vendredi 31 août 2012

DIFFUSION DE « LA TRAGÉDIE DU ROI CHRISTOPHE » AU BÉNIN : DEUX COMÉDIENS LICENCIES APRES SEULEMENT SIX REPRÉSENTATIONS.


Partie pour une tournée de vingt (20) dates à travers des villes du Bénin, la tournée dans le cadre de la création et de la diffusion de « la tragédie du roi Christophe » vient de marquer un arrêt. Même si cet arrêt était prévu, il est en même temps l’occasion pour le metteur en scène de se séparer de deux de ses grands acteurs : Messieurs Akala AKAMBI, 60 ans précédemment dans le rôle de « Christophe » et Koffi GAHOU, 65 ans précédemment dans le rôle de « Pétion ».
Cette séparation entre le metteur en scène et les deux acteurs a eu lieu à la demande du metteur en scène qui, à plusieurs reprises, a eu à saisir la production du spectacle, sur les insoumissions et les insubordinations des deux comédiens. Les gouttes d’eau qui ont fait déborder le vase remontent respectivement au 9 et au 16 août au centre culturel chinois et à l’EITB (Ecole Internationale de Théâtre du Benin) à Togbin.
Le jeudi 9 août dernier, à la veille des représentations des 10 et 11 tenues au centre culturel chinois, le metteur en scène a convoqué tous les comédiens pour 17heures dans ledit centre. Le plateau entretemps occupé par le décorateur et toute son équipe, n’a pu être disponible qu’à 22heures. Quand          à cette heure précise, le metteur en scène a invité tous les  acteurs à enfiler les costumes pour une « allemande », le comédien Akala s’est violement opposé à cette démarche ; il dit «ne pas vouloir s’en merder avec ces costumes.» Il a été soutenu dans sa position par le comédien Koffi, prétextant la fatigue et l’heure avancée, il s’est  lui aussi opposé à la tenue de ladite séance…  Convaincus finalement par la production de se plier à l’exercice, les deux comédiens rebels sont montés sur la scène. Mais à première injonction du metteur en scène, réclamant du silence et du respect pour les techniciens encore en pleine fouille sur la scène, le comédien Akala s’est enflammé, traitant le metteur en scène de « mal poli ». C’est à pas de charge que le comédien a abordé le metteur en scène qui n’a eu son salut que grâce à l’interposition entre son agresseur et lui, du patron de la production.
Le jeudi 16 août, tous les comédiens étaient convoqués devant le CCF de Cotonou à 15heures pour un départ en bus à Togbin où devrait se tenir ne représentation à 21heures. Le comédien SALANON James ne s’est présenté au lieu de la représentation qu’à 20heures 20minutes ; il est aussitôt reparti pour ne revenir qu’à 20heures 47 minutes. Entretemps, le metteur en scène a procédé à des aménagements dans le spectacle mettant à charge d’autres acteurs, les répliques du comédien absent. Dès l’arrivée de ce dernier, et à la demande du metteur en scène, il lui a été signifié qu’il n’est pas distribué pour la soirée. L’intéressé s’en est plaint au comédien Koffi GAHOU qui, sans chercher à comprendre la raison de la décision du metteur en scène, s’est mis dans une vive colère. Il a menacé de ne pas jouer tant que le comédien indélicat n’aurait pas été rétabli dans « ses droits ».  Il a ainsi  pris en otage et metteur en scène, et acteurs, et membres de la production de même qu’une partie importante du public déjà présent sur les lieux, pour plus d’une heure de temps. Il s’est tour à tour opposé aux conseils et supplications de certains comédiens et des membres de la production avant d’accéder à la demande de son ami et alter ego, Akala de lui  « faire plaisir en jouant ».
C’est donc aux termes de tous ces manquements graves à la discipline, au respect de l’autorité et à la bonne ambiance de travail, que les deux comédiens souvent auteurs des disfonctionnement sur la création ont été remerciés à la demande écrite du metteur en scène, adressée à la production.  Désormais donc, messieurs Akala et Koffi, précédemment comédiens dans les rôles de « Christophe » et de « Pétion » ne font plus partie de l’équipe dirigée par le metteur en scène DOKPA Isidore. Il est à pied d’œuvre pour pourvoir  leur remplacement et permettre la bonne circulation du spectacle et le respect de tous les engagements pris.
Le comportement de ces deux messieurs sensés être des exemples pour les jeunes posent un réel problème.
En effet, recrutés pour leurs profils et pour leurs expériences professionnelles en la matière, ces deux comédiens ont développé, aux dires du metteur en scène, des caprices de star durant tout le temps de travail, faisant du retard, de l’absentéisme, de l’insoumission à autorité leur cheval de bataille.  
Ce qui est sur rien de bien ni de grand ne peut être fait sans un minimum de discipline et de rigueur. Et au théâtre, la soumission de l'acteur aux recommandations et et orientations de travail du metteur en scène est une règle d'or. 
N'est-il pas  enseigné et reconnu comme règle de travail fondamental au théâtre dans  tout le grand EST (UNIONS SOVIÉTIQUES) jadis, que si la troupe peut être considérée comme un régiment militaire, le metteur en scène en est le commandant en chef, et les comédiens des soldats? 

mercredi 29 août 2012

CRISES POLITIQUES AU BÉNIN: ET SI YAYI PRENAIT L’ÉTOFFE D'UN CHEF D'ETAT ET PAS CELLE D'UN CHEF DE BANDE ARMEE?

Dérives après dérives, le Bénin fonce tout droit vers le pire, avec aux commandes le président de la République lui-même, qui à chaque carrefour, à chaque stationnement, redouble d'ardeur pour entrer dans le mur. Paraît-il qu'il rêvait du mur, il y a bien longtemps.
La démocratie béninoise, longtemps citée en exemple, tente depuis peu d'entrer dans l'histoire, dans la petite et sale histoire, et par la petite porte peu recommandable, avec des Hommes politiques imbus de leurs personnes, de leurs pouvoirs et accrochés aux honneurs. 
Des Hommes politiques devenus acariâtres, vindicatifs, amers et dangereux, juste à l'idée qu'ils quitteront le pouvoir un jour. 
Depuis, c'est désormais la politique de "Après moi,  c'est le déluge" qui est encours au Bénin.
Après ses scandaleuses et agressives déclarations du 1er Août dernier, où le chef de l'Etat a invité ses partisans du Bénin profond à en découdre avec ses adversaires, le mercure ne cesse de monter dans un camp comme dans un autre. Mais le match semble désormais se jouer au sein d'une même équipe où des joueurs d'un même coach devront s'affronter. 
Si on a tout le temps vu les partisans du pouvoir défilé à longueur de journée et de nuit à marcher, chanter,  prier et à scander des slogans hostiles aux adversaires du chef de l'Etat, c'est encore dans le rang de celui-ci que vient de surgir un partisan pas comme les autres. La nature a horreur de la monotonie.
En effet, Acteur des premières heures et des premiers combats pour l'élection du président en 2006 et en 2011, ancien ministre de Yayi puis actuel député F.C.B.E au parlement, Candide AZANNAI vient de rompre la monotonie et le bal des soutiens tous azimuts à la dérive de son chef. 
Dans un entretien télévisé, il s'est déclaré vertement contre le sens et la  forme des propos du chef de l'Etat, tout en se réclamant de la mouvance présidentielle. Et pendant ce temps, le bal des obligés se poursuit dans les rues; les salles de conférences et autres lieux de réunion où l'on chante à longueur de temps les mérites du chef en proférant des menaces de mort contre ses adversaires. Et comme si tous ces recrus n'étaient pas à la hauteur de la tâche, le chef de l'Etat ne cesse lui-même de laisser tomber quelques gouttes d'essence sur le feu,  déjà incandescent. A qui profitera le brasier en construction. N'y a-t-il plus de sapeurs pompiers de l'ordre de Monseigneur De Souza ou du Cardinal Gantin (paix à leurs âmes) dans ce pays? Qu'il nous souvienne qu'en 2011, la député RB, dame Rosine Soglo avait informé la nation toute entière depuis le parlement, qu'en sa présence et en présence d'autres témoins dont elle avait cité les noms, le président Yayi Boni a promis de mettre le pays à feu et à sang! Sommes-nous déjà entré dans la phase exécutoire de cette promesse?  
Tout porte à croire que la tête de Yayi porte malheur à ce pays et qu'il nous faudra nous en débarrasser à tout prix en 2016 quoique cela va nous coûter. 

jeudi 23 août 2012

RUMEURS DE COUP D'ETAT AU BÉNIN: LE GOUVERNEMENT JOUE SUR LA PEUR DES CITOYENS

Depuis quelques temps des rumeurs les plus persistantes font état de ce que le Bénin sera bientôt le théâtre d'un coup d'Etat militaire. 
Cette rumeur qui n'ébranle guère les béninois a fini par échouer dans la bouche du ministre de l'intérieur lui-même. 
En effet, dans un communiqué radio télévisé, le ministre a fait état de ce que des Hommes politiques et des opérateurs économiques se préparent à renverser par la force le régime du président Yayi Boni.
Je ne jure de rien. Mais on connait tous, ces techniques d'un régime en difficulté de gouvernance politique, social et économique mais qui crie aux complots partout afin de s'attirer la sympathie et le soutien du peuple, et même celle de certains bailleurs.  
Toutes les nuits à Cotonou-pour ce que je sais-, des chars d'assaut, des véhicules militaires et des contingents entiers de soldats armés, sillonnent les rues, terrorisant psychologiquement les populations.
Que personne ne se leurre, les béninois ont moins à craindre d'un coup d'Etat militaire aujourd'hui, que de la gouvernance de Yayi et de ses conséquences sur l'avenir du pays.
Un coup d'Etat pourquoi faire? Pour récupérer quoi, et pour gérer quoi?  Les caisses de l'Etat sont vides; le taux de croissance est autour de 2%; le Bénin est ce moment la dernière économie de l'U.E.M.O.A et même de la C.E.D.E.A.O. 
Le pays est aujourd'hui beaucoup plus menacé par la gestion approximative, calamiteuse et dangereusement régionaliste et clanique du président que par des logiques de coup de force ou de remise en cause du régime.
Depuis ce triste et ridicule annonce par le ministre de l'intérieur, le bal des obligés a repris. Tous les jours, du matin au soir, sous la pluie comme au soleil, chaussés ou pas, nus ou à demi nus, certains ne nos compatriotes se croient obligés de marcher pour soutenir les actions du gouvernement et de son chef, moyennant quelques centimes de nos francs. Pourtant, le peuple a moins besoin de marche que de centimes; il  a moins besoin de centimes circonstanciels  que de travail.
On se croirait au Togo sous le tristement célèbre Eyassingbé Eyadéman.  
La crétinisation et la manipulation des populations à des fins honteusement politique a atteint des niveaux jamais égalés dans ce pays. 
Si coup d'Etat il doit y avoir sous ce régime, ce ne serait qu'une révolution de palais. Ce serait tout simplement une entente entre Yayi et ses dépositaires pour le décharger de la tâche. Car la preuve  est là qu'il n'en est pas capable. 

dimanche 19 août 2012

CRISE POLITIQUE AU BÉNIN: YAYI CONDUIT LE PAYS VERS UNE GUERRE CIVILE.

Le Bénin bascule tout doucement vers une crise politique liée à la mal-gouvernance du pays du fait de l'équipe dirigeante actuelle.

Les déclarations univoques, partielles et parcellaires du chef de l'Etat, à l'occasion de la célébration du 52 ème anniversaire de l’accession de notre pays à l'indépendance, sont le rubicond le plus élevé qu'un régime ait franchi dans notre pays, et qui donc, a fait déborder la vase. 

Jamais on a entendu un président de la République élu ici au Bénin, menacé publiquement au nez et à la barbe des béninois, qu'il ferait descendre ses partisans  dans les rues pour affronter l'autre partie du peuple. 

Jamais on entendu un président de la République élu ici au Bénin,  opposer vertement  et outrancièrement les opérateurs économiques privés les uns aux autres, brandissant à la télévision la liste des pires et celle des meilleurs. 

Jamais on entendu un président de la République élu ici au Bénin, menacé en des termes aussi bas que vulgaires, une frange importante de la population, les traitant de petits. 

Enfin, jamais on entendu un président de la République élu ici au Bénin, travaillé autant à la haine raciale, à la division, au régionalisme, au népotisme et à la gabegie. 

Le régime actuel tente par tous les moyens savamment choisis de conduire le peuple vers une guerre civile dont l'issue sera même incertaine au président de la République, contrairement à ses prévisions.

En faisant descendre ses "partisans" dans la salle de conférence que l'opposition a retenu  pour répondre aux attaques et contres vérités contenues dans les déclarations du chef de l'Etat, celui-ci a montré une fois de plus son peu de penchant pour la démocratie et la contradiction. Il a montré qu'il entretien avec la jeune de ce pays- pour ceux qui le suivent- un lien humiliant de dépendance. Une jeunesse aux ordres et commise aux basses et sordides tâches.
Ce qui est certain, tous ceux qui, par le passé, se sont rendus coupables d'actes, de comportements et de propos comme ceux de Yayi BONI en ce moment, ont fini devant le Tribunal Pénal International. C'est le cas de Charles TAYLOR, Laurent GBAGBO et bien d'autres zélés et dirigeants politiques peu soucieux de la dignité humaine. Yayi ne saurait déroger à la règle ni au principe. Il suffira qu'il remplisse bien les conditions, et pour l'heure, il n'en est pas loin. Un peu de patience donc chers compatriotes.

    

mardi 19 juin 2012

CRÉATION DE "LA TRAGÉDIE DU ROI CHRISTOPHE" AU BÉNIN: ENFIN QUELQUES SIGNES DES AMIS PORTES DISPARUS

Dans ma précédente publication sur ce même blog, c'est avec beaucoup d'inquiétude et de peine, que j'annonçais la disparition de trois comédiens, tous appartenant à ma distribution sur " La tragédie du roi Christophe" en cours de création en ce moment même.
Aujourd'hui, c'est avec beaucoup de joie que je vous apprends que certains des amis ont donné signes de vie. C'est le cas de MIGAN Bardol, qui a reconnu s'être absenté deux jours du chantier, parce que ayant des contretemps sérieux pour lesquels, il n'a pas jugé utile de solliciter une demande d'absence qui pourrait lui être refusée a-t-il pensé.
NANSSEGANDE Didier, qui lui aussi s'est présenté, a évoqué la question de son "contrat", "le régime de faveur" que le metteur en scène accorderait à un des comédiens, et les prises de paroles "intempestives" de deux comédiennes.
Quant à TOLOHIN  Gérard, il n'a pas donné signe de vie depuis; tout au moins, il a répondu au téléphone que son comportement n'est nullement un acte de démission et qu'il passerait bien chercher la "demande d'explication" qui l'attend au secrétariat de la création.
En effet, à chacun de trois garçons auteurs de la situation que j'évoque, j'avais adressé une demande d'explication dont la réponse, attendue sous vingt-quatre heures, dès réception du courrier, est la condition à toute discussion sur leur éventuel retour au sein de l'équipe. Bardol et Didier qui se sont portés sur les lieux de répétitions aux fins, disent-ils de me parler, ont reçu leur courrier respectif après avoir  longuement discuté avec le producteur du spectacle.
A ce jour, seul Bardol a répondu et dans le délai avec beaucoup "d'excuses et de reconnaissance de sa faute". Après en avoir débattu avec les responsables à la production du spectacle, et après avoir consulté quelques comédiens, je l'ai réintégré dans le groupe.
Il me plait ce pendant de revenir sur les arguments développés par Monsieur Nanssègandé au producteur du spectacle lors de leur entrevue.

D'abord du contrat:

C'est un faux débat. Monsieur a eu toutes les discussions au sujet de la signature de son contrat avec l'administration. Il fait partie de ceux qui n'avaient pas envoyé à temps leur adresse physique à la production pour l'impression des contrats. Aussi, Les répétitions ont commencé le lundi 4 juin et déjà le mardi 12, monsieur est absent au motif qu'il n'a pas de contrat. Si monsieur était de bonne foi, il pouvait passer un coup de fil à l'administrateur du spectacle ou tout au moins en parler avec le metteur en scène.

Ensuite des deux comédiennes: 

Là encore, il s'agit d'un alibi; les deux dames dont parle monsieur Nassègandé font partie intégrante de la production; elles sont distribuées dans ce spectacle non pas en fonction de leur rôle administratif, mais en raison de leur capacité et qualité artistiques qui, j'en suis sûr apporteraient beaucoup à cette création. Et je n'ai le souvenir à aucun moment, de les avoir entendu, s'adresser aux comédiens en des termes peu respectueux. A supposer ce pendant qu'un incident de ce type ce soit produit avec monsieur Nanssègandé, il n'avait qu'à s'en référer au metteur en scène, présent sur les lieux à plein temps, si tant est qu'il est animé de bonne volonté!

Enfin du régime de faveur  fait à un comédien: 

Je le reconnais et l'assume. Il s'agit d'un comédien d'une soixantaine d'années, encore fonctionnaire! L'un des  meilleurs de nous tous, après Tola KOUKOUI! Le monsieur est à deux doigts de sa retraite. Quand je l'ai sollicité pour cette création, il a pris un congé administratif pour se mettre à disposition.... Au cours des travaux de table, il a montré une grande longueur d'avance sur tous les autres comédiens; ce qui fait que parfois je le libère une ou deux heures de temps avant l'heure. Bien plus, il habite à Porto-Novo, d'où il quitte tous les matins pour nous rejoindre, soient trente-trois kilomètres. En plus, il lui est arrivé d'avoir une ou deux situations pour lesquelles je l'ai autorisé à ne pas être présent aux répétitions.
Monsieur Nanssègandé, vous devez apprendre à vivre avec les Hommes. A reconnaître votre juste valeur et vos mérites particuliers, sans jamais vous comparer à autrui ni prétendre aux mêmes avantages ou privilège, surtout à plus âgé, ni à plus expérimenté que vous! Où placez-vous donc le sens et la notion du plus âgé? Le sens du papa ou celui du Fofo existe-t-il encore pour vous? Vous devez êtes particulièrement gonflé et abominablement prétentieux pour prétendre aux mêmes privilèges, si privilège il y a, que quelqu'un qui a l'âge de votre père! Les  soient disant faveurs que j'aurais accordé à ce monsieur, ont-elles un impact sur votre travail, sur votre contrat? Sur votre vie? Attention, monsieur! L'une des qualités de tout créateur, est l'humilité. Que dis-je, l'humilité, encore l'humilité! Et toujours l'humilité. Pensez-y! 
Bon vent à vous.  

vendredi 15 juin 2012

CRÉATION DE"LA TRAGÉDIE DU ROI CHRISTOPHE" AU BÉNIN: TROIS COMÉDIENS PORTES DISPARUS

Depuis le 4 juin, avec une équipe de dix (10) comédiens et cinq (05) stagiaires en mise en scène et jeux d'acteur, j'ai commencé, à la demande de la Ligue Africaine des Professionnels de Théâtre, qui m'a retenu après "appel à intentions de mise en scène", la création de  "La tragédie du roi Christophe" de feu Aimé Césaire! 
Alors que tout semblait être bien parti pour une équipe que je trouvais comme celle de tous mes rêves, trois comédiens, notamment Gérard TOLOHIN, Didier NANSSEGANDE et Bardol MIGAN, après les répétitions du lundi 11 juin, n'ont plus donné signe de vie à ce jour. 
Toute démarche pour les joindre demeure sans succès; leurs téléphones sonnent mais ils ne décrochent pas.
Que serait-il arrivé à ces trois garçons forts intéressants dans ma démarche artistique actuelle? Auraient-ils décidé de rompre unilatéralement le contrat qui nous lie? Seraient-ils passés à la phase exécutoire d'un acte de sabotage pensé et mûri depuis des jours, ou auraient-ils reçu autre proposition plus alléchante que les conditions que leur propose l'employeur, ici?
Voilà donc trois garçons qui, lors du casting et l'atelier casting qui s'en est suivi, m'ont admirablement émerveillé en s'accrochant aux différents personnages qu'ils avaient à proposer avec des arguments techniques bien solides.
Je voudrais bien croire que rien de bien dommageable ne leur est arrivé; qu'ils sont bel et bien vivant. 
Je voudrais croire aussi qu'une telle absence n'est déjà pas  le signe d'une rupture de contrat, ou  d'un abandon de poste. Car le théâtre repose sur le dialogue; le dialogue avec l'autre. Et on ne saurait dans une société, dans une famille comme celle du théâtre, sans dialogues, sans poser le ou les problèmes que l'on a, empoisonner la vie à tout le reste de part son silence ou son absence.
Ceci est donc un appel à X pour aider à retrouver, ne serait pour s'assurer qu'ils vont bien, trois individus portés disparus. 

A suivre


dimanche 10 juin 2012

YAYI BONI TIENT A REMETTRE LE BÉNIN A GENOUX

BRAQUAGE AU BÉNIN: LE GOUVERNEMENT DE YAYI BONI AUX ABOIS DANS LA FILIÈRE COTON.

Dans la nuit du vendredi au samedi 9 juin, un lourd détachement de militaire s'est rendu sur le site d'entreposage d'intrant agricole "ATRAL" de l'opérateur économique Patrice TALON. La horde de militaires, sous le commandement d'un colonel de l'armée béninoise a procédé à la "saisi" d'une quantité  importante d'engrais cotonnier. Rassurez-vous, ce n'est pas parce que le produit est de mauvaise qualité! Ce braquage opéré en pleine nuit et sans préalablement avoir consulté les responsables de l'entreprise résulte tout simplement du fait que le gouvernement ayant déclaré la guerre à l'opérateur économique sus cité jure de le fragiliser par tous les moyens et dans tous les secteurs. A ce sujet, le pouvoir vient de casser le monopole de l'homme d'affaires sur le coton béninois. Et après avoir échoué dans sa promesse, comme d'habitude sans contenu, de fournir des intrants aux producteurs très en retard sur la saison,  le gouvernement n'a trouvé autre issue que d'aller attaquer nuitamment le dépôt d’engrais de l'homme d'affaires.
Comme si cela ne suffisait pas, un navire battant pavillon MARCHAL ISLAND transportant une importante quantité d'engrais pour le compte de la société SDI de Patrice TALON, a été arraisonné en haute mère par des militaire de la présidence avec obligation de venir décharger la marchandise au port autonome de Cotonou. Pour le moment, le commandant de bord et son équipage, tous des chinois, refusent d’obtempérer.
Comme on peut le constater, le Bénin passe progressivement sous le règne de la dictature après avoir essayé le cafouillage, l’amateurisme, l'improvisation, le  copinage et le régionalisme. 
 l'allure où vont les choses, le tour du Bénin vient après juste celui du Malin et des la Guinée Bissau.  

mercredi 16 mai 2012

LE CAFOUILLAGE ET L'IMPROVISATION COMME MODE DE GESTION ET DE GOUVERNANCE AU BENIN

Le Bénin traverse une situation économique et politique des plus critiques et désastreuses. 
En effet, le pays est cité au jour d'aujourd'hui comme l'une des dernières économies de la CEDEAO et même de l'espace UEMOA. Pourtant, dans un passé encore récent, ce pays est cité comme un exemple de démocratie politique et même de gouvernance économique. 
Le mal a commencé depuis l'avènement du régime du président Yayi BONI en 2006 où cafouillage, précipitation et improvisation sont érigées en règle de gouvernance et de conduite. 
Depuis lors, notre pays ne cesse de reculer au plan mondial, sous-régional, régional et continental sur les plans économiques, politiques et sociaux. 
L'exemple le plus récent est ce qu'est devenu le port autonome du Cotonou, jadis poumon économique du pays. 
Aujourd'hui, l'espace portuaire béninois est déclassé, isolé voir boycotté au profit des ports du Togo, du Ghana et du Nigéria. Tout ceci en raison de la mise en oeuvre d'une réforme improvisée nommée PVI (Programme de Vérification Interne) décrié en son temps par les douaniers béninois et les autres acteurs portuaires. 
Le même gouvernement qui a encouragé et signé les actes de ce programme en est encore à le décrier aujourd'hui au point de compliquer l'existence à son promoteur pour "surfacturation, manque de transparence dans l'acquisition des matériels de travail et dans la mise en oeuvre du programme."
Voilà donc un gouvernement qui ne prend jamais le temps de vérifier où et comment il s'engage avant de mettre les choses en oeuvre et c'est bien après coup qu'il commence à crier. On se souviendra encore longtemps du cas de la mafia Malézienne qui est  venue bluffer toute la République et se faire recevoir pompeusement à la Marina(Présidence de la République). En effet, Un groupe de délinquants inconnu au bataillon des Hommes d'affaires surgit par on ne sait quel canal et se vente de  vouloir réhabiliter la filière palmier à huile au Bénin. Sans réfléchir ni prendre des renseignements fiables sur ces individus, le gouvernement y met toute la fortune du pays: il  entretien les bandits, les loge et les nourrit dans les hôtels les plus chers du pays aux frais du pays. On a mis tous les citoyens à contribution; fait marcher les cadres de l'administration dans les brousses en quête de terres cultivables. Puis plus rien. Les voyous sont partis sans crier gars avec toute une fortune arrachée au gouvernement.  Comment peut-on conduire un pays avec autant d’amateurisme et rêver avoir une croissance à deux chiffres? Comment peut-on traiter les affaires d'une nation avec autant de légèreté, de laisser-aller, d'absence de vision et de rigueur et croire, que dis-je, proclamer tous les jours que ce pays sera un pays émergent? 
C'est le désastre au Bénin sous le règne de Yayi BONI. Le pays a reculé comme ce n'est pas permis. Pourtant c'est un docteur en économie m'a-t-on dit. Il est essentiellement entouré de docteurs en économie. Notamment son premier ministre et bien d'autres. Et pourtant!!!
Vivement que ce règne prenne fin un jour. Car nul ne maîtrise point les ambitions du président. Au sujet de la révision de la constitution contestée par toute la société, l'homme a abdiqué mais il a publiquement reconnu avoir reculé pour mieux sauter. Veillons donc aux grains.

jeudi 3 mai 2012

FACE A FACE SARKOZY HOLLANDE: POUR UNE FOIS LE PRÉSIDENT SORTANT S'EST VU EN DIFFICULTÉ!

La campagne électorale française dont le dernier tour oppose le président français sortant, candidat à sa propre succession à monsieur François Hollande, candidat du PS français, n'arrête pas de nous révéler des surprises. 
On était tous d'accord que c'est bien pour la première fois sous la cinquième République, qu'un président en fonction et candidat à sa succession, ne soit pas venu en tête après le premier tour! 
On était aussi tous d'accord que venir en tête au premier  de la présidentielle n'était nullement signe de victoire finale. Enfin, tout le monde craignait pour monsieur Hollande à ce débat de l'entre deux tours qui devra l'opposer à monsieur Sarkozy, conformément à l'usage et à la tradition sous la cinquième République. 
On craignait pour monsieur Hollande et à juste titre; car très souvent, un peu trop même parfois, monsieur Sarkozy a été présenté comme un grand débatteur; meneur acharné et invétéré des débats politiques et idéologiques. 
Et toujours, monsieur Hollande vu comme la petite tortue; une petite poussée presque molle est présenté dans le cadre de ce face à face comme le David que le grand Goliath viendrait écraser. c'est donc avec cette assurance que le président sortant était venu sur le plateau hier. Mais c'est bien un Sarkozy à la traîne et à court d'arguments que le public a découvert hier sur les écrans. On connait parfaitement le fonctionnement du "sarkosisme" qui veut que tout tourne autour des idées que l'homme impose. Mais lors du débat, la main était à chaque fois du côté de monsieur Hollande qui devra lancer le thème et les idées sur lesquels devra réagir celui qui malheureusement se trouvait en position de challenger. monsieur Hollande a aussi su éviter de tomber dans le piège des insultes inutiles et les grossièretés auxquelles s'accrochait désespérément le président candidat en difficulté.
Dans cet exercice, monsieur Hollande n'a pas que convaincu; il a su garder l'étoffe du chef; du président de la République. Il n'a raté aucune occasion de dire ce qu'il ferait s'il était élu, après toujours avoir dit ce que son vis-à-vis a fait, lui, des cinq ans à lui accordé par le peuple français. Et comme si on était dans le concours du pire, monsieur Sarkozy n'a souvent cité en référence que des faits opposables à la gestion de monsieur Mitterrand, ancien président français et membre du PS.
Il est des signes qui ne trompent pas! sauf miracle du siècle, le peuple français est bien sur le point de se débarrasser de monsieur Sarkozy qui a fait reculer la France  et les français dans les annales des temps modernes.
Mais attendons de voir!  

mardi 1 mai 2012

RÉVISION DE LA CONSTITUTION AU BÉNIN: SEULE LA PROFESSION DE FOI DE YAYI NE SUFFIT PAS!

Depuis quelques mois, la question de la révision de la constitution béninoise est revenue en force au devant de l'actualité dans sa globalité. Elle a su bousculer et mettre de côté des questions sensibles comme la garde-à-vue de l'opérateur économique Patrice TALON et bien d'autres sujets bien intéressants.
En ce moment précis en effet, les rues de Cotonou, pour ce que je sais,  portent sur presque tous les les panneaux publicitaires, des affiches géantes où l'on peut aisément voir l'image du défunt roi Bébanzin, protégeant de son bras gauche, contre sa poitrine, la constitution du Bénin, et faisant de sa main droite, un stop! Au bas de cette image est écrit: TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION! 
Au fait, le mode de révision de la constitution enclenchée par le gouvernement ne rassure guère les acteurs de la société qui ont déclenché à travers tout le pays une lutte sans merci-non pas pour s'opposer à la révision de la constitution-mais pour s'opposer à sa révision opportuniste. On sait qu'à maintes reprises, partout où l'envie le prend, le président de la République n'a raté aucune occasion de crier fort qu'il passera la main au terne de ce second et dernier quinquennat. Les acteurs de la société civile connaissent désormais l'animal; ils connaissent sa capacité de nuisance et de contournement. L'homme a un art terrible de vous faire traîner jusqu'à tirer de vous ce qu'il veut. Le cas de la LEPI qui a conduit à ce KO mémorable mais humiliant pour la démocratie béninoise est encore présent dans les esprits. Et le combat que mène aujourd'hui la société civile doit être le combat de tous; le combat de toutes les couches de la société béninoise. Car, tous nous devrions avoir notre mot à dire sur cette révision. Le Bénin ne veut pas d'une révision à la Wade ou à la Tandja.
La rumeur ne nous a-t-il pas raconté qu'il y aurait un version de la constitution révision où le mandat du président est de sept ans renouvelables? Dans ce schéma, Yayi viendrait encore à être candidat à sa propre succession après deux mandats de cinq années, puisque aucune disposition n'existe dans le nouveau texte qui interdit à toute personne ayant déjà été président sous d'ancienne République de se présenter. Ce serait alors la porte ouverte au désordre et à la dictature légitimée.
Donc la profession de foi de Yayi à elle seule ne suffit plus! 

vendredi 6 avril 2012

LA COPIE ET L'ORIGINALE

La campagne électorale bat son plein depuis quelques jours en France où je me trouve en ce moment, en tournée théâtrale avec le spectacle "Les nègres" de Jean GENET, mis en scène de Emmanuel DAUMAS.
Je dois avouer que cette tournée, en ce moment précis de campagne électorale, m'a permis de constater que, souvent, la copie est pareille à l'originale.
Mon argumentation ou mon raisonnement pourrait paraitre faux. Et pourtant...
Nous voici donc en France, "pays modèle de démocratie", "des droits de l'homme".... et de tout ce "qui est bien au monde"; "pays exemple"; "modèle à suivre" pour les pays africains, nous a-t-on souvent sifflé.
J'ai pris la peine donc d'observer et de suivre la campagne électorale avec beaucoup de soins et d'attention comme pour en tirer de leçons à mettre en application dans mon pays. Il m'a tout simplement manqué de faire le tour de quelques meeting en live.
Mas les télévisions m'ont restitué l'essentiel de ce qui s'est dit et fait aux différentes rencontres.
Je dirai simplement toute ma surprise de voir que comme ailleurs, je veux dire dans les élections en Afrique, aucun compte n'a été tenu ici des préoccupations effectives du peuple français.
Exemple:
La question de l'éducation avec la suppression ces dernières années de nombres de poste dans le secteur;
la question de la sécurité dans les banlieues et dans toute la France avec la suppression ces dernières années de nombreux emplois dans la police, la gendarmerie, la douane...
La question de la santé avec l'accès de plus en plus difficile du français moyen aux soins de santé de qualité et à coût raisonnable;
La question de la place et du rôle de la France dans l'Euro...
La question de la dette, puisque la France en a aujourd'hui suffisamment;
L'éternel question du pouvoir d'achat du citoyen français et le taux de chômage....
Aucune de ces questions n'a été véritablement abordée avec des propositions et contre propositions concrètes par l'un ou l'autre des candidats.
Nicolas SARKOZY, président sortant et candidat à sa propre succession a plutôt mené une campagne faite d'injures; de menaces et de stigmatisation des immigrés. Encore en perte de vitesse dans les sondages, l'homme n'a à aucun moment parlé de son bilan-pourtant c'est bien le moment-. Il n'a fait que promettre: "réduire de moitié le nombre d'autorisation d'immigration" dès qu'il sera élu président.
François HOLLANDE, candidat du PS à cet exercice ne s'est à aucun moment montré à la hauteur du job, fuyant la contradiction, la confrontation directe ou du moins, il la remet toujours pour l'entre deux tours. Pourtant, pendant longtemps, le candidat du Ps a incarné l'alternative aux pagailles et aux agitations du président sortant.
Jean-Luc MELENCHON, candidat de la gauche radicale, tribun et orateur thuriféraire, il monte dans les sondages sans vraiment touché le fond de l'affaire. Son avantage, il incarne la gauche forte, la gauche rigide. Il fait preuve de beaucoup d'engagement et de détermination; il frappe souvent au bon endroit même si les coups qu'il donne ne sont pas aussi forts. Il brandit bien des proposititions audacieuses. Tout le contraire de monsieur Hollande, mou, nonchalant et pas déterminé...
Marine LEPEN a incarné tout au long de cette campagne, la haine, l'animosité, le mépris de l'autre... Cette dame vit malheureusement encore dans sa tête à l'époque où l'on parlait de race inférieure et de race supérieure, du moins à en croire ces déclarations sur les immigrés; les arables plus précisément et les noirs!
Voilà à peu près le tableau que présentent les "grands candidats" dans cette campagne électorale. Et c'est au milieu de ce vide de mots justes et de propositions concrètes pour le mieux être des français que, comme pour distraire l'électorat, un puant et inutile débat naît sur la viande halal! Curieusement, tous les candidats, même ceux les plus avares en paroles et propositions ont glissé leurs avis. Le halal est devenu brusquement un sujet de préoccupation nationale; une question de vie ou de mort. Un thème de campagne commun à tous! C'est juste à la sortie de cette longue récréation à laquelle monsieur FILLON, premier ministre du gouvernement Sarkozy, a prit part avec des mots peu digne et peu responsable, qu'est survenu l'affaire du tueur Mohamed Merah!
En effet, un jeune français d'origine algérienne a tué environ sept personnes dont des enfants devant une école. Là encore la République a arrêté de fonctionné; Sarkozy et Hollande ont suspendu leur campagne électorale. Tous les candidats sont allés défilés devant l'école où s'est produit le drame. Ce fait divers deviendra un thème de campagne. Sarkozy et tous les autres vont l'utiliser, l'agiter longtemps. Le président sortant a même pris sur le champs et devant caméras et micros l'initiative de lois pour punir au pénale toute personne qui consulterait fréquemment des sites web à caractère islamiste!
Rarement on a vu une campagne électorale aussi nulle ou du moins des candidats aussi minables et stratégiquement inquiétants.
J'ai souvent suivi les élections présidentielles, législatives et autres en Afrique, et particulièrement au Bénin. J'ai toujours entendu les critiques des médias du nord et celles des officiels français en particulier, sur l'absence de débat crédible et de projets sérieux de société. Et je découvre malheureusement que c'est justement ce qu'on reproche aux politiciens africains qui est fait ici aussi. Nos politiciens sont des copies de ceux de la France, malheureusement! Ils ont fait leurs études ici en France; certains ont commencé leur carrière ici et c'est bien ici qu'ils ont l'essentiel de leurs relations... La France est pour certains pays africains et leurs dirigeants, un modèle. Et c'est en copiant ce modèle point par point que ces pays d'Afrique et leurs politiciens ont pris certaines habitudes. Comme quoi, la copie n'est souvent pas différente de l'originale.

mercredi 4 avril 2012

SITUATION POLITIQUE AU MALI: LA LETTRE OUVERTE D'ALIOUNE IFRA NDIAYE AU CAPITAINE AMADOU SANOGO


LETTRE OUVERTE D'ALIOUNE IFRA NDIAYE AU CAPITAINE AMADOU SANOGOAlioune Ifra Ndiaye est le directeur de BlonBa, une importante structure culturelle et artistique bamakoise. Il a été choisi comme un des porte-parole du Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la république, opposé au putsch.mars 2012 - divers
Bonjour mon capitaine,

Je me permets de vous adresser cette lettre ouverte parce que je vois que mon pays s'enfonce dans l'aventure et que je ne peux pas me taire.
Mon capitaine, vous avez pris le pouvoir parce que vous étiez mécontent, comme beaucoup, mais surtout parce que vous aviez des armes. Ce qui est d'ailleurs le cas des rebelles du Nord. Ils étaient mécontents et ils ont des armes. Ils les ont retournées contre leur pays. Aujourd'hui, leur mécontentement est devenu une revendication politique : la partition du Mali.

Mon capitaine, votre mécontentement est malheureusement en train de changer de nature. Il provoque une confusion politique qui coupe le Mali du reste du monde.

Mon capitaine, j'observe que, pro ou anti coup d'Etat, tout le monde est unanime pour dire que vous n'êtes pas une mauvaise personne. Mais ça ne donne ni la légitimité, ni les connaissances qui permettent, au XXIe siècle, de diriger le pays.

Mon capitaine, la plupart des gens qu'on entend très fort, qu'ils soient pro ou anti coup d'Etat, ne cherchent qu'une chose : attirer votre attention et se positionner pour le "partage du gâteau". Il ya quelques mois, beaucoup d'entre eux qualifiaient ATT de messie. Certains lui ont même proposé un troisième mandat. D'autres sont mécontents, parce qu'on leur a pris leur strapontin. C'est malheureusement une réalité de notre pays, une réalité que nous vivons tous, que vous vivez comme nous. Et quand les événements tourneront mal - il y a toujours un moment où ça tourne mal - ces mêmes personnes qui aujourd'hui vous encensent diront : "On l'avait bien dit, il n'écoute pas les gens".

Mon capitaine, je ne crois pas qu'un seul Malien soit fier de ce qui se passe aujourd'hui. Mais nous sommes tous responsables de la situation. ATT, vous, le citoyen lambda, moi…. J'imagine la pression sociale que vous devez subir. "C'est notre tour maintenant" vous diront la famille, les amis, les anciens proches et les nouveaux proches, tous les opportunistes que toujours le pouvoir attire. Ces sentiments destructeurs ont déjà dérouté du droit chemin des milliers de cadres compétents. Les liens familiaux et les passe-droits priment sur la compétence. La société elle-même n'a pas pris la mesure du chantier. La preuve. Nous tolérons la corruption quand elle est le fait d'un parent qui nous en fait profiter. Beaucoup d'associations et de partis politiques vous soutiennent aujourd'hui espérant tirer de ce soutien un maroquin, un strapontin, un avantage. L'impasse dans laquelle la situation nous met, les dangers qu'elle fait courir à la patrie, à nous tous, à vous même, c'est le dernier de leur souci.

Mon capitaine, des centaines de milliers de personnes comme moi n'ont pas besoin d'être ministres, députés, directeurs généraux, conseillers municipaux, ect…Nous savons travailler. Nous nous sommes assumés en créant les moyens de notre activité, des associations, des ateliers, des exploitations agricoles, des PME, des PMI. Nous sommes le cœur du dynamisme du Mali d'aujourd'hui. Nous sommes la vraie société civile. Nous appartenons à des familles politiques différentes ou même à aucune. Aux élections prochaines, nous ne voterons pas pour les mêmes candidats. Nous sommes souvent maltraités par le système. Mais nous n'avons pas souhaité le coup d'Etat. Nous voulons un Mali stable avec des repères intouchables quel que soit le problème. Le Sénégal vient de nous donner une leçon qu'aujourd'hui nous méditons tous dans la tristesse et l'angoisse du lendemain.

Mon capitaine, imaginez un homme qui change constamment de nom de famille. Pensez-vous que ses voisins lui feront confiance ? Sa propre famille lui fera-t-elle confiance ?

Un ami me disait hier, "l'eau versée ne peut être ramassée". C'est vrai. Mais nous pouvons sortir de cette impasse par le haut. Et la CEDEAO nous tend une perche. Elle n'est pas géniale comme solution, mais elle nous permettra de sortir rapidement de cette impasse. Vous. Nous. Le pays. Beaucoup de citoyens maliens de ma génération ou plus jeunes sont décidés à tout faire pour que le laisser-aller, la corruption, les injustices, le mépris de l'intérêt général n'aient plus droit de cité dans notre patrie. Là est la vraie force des idées que vous affirmez vouloir mettre en œuvre, pas dans la peur, ni dans les fusils.

Alioune Ifra Ndiaye
SOURCE: Africultures-Murmure-lettre

dimanche 1 avril 2012

SITUATION POLITIQUE AU MALI: LE POINT DE VUE DE MOUSSA KONATE


Moussa Konaté est un romancier, dramaturge et essayiste malien, auteur notamment des ouvrages suivants : "Le Prix de l’âme" (1981), "Une Aube incertaine" (1985), "Fils du Chaos" (1986), "Chronique d’une journée de répression" (1988), "Les Saisons" (1990), "Goorgi" (1998), "L’Assassin du Banconi" (2002), "L’Honneur des Keïta" (2002), "L’Empreinte du renard" (2006) et "La Malédiction du Lamentin" (2009).


Le coup d’État du 22 mars a été une surprise désagréable pour certains, douloureuse pour d’autres. Comme si, encore une fois, l’Afrique noire donnait la preuve de son incapacité à vivre en démocratie. Les condamnations n’ont pas tardé à fuser, provenant aussi bien des institutions sous-régionales et continentales que de la France, l’ancien pays colonisateur. Paradoxalement, la voix la plus légitime, celle du peuple malien, demeure inaudible.
L’argumentation des jeunes militaires qui se sont emparés du pouvoir et une analyse superficielle de l’événement pourraient faire croire que c’est l’incapacité d’Amadou Toumani Touré (ATT) à contrer la rébellion touarègue qui est à l’origine du putsch. Certes, les revers subis par l’armée malienne face à quelques centaines de rebelles sont humiliants, aussi bien pour les soldats que pour le peuple malien, si fier de son histoire, mais ils ne sont, en réalité, que le révélateur d’une situation beaucoup plus inquiétante et plus générale : celle du Mali.
Il est indispensable de faire un rapide tour d’horizon de l’histoire récente de ce pays pour comprendre le problème. En 1991, quand tombe le régime militaire de Moussa Traoré, l’espoir s’était installé dans le cœur des Maliens, convaincus qu’avec la liberté retrouvée, le bonheur était à portée de main. Hélas, ce fut au contraire le commencement d’un long calvaire. Certes, le multipartisme avait pris la place du parti unique, mais les maux qui gangrenaient le régime militaire avaient continué et n’avaient cessé de s’aggraver depuis. La corruption, le détournement des deniers publics, le népotisme, entre autres, avaient fini par devenir l’essence du moteur étatique.
Le malheur des Maliens fut d’avoir remplacé un régime militaire par une mafia pour laquelle les intérêts personnels sont au-dessus de l’intérêt public. Les élections ne furent plus que des parodies, car ceux qui étaient supposés rivaliser pour obtenir le suffrage des populations, s’entendaient en secret pour installer au pouvoir celui qui était susceptible de défendre leurs intérêts. La comédie était tellement bien jouée que le monde applaudissait la « démocratie malienne ». Et ATT fut de ces élus. Il n’avait pas l’étoffe d’un chef d’État, mais peu importait. Peu à peu, l’État malien est devenu la propriété privée de la classe politique et de ses complices de l’administration et des affaires.


Pour assagir les trublions, au lieu d’utiliser la force, comme Moussa Traoré, les nouveaux politiciens usèrent de la corruption.


Pour assagir les trublions, au lieu d’utiliser la force, comme Moussa Traoré, les nouveaux politiciens usèrent de la corruption. C’est ainsi que les étudiants, qui furent au cœur de la révolte contre Moussa Traoré, eurent les poches pleines de Francs CFA et se virent promis des hauts postes dans l’administration dès la fin de leurs études. Pour se faire élire, il suffisait et il suffit d’offrir quelques billets de banque aux chefs de villages et à des chefs religieux pour que les populations votent les yeux fermés, d’autant plus que plus de la moitié des Maliens est analphabète et vit dans la misère.
Désormais, au Mali, tout s’achète, de l’acte de naissance à l’acte de décès, en passant par les notes de classe, le permis de conduire, etc. Et cela au su et au vu de tous ! Il faut se rappeler que Senoussi, l’ancien chef des services de renseignements libyen, était muni d’un passeport malien « falsifié » et que l’ancien président Amadou Toumani Touré avait déclaré qu’il n’humilierait pas des « chefs de famille » en les emprisonnant pour détournement de deniers publics. N’est-ce pas une incitation au vol et à la corruption de la part du plus haut responsable de l’État ?
Quoi d’étonnant dès lors que, dans un pays où l’État appartient à une mafia, l’armée soit minée par la corruption, le vol et le népotisme ? Si les rebelles remportent des victoires, c’est parce qu’ils font face à une armée où les galons se distribuent comme de petits pains. Le putsch était donc prévisible. La rébellion touarègue ne fut qu’un révélateur du marasme dans lequel est plongé le Mali. L’état de l’armée malienne n’est que le reflet de l’état de la société malienne. Le consensus, qui a fait la force du Mali, où les ethnies se côtoient fraternellement, finit par être sa faiblesse du moment qu’elle est détournée par les politiciens.


Moussa KONATE

Source: JEUNE AFRIQUE

lundi 26 mars 2012

WADE ABDOULAYE COMME UN FEUILLE MORTE

L'élection présidentielle vient de s'achever au Sénégal. Avant même que ne soit annoncé le résultat par des voix autorisées, les médias et autres structures indépendantes ayant travaillé sur ce rendez-vous de tous les dangers, avancent déjà la victoire écrasante du candidat de l'opposition Macky SALL sur le président sortant, Abdoulaye WADE.
Ce résultat, s'il se confirme-et il ne peut en être autrement- vient consacrer la victoire de la démocratie; la victoire d'un peuple qui aspire à plus de bonne gouvernance et de mieux être sociale, politique et économique sur un régime devenu brutalement fou; un homme rempli de condescendance, d'intrigues sournoises et de pratiques peu démocratiques...
Le "long règne" de Wade teinté de tricheries, de manipulations politique, de coups bas politiques et de gestions claniques et familiales des affaires de l'Etat, s'est achevé sur un élan de vieille dictature où le patriache de dakar, tel un vampire s'est agrippé coudes et piéds à son "trône."
Qu'est-ce qu'il n'a pas fait de la constitution pour demeurer inamovible? Combien de sénégalais n'a-t-il pas fait "gazer" dans les rues pour conserver son siège? Combien de vies humaines: policiers, opposants, jeunes aspirants au changement, artistes et intéllectuels n'a-t-il pas oppressé, opprimé ou fait passer de vie à trépas pour se maintenir au pouvoir?
A quatre vingt six ans, et après avoir été élu démocratiquement douze années plus tôt, le fanthomas du Sénégal a cru pouvoir jouer avec les institutions de son pays. S'il est parvenu à les museler toutes, c'est bien la rue et les urnes qui ont fini par avoir raison de lui. Chaque sang de sénégalais versé au cours de ce règne devenu interminable et que le monarque lui même souhaitait "éternel" et clanique s'est fait justice par les urnes. Comme une feuille morte, Wade a perdu son "cher trône", "sa raison d'être bien aimée" auquel il s'est aggripé avec violence, morgue et tout le reste de ses "muscles".
Redevenu brusquement sage, l'homme a appelé sans attendre les vrais résultats, son challenger à qui il a dit ses félicitations! Tant mieux. On peut devenir sage et/ou démocrate à tous les âges.. Tout dépend des enseignements que l'on en tire.
Tous les peuples en lutte pour plus de démocratie ou pour quelque revendication possible devront pouvoir tirer leçon de cet exmple sénégalais.
Le pire des dictateurs ne le demeurera éternellement que si en face de lui, il n'y a que crainte, peur et souci de préservation de vies humaines.
Il faut bien que certains meurent pour que vivent d'autres.
Paix aux âmes tombées sous les balles de Wade pour le changement

vendredi 23 mars 2012

LES JUIFS PLUS IMPORTANTS QUE TOUS?

Le 11 mars, sur un parking de montauban, celui qui devriendra le cruel tueur des ces dernières années en France, a abattu un militaire. Mohammed Mérah a repéré sa victime sur le net avant de lui donner rendez-vous pour l'abattre, froidement. Cet assassinat cruel a laissé indéfférent les autorités françaises. La presse a vaguement évoqué un possible règlement de compte. Pourtant, les services de renseignements sont là. La police disponible et n'attend que des ordres pour agir!
Le 15 mars, deux militaires vont tomber sous les balles assassines de Mohammed mérah. Les deux victimes retiraient de l'argent au niveau d'un distributeur. Quelques témoins donneront des signalements du criminel: "sccooter; casque; tout de noir vêtu..." Là encore, les autorités françaises n'ont pas déclenché un systhème de réaction prompte face au criminel qui ne fait qu'avancer dans son plan.
Comment ne pas avoir déclenché tous les moyens sécuritaires nécessaires de la République à ce niveau de la situation, quand il est clairement établi que le meurtrier s'en prend à l'un des pilliers de la république: l'armée! La première personne tuée était un militaire; les deux suivantes aussi. Cela suffit largement pour ne plus sous estimer la menace ou jouer à l'attentisme.
Le 19 mars, quatre élèves juifs et un enseignant sont tués devant leur établissement: Toulouse bascule dans l'horreur! le tueur ici a le même profil que celui qui a signé les autres meurtres: "scooter; casque; tout de noir vêtu...." Et ce n'est qu'en ce moment que toute la République s'est mobilisée: deux candidats- et pas des moindres- ont suspendu leur campagne électoral; presque tous les candidats se sont rendus sur les lieux du crime; les condamnations se sont multipliées. Tous les candidats ont prit la parole et comme si cela ne suffisait pas, Obama, président des Etats-Unis d'Amérique s'est indigné et a demandé l'arrestatation du tueur; il en est de même pour Monsieur BANKI-Moon, secrétaire général des Nations-Unies dont la déclaration au sujet de l'assassinat de ces quatre juifs ne s'est pas fait attendre.
La question que je me pose est de savoir si les juifs sont plus importants que toutes les races au monde. Comment l'assassinat des deux premiers lots de citoyens "français" n'a suscité aucune indignation ni au plan national ni à l'international, mais que brusquement, pour quatre élèves et un enseignant juifs, c'est le tollé général. Ces militaires français tués par le même tueur sont-ils moins importants, moins utiles à la France que ces quatre juifs? Quelles sont les normes d'appréciation, de classement ou d'évaluation de "l'importance" d'un individu ou groupe racial dans une République. Aurait-on réagi avec autant d'engagement, de détermination si le tueur avait visé des africain? C'est à croire, vu le temps mis par les autorités françaises pour arrêter le "massacre", que c'est selon la tête ou la race de la victime que la République se mobilise. Pourtant, les trois premières victimes de Mohammed Merah sont toutes de l'armée. Comment la République ou les hommes et les femmes qui ont à charge la gestion du pays n'ont pu haussé le ton, sortir les grands moyens pendant l'un des pilliers importants de la République est attaquée. Il a fallu donc, pour se mettre à la trousse du tueur, qu'il ait retourné son arme contre des juifs! Oh! les juifs! Qu'est-ce qu'ils sont puyissants!
A supposé donc que le meutrier n'ait visé que des militaires, des policiers, des noirs, des arabes... jamais il n'aurait été sérieusement inquiété.
Dieu! protège-nous et pardonne-les!

lundi 19 mars 2012

FUSILLADE A REPETITION EN FRANCE: A QUI PROFITE LES MEURTRES?

Fusillade à Toulouse : la campagne en suspens
Publié le 19 mars 2012
Benoît Hamon, porte-parole du PS, a déclaré que la campagne était "suspendue pour honorer la mémoire des victimes" de la fusillade qui a fait quatre morts dans un collège-lycée juif de Toulouse lundi. Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont rendus sur les lieux.
Meurtres de Toulouse et de
Montauban : "C'est la même arme"... La même arme de calibre 11,43 a été utilisée lors des trois séries de meurtres à Toulouse et Montauban, a indiqué lundi à l'AFP une source proche de l'enquête. "C'est la même arme" qui a été utilisée le 11 mars, lors du meurtre d'un militaire à Toulouse, puis quatre jours plus tard de deux autres militaires à Montauban, et enfin lundi lors de la fusillade qui a fait quatre morts contre un collège juif à Toulouse. selon cette source. Une deuxième arme de calibre 9 mm a été utilisée dans l'attaque contre l'école. Le procureur avait un peu plus tôt parlé d'"éléments qui justifient qu'on se pose très sérieusement la question d'un lien" entre cette tuerie et les deux assassinats des parachutistes.
...."la même personne" : Nicolas Sarkozy a confirmé, lundi soir, qu'une seule et "même personne" était l'auteur des meurtres des militaires à Montauban et de la fusillade devant une école juive de Toulouse. "Nous savons que c'est la même arme qui a tué des militaires, des enfants et un enseignant", a-t-il déclaré. ... Et le même scooter. Le même scooter volé a été utilisé par le tueur lors des trois séries de meurtres à Toulouse et Montauban, a indiqué lundi à l'AFP une source proche de l'enquête. Le scooter a été dérobé à Toulouse, il y a plus d'une semaine, le 6 mars, soit avant le premier meurtre d'un parachutiste le 11 mars à Toulouse, selon cette source. Il s'agit d'un scooter de 500 cm3 de type T-MAX de marque Yamaha, a ajouté cette source, qui n'a pu préciser si le recoupement avait pu être réalisé grâce à la plaque d'immatriculation de ce deux-roues. Le propriétaire du scooter a été entendu par les enquêteurs et a pu certifier que le véhicule lui avait été dérobé, selon la même source.Réunion à l'Elysée sur les suites de la fusillade. Le président a tenu lundi en fin d'après-midi une réunion à l'Elysée avec le Premier ministre François Fillon sur la tuerie de l'école .Selon l'entourage du président de la République, les directeurs de cabinet des ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Défense y participent. La section antiterroriste du parquet de Paris saisie des trois enquêtes. Elles sont "diligentées pour des faits qualifiés d'assassinat et tentatives d'assassinat en lien avec une entreprise terroriste". La qualification "terroriste" de ces actes a été retenue en raison de l'impact de ces tueries, qui créent "un climat d'intimidation et de terreur", selon une source judiciaire. "Chaque acte a été mené de façon préméditée contre des cibles choisies, soit parce qu'elles appartenaient à l'armée, soit parce qu'elles étaient dans un lieu confessionnel", a-t-on indiqué. Des "moyens exceptionnels" sont mobilisés. Nicolas Sarkozy a affirmé qu'"absolument tout" serait mis en oeuvre pour retrouver le tueur. La traque du tueur est la "priorité des priorités" et "l'objectif numéro un" des forces de l'ordre avec "obligation de résultats très rapides", selon des sources policières. Ces enquêtes, auxquelles des "moyens exceptionnels" vont être alloués selon François Fillon, ont été confiées à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et plus particulièrement à la Sous-direction antiterroriste (SDAT), a-t-on précisé de source judiciaire. Selon une source policière, ce sont même tous les services de la DCPJ qui sont mobilisés, soit des milliers d'hommes et de femmes incluant les services centraux spécialisés de la DCPJ et les directions interrégionales de la police judiciaire (DIPJ) en province. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a également été saisie, selon la même source. "Il y a une mobilisation totale de tous les services de police et de gendarmerie", ont déclaré un membre du cabinet du ministre de l'Intérieur et des sources policières dans ce qui est qualifié par ces dernières de "gigantesque chasse à l'homme". Des moyens d'enquête "sophistiqués" avec des "profileurs" et spécialistes d'internet, sur le terrain, à Toulouse notamment où des rondes ont été organisées et "multipliées", héliportés, aux frontières, de renseignement, ont été déployés, selon les sources. Parmi les pistes. L'affaire de trois soldats du 17e régiment de génie parachutiste de Montauban auquel appartenaient deux des trois militaires assassinés, renvoyés de l'armée pour activités néo-nazies. Le Point.fr rappelle que les trois parachutistes avaient été renvoyés en 2008, après avoir été dénoncés par un frère d'arme. La presse locale avait alors publié une photo des trois hommes posant devant des drapeaux nazis. Le tueur "a tiré sur tout ce qu'il y avait en face de lui". L'homme "a tiré sur tout ce qu'il y avait en face de lui, enfants et adultes, a dit à la presse le procureur. Les enfants ont été poursuivis dans l'école pour les achever". L'homme a ensuite pris la fuite sur un deux-roues. La présidente du CRIF en région Midi-Pyrénées, Nicole Yardeni, a indiqué avoir pu visionner les images de la tuerie capturées par une caméra de vidéosurveillance avant que celles-ci ne soient placées sous scellés. C'est "quelque chose d'irréel", a-t-elle raconté à RTL. "On voit un homme qui court après des enfants, qui en attrape et qui met une balle dans la tête à un enfant de huit ans".Enquête à Paris pour des lettres de menaces à deux synagogues. Une enquête a été ouverte et confiée lundi à la police judiciaire parisienne après que deux synagogues de la capitale ont reçu deux lettres de menaces au contenu identique, a indiqué une source proche de l'enquête sans faire de lien avec la tuerie de Toulouse. Deux synagogues dans les VIIIe et XIXe arrondissements de Paris ont reçu, respectivement lundi matin et ce week-end, un courrier où il était mentionné: "Vous êtes le peuple de Satan, l'enfer vous attend", a expliqué cette source. Une plainte a été déposée au commissariat du VIIIe arrondissement et l'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la PJ parisienne.
Par A.Ga. le 19 mars 2012 à 16:12


Source: site internet TF1

REPONSE DE Mme JACQUELINE Marceau BOTTON A MA LETTRE DU 14 MARS

Bonjour,


Quelle belle réponse à ma bêtise! dommage que je sois citée (j 'ai honte, moi, pas comme nos politicards tocards) mais il faut bien que j'assume!....
Comme je ne suis pas une littéraire et que "je ne vous arrive même pas à la cheville" dans ce domaine il me faudra un peu plus de temps pour répondre avec sincérité, vérité et justice. En effet, la quinzaine du Bénin me prend du temps et a pour moi un seul objectif, faire connaître votre culture et vos talents . Ceci explique contradictoirement et en grande partie ce quiproquo venu, je le réitère, d'une exclamation trop familière, mais moqueuse pour nous-mêmes les petits français; je vous donnerai d'autres éléments, qui j'espère, modèreront cette maladresse impardonnable de ma part.
Je ne sais pas publier un commentaire sur votre blog , merci de m'expliquer dans quel "profil" le faire le plus simplement possible.
A bientôt et bonnes représentations.

Jacqueline Marceau

jeudi 15 mars 2012

"...POUR UNE FOIS QUE DES AFRICAINS LISENT..."

Lettre ouverte à Madame
Marceau Jacqueline BOTTON

Madame,



Je suis Isidore DOKPA, béninois et comédien dans le spectacle 'Les nègres" de Jean GENET, une mise en scène de Emmanuel DAUMAS, joué les 13 et 14 mars au théâtre de Villefranche.
Le lundi 12, vous nous avez croisés fortuitement non loin de la caserne du Bénin à Villefranche, près de l'hôtel Kyriad où toute l'équipe du spectacle logeait.
Je rappelle qu'à l’occasion, je me trouvais avec messieurs Joël LOKOSSOU et Alfred FADONOUGBO, compatriotes à moi et partenaires de scène dans le spectacle sus indiqué. Vous nous avez alors invité avec grand enthousiasme et beaucoup de chaleur au vernissage des œuvres des sieurs Simplice AHOUANSOU et Joël DOSSOU, tous deux béninois, exposés dans le cadre de la dixième quinzaine du Bénin à Villefranche.
Une fois sur les lieux, mes compatriotes et moi avons mesuré la valeur et l'immensité du travail que vous et votre association avez abattu à Kandi, ville du nord du Bénin, jumelée avec Villefranche, depuis dix ans. C'est le lieu pour moi de vous dire un sincère merci malgré tout. Un vrai merci pour tous ces efforts sans cesse renouvelés, jour après jour, année après année.
En dix ans, que « d'appui à la scolarisation: équipements pour les C.E.S ou EP: livres, ordinateurs, calculettes, dictionnaires, matériel de labo, droits d'inscription d'élèves nécessiteux, aide au logement d'adolescents n'ayant pas de famille à Kandi, parrainages d'élèves..
En dix ans, que de soutiens aux activités des femmes, adolescents et enfants.
En dix ans, que de soutiens et échanges avec l'hôpital de Kandi en lien avec l’association Solidarité Hospitalière de villefranche.
En dix ans, que d’organisation de voyage annuel pour contacts humains, suivi des actions... ».bref, la liste est longue.
C'est au beau milieu de ce tableau reluisant et très flatteur, je l'avoue, que lorsque mon compatriote Joël LOKOSSOU a sorti de son sac à main un livre, vous nous avez assommé sans sommation. Assommé. C’est le bon mot.
En effet, madame, juste à la vue du livre, vous vous êtes exclamée ! "Pour une fois que des africains lisent..."
Nous avons reçu la phrase tel un coup de massue sur le crâne. Elle a fait l’effet d’un bruit de tremblement de terre dans nos têtes et oreilles respectives. Si Alfred a pu dire à haute voix: "vous avez entendu les mêmes choses que moi?" avant de quitter la discussion, c'est tête baissée que Joël a rebroussé chemin, tétanisé par la violence du propos, son caractère méprisant et tout ce que cela englobe d’humiliation. Qu'il vous souvienne que je suis resté un peu plus, et nos discussions se sont étendues sur ce que vous appelez « la faiblesse des africains » : la lecture.
Je ne voudrais pas vous accuser madame. Je ne voudrais pas vous accuser ni vous injurier. Car si avec tout ce que votre association dit avoir fait au Bénin, vous vous en êtes encore à croire que "les africains ne lisent pas", vous auriez donc inutilement perdu du temps et gaspillé l'argent du contribuable français depuis dix ans.
Votre réflexion sur les africains en présence d’africains témoigne que vous vous croyez encore au temps où l’on « chassait allègrement le nègre et l’antilope ». Cela dit, vous n’avez commis aucun crime madame BOTTON. J’ai déjà entendu dire dans ce pays -la France- que : « …toutes les civilisations ne se valent pas… » ; et il ne s’est trouvé aucun juge pour interpeller l’auteur de propos aussi dangereux que racistes. Pire, le plus « éminent » de tous les fils de ce pays à l’heure où nous émettons, disait devant les caméras du monde a Dakar : « …l’Homme africain n’est pas entré dans l’histoire… ». Là non plus madame, il ne s’est trouvé aucun tribunal dans ce pays dit "des droits de l’homme" pour rappeler l’individu en question à l’ordre ; de même, il ne s’est trouvé aucun psychiatre pour vérifier si l’homme est en possession de toutes ses facultés mentales. Vous convenez avec moi que votre cas n’est pas des plus dangereux mais simplement le plus triste. Car il va s’en dire que vous reniez votre propre combat. Combat que nul ne vous a imposé. La cause pour laquelle vous vous battez depuis dix ans, vous la reniez, la rejetez en une phrase. En une seconde. Je ne sais si vous avez investi autant d’énergie, autant d’argent et autant de « foi » pour ne rien obtenir à la fin comme résultat. Mais sait-on jamais, c’est peut-être dans ce rien pour les africains et pour l’Afrique que se trouvent votre plaisir et votre distraction ! Mais rassurez-vous, il en faudra plus pour faire croire que l’Afrique n’a jamais existé ou que les africains n’ont rien apporté à l’humanité. Car quel peuple plus que nous a « connu la déportation, la traite, l’esclavage, le collectif ravalement à la bête, le total outrage, la vaste insulte…Nous seuls, Madame, vous m’entendez, nous seuls, les nègres ! »
Alors, si malgré tout ça, si malgré cette somme d’humiliation totale « l’Homme africain n’est pas entré dans l’histoire » ; si malgré les multiples travaux des chercheurs Cheikh Anta Diop ; Amandou Hampaté Bah…, si malgré les récentes découvertes du chercheur Valentin AGON, celles de docteur FAGLA, si malgré les nombreuses publications des professeurs Honorat AGUESSY, Joseph KI-ZERBO, Albert TEVOEDJRE et bien d’autres, vous en êtes encore à : « … Pour une fois des africains qui lisent… » ! Alors madame, quelque que soit le temps qu'on aura mis, on ne redressera point les reins tordus. Car dit-on « Le séjour dans l’eau ne transformera pas le tronc d’arbre en crocodile ». Le tronc d’arbre restera le tronc d’arbre et le crocodile, le crocodile. Tout est fait et toutes les dispositions sont prises pour que l’Homme noir, l’homme africain, quelque soit son profil, ses compétences, ne soit jamais valorisé.
Mais le masque finit toujours par tomber et l’on découvre visage du porteur.
Pour ma part, je viens de vous découvrir.
J’ai eu vent de vos espèces d’excuses : l’humour ! il a bon dos ! C’est au nom de l’humour me dira-t-on un jour, que l’Afrique a connu la traite, la déportation… ? C’est très facile de trouver les excuses.
Voyez-vous madame, vos propos sont mineurs en comparaison de ceux de vos « illustres » prédécesseurs en la matière. Ils sont très insignifiants en comparaison des drames et tragédies du passé.
Je me dois ce pendant d’être honnête, chère madame ! Vous avez parlé beaucoup plus par ignorance, par inculture que par toute autre volonté de nuire ! Vous ne connaissez pas d’Afrique ni d’africains.
Voilà pourquoi je vous conseille de chercher à connaitre l'Afrique et les africains, au lieu de traîner ces préjugés et ces clichés grotesques, constipants et peu honorables pour leurs colporteurs, aussi.

Cordialement et très aimablement vôtre,

Isidore DOKPA

E-Mail :
isdedokp@yahoo.fr
BP : 416 Cotonou- Bénin
Page web :www. isidoredokpa.blogspot.com
Villefranche, ce 14 mars 2012


vendredi 9 mars 2012

LE REGARS DE VICTOR HUGO SUR.......

MACBETH

CONTRE NATURE?
Victor Hugo

Dire : Macbeth est l’ambition, c’est ne dire rien. Macbeth, c’est la faim. Quelle faim ? La faim du monstre toujours possible dans l’homme. Certaines âmes ont des dents. N’éveillez pas leur faim.

Mordre à la pomme, cela est redoutable. La pomme s’appelle Omnia, dit Filesac, ce docteur de Sorbonne qui confessa Ravaillac. Macbeth a une femme que la chronique nomme Gruoch. Cette Ève tente cet Adam. Une fois que Macbeth a mordu, il est perdu. La première chose que fait Adam avec Ève, c’est Caïn ; la première chose que fait Macbeth avec Gruoch, c’est le meurtre. La convoitise aisément violence, la violence aisément crime, le crime aisément folie ; cette progression, c’est Macbeth. Convoitise, Crime, Folie, ces trois stryges* lui ont parlé dans la solitude, et l’ont invité au trône. Le chat Graymalkin l’a appelé, Macbeth sera la ruse ; le crapaud Paddock l’a appelé, Macbeth sera l’horreur. L’être unsex, Gruoch, l’achève. C’est fini ; Macbeth n’est plus un homme. Il n’est plus qu’une énergie inconsciente se ruant farouche vers le mal. Nulle notion du droit désormais ; l’appétit est tout. Le droit transitoire, la royauté, le droit éternel, l’hospitalité, Macbeth assassine l’un comme l’autre. Il fait plus que les tuer, il les ignore. Avant de tomber sanglants sous sa main, ils gisaient morts dans son âme. Macbeth commence par ce parricide, tuer Duncan, tuer son hôte, forfait si terrible que du contre-coup, dans la nuit où leur maître est égorgé, les chevaux de Duncan redeviennent sauvages.Le premier pas fait, l’écroulement commence. C’est l’avalanche. Macbeth roule. Il est Précipité. Il tombe et rebondit d’un crime sur l’autre, toujours plus bas. Il subit la lugubre gravitation de la matière envahissant l’âme. Il est une chose qui détruit. Il est pierre de ruine, flamme de guerre, bête de proie, fléau. Il promène par toute l’Écosse, en roi qu’il est, ses kernes** aux jambes nues et ses gallowglasses pesamment armés, égorgeant, pillant, massacrant. Il décime les thanes, il tue Banquo, il tue tous les Macduff, excepté celui qui le tuera, il tue la noblesse, il tue le peuple, il tue la patrie, il tue « le sommeil ». Enfin la catastrophe arrive, la forêt de Birnam se met en marche ; Macbeth a tout enfreint, tout franchi, tout violé, tout brisé, et cette outrance finit par gagner la nature elle-même ; la nature perd patience, la nature entre en action contre Macbeth ; la nature devient âme contre l’homme qui est devenu force.


Victor Hugo, William Shakespeare, 2ème partie, Livre II, Chapitre VI Garnier Flammarion,1864


SOURCE: SITE INTERNET THEATRE NATIONALE DE TOULOUSE

mercredi 7 mars 2012

LES NEGRES A NOUVEAU SUR LES PLANCHES FRANCAISES, MARS ET AVRIL 2012


Les Nègres

Jean GENET / Emmanuel DAUMAS


Les Nègres est un poème sur la peau noire, sur l’identité, sur la Nature et la Nuit, un poème donné comme un cadeau d’excuse à la barbarie colonialiste. C’est aussi une fête joyeuse. Du Théâtre, un hymne au théâtre et à la liberté. Une boutade, un jeu de massacre de fête foraine.


Histoire d’un projet


En 2006 je me penche sur Les Nègres de Genet. Je suis fasciné par les phrases, la structure de la pièce : une mise en abîme à l’infini, un hymne au Théâtre qui se déconstruit sans cesse, des adresses au public qui côtoient des moments où celui-ci est complètement oublié, des accidents, des surprises, de la trivialité et du sublime. Le tour de force d’arriver à écrire une clownerie sur une des plus grande barbarie de l’histoire du monde : le rapport entre les Noirs et les Blancs.

Je suis également fasciné par les images que Jean Genet propose, suggère : une lumière très vives de néons, des Noirs en fracs et robes de soirée très pailletées et du plus grand mauvais goût, qui alternent danse africaine et menuet de Mozart, et des Noirs maquillés en Blancs avec nos costumes traditionnels français : la robe d’église, la robe de juge, la robe de reine, etc.

Ça me donne envie d’aller en Afrique, voir, si je peux travailler là-bas, avec des acteurs de là-bas.

Par un concours de circonstances, je me retrouve au Bénin, à Cotonou. Par hasard au Dahomey, la porte de l’esclavage ; l’endroit quasi mythique où Genet situe sa pièce.

Voilà le désir initial : partager avec l’Afrique, dont je ne sais rien, ce petit bout de vérité universelle. Dire sous le ciel africain cette mystification du corps noir et cette satire de notre édifice culturel occidental, arrogant, factice, immense et grotesque.

Je réunis un petit groupe, on commence à travailler.

Il faut que j’arrive à répondre aux questions qui se posent 50 ans après l’écriture de la pièce, 50 ans après la décolonisation.

Ne travailler qu’avec des Africains ?

Mélanger des Noirs d’Afrique et des Noirs de France ?

Tous, se mélanger.... Se mettre au même endroit, avec juste le poème entre nous, et se foutre des couleurs !


Le sujet

Du théâtre dans le théâtre.


Des Noirs peints en Noirs joueront des nègres qui joueront le seul drame capable d’intéresser le Blanc : le viol et le meurtre d’une ravissante jeu- ne fille par un Noir séduisant, sauvage et manipulateur. Des Noirs peints en Blancs (et quels Blancs ! le juge, le gouverneur, le missionnaire, la reine...) jouerons le public de France devant écouter l’histoire du méchant nègre.

Le drame doit être suivi par le jugement du nègre par la cour, « tout ici se passant dans l’univers dans la réprobation. »

Le sacrifice d’une jeune blonde : Marie après qu’un Noir aux cuisses d’ébène l’a violée sous le nez de sa maman. Il faut le juger, le sacrifier. Voilà pour faire plaisir à tout le monde !

Des colons fin soûls qui pètent dans la jungle nocturne et mystérieuse de l’Afrique Terre-Mère, une mama colossale appelant les nègres humiliés, tant des cales des négriers que des usines Citroën à envahir le Théâtre, voilà pour flatter les bons sentimenteurs comme les mauvais.

Mais comme dans Le Balcon, c’est en dehors de la scène du Théâtre que la révolution a lieu. Les Noirs de dehors organisent la révolte, et pour une fois ce soir, le meurtrier de théâtre ne sera ni jugé ni condamné. Ce soir ce sont les nègres qui organiseront « un massacre lyrique » de la cour blanchie, des piliers des vielles valeurs françaises.

Mais est-ce que ce n’est pas à ce moment-là que Genet organise le seul drame capable de nous intéresser, feignant de pousser les Noirs jusqu’au bout de leur sauvagerie et du désir de vengeance qu’il nous plait de présupposer ?

A quel moment Genet cesse de faire de la provocation univoque, en faisant semblant de choquer, donc finalement de faire plaisir, et commence à questionner une vérité plus universelle, au-delà des civilisations ?

Qu’y a-t-il derrière les apparences ? Qu’avons-nous fait de notre Terre ? Qui sont les héros ?

Qui est libre ?
Pourquoi l’homme fait souffrir l’homme ?


Le contexte de la pièce


Les Nègres est un poème sur la peau noire, sur l’identité, sur la Nature et la Nuit, un poème donné comme un cadeau d’excuse à la barbarie colonialiste. C’est aussi une fête joyeuse. Du Théâtre, un hymne au Théâtre et à la liberté. Une boutade, un jeu de massacre de fête foraine.

Genet écrit Les Nègres à la fin des années cinquante, au moment où le Dahomey obtient son indépendance. Dans les années soixante-dix il s’investit dans l’action directe aux côtés des Black Panthers. Il est pourtant clair que lorsque nous lisons la pièce aujourd’hui, rien ne semble daté.

« Dans cette pièce, j’ai voulu donner à voir une chose profondément enfouie, une chose que les Noirs et que les autres êtres aliénés sont incapables d’exprimer.»

La pièce a été écrite après que Genet a vu Les Maîtres fous, le reportage de Jean Rouch, où dans la forêt, des Noirs en transe sont possédés par des divinités modernes « les chefs blancs », et vont jusqu’à sacrifier et manger un chien, l’animal sacré entre tous pour eux. Ils s’exilent eux-mêmes de leurs couleurs, de leurs personnes.

Les pistes sont brouillées. La vérité disparaît derrière les ombres et les masques. Seule compte la sueur âcres des corps humiliés, la grandeur de celui qui descend jusqu’au bout de la honte.


Les enjeux


Dans la pièce les Blancs : le missionnaire, le gouverneur, le juge, etc., sont joués par des Noirs. Ce qui permet à Genet de pousser jusqu’au vertige la vanité, l’arrogance, le comique de notre société occidentale qui n’en finit pas de se ruiner, avec l’outrecuidance invraisemblable d’affirmer qu’elle a compris quelque chose : le monde... ou peut-être comment l’organiser. Cette naïveté inconsciente, présomptueuse et mortifère qui en 1994 fait dire à Edouard Balladur « c’est nous qui leur avons apporté la civilisation. »

Et déjà, voilà un projet passionnant : travailler sur ce rapport ambigu et si intime que les Noirs entretiennent avec le Blanc, l’image du Blanc, que ce soit le négrier, le colon, ou maintenant celui qui « les enferme chez eux » (Alain Badiou) ; ou celui qui, sous couvert de générosité, ne doute pas qu’ils seraient tellement mieux élevés « chez nous » ; sans parler de ceux qui pensent « qu’ils n’ont pas d’Histoire ».

Mais l’idée de génie de Genet, le théâtre absolu, la clownerie magistrale, c’est, face à cette cour grotesque de Blancs singés par des Noirs, des noirs qui jouent les Noirs. Plus noirs que noirs, noircis au cirage noir. Ils jouent les nègres « com- me des coupables qui en prison joueraient à être des coupables ». Ils creusent au plus loin l’image simplifiée, caricaturale, dégradante ou mythifiée que l’Autre leur revoie d’eux même, par le Théâtre, le sur-jeu.

Voilà ce qui me plaît par-dessus tout dans la pièce et qui ne peut se démoder. Sortir de l’humiliation en allant plus loin dans le cliché, les a priori, les fantasmes que le dominateur peut avoir du dominé.

D’une part; il s’agirait, en récupérant l’insulte et en la grossissant au maximum, de renvoyer un puits sans fond dans lequel l’imaginaire du regardant avec tous ses codes et ses valeurs ethnocentriques, ses idées préconçues et asphyxiées, peuvent s’abîmer.

D’autre part, en descendant au plus aigu de l’humiliation, intimement, peut-être quitte à se trahir soit même, atteindre si ce n’est l’héroïsme, du moins quelque chose de la Vérité.

Dans un monde d’êtres humains obnubilés par la quête de la certitude, ce serait ça le projet, tant pour les Noirs que les Blancs : organiser une grande cérémonie qui grince et se rire des couleurs et des cultures en regardant la mort en face.

Rendre compte, sans l’enfermer, de cet écœurement des vieilles certitudes qui nous noient, du « malaise dans la civilisation », de l’étouffement dans la pous- sière de ces vieux continents, l’un qui sent le pipi de chat dans les dentelles et l’autre les vapeurs d’essence kpayo (essence de contrebande). Un jeu qui « tire la langue », au monde et au vide, un jeu qui fait vaciller les valeurs en ruines et, à la fois, qui parle aux morts.


Jouer Les Nègres aujourd'hui


La pièce se resserre aujourd’hui, à mon avis, autour du rapport présent entre l’Afrique et la France. Ou, plus exactement, entre les Africains et les Français de maintenant. Autour de complexes qui se sont soit disant enfouis, mais qui transpirent, suintent partout.

Pour ça, ce qui me paraît réjouissant, c’est de travailler avec des acteurs jeu- nes, concernés, responsables et modernes.

Je ne veux pas aller en Afrique travailler sur la griotique ancestrale, ni sur une idée d’un théâtre initial, épuré, mythologique et « sauvage ».

Je veux mettre en scène des jeunes garçons et des jeunes femmes qui puissent se raconter à nous à travers leurs histoires contemporaines, urbaines pour la plupart. Et faire apparaître comment ils sentent qu’on les voit et déconnent avec ça et nous tuent avec leur déconne... pour qu’ils vivent eux.

Le tout avec le texte de Genet, finalement bien plus écrit comme un happening « agit’ pop » qu’une grand-messe.

Pour ça, concentrer son énergie sur une parole qui s’invente absolument au présent, libérée, dégagée de toutes les histoires du théâtre. Même s’ils font semblant de jouer comme « à la Comédie Française » ou dans une pub de Banania, c’est pour faire les clowns et ça doit être clair. C’est quand même un grande « fausse » impro autours d’une petite farce granguignolesque (et vaudou !!! à ça oui !! On n’est pas au Bénin pour rien quand même !!).

C’est pourquoi il est nécessaire de rendre limpide la structure si sophistiquée en apparence, mais somme toute assez claire et simple, et vivante, et joyeuse. Ainsi le trouble profond aura des chances d’apparaître... Et le poème aussi.

La Petite Compagnie des Feuillants et Emmanuel Daumas

La Petite Compagnie des Feuillants est dirigée par Emmanuel Daumas depuis 1999.

En 2001, Emmanuel Daumas a créé L’Île des esclaves de Marivaux au Théâtre Kantor (ENS Lettres – Lyon), spectacle joué par la suite aux Nuits de Fourvière et diffusé l’année suivante à la Scène Nationale d’Aubusson.

En 2003, il crée, aux Nuits de Fourvière, L’Echange de Paul Claudel, qui a été rejoué en novembre 2004 au Théâtre du Point du Jour à Lyon.

Le Théâtre des Ateliers à Lyon, dans le cadre de sa politique de soutien aux jeunes metteurs en scène, a invité Emmanuel Daumas et non sa compagnie, à créer dans son lieu. C’est pourquoi, en janvier 2006, le spectacle La Tour de la Défense a été créé et produit par le le CDNA – Grenoble et le Théâtre des Ateliers - Lyon, et repris par la suite en décembre 2006.

En octobre 2007, Emmanuel Daumas crée L’ignorant et le fou de Thomas Bernhard, spectacle soutenu par la DRAC Rhône-Alpes dans le cadre de son aide à la production, la Région Rhône-Alpes et la Ville de Lyon et coproduit par le Théâtre du Point du Jour, la Comédie de Valence – CDN Drôme Ardèche, le Théâtre de Villefranche-sur-Saône et le CDNA. Ce spectacle a fait une tournée de 37 dates entre Paris et la Région Rhône-Alpes (Lyon, Grenoble, Bourg en Bresse, Villefontaine, Valence, Vienne et Villefranche-sur-Saône).

Aujourd’hui, La Petite Compagnie des Feuillants s’attache à travailler au prochain projet, Les Nègres de Jean Genet, projet qui s’éprouvera tout d’abord par un travail avec des comédiens Africains, au Bénin. Cette prochaine création est prévue pour la saison 2010/2011.


Emmanuel Daumas

Metteur en scène


Formé au conservatoire de Marseille puis à l’ENSATT (Ecole Nationale Supérieu- re des Arts et Technique du Théâtre) au sein de la 59ème promotion.

2010 – L’IMPARDONNABLE REVUE PATHETIQUE ET DEGRADANTE DE MONSIEUR FAU de Michel Fau - Théâtre du Rond Point, Paris.

2008 – LES ENFANTS de Edward Bond à Cotonou - Bénin

2008 – LES PARAVENTS de Genet avec les élèves du CNS de Montpellier 2007 – SI L’ETE REVENAIT de Adamov avec les élèves du Conservatoire de Grenoble

2007 – L’IGNORANT ET LE FOU de Thomas Bernhard / Théâtre du Point du Jour - Lyon. Tournée : Athénée Théâtre Louis Jouvet - Paris, Comédie de Valence – CDN Drôme Ardèche, le Théâtre de Villefranche-sur-Saône et le CDNA... 2006 – IN SITU / en collaboration avec Camille Germser / L’Elysée – Lyon 2006 – LES PROMETTEUSES de Philippe Malone / Cartel 3 dans le cadre du Festival Temps de Paroles de la Comédie de Valence.

2006 - LA TOUR DE LA DEFENSE de Copi / Théâtre des Ateliers – Lyon, reprise au CDNA de Grenoble.

2005 - LES VAGUES de Virginia Woolf / avec les élèves de l’E.N.S.A.T.T.

2004 - LA MONTÉE DE L’INSIGNIFIANCE de Castoradis / CDNA Grenoble 2004 - PULSION de Kroetz / L’Élysée - Lyon (avec le Collectif Ildi Eldi)

2003 - L’ECHANGE de Paul Claudel / Nuits de Fourvière, reprise au Théâtre du Point du Jour en 2004.

2001 - L’ÎLE DES ESCLAVES de Marivaux / Théâtre Kantor, reprise aux Nuits de Fourvière et à la Scène Nationale d’Aubusson.

1999 - LES FEMMES SAVANTES de Molière / Lyon.

En parallèle à son parcours de metteur en scène, Emmanuel Daumas suit une carrière de comédien et joue, entre autres en 2010, dans Mille francs de récompense de Victor Hugo, mise en scène Laurent Pelly, TNT-Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, en 2008 dans Le Menteur de Carlo Goldoni et en 2006 dans Le songe de Strindberg (mise en scène Laurent Pelly), en 2004 Le roi nu de Evgueni Schwartz (mise en scène Laurent Pelly), en 2002 L’éboulement de Dupin (mise en scène Dominique Valadié) et Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare (mise en scène Claudia Stavisky).


SOURCE: SITE INTERNET THEATRE NATIONALE DE TOULOUSE