lundi 7 avril 2014

APPEL DE MONSEIGNEUR GANYE AUX SYNDICALISTES BÉNINOIS EN GRÉVE DEPUIS JANVIER 2014:CE QUE LE PRÉLAT AURAIT PU DIRE AUSSI!

Lors de la célébration eucharistique tenue à l'église saint Michel de Cotonou, dans le cadre des festivités de l'an trois de la deuxième mandature du chef de l'Etat, le président Yayi Boni, l'archevêque de Cotonou, Monseigneur Antoine Ganyè, au terme de la messe a cru devoir dire quelques mots à l'endroit du chef de l'Etat, l'heureux du jour, et des syndicalistes béninois en grève pour diverses raisons depuis janvier 2014.
Le moins que le puisse dire, est que le prélat a prit fait et cause pour le président Yayi Boni.

MONSEIGNEUR ANTOINE GANYE
ARCHEVÊQUE DE COTONOU.

Car, si l'homme de Dieu a pu reconnaître publiquement:"...Vous tracez des pistes; vous ouvrez des voix; vous êtes dans les champs pour l'agriculture; vous vous battez de votre mieux contre le délestage très rebelle...  Vous avez une politique de main tendu que je vous encourage à maintenir; toujours la main tendue à tout le monde.Vous avez rendu visite à monsieur Amoussou Bruno....Les gens disent que vous êtes mon ami (rire), je ne sais d'où ils tiennent cela.(...) A mes amis syndicalistes, je voudrais leur demander de lâcher le mot; un seul mot sur lequel tout le peuple les attend. Toute cette jeunesse qui erre dans les rues sans occupation à cause de cette grève vous attend pour vous faire une ovation. Pardonnez! Je sais que vous êtes blessé dans votre amour propre mais parfois, c'est lorsque l'on atteint un tel niveau qu'il faut pardonner à l'auteur de votre frustration..."
Voilà à peu près les propos du prélat catholique dimanche dernier devant le chef de l'Etat tout heureux et presque excité. 
Oui, d'accord pour le pardon; mais lorsque les coupables ou fautifs n'ont aucun remord de lors acte? Lorsque les gens qui ont fait couler du sang humain se pavanent de festins et festins, buvant alcool sur alcool, dansant et montrant leur bedaine à qui veut la voir,  quelle valeur a ce pardon? L'archevêque de Cotonou en s'invitant aussi brutalement dans ce débat nous étonne, et étonne tout le Bénin sérieux. Car voilà depuis trois mois que dure cette crise; et à aucun moment, nul n'a entendu une médiation initiée ou dirigée par le clergé. Pour tous les observateurs de la vie socio-politique nationale, le silence du clergé est peut-être dû aux pugilats verbaux qu'il reçus dernièrement du pouvoir au sujet  des affaires dites tentatives de coup d'Etat et d'empoisonnement du chef de l'Etat. 
Dans l'église catholique romaine, le sang est sacré. Pour preuve, celui de Jésus, fils de marie versé depuis des millénaires continue d'être pleuré et ritualisé à ce jour. 
Le silence de l'église catholique au sujet du sang des syndicalistes versé dans la violence absolue ce 27 décembre 2013 nous étonne encore! Comment le prélat, tout heureux de louer les efforts de Yayi Boni dans un pays où on a faim; où les écoles, lycées, collèges et universités sont fermés; où  l'obscurité dicte ses lois; où les robinets sont constamment à sec; où le régionalisme est érigé en mode de gouvernance;  où les scandales économiques et financiers sont légions au sommet de l'Etat, et où les proches du chef sont protégés contre vents et marrées et promus, mais où les autres sont démolis, noyés pour la moindre erreur, comment le prélat n'a pas pu dire un mot sur toutes ces choses? Si le prélat reconnait que tout le monde le dit ami de Yayi, il ne le dément pas non plus! Or, il serait plus intéressant pour le vieil homme que Yayi avec ces méthodes de gouvernance, sa vengeance aveugle et ethnique sur certains de ses compatriotes ne soit pas l'ami d'un homme de Dieu, homme public comme l'archevêque. Comment et par quelle maladresse feinte ce vieillard que nous respectons tous,  non pour sa robe mais pour ce qu'il est sensé incarné, n'a  pas cru devoir dire que le préfet et le commissaire central méritaient bien d'être sanctionné avant d'inviter au pardon? mais Au nom de quoi ce prêtre pense-t- il que l'avenir de ces milliers de jeunes se trouvent aux mains des syndicalistes, et pour un "oui, nous pardonnons" tout rentrerait dans l'ordre? Pourquoi ne peut-il pas dire à son ami Yayi Boni de se séparer des deux tortionnaires comme le recommande la constitution de notre pays?

CÉLÉBRATION AN TROIS DE LA DEUXIÈME MANDATURE DE YAYI BONI : APPEL DE MONSEIGNEUR GANYE AUX SYNDICALISTES ET AU CHEF DE L'ETAT BÉNINOIS.

 Mgr Antoine Ganye exhorte les syndicalistes au pardon
Ce dimanche 6 avril 2014, le Président Boni  Yayi célèbre le huitième anniversaire de son accession à la tête de la magistrature suprême de notre pays, et le troisième de son second mandat. A l’occasion de cette double-commémoration, le Président Boni Yayi a communié avec les fidèles de différentes confessions religieuses en vue d’implorer les bénédictions de Dieu sur la nation.
Dans le programme concocté pour la circonstance, figure en bonne place la messe d’action de grâce célébrée ce dimanche 6 avril en l’église St Michel de Cotonou, en présence Mgr Antoine Ganyé, archevêque de Cotonou. Le président  de la République, accompagné de son épouse et d’une forte délégation gouvernementale, a pris part à cette célébration ralliée par des milliers de fidèles catholiques. L’occasion pour le père célébrant d’invoquer les grâces de Dieu sur notre pays afin qu’il continue d’être un havre de paix convoité de par le monde.
L’appel de Mgr Antoine Ganyé
Le clou de ces manifestations spirituelles reste incontestablement le message d’exhortation de l’archevêque de Cotonou, Mgr Antoine Ganyé. Saisissant l’occasion de la célébration eucharistique de jour anniversaire de l’accession au pouvoir du Dr Boni Yayi, l’archevêque de Cotonou et  président de la Conférence épiscopale du Bénin s’est adressé à toutes les forces vives de la nation, en particulier au monde syndical qui exprime depuis quelques temps son mécontentement à travers un interminable mouvement de débrayage, au grand dam des milliers d’élèves. Tout en reconnaissant la légitimité de leurs frustrations, le premier responsable de l’Eglise catholique au Bénin a invité les syndicalistes  à prendre aussi en considération, au-delà de leurs personnes, l’avenir de ce pays, et de ces âmes innocentes qui, du fait de la quasi-fermeture des écoles, sont livrées à elles-mêmes et à des vices de toutes sortes. Le sort de ces âmes innocentes attriste tant l’archevêque de Cotonou qu’il a, au nom de tous les élèves et étudiants du Bénin, demandé pardon aux syndicalistes en vue de la réouverture des classes. Tout en rappelant le long et dur combat jadis mené de front avec ces responsables syndicaux sur le chemin de la liberté, de la paix et de la cohésion nationale, l’homme de Dieu dit attendre de leur part un seul mot pour laisser exploser la joie de tous les Béninois actuellement éprouvés par la longue paralysie de l’administration, et de l’école en particulier. Il dit compter sur leur amour pour la patrie qui ne souffre d’aucune ride pour un pardon sincère à toute personne coupable de leurs sentiments de frustration.
A l’endroit du Chef de l’Etat dont il a salué le dévouement et les efforts dans tous les secteurs, Mgr Antoine Ganye a demandé de maintenir ses bras tendus, en bon père de la nation, à toutes les forces vives de ce pays pour son développement harmonieux. Il s’est dit profondément comblé, en voyant récemment le chef de l’Etat au domicile de président de  Bruno Amoussou qui est l’un des farouches opposants à son régime. L’évêque dit avoir été marqué par les déclarations de cette personnalité de l’opposition qui n’a pas hésité à reconnaître le sens d’humilité du président Boni qu’il a de surcroit désigné sous le vocable combien plein de sens de père de la nation. (Cell.Com/PR)      
 
 

CÉLÉBRATION DE L'AN TROIS DE LA DEUXIÈME MANDATURE DE YAYI BONI A LA TÊTE DU BÉNIN: UN ANNIVERSAIRE DE HONTE ET DE DESHONNEUR

Comme d’habitude, c’est à travers de géants panneaux publicitaires que les béninois ont eu l’annonce de la nouvelle. A tous les grands carrefours, dans les feux tricolores ainsi que dans les villes les moins importantes du pays, le pourvoir de Yayi Boni, en ces temps de crise sociale sans précédent, a fait disposer des affiches géantes à l’effigie du chef de l’Etat, invitant les populations à un méga spectacle dans le cadre de l’an trois du deuxième mandat de celui-ci. Et pourtant, il y a mieux et plus urgent.
La chose étonne plus d’un béninois en ce moment même où depuis le mois de janvier, écoles, collèges, lycées et universités publiques sont fermées pour fait de grèves. Il en était de même pour les tribunaux et les hôpitaux qui, dans un passé récent, ont levé leurs motions de grève en donnant un moratoire au gouvernement.
Monsieur Yayi Boni, Président de la République du Bénin.

Les tractations engagées par le pouvoir pour la levée de la motion de grève dans le secteur de l’éducation et celui des finances n’ont toujours pas abouti. Et pour cause, les fédérations et centrales syndicales qui animent ces secteurs exigent le limogeage du préfet des départements de l’Atlantique et du littoral, et du commissaire central de la ville de Cotonou, auteurs du bain de sang mémorable sur des syndicalistes lors d’une marche pacifique déclarée en décembre 2013. 
Depuis lors, c’est l’impasse totale. Le pouvoir ne semble pas prêt à se séparer d’un préfet et d’un commissaire de police dont il ne regrette ni ne condamne la brutalité et la barbarie exercées sur des syndicalistes sans défense dans l’exercice de leur droit.
Ainsi depuis trois mois,  écoliers, élèves, lycéens et étudiants sont livrés à la rue ; à la débauche. Les cas de prostitutions, d’avortements, de noyades et autres accidents routiers liés à la divagation de certains de ces derniers sont légion. Parents et apprenants sont anxieux de voir l’année scolaire et académique déclarée blanche ou invalide. Le président de la République, enfermé dans sa logique d’une gouvernance aveugle et basée que sur sa seule « intelligence » et « savoir », refuse d’entendre le cri de cœur de millions de ses compatriotes en détresse sur le plan social, politique et économique. Et c’est dans un tel contexte qu’intervient l’annonce d’un méga spectacle pour célébrer l’an trois de Yayi Boni au pouvoir, réélu en deux mille onze par un fichier électronique tronqué depuis sa conception, et qui a produit un cahot dont les principaux acteurs n’ont pas manqué de place au gouvernement et dans bien d’autres institutions de la République.
Les chantres de cette manifestation qui s’inscrit complètement à l’antipode des besoins, soucis et souhaits immédiats du peuple béninois sont connus : C’est d’abord le ministre en charge de la culture, un homme carrent qui a montré ses limites à l’économie maritime d’où il a été viré sans ménagement devant caméra par le même chef de l’Etat. Et comme d’ordinaire au Bénin, c’est les hommes sans aucun bagage intellectuel, sans aucun b-a ba de la culture que l’on projette à la tête de ce secteur que nos dirigeants confondent facilement à un poste de remerciement aux activistes et autres médiocres du lot, Jean Michel ABIMBOLA a été parachuté au département de la culture, où sa seule préoccupation est de montrer au chef de l’Etat que les artistes le soutiennent. Evidemment, Monsieur Yayi Boni ne rêve que d’entendre : «…Nous vous soutenons, monsieur le Président …».
A côté du ministre Jean-Michel, certains artistes qui ne ratent aucune occasion pour rencontrer le chef de l’Etat.  On y trouve des musiciens comme des gens de théâtre. Heureusement pas des meilleurs! Ils savent que rencontrer Yayi est une aubaine ; il sort toujours le fric même si ce n’est pas cela l’objet de votre visite. Du coup, le fond de commerce est tout trouvé. Toutes les occasions sont bonnes pour rencontrer le chef de l'Etat et se faire de l’argent, disons clairement les choses ! 
Qu’il vous souvienne que le jour de l’an au petit matin à cinq heures, certains de ces artistes munis de guitares, de gongs, de grelots, de castagnettes…. attendaient déjà dans la rue du chef de l’Etat, accompagnés du ministre Jean-Michel, pour disent-ils, souhaiter leurs vœux du nouvel an au président. Donc, en terme d’artistes, c’est en réalité une bande d’escrocs réputés que le ministre Jean-Michel réussit  toujours à mobiliser autour de lui, pour  cette traditionnelle kermesse mal conçue et mal exécutée, que Yayi aime voir et entendre. Et  pour ce dimanche  six (6) avril 2014 sur l’esplanade intérieure du stade de l’amitié, la honte et le déshonneur étaient bien de la partie.
Honte et déshonneur aussi bien pour Yayi Boni principal inspirateur de cet anachronisme populaire,  que pour ce public qui, faut-il le rappeler, a massivement fait le déplacement. 
Comment des gens dont les enfants ne vont plus à l’école, du fait de ce même Yayi depuis trois mois, en sont-ils arrivés à accepter d’aller à ce type de festin déshonorable pour eux ? Les élèves et étudiants de même que les parents d’élèves présents dans la masse auraient-ils préféré cette kermesse; cette foutaise et cette injure à leur détresse à leur propre avenir ou à celui de leurs enfants? La présence massive du public aux manifestations d’hier est bien la preuve que la sortie de l’auberge n’est pas pour demain, et que malgré la lutte et la démocratie, le chemin reste long!

Mais en réalité, une petite enquête montre qu’une importante partie de ce public a été déplacé à coup d’argent, comme le régime en a l’habitude ! En effet, déversé par vague sur les lieux de la manifestation depuis le matin, ce public ramassé et embarqué dans des camions affrétés par les organisateurs, a été rémunéré qui,  à deux milles francs CFA ; qui, à cinq mille francs CFA; et qui d’autres encore à mille francs CFA.  Comme quoi, le pouvoir a choisi sa cible ; il a choisi bien des nécessiteux, des gens qu’il sait pouvoir tenir par le ventre. C'est bien dommage!