mardi 23 septembre 2014

BLOCAGE DES ELECTIONS AU BÉNIN: YAYI CONFIRME LES DÉCLARATIONS DEHOUNGBEDJI









Blocage des élections au Bénin :Yayi confirme les déclarations de Houngbédji

Hier à la télévision nationale, Yayi Boni a fait une déclaration dangereuse pour la démocratie béninoise et pour son crédit personnel. Il a injurié publiquement l’intelligence des Béninois, tout entier. Sa déclaration d’hier, depuis Boko, est une insulte à la communauté internationale qui investit dans son pays et à la mémoire de ceux qui ont participé à la conférence nationale de 1990 et qui ne sont plus de ce monde. C’est plus que clair que Houngbédji a eu raison de faire les déclarations du dimanche passé.

« Je suis triste. Les élections coûtent chères au Bénin. 100 milliards pour les élections depuis 2006. La Cena demande 22 milliards ; Le Cos Lepi 8 milliards. Nous devons nous asseoir et parler. Chacun est libre de dire ce qu’il veut. Il ne sert à rien de menacer ou d’aller dire que Boni Yayi est ceci ou cela. Partout, on nous demande pourquoi on n’organise pas les élections et, j’ai honte. C’est pas la démocratie dont le peuple Béninois a rêvé ». Comment le Chef de l’Etat peut-il oser se plaindre de ce que les élections coûtent chères pour le pays et qu’il faudra s’asseoir pour réfléchir ? En dehors de ceux cités plus haut, le chef de l’Etat a aussi argué la qualité des membres de la Céna et du Cos-Lépi. D’abord, il a dit qu’il faut une vingtaine de milliards de Fcfa pour que corriger la lépi et organiser les élections et que l’état actuel de la trésorerie nationale ne le permettrait pas. Ensuite, il a proposé une assise pour voir si la Céna et le Cos-Lépi ne sont pas en train de faire des doublons dans leurs dépenses. Dire que les moyens pour organiser les élections seraient difficiles à mobiliser est une erreur grave. Ce n’est pas hier que le président de la République et son gouvernement ont su qu’il doit avoir élection en 2014, au plus tard. Et dans le budget de l’Etat, des prévisions devraient être faites. Pour ce qui est du Cos-lépi, les activités étaient bel et bien en cours avant l’élaboration du budget général de l’Etat, exercice 2014. Le Cos-Lépi avait déjà exprimé ses besoins et cela devrait avoir été intégré au budget. Dire aussi qu’il faut s’asseoir pour voir si n’y a pas de doublons au niveau de Cos-Lépi et la Céna est une méconnaissance de la qualité de ceux qui sont responsables de ces institutions. Les deux structures connaissent leur rôle et savent ce qu’elles ont à faire. La Céna a quel intérêt à proposer les mêmes tâches que le Cos-Lépi ? C’est qui le président de la Céna et, c’est qui le président du Cos-lépi ? Ils sont tous deux des partisans du régime actuel et n’ont aucun intérêt à gruger le gouvernement de leur leader. Mieux, ces institutions comportent des cadres. Au ministère des finances, il y a également des cadres qualifiés pour faire ce travail avant que les budgets de ces structures ne soient adoptés. 
Et quand Yayi Boni estime qu’il faut s’asseoir, il confirme sa volonté de bloquer le processus électoral de cette année. Sinon, ce n’est pas à trois mois de la fin de l’année qu’il va évoquer une pareille assise. Il était où ? Depuis le début de l’année, aucune dépense imprévue ne lui a été imposée, ni par le peuple, ni par les travailleurs en particulier. Ce qui est remboursé aux syndicalistes est une dette, supposée budgétisée. Les travaux de correction de la Lépi et ceux de l’organisation des élections devraient être aussi programmés. Son étonnement d’hier soir confirme « l’indiscipline budgétaire » dont avait parlé Rachidi Gbadamassi, il ya quelques années à l’Assemblée nationale. 
Ces propos ne sont pas les bienvenus et discréditent le Bénin auprès de la communauté internationale. Les partenaires techniques et financiers vont s’étonner des raisonnements aussi bancals d’un chef d’Etat. Yayi Boni a confirmé son fonctionnement à l’improviste.
Félicien Fangnon
source: le quotidien "Le matinal" du 23 septembre 2014