lundi 21 février 2011

PRESIDENTIELLES DE MARS 2011: LES CALCULS POLITICIENS DE L'OPPOSITION MIS A NUS PAR LE TEMPS

ELECTIONS PRESIDENTIELLES AU BENIN : L’OPPOSITION POLITIQUE ET CERTAINES CENTRALES SYNDICALES PRISES A LEURS PROPRES PIEGES.
A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle fixé au 6 mars, certains démembrements de la CENA, Commission Electorale Nationale Autonome notamment les CEA et les CEC, Commission Electorale d’Arrondissement et Commission Electorale Communale ne sont toujours pas encore installées. La liste des personnes devant siégé à ces différents postes doit être votée par le parlement qui depuis un moment refuse de siéger.
Motif invoqué : plus de « un million » de béninois en âge de voter n’auraient pas été recensé par les agents de la LEPI, Liste Electorale Permanente Informatisée. L’opposition parlementaire conditionne aujourd’hui le vote de la liste des autres démembrements de la CENA à l’insertion de ce « million » de béninois en attente dans la liste électorale. Dans le même temps, certaines centrales syndicales sont montées au créneau pour exiger la prise en compte de tous béninois en âge de voter ; ces centrales syndicales ont menacé publiquement de rendre le pays ingouvernable au chef de l’Etat à quelques jours de la fin de son mandat. Différentes manifestations de protestations sont programmées çà et là à travers tout le pays ; les mairies et arrondissements aux mains de l’opposition convoient par camions des manifestants au siège de la CPS-LEPI. Les manifestants qui n’ont pu se faire transporter par lesdits véhicules ont reçu chacun mille (1000) francs de transport pour leur acheminement sur les lieux….

Pour éviter le blocage qui se pointe à l’horizon, la cour constitution, saisie par le président de la CENA, demande aux députés de remplacer les secrétaires parlementaires dont l’absence permanente bloque la désignation des restes de la CENA.

A l’occasion, les députés de l’opposition venus pour une fois massivement à l’hémicycle, ont empêché le président de donner lecture de la décision de la cour en l’absence des secrétaires parlementaires ; armés de bout de bois, de grelots, de castagnettes, chantant et hurlant, les députés de l’opposition ont refusé la mise en œuvre de la décision de la cour ; ils ont empêché physiquement le président d’accéder au perchoir pour diriger les travaux. Dans leur furie, ils ont endommagé certains meubles dans l’hémicycle. D’aucun ont même essayé d’attenter à l’intégrité physique du président du parlement, d’où ce dernier a appelé l’intervention de ses gardes rapprochés pour mettre hors état de nuire le député « enragé ». On a vu la suite ; certains députés de l’opposition, accompagnés de leurs militants sont allés assiéger la cour constitutionnelle. Comme si cela ne suffisait pas, une gigantesque marche de protestation conduite par l’ex-président de la République SOGLO Nicéphore et son épouse, accompagnés de tous les ténors de l’opposition a pris d’assaut la cour constitutionnelle avec des injures, des menaces aux sept sages.
En réalité, de quoi s’agit-il ? Pour faire simple et bref, je parlerai du serpent qui se mort la queue, ou du lièvre qui, voulant se montré plus rusé que tous les animaux, s’est fait prendre à son propre piège.
L’opposition politique qui crie à la fraude et au scandale aujourd’hui, avait appelé ses militants à boycotter le recensement porte à porte ; elle a tout fait : communiqués radio télé ; marche de dénonciation ; de protestations… pour inviter ses militants à ne pas s’associer à cette « mascarade » comme elle l’avait appelé dans le temps. C’est bien plus tard que l’opposition et ces centrales syndicales qui protestent aujourd’hui ont rejoint les travaux avec à chaque fois des revendications, des atermoiements de nature à bloquer la bonne marche des travaux.
A l’évaluation l’on remarque clairement que dans les fiefs de l’opposition la densité de la population en âge de voter est faible.
Certes le résultat des travaux ( La Liste Electorale Permanente Informatisée- LEPI) présentés par Monsieur BAKO et son équipe n’est pas parfait ; il y a bien des citoyens béninois qui n’y figurent pas pour diverses raisons. Mais cela ne peut justifier tout le tôlé et l’acharnement politique encours au Bénin en ce moment.
En demandant aujourd’hui que « le dernier béninois en âge de voter soit ajouté à cette liste avant son utilisation pour les prochaines présidentielles du 6 mars », le collectif des onze candidats sur les quatorze et l’Union Fait la Nation (opposition) préparent à n’en plus douter un coup d’Etat constitutionnel. Si des délais légaux ont été déjà violés pour différentes tergiversations dues à la crise politico-institutionnelles, la date du 6 avril où devra prêter serment le président élu est constitutionnel et ne peut ni ne doit être remise en cause. Elle ne devra faire l’objet d’aucune négociation ni marchandage ; or l’opposition tente tout pour créer le vide juridique au sommet de l’Etat et faire partir le président de la République sans qu’il n’ait organisé la présidentielle à laquelle il est aussi candidat. Au cas où ce vide juridique adviendrait, ce serait le chaos total pour le pays ; car le président de l’assemblée nationale sensé remplacé le président de la République en cas de vacances de pouvoir serait déjà lui-même en fin de mandat. Le pays se retrouverait sans direction.
Il importe aujourd’hui qu’on aille aux élections avec la liste en l’état. Mais je comprends aussi la peur de perdre les élections qui s’empare de l’opposition au dernier moment ; elle s’accroche donc à tout pour paralyser le pays. Rien ne justifie que toutes ces personnes qui ne figurent pas sur la liste électorale voteraient pour l’opposition dès que chacune d’elle serait en possession d’une carte d’électeur.
Au-delà des intérêts personnels et partisans, que les uns et les autres n’oublient pas les besoins de paix, de prospérité et de solidarité du peuple.
Vivement que de par nos attitudes de jusqu’auboutisme, le pays ne s’embrasse pas ; et que nous ne finissions pas par donner raison à Monsieur CHIRAC Jacques qui disait :
«…. L’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie » ; cela fait vingt ans que mon pays et tout le peuple essayent tant bien que mal de se maintenir sur la voie de la démocratie pluraliste ; que la gourmandise politique et la soif du pouvoir d’une minorité de politiciens cancres, opportunistes, rancuniers et aventuriers ne nous basculent pas dans le pire. Au pire des cas, je n’en voudrais pas aux forces armées d’arracher le pouvoir aux civils pour nous remettre sur les rails d’une démocratie où l’on respecte qui qu’on soit, les institutions de la République et leurs décisions.

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