Yayi Boni, Président de la République du Bénin.
La fièvre à virus Ebola sévit en ces moments dans plusieurs capitales africaines. Surtout en Afrique de l'Ouest, nombreux sont les pays frappés par cette épidémie. Plusieurs d'autres sont en état d'alerte préventive maximale, tellement le risque de contagion et la force de propagation du virus sont terribles.Comme à l'accoutumée, les dirigeants africains des pays concernés appellent déjà à l'aide internationale. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) se mobilise; les USA, sans attendre l'aval de l'organisation mondiale de la santé ont convoyé vers le Liberia des produits tests dont l'utilisation a déjà donné leur preuve sur des patients américains contaminés sur le sol libériens.
Mais alors, pourquoi l'Afrique est-elle aussi impuissante et aussi vulnérable en face de cette épidémie comme en face de tout ce qui la menace? Pourquoi l'Afrique se sent-elle obligée de faire appel aux secours extérieurs à toutes occasions d'urgence: catastrophes naturelles; épidémies; guerres civiles.....
Eh bien, c'est parce que les dirigeants africains depuis toujours ont fait le lit à la mal gouvernance politique, économique et sociale. Comment un pays où la corruption est même promue à l'échelle nationale peut-il avoir des hôpitaux dignes du nom? Comment un pays où le président de la République est souvent cité dans des cas de malversation voire de détournement de denier public peut-il avoir des médecins biens formés; bien payés? Comment un pays où l'Etat ne respecte pas sa propre signature vis-à-vis des opérateurs économiques pourraient rêver avoir un jour une croissance économique? Comment un pays où le chef de l'Etat lui même prône vertement le régionalisme; le développement de certaines régions au détriment d'autres; la promotion des cadres d'une région donnée au détriment des autres, peut-il connaitre une croissance économique; une croissance intellectuelle? Les pays africains n'ont rien à envier aux autres nations du monde, même pas les plus développer. Ils ont les ressources nécessaires (intellectuelles, humaines et minières). Nos pays sont tout simplement victimes de la gouvernance des hommes et des femmes qui les conduisent. La preuve, aucun chef d'Etat africain en dehors du Libyen feu Mohammar Khadaffi ne se fait soigner dans son pays en cas de soucis de santé. Alors, si les chefs d'Etat et d'autres autorités africaines reconnaissent que le système sanitaire de leur pays est défaillant, pourquoi ne pas véritablement investir pour son amélioration, sa performance afin d'en faire un hôpital de référence capable d'offrir des soins de santé à tout le monde, y compris au chef de l'Etat? Si les chefs d'Etats africains sont sincères vis-à-vis de leurs peuple, pourquoi aucun d'eux n'a pris un décret ou faire voté une loi au parlement interdisant à tout élu de se faire soigner à l'étranger tant qu'il est encore en fonction? Il n'y a pas ce chef d'un Etat africain qui ne crie pas à qui veut l'entendre: "la santé pour tous mes compatriotes est l'une de mes priorité..". Comment offrir une meilleure santé sans un système sanitaire de qualité? Dès qu'un africain est élu à la tête de son pays, il se croit étranger à tout le système et fait tout pour mener une vie d'étranger: il se fait soigner à l'étranger; il s'habille comme un étranger; il mange des mets qui ne sont pas de son quotidien et presque pas de son pays....Un tout petit exemple: au Bénin, le président Yayi Boni circule en hélicoptère quelque soit la distance. La première conséquence d'un tel comportement est que les routes du pays sont abîmées comme on ne saurait les décrire. Et cela ne participe pas du souci du président car lui, il est tout le temps dans les airs au frais du contribuable qui lui se fait tuer par l'état des voies. Ramener à l'échelle du virus Ebola, ce mal ne pourra que tuer toute l'Afrique sauf ses chefs d'Etat qui ne se font soigner qu'à l'étranger. Et ainsi va l'Afrique. Une Afrique qui n'offre plus aucun espoir!