mercredi 15 octobre 2014

SITUATION POLITIQUE TENDUE AU BENIN: YAYI BONI ET LES INSTITUTIONS DE LA RÉPUBLIQUE PRENNENT EN OTAGE LE PEUPLE ET LA DÉMOCRATIE BENINOISE

Le Bénin vit en ces moments une des situations les plus préoccupantes de son histoire. Et tout est parti de la décision du parlement de prolonger sine die le mandat des maires des communes du Bénin. Depuis, l'illégalité s'est érigée en norme de gestion de nos communes. Prenant appui sur le report sine die des élections communales, municipales et locales, certains élus ont commencé à envisager le même schéma pour les législatives  de 2015 et la présidentielle de mars 2016. Au titre de ces acteurs politiques qui envisagent fortement la prolongation des différents mandats encore encours, on peut citer le président de la République lui-même dont les propos et agissements n'offrent aucun gage de son départ du pouvoir en 2016. A côté, il faut citer une classe politique de l'opposition définitivement irresponsable, opportuniste, ne voulant géré ce pays que par procuration et sans projet ni ambition pour ce peuple. 
Tous ces éléments réunis nous ont conduit dans l'impasse actuelle avec une cours constitutionnelle aux ordres du président de la République. Et comme si cela ne suffisait pas, une institution dite, la conférence des présidents des institutions de la République a vu le jour pour mieux nous embrouiller et complètement nous égarer. Elle n'existe nulle part dans l'arsenal juridique ni réglementaire du Bénin. Et pourtant, c'est au nom d'une telle institution fantoche que monsieur Ousmane Batoko, président de la cours suprême est venu nous soûler à la télévision au motif qu'aucune élection ne pourra avoir lieu en 2014.  
Mais avant, la cours constitutionnelle avant, dans une décision, décrété que les élections ne sauraient avoir lieu en République du Bénin sans la LEPI, liste électorale permanente informatisée. 
Or le pouvoir pense que les élections nous coûtent trop chères au Bénin et que les trésors publics ne sont plus en mesure de faire face à  de telles charges; du coup, l’exécutif n’approvisionne plus comme cela se doit le CORS-LEPI en ressource financière aux fins de permettre à celui-ci de conduire à temps et à bon terme le processus de la correction de la LEPI.
Conséquence, les béninois sont inquiets pour la non-tenue des élections communales, locales et municipales de même que tous se demandent si Yayi fera organiser un jour toutes les élections et s'il finira bien par céder son fauteuil à un autre élu.
A dire vrai, les béninois sont responsables dans leur immense majorité de ce qui arrive aujourd'hui. Nombreux étaient-ils en 2006 à  se livrer pieds et mains liés à un homme qu'ils ne connaissaient pas du tout,  et dont ils venaient de découvrir les talents d'orateur à l'occasion de la présidentielle. Il est vrai que la classe politique d'alors était pourrie; pourrie et décevante à tout point de vue. Mais nous aurions mieux fait de chercher à mieux connaitre monsieur Yayi Boni avant de remettre les destinées du pays dans ses mains. Aujourd'hui, c'est un pays en ruine que l'homme va nous laisser quand il va se décider à partir ou quand il en sera contraint. Les béninois sont divisés entre le nord et le sud.  
Et s'il y en a parmi nous qui commencent à prendre conscience du danger que représente la gestion du pouvoir de Yayi pour notre pays dans tous les secteurs, nombreux sont ceux qui arpentent encore les rues, battant le macadam, arborant tee-shirt et pagne à l’effigie du roi Yayi, vociférant tous slogans à son honneur et à sa gloire. Nombreux sont ces jeunes et ces femmes manipulés, exhibés à la télévision comme étant les soutiens du président pour d'aucun et comme les fous du roi pour d'autres. Les béninois vivent aujourd'hui ce dont les peuples togolais et gabonais ont été victime des décennies durant: le culte de la personnalité du chef; le culte du père de la nation; le bienfaiteur de toute la nation; le père sauveur; le papa bonheur. Celui sans qui le malheur se serait abattu sur le Bénin entier....Et Yayi Boni adore voir les béninois se clochardiser pour lui; il aimer être montrer comme le seul qui a tout fait et tout penser. Il adore être père de tous les succès. Il travaille à incruster dans chaque méninge son image de développeur... Or, c'est un ridicule et dangereux dictateur, un incompétent sans nl autre pareil; un homme sans tenu ni retenu. C'est un véritable apprenti politicien qui n'a pas le souci du devenir des autres que le pouvoir d'état met à sa charge. 
Le réveil tardif et la division toujours ambiante des partis politiques sont pour Yayi un terreau approprié pour opposer ce peuple à lui même. Rosine Soglo, doyenne d'âge à l'assemblée nationale nous avertissait il y a quelques années encore de cela: "Yayi Boni a dit dans mon domicile, et en présence de mon mari Nicéphore Soglo, de nos enfants Galiou et Lihady et de monsieur Irénée Koukpaki qu'il mettrait tout le pays à feu et à sang...."
S'en souviendront ceux qui pourront.
Tant que notre vie importera pour nous plus que la nation, la dictature a encore de beaux jours devant elle. Levons-nous ici et maintenant pour ceux que le veulent encore. Mais pour les autres, ne crayons rien pour les enterrer après la victoire finale.