesurables et compréhensibles pour le commun des béninois ; tout comme il pouvait, et rien ne l’empêchait, de reconnaitre et de souligner ce qui est bien de tout ce qui se fait actuellement par le pouvoir en place. Par exemple, maître Houngbégji ne peut pas nous dire que parce que certains centres de santé du pays manquent de gynécologues, la gratuité de la césarienne était une mesure inappropriée. Tout comme il ne peut pas nous faire croire que la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5ans est une décision pas bien mûrie….
Il aurait surtout pu éviter de montrer cette image d’homme incapable à tout point de vue qu’il a tout le temps montré du président.
Enfin cette émission a été le lieu où l’histoire politique de maître Houngbédji a rattrapé l’homme. En effet, principal adversaire du président Soglo, candidat à sa propre succession au pouvoir en 1996, maître Houngbédji étaient de ceux qui rejetaient publiquement les bons résultats économiques auxquels étaient parvenus le pouvoir d’alors, soit 6% de taux de croissance alors que nous étions autour de -2% quand Soglo venait au pouvoir. Cet opposant au régime du président Soglo était aussi reconnu comme l’homme du fameux slogan « …On dit qu’on nous fait des pavés partout dans le pays ! Est-ce que c’est les pavés que nous allons manger ?! Soglo peut partir, et il doit partir avec ses pavés pour que nous ayons la paix! »
Voilà dans quelles conditions maître Houngbédji s’était allié à Kérékou, challenger du président Soglo pour le second tour de la présidentielle de mars 1996. Le président Soglo a perdu démocratiquement le pouvoir au profit du général Kérékou ; maître Houngbédji est nommé premier ministre, poste non prévu par la constitution…. La suite tout le monde le sait….
Aujourd’hui et face aux béninois qui hier étaient tous témoins meurtris de l’arrêt brusque du progrès et de la prospérité du pays fraîchement amorcé, maître Houngbédji vient louer les mérites de bonnes gouvernances de celui qu’il avait chassé du pouvoir ; il vient reconnaitre publiquement ces prouesses économiques et vanter qu’il a été le seul à conduire le pays à un taux de croissance aussi élevé depuis l’avènement de la démocratie et dans un contexte de dévaluation du CFA.
Ah, politique quand tu nous tiens !
On peut retenir au terme de ces deux entretiens télévisés une volonté active des deux hommes de convaincre les béninois et les béninoises, de les emmener à adhérer à leur projet de société. Seulement comme je l’ai montré plus haut, aussi bien pour le président de la République que pour maître Houngbédji, il n’a véritablement jamais été question de projets de société ; chacun est venu faire sa démonstration, sa masturbation politico-intellectuelle. Les rares fois que l’un ou l’autre est venu sur des sujets préoccupants pour la nation, des virus et des plus dangereux ont empêché la lisibilité et la compréhension des différents messages. Certes que le président Yayi a fait son show médiatique télévisé, jouant pour lui et pour ces deux amies de la soirée mais maître Houngbédji en voulant prendre sa revanche sur le président et se faux pas est bien passé à côté de l’essentiel avant de tomber dans ses travers du passé.
Enfin je suis bien tenté de dire que c’est une loi ou un théorème en communication pour les Hommes politique au pouvoir ou aspirant à l’être de désigner les journalistes qui les prennent en interview par leurs noms. Là-dessus Houngbédji et Yayi sont du même avis. Au moins ça.

mercredi 5 août 2009


Cinéma : « Comme chez nous » bientôt sur les écrans au Bénin.
Ancien journaliste et présentateur du 20 heures sur la chaine 2 (LC2), animateur d’une émission culturelle sur canal 3 et promoteur d’une agence de production audiovisuelle nommée «belimage», Hervé DJOSSOU, personnage ferme mais timide, effacé et d’un calme parfois inquiétant décide enfin de réaliser l’un de ses vieux rêves : « devenir réalisateur ».
Depuis mars 2009 l’homme a entrepris le tournage et la réalisation de son tout premier film, une série télévisée de 24 épisodes de 26 minutes intitulée « comme chez nous ».
Comme son nom l’indique, ce feuilleton vient peindre et dépeindre les mœurs sociales et politiques béninoises.
Pour l’occasion, c’est une équipe artistique faite de comédiens et de comédiennes, pour la plupart pas des plus connus du grand public et dans le milieu culturel béninois qui est retenue. Ces hommes et ces femmes ont par contre une solide volonté et une réelle capacité de proposer autre chose au public béninois pour peu qu’ils soient dirigés et bien dirigés.
Hervé DJOSSOU entrera dans l’histoire ou n’entrera-t-il pas dans l’histoire du bon et vrai cinéma ? Le tout dépendra du produit que ce jeune réalisateur aura à proposer à son public. S’il reste dans les sentiers battus, dans le flou artistique de tout ce qui se fait au du cinéma et qui ne répond à aucune norme cinématographique mais inonde nos rues, nos vidéothèques et nos feux tricolores constipant le plaisir et l’appétit culturel du consommateur béninois, il se sera « tué » lui-même. Il sera tout simplement comme c’est la mode par ici « un réalisateur de plus ».
Hervé DJOSSOU et toute son équipe ont l’obligation de « sortir du troupeau »- pour utiliser l’expression chère à mon ami Hermas GBAGUIDI; sortir du troupeau et montrer le chemin, quitte aux autres de suivre ou ne pas suivre. Faire ou dire autrement les choses sans vouloir plaire ni déplaire. Ce n’est pas de la prétention que de montrer le chemin, le chemin de l’excellence, le chemin de la qualité cinématographique.
Rien de bon et de grand n’est jamais fait sans un minimum de prétention. La prétention est le socle de toute œuvre qui suscite des questionnements et de l’admiration.
Le Bénin mérite enfin de renouer avec son passé cinématographique des années « Le téké, hymne au borgou », « Ironu », « Debout les morts », « le roi exilé » et bien d’autres produits bien ficelés qui ont fait la fierté et l’honneur du Bénin.
« Comme chez nous » se doit donc de combler les attentes d’un public longtemps sevré d’œuvre cinématographique de bonne facture aussi bien de par la qualité des acteurs que de la réalisation dans son ensemble.
Déjà les extraits passés durant les deux ou trois semaines d’annonce sur la télévision canal 3 ont permis de découvrir un film sobre, juste, digeste et sans prétention moralisante aucune ; des acteurs moulés dans un naturel extraordinaire et enfin des décors très adaptés aux différents contextes. Tout ceci a déclenché bien évidemment un engouement et une forte mobilisation des consommateurs de bien culturels de qualité. Les fleurs jetées aux comédiens et à toute la production pour la qualité des extraits diffusés sur les écrans ne doivent pas être prises pour des couronnes encore moins la manifestation d’une quelconque perfection mais plutôt une invite à mieux faire, à persévérer.
Hervé DJOSSOU et les siens doivent mesurer à sa juste valeur tout l’espoir qu’il porte aujourd’hui et ne pas verser au « finish » dans une rigolade forcée ou encore dans les pitreries de bas étages auxquelles nous sommes confrontés depuis si longtemps en matière de création artistique et culturelle.
Déjà les mois de septembre, octobre et novembre sont retenus pour la deuxième phase du tournage de ce film après le rendez-vous manqué du mois de juillet. Bon vent à toute l’équipe.

mercredi 29 juillet 2009


Installation du Conseil d’Administration du FITHEB :
Le ministre Galiou SOGLO étale en public sa non maitrise de l’institution.

Le mardi 28 juillet, le Ministre de la Culture, Monsieur Galiou SOGLO a procédé à l’installation officielle des nouveaux membres du conseil d’Administration du Festival International de Théâtre du Bénin dans la salle de conférence du Bureau Béninois des Droits d’Auteurs (BUBEDRA).
A l’occasion, le ministre de la culture a étalé toute son inculture et sa grande ignorance du FITHEB sous plusieurs aspects.
En effet, dans son discours officiel, Monsieur Galiou SOGLO a prétendu que le FITHEB est né il y a 10 ans. Il va jusqu’à préciser que le festival a été créé en 2001 et que son 10ème anniversaire aura lieu en 2010.
Cette déclaration montre combien Monsieur Galiou SOGLO et ces collaborateurs n’ont pas leur place à la tête du Ministère de la Culture car ils ignorent tout du secteur de la culture. Le FITHEB, l’institution aura 19 ans en 2010 parce que créée en 1991 et la biennale sera à sa 10ème édition à la même année. C’est la moindre des choses et on n’a pas besoin d’être ministre de la culture pour le savoir encore moins conseiller à la culture ni du ministre ni du Président de la République.
Si le ministre qui est sensé être l’œil du chef de l’Etat et qui a délégation de pouvoir de diriger ce secteur est porteur de si fausse nouvelle et étale publiquement son ignorance et son incompétence, où veut-on conduire alors la culture et les artistes béninois ?
Ce qui s’est passé ce jour devant toutes les caméras du pays est symptomatique de ce que le ministre n’a pas de bons conseillers ou alors il ne les écoute pas.
Le comble à cette occasion, c’est la présentation des 15 nouveaux conseillers à l’assistance. Les statuts du FITHEB pris par décret présidentiel le 22 juin 1999 précise en son Article 6, CHAPITRE Ier :

« Le FITHEB est administré par treize (13) membres
Le ministère chargé de la culture ou son représentant
Le ministère chargé des finances ou son représentant
Le ministère chargé de l’éducation nationale ou son représentant
Deux maires de grandes villes dont celle où se trouve le siège du FITHEB
Un représentant de la chambre du commerce et d’industrie du Bénin
Un représentant des béninois du monde des arts et des lettres vivant à l’étranger désigné par le Haut Conseil des Béninois de l’Etranger
Deux représentants des Hommes de lettres vivant au Bénin désignés par leurs associations
Quatre représentants des artistes et Hommes de théâtre dont deux (2) comédiens, un (1) metteur en scène, un (1) promoteur culturel, désignés par leurs associations.
Les administrateurs sont nommés par décret en conseil des ministres sur proposition du ministre chargé de la culture après désignation par les structures d’origines respectives. »

Cette disposition des statuts du FITHEB a été modifiée portant à 15 le nombre des conseillers de ladite institution avec l’entrée du ministère des affaires étrangères et la mairie de Porto-Novo.
Or, le CHAPITRE IV, Article 19 précise clairement comment et qui est autorisé à modifier ces statuts :

« Les présents statuts peuvent être modifiés dans tout ou partie de leurs dispositions pour adapter les structures et le fonctionnement du FITHEB à son objet.
La modification peut être demandée soit par le Directeur soit par l’un quelconque des membres du Conseil d’Administration. La demande doit être préalablement approuvée par la moitié au moins des membres du Conseil d’Administration.
La modification ne peut être adoptée qu’en une réunion extraordinaire du Conseil d’Administration au cours de laquelle tous les membres sont effectivement présents ou représentés et par une majorité des deux tiers ».

Le conseil d’administration sorti n’aurait, d’après nos investigations, formulé aucun souhait de modification des statuts de l’institution et ne se serait jamais réuni à ce sujet. Le Directeur sortant n’aurait lui non plus pris aucune initiative dans ce sens.
On se demande aujourd’hui celui qui a bien pu se substituer aux administrateurs pour faire cette besogne et l’intention qu’elle pourrait viser. Le ministre de la culture a toute sa responsabilité engagée dans ce qu'il convient désormais "l'affaire statuts du FITHEB" qui, quand elle va exploser pourrait bien l'emporter.
Le décret qui consacre les nouveaux conseillers est introuvable aussi bien au ministère qu’à la direction du FITHEB. D’aucun racontent à tort ou à raison qu’il a été caché exprès par le cabinet du ministre, conscient de la violation des articles 6 et 19 des statuts. D’autres par contre estiment que ce décret a été caché pour éviter que des contestataires s’en saisissent pour interpeller le ministère et tout le régime devant les juridictions compétentes.
Dans tous les cas de figures, les spéculations vont bon train au sein des états majors de certaines associations de théâtre où l’on refuse de passer sous silence une violation de texte aussi flagrante qu'insolente.

dimanche 19 juillet 2009


Les oscars du Bénin : Pourquoi faire comme les autres ?

« Les oscars du Bénin » est une initiative de béninois qui récompense le géni des filles et des fils du Bénin dans tous les secteurs de la vie sociale, politique et culturelle. L’édition 2009 s’est déroulée le samedi 11 juillet à Cotonou.
Cette année, 13 personnes toutes catégories confondues ont été retenues et ont reçu leur distinction, un trophée montrant un homme aux pas allègres, allure fière et brandissant un Bénin debout tout fait et bien fait.
Si l’initiative est louable et mérite d’être soutenue, il se pose tout de même un problème d’identité et de repère culturel du fait de son appellation : « les oscars du Bénin ».

DE L’ORIGINE DES OSCARS.

« Les oscars » est une distinction américaine qui récompense l’excellence de l’industrie du cinéma mondial en général, américaine et anglo-saxonne en particulier.
Elle a été initiée depuis le 16 mai 1929 par l’Académie des Arts et des Sciences à Hollywood et au Roosevelt Hotel où a eu lieu sa première édition devant 270 invités.
A l’origine, cette distinction était appelée « Academy Awards ».
A ce jour, les circonstances dans lesquelles l’appellation « Academy Awards » a été remplacée par « les oscars » ne sont pas claires.
Selon une certaine rumeur, une employée aurait trouvé une grande ressemblance entre son oncle Oscar et la statue et aurait baptisé ainsi la statue…D’autres sources révèlent que Bette Davis, une des icônes du cinéma mondial et des Academy Awards, 10 fois oscar de la meilleure actrice, fondatrice du Hollywood canten, décédée le 5 octobre 1989 après une carrière longue de 6 décennies avec plus de cent films et une vie privée des plus mouvementées et controversées serait à l’origine de la nouvelle appellation en hommage à son mari ou à son père… Ce qui est sûr, l’AMPAS, structure organisatrice des Academy Awards a institué cette nouvelle appellation en 1939 et l’a brevetée.

CROIRE EN SOI ET EN SES VALEURS.


En choisissant de nommer cette distinction béninoise et organisée de bout en bout par des béninois « les oscars du Bénin », les promoteurs de cette manifestation ont choisi ni plus ni moins de cacher leur identité culturelle au profit de celle des américains. Ils ont choisi de se référer à une culture qui est déjà forte de par sa promotion et son expansion.
Le Bénin ne sera jamais cité dans aucune annale comme étant pays inventeur des oscars. Le seul et unique pays propriétaire des oscars aujourd’hui, c’est bien les Etats-Unis d’Amérique, tout comme la France a son César, le Burkina Faso son étalon de Yéninga et bien d’autres pays exhibent fièrement leur identité à travers ce genre d’événement culture.
L’appellation « les oscars du Bénin » a bien quelque chose d’étonnant en ce sens qu’il y a des personnages forts dans l’histoire politique, sociale et culturelle de notre pays qui méritent bien que leur nom soit attribué à une telle distinction.
En quoi cela gène t-il que cette distinction soit baptisée « les Béhanzin », « les Toffa », « les Bio Guéra », « les de Medeiros », « les de Souza » ou encore « les Baba yabo » ou « les Hazounmè » tous des figures emblématiques à différents degrés de la vie du Bénin.
Cette appellation « les oscars du Bénin » a bien quelques chose de péjoratif et de réducteur.
Cela sonne à l’oreille comme « la France du Bénin » ou encore « les USA du Bénin ».
On est, à en juger par le sens et la valeur culturelle de cette appellation, dans un mélange hétérogène, une juxtaposition de choses l’une différente de l’autre à tout point de vue.
Ce personnage de oscar n’a rien avec la culture ni la tradition du Bénin. L’évocation de son nom ne renvoie à aucune image dans le ciment mental du commun des Béninois.
Si c’est pensant se donner de la visibilité qu’ils se sont alignés sur le nom d’une manifestation qui a fait ses preuves à travers plusieurs décennies, les promoteurs béninois sont plutôt entrés dans l’ombre des oscars et ne seront, s’ils n’y prennent garde, jamais vus ni connus comme ceux qu’ils pensent imiter.
Nous devons nous faire confiance ; nous devons faire confiances à nos valeurs ; à notre culture. Nous devons partout et à tout moment proposer, exhiber et défendre le label Bénin contre vents et marées sans intermédiaire ni protecteur.
Notre pays ou notre culture ne peut pas continuer à être le relais des autres cultures sans lui-même travailler à son propre rayonnement.

mercredi 15 juillet 2009


Création et diffusion théâtrale au Bénin : autopsie d’une agonie culturelle.


La situation du théâtre au Bénin devient avec le temps préoccupant sur tous les plans.
Dans les années soixante, les élèves et autres apprenants Dahoméens de l’école William Ponty au Sénégal s’étaient aussi illustrés par leurs capacités artistiques et culturelles aussi bien dans le domaine du théâtre que celui de la danse. Le théâtre de notre pays en ces moments là était un théâtre fort du point de vu de sa conception et de son originalité quand bien même il manquait d’infrastructures, de formations et d’appui financier majeur. Le colonisateur avait travaillé à la dynamisation d’une expression culturelle et artistique même si cette dynamisation reste toujours orientée et exclu quelque peu nos cultures traditionnelles que sont les danses et autres rites sacrés.

LA REVOLUTION DE 1972 OU LE REVEIL CULTUREL DU BENIN

Avec l’avènement de la révolution populaire en 1972, les arts et la culture ont connu une popularisation avec le programme d’enseignement dit « Ecole nouvelle » basé entre autre sur l’obligation à chaque élève béninois d’appartenir à une discipline artistique et culturelle de son choix dans son école…. Jusque dans les années quatre vingt, les arts de la scène, notamment le théâtre, la musique et la danse ont connu une très large promotion et un soutien ferme du pouvoir en place. Chaque département avait son festival de théâtre, de la danse et de la musique scolaire tout comme toutes les fins d’année, les groupes artistiques de chaque école se produisait publiquement. Pour accompagner le phénomène, le pouvoir révolutionnaire avait créé dans les villes et campagnes du Bénin des centres d’accueil de spectacle dénommé « maison de jeunes et de la culture » tout comme il faisait construire dans les établissements scolaires des théâtres ou des salles de fête. Dans les grandes villes comme Cotonou, il y a eu la construction des lieux de spectacles comme « le hall des arts et sports », « le palais des sports » qui ne répondent plus aujourd’hui aux normes professionnelles mais qui ont une certaine surface.
Désormais, les arts et la culture sont une réalité en milieu scolaire qui influe sur toutes les créations artistiques et culturelles au plan national. La plupart des compagnies et troupes de théâtre recrutent leur personnel artistique dans cette pépinière. Chaque année, des dizaines et des dizaines de représentations théâtrales ont lieu à travers tout le pays aussi bien en milieu scolaire que dans les centres de jeunes. Les populations avaient accès aux loisirs saints et avaient aussi la possibilité de choisir.
Cette concentration d’activité culturelle en milieu scolaire a commencé par créer des vocations. C’est ainsi que de très grandes stars de la musique béninoise sont issues de ces moments là. On peut citer entre autre, Angélique KIDJO, Stanislas TOHON, Isbath MADOU…

PAS DE REVOLUTION MARXISTE PAS DE CULTURE POPULAIRE.

Avec l’essoufflement de la révolution marxiste vers la fin des années quatre-vingt et la tenue au Bénin de l’historique conférence des forces vives de la nation de février 1990, les activités culturelles ont peu à peu quitté le laboratoire scolaire.
En effet, le Bénin de l’après conférence ne voulait reconquérir que son passé de « Dahomey, quartier latin de l’Afrique ». Et pour y parvenir, il fallait mettre tous les obstacles de côté, y compris les arts et la culture, perçus par les nouveaux démocrates comme étant un frein au progrès et au développement du pays nouveau. Il fallait que les élèves et les étudiants consacrent plus de temps au papier, aux connaissances livresques. La révolution n’aurait fait que du tord au pays ; elle n’aurait fait que reculer le pays et sur tous les plans. Du moins c’était la formule consacrée pour enterrer et la révolution et ses « acquis ».
Ainsi les professeurs, prétextant les surcharges de feuilles à corriger se sont rapidement désengagé des activités parascolaires. Progressivement, elles sont devenues facultatives dans des écoles avant d’être carrément interdites dans certaines autres où les chefs d’établissement les assimilent soit à des sources de perversion et de débauche pour les apprenants, soit des sources de mauvais résultats scolaires. Les plus malins prétextent des difficultés de trésorerie.
Désormais, les arts de la scène ne sont plus les bienvenus dans l’arène scolaire. Les élèves désireux de s’adonner aux activités culturelles ne pourront le faire qu’en dehors du cadre scolaire. Des élèves passionnés se sont vus renvoyé de leur établissement pour y avoir initié des activités culturelles au grand mécontentement de l’administration.
Jusqu’à présent, ce désengagement politique et administratif brutal est encore perçu par nombre de béninois comme un des faux pas de cette fameuse conférence nationale où des hommes et des femmes, lassés d’un système politique n’ont pas su en garder les acquis.
Cette effervescence culturelle et artistique longtemps répandue dans le pays par les révolutionnaires restera le terreau nourricier du théâtre béninois des années quatre-vingt-dix à deux milles.
Cette époque a été caractérisée par la floraison et le dynamisme des compagnies théâtrales sur le terrain. Tous les élèves qui ne pouvaient s’exprimer culturellement et artistiquement dans les écoles ont prit d’assaut les compagnies et troupes de théâtres civiles pour faire valoir leurs talents. Même si la quantité des créations a baissé par rapport à l’époque révolutionnaire, la qualité et l’imagination sont demeurées.
Avec l’installation à Cotonou de la structure franco-africaine de remise à niveau des artistes dénommée « Africréation », la qualité et la quantité des productions théâtrales ont connu une nette amélioration et ont été très compétitives sur les festivals à l’étranger.
Le Bénin culturel devenait de plus en plus présent à nouveau sur la chaine continentale et internationale.
Les services techniques du ministère de la culture accompagnant des initiatives privées sont parvenus à donner quelques coups de pouce à la création et à l’enracinement de certains cadres de réflexions et d’actions culturelles comme le FITHEB (Festival International de Théâtre du Bénin) créé par Messieurs Tola KOUKOUI directeur du théâtre KAÏDARA, Antoine DADELE directeur de la promotion des arts et de la culture et Yves BOURGUIGNON directeur du centre culturel Français de Cotonou. Il est aujourd’hui le patrimoine de l’Etat béninois qui contribue à 95% au budget de la biennal et fournit entièrement son budget de fonctionnement annuel. Le FITHEB reste à ce jour le plus grand festival théâtral de l’Afrique francophone de par son budget, son organisation, sa programmation, son déroulement et le cachet payé aux compagnies invitées.
Au titre des événements majeurs nés dans les années 1990, il y a aussi le festival de théâtre scolaire « KALETAS » initié et organisé par l’atelier de recherche et de promotion artistique « ORISHA ». Depuis 1996, il regroupe tous les ans près de 200 à 250 élèves, lycéens et étudiants durant une semaine dans chaque département du pays. Paradoxalement, ce festival ne bénéficie pas encore d’un appui conséquent des pouvoirs publics.

LES RUINES DE L’HERITAGE CULTUREL DE LA REVOLUTION.


Le non renouvellement et de réfection des infrastructures, la suppression totale des activités culturelles en milieu scolaire, l’absence de proposition culturelle alternative sont venues sonné la fin du rêve de l’émergence culturelle du pays. Les centres de jeunes créés à grands frais dans toutes les communes du pays sont abandonnés faute d’activités. Ils sont aujourd’hui le dortoir des malfrats et des chauves souris. Ceux qui sont encore fonctionnels sont transformés en lieux de culte pour les vendeurs de dieu. Nos municipalités souffrent d’une absence cruelle de lieux de loisir et de divertissement pour les jeunes et pour toute la population. Pourtant la décentralisation est devenue une réalité au Bénin depuis plus de cinq ans et toutes les municipalités, à en croire leur chef, ont une ligne budgétaire consacrée à l’action la culture.
Sans l’implication réelle des communes à travers l’aménagement, la construction des lieux culturels et l’appui aux associations culturelles, les activités culturelles qui constituent les loisirs pour les populations à la base ne les atteindront jamais.
Un Homme sans loisir est un Homme stressé, violent et donc dangereux. L’absence de tout loisir conduit aux pires des vis que sont l’alcoolisme, le tabagisme et la prostitution chroniques.
Les compagnies de théâtre jadis très dynamiques et opérationnelles sont réduites au silence faute de subvention et de facilitation dans le processus de création. Nombreuses sont celles qui sont aujourd’hui transformées en structures de production audio visuelle, ou de micro-finance, parce que c’est ce qui « marche » pour l’instant.
Des comédiens, des metteurs en scène, des décorateurs et autres costumiers désireux de faire carrière dans le théâtre, faute d’occupation sont devenus des enseignants vacataires, des démarcheurs de vente de parcelles, de voitures ou de location de maison… d’autres ont investi le port autonome de Cotonou où ils sont employés comme dockers et d’autres encore tombés sous le coup de l’alcoolisme et du tabagisme.
On peut encore citer au titre des ruines culturelles d'aujourd'hui, la salle de cinéma du vog, jadis fleuron du cinéma béninois.
Ce haut lieu de l'histoire cinématographique béninoise est tombée en désuétude totale quand il a dû être attribué au théâtre pour abriter la direction du FITHEB.
Depuis près de 10 ans, la plus grande salle de ce bâtiment qui a longtemps servi de théâtre aux créateurs de cet art est fermé et inaccessible pour cause de travaux de réfections. Des travaux qui ne bougent pas et qui engloutissent des milliards du contribuable béninois chaque année. Et jusque là aucun cabinet ministériel de tous ceux qui ce sont succédés à la tête de la culture ne s'est vraiment soucié de la remise au goût du jour de ce théâtre. Chacun y est plutôt allé de son envie pressante et irrésistible de tirer le maximun de pourboirs et de pots de vin de l'entreprise à charge des travaux: conséquence, nous manquons de lieu d'expression pour notre théâtre et de lieu de loisir pour nos populations mais cela ne semble préoccupé personne.
Le théâtre béninois d’aujourd’hui est malade de l’absence de volonté politique et de vision culturelle des nouveaux démocrates qui sont venus aux affaires après la période de la révolution populaire...
Pourtant, avec l’avènement de l’actuel président de la République, Monsieur Yayi Boni, une bouffée d’oxygène a été jetée dans le secteur culturel : l’attribution au fonds d’aide à la culture d’un milliard culturel.
Malheureusement, la mauvaise gestion et l’incompétence notoire des administrateurs de ce fonds, le climat d’impunité créée aux proches du pouvoir ; les conditions scrabbleuses d’admission des projets et de l’attribution du fonds font que les artistes, les vrais, ceux qui créent de jours comme de nuits et qui refusent de faire allégeance à des fonctionnaires corrompus avant de bénéficier de ce financement publique sont écartés au profit de lampistes, des lèches cul et autres griots du pouvoir et des gérants dudit fonds.
Depuis l’avènement du milliard culturel, les associations d’artistes et les projets naissent à foison et ne durent que le temps de l’attribution de la subvention.
Aucun impact des projets financés n’est visible nulle part sur le terrain et nous sommes déjà à l’an deux de ce fonds.
On peut conclure sans exagérer que la génération actuelle d’Hommes de théâtre a hérité d’un théâtre sans formation, sans infrastructure, sans financement, sans vision et sans imagination. Un théâtre sans fondements juridiques. Ce qui fait que la professionnalisation de ce corps de métier demeure toujours un slogan vain.
Au demeurant, la culture reste un atout incontournable pour le développement de tout pays. Les grandes nations de ce monde comme les Etats-Unis d’Amérique, l’Union Européenne et bien d’autres le savent et s’emploient à étendre à tout moment les tentacules de leurs cultures à travers le monde. Le PIB que ces nations tirent de la promotion, de l’émergence et du développement de leurs cultures est largement au-dessus de celui généré aussi bien par la vente du tabac, de l’alcool que des armes.
Notre pays gagnerait à emprunter cette voie.