vendredi 30 septembre 2011

GREVE DANS LE SECTEUR DE LA DOUANE AU BENIN:LA COLERE INATTENDUE DE YAYI BONI SUR LES GREVISTES


BENIN : ERUPTION D’UN VOLCAN APPELE YAYI BONI.

Mercredi 28 septembre 2011 à 10heures, le chef de l’Etat Béninois, le Docteur Thomas Boni YAYI a rencontré les douaniers retraités et les agents contractuels de la douane. A l’ordre du jour, les grèves à répétition dans le secteur de la douane.

Pour la énième fois, les douaniers sont encore entrés en grève ; le plus souvent pour un « oui » ou pour un « non » comme c’est encore le cas.

Il y a une semaine, le bouillant et tumultueux syndicat de la douane s’est mis en grève de 48h au motif qu’un agent de la douane dans l’exercice de ses fonctions, a été attaqué et passé à tabac par un militaire et des populations civiles. Le syndicat en conclut que ces menaces sur le corps douanier sont le résultat des propos tenus sur les agents de la douane par les actuelles autorités du pays. En effet, depuis peu le président de la République, très déçu du comportement de certains agents de la douane (corruption et détournement), et en raison de la tendance baissière des recettes douanières, s’est donné à une analyse critique sur cette corporation et les maux qui la minent.

Une semaine après ces 48h de cessation de travail, le même syndicat ayant apprit l’existence d’un projet de loi pendant devant le parlement et qui vise à interdire aux agents de la douane le droit de grève, s’est mis en grève d’avertissement de 72h renouvelable pour protester contre ledit projet de loi.

C’est donc cette série de grèves intempestives et sans raisons administratives justifiées qui a fait sortir le très « calme » et très « gentil » président de ses gongs.

Ainsi s’est mis éruption le volcan nommé YAYI Boni. Jamais on n’a vu un YAYI Boni aussi ferme et aussi menaçant que déterminé : « J’attends que la Cour constitutionnelle se prononce sur la conformité de la loi avec notre constitution. Dès que cette conformité est prononcée, je vais promulguer cette loi et quiconque se mettrait encore en grève sera radié purement et simplement de la fonction publique et il ne se passera rien…. On ne peut pas permettre à des Hommes aux galons ; en kaki ; en armes et en mission républicaine recommandée de se mettre tout le temps en grève. Nous devons harmoniser le statut des paramilitaires ; comme la police, les eaux et forêts, la douane est aussi un corps paramilitaire et devra être interdite de grève…. Trop c’est trop. On politise tout. Ce qu’on n’a pas pu avoir par les urnes, on veut l’obtenir par les grèves ? La rue ? Je défie quiconque d’utiliser la rue pour semer des troubles…. »

Rarement, que dis-je, jamais on n’a vu un YAYI Boni aussi grave, aussi exaspéré et aussi offensif. Et il est allé plus loin. « …On ne va quand même pas me contester ma légitimité ; je ne comprends pas le sens des grèves intempestives à la douane. Si les politiciens leur disent faites des grèves pour le faire tomber, ils se trompent ; ils se trompent ; ils se trompent… Ils n’ont qu’à rebrousser chemin car je ne reculerai pas… Je suis l’élu légitime du pays. J’ai été élu proprement en 2006 ; j’ai été élu proprement en 2011 aussi. J’ai été élu à près de 70% des votants dans les grands départements lors des dernières présidentielles. Si quelqu’un rêve encore de la présidentielle, il peut attendre 2016 mais moi je n’y serais plus… »

J’avoue que je partage entièrement l’exaspération et la fermeté du président de la République. Car si les grèves pouvaient être facteurs de développement, notre pays serait en avance sur les plus grandes nations au monde. Jamais le Bénin n’a connu autant de grèves nuisibles à son économie, à son développement. Les centrales syndicales sont devenues si puissantes qu’elles sont intouchables et incontournables. Et les motifs qui conduisent aux mouvements de débrayage sont aussi contestables et fantaisistes que leurs organisateurs. N’importe qui au nom de tel ou tel centrale syndicale vient à la télévision proférer des menaces de grève et même injurier publiquement le président de la République. On a déjà vu dans ce même pays la grève sans service minimum des agents de santé qui ont fermé à clé les hôpitaux. Cela a été tout un carnage pour le pays. Trop, c’est trop. Le Bénin court à sa propre perte économique et sociale si rien n’est fait pour arrêter la dérive syndicale. Un pays dont les ressources sont essentiellement fiscales ne peut se permettre autant de grèves anarchiques et espérer décoller un jour. Nous serons bientôt, si rien n’est fait, dans les mêmes conditions économiques et financières que la Grèce lourdement endettée pour avoir vécu longtemps au-dessus de ces moyens et pour avoir mal géré ces ressources.

Vivement que les grévistes entendent raison pour que le chef de l’Etat n’ait pas à recourir à la radiation.

samedi 17 septembre 2011








LIBYE : LA DEMOCRATIE AU BOUT DES ARMES ?


Voici depuis cinq ou six mois que des puissances occidentales ont entrepris un bombardement intensif avec des armes de destructions massives en Libye, aux motifs que le régime du colonel Kadhafi est antidémocratique. Vous avez donc dit démocratie ? Alternance au pouvoir ? Si cela suffit à attaquer des hommes et des femmes qui ne se plaignent pas autrement de leurs dirigeants, allons chercher pourquoi le roi d’Espagne, l’Empereur du japon, le roi de la Belgique ou encore la Reine d’Angleterre végètent depuis si longtemps au pouvoir ! On ne trouve les dictatures ou le manque de démocratie que là où on veut bien les trouver.



Six mois donc après avoir apporté un franc soutien aux rebelles libyens qui ont prit les armes contre leur pays et leur peuple en paix, les puissances occidentales menées par la France et la Grande-Bretagne, sous le couvert de résolutions ONUSIENNES tronquées, sont venues à bout du régime libyen.



Pourtant la preuve est là devant tous que partout où l’on a essayé d’imposer la démocratie par les armes, cela s’est révélé un échec total. J’en veux pour preuve la Somalie, l’Irak ; Haïti, le Viêtnam….



On comprend bien alors la réticence des américains à s’engager dans le conflit libyen.



Si les motifs qui ont conduit au bombardement de la Libye jusqu’à la chute programmée du régime du colonel Kadhafi sont restés inconnus du grand public hier, ils commencent peu à peu à être perçu de tous depuis la venue en trombe et de manière triomphaliste de Nicolas SARKOZY et de David CAMERON, venus danser et boire sur les restes de Kadhafi et de la Libye.



Mais déjà, les querelles intestines ont commencé autour de l’immense richesse minière libyenne. Si Paris et Londres sont assurés de se tailler la part du lion parce qu’ayant prit plus de risque que tous les autres prédateurs, ils sont néanmoins très bousculés par bien d’autres nations occidentales dont juste le « oui » ou le silence lors du vote au conseil de sécurité des Nations Unies a permis d’obtenir les résolutions diaboliques montées de toutes pièces pour arriver à bout du guide libyen et de son armée héroïque.



Le grand paradoxe dans ce qui se passe en Libye est la précipitation avec laquelle les gouvernements africains ont tous reconnu la légitimité des rebelles. En effet, alors que Kadhafi n’avait pas encore capitulé ; alors que les rebelles peinaient encore à gagner du terrain, alors que Kadhafi sortait et paradait dans Tripoli, certaines capitales africaines ont commencé à prendre fait et cause pour les Hommes qui ont prit les armes contre un régime établi. En tête de liste, le président Wade qui s’est rendu à Bengazi, fief des rebelles d’où il publiquement désavoué le colonel Kadhafi. Pourtant, à l’exception de quelques uns, les gouvernements africains ont tous été entretenus, financés et aidés par le guide libyen durant ses quarante deux années de règne. Il a été pendant longtemps le principal bailleur de l’Union Africaine et demeure encore le seul et l’unique qui croit en la création d’une monnaie africaine ; un gouvernement africain, un parlement africain, et j’en passe. Traditionnellement, le Bénin ne prend jamais de position officielle sur des sujets aussi sensibles. Pour une fois que nous avons décidé de nous affirmer, nous nous sommes affichés du mauvais côté : côté rebelle. Pourtant lors de l’agression impérialiste organisée par la France et dirigée par son mercenaire Bob Denard, le colonel Kadhafi est venu au secours du peuple béninois avec un contingent militaire de près de deux cents hommes avec de l’armement. Plus récent encore, le président BONI Yayi n’a jamais manqué de venter les mérites du guide libyen peu avant et pendant la tenue du sommet de la CEN-SAD tenu à Cotonou et pour lequel le guide libyen se serait personnellement investi. Le tout premier hélicoptère que Yayi BONI a utilisé dès son arrivée au pouvoir serait un prêt du guide libyen. Je comprends très peu comment les autorités actuelles choisissent de reconnaitre des rebelles avec qui elles n’ont jamais rien partagé et que le peuple béninois ne connaît pas ; je ne comprends pas que l’on ait chassé Kadhafi du pouvoir par les armes et nous dire vouloir installer la démocratie.



Sous le régime du colonel Kadhafi, l’électricité à usage domestique est gratuite ; l’eau à usage domestique est gratuite : le prix de l’essence à la pompe est de 0,08 Euros ; les banques libyennes accordent des prêts sans intérêt ; les citoyens n’ont pas d’impôts à payer, et la TVA n’existe pas.



Selon des statistiques des grandes institutions bancaires, la Libye est le dernier pays dans la liste des pays endettés. Sa dette publique est à 3,3% du PIB.



En France, la dette publique est à 84,5% du PIB ; aux Etats-Unis, elle à 88,9% du PIB ; au Japon, à 225,8%.


samedi 3 septembre 2011

INDEPENDANCE DAY : LE TOURISME ANNUEL



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Edito

Independance day : le tourisme annuel !


Je voulais parler de la célébration du cinquante-et-unième anniversaire de l’indépendance du Bénin. Je voulais parler de la fête nationale à Natitingou au Nord du pays. Je voulais donc parler du 1er août, mais presque tout m’en empêche.

Je ne supporte pas la redondance. Si je m’y mets, je parlerais du défilé. Des discours. Des majorettes. Des personnalités. Des invités. Des ministres. Des députés. Je parlerais du président de la République. Je parlerai des journalistes qui ont commenté l’événement en direct et en différé à la radio et à la télévision.

Je voulais parler du 1er août version Nati. Je parlerais, si je m’y mets, de la foire de l’indépendance, du combat pour trouver un hébergement à Natitingou. Je parlerais des populations sorties nombreuses pour accueillir dans la ferveur l’événement. Je voulais parler, mais pas de ces choses là. Ni de la mauvaise ou de la bonne organisation de tel ou tel aspect de la célébration, ni de la ponctualité de telle personnalité et le grand retard de telle autre. Je voulais parler de la fête nationale Nati 2011. Mais si je commence, je parlerais des chantiers inachevés, de futurs éléphants blancs ou blanchâtres. Je voulais parler de notre independance day 2011. Mais si je démarre, je dirais des choses du genre… Comme dans les autres villes qui ont accueilli les autres années l’événement, des chantiers ont été ouverts. Des réfections d’infrastructures ont été faites. Comme dans les autres villes, les travaux ont commencé en retard.

Je dirais des choses du genre… Comme à l’occasion des autres veilles de 1er aout sous le « changement », les entrepreneurs ont promis de relever le défi. De tenir dans les délais. A l’heure de la « Refondation », ils ont promis mais…voilà. Et patati et patata.

Si l’occasion m’était donnée de parler de la fête de l’indépendance 2011, j’allais nous poser des questions du genre … Pourquoi n’arrivons nous pas à tenir dans les délais ? Pourquoi ouvrons-nous des chantiers qui sont abandonnés aussitôt la fête passée ? Pourquoi ? Alors, je ne parlerai donc pas du 1er août. Tout m’en empêche sauf que c’est l’actualité.

Voilà pour quoi je vais tout de même dire quelques mots de cette manifestation qui a fait bouger du monde vers Natitingou. Et c’est ce qui me plait dans l’affaire. Une sorte de tourisme forcé…

Pour certains, c’est la première fois qu’ils voyagent dans la partie septentrionale de leur pays. C’est la première fois qu’ils traversent Parakou.

La première fois qu’ils découvrent les paysages de Bohicon, Dassa, Savè,…Rien que pour ça je dis merci au président de la République

Merci pour ce tourisme annuel. C’est du concret. Non ?

Lad