mercredi 5 août 2009


Cinéma : « Comme chez nous » bientôt sur les écrans au Bénin.
Ancien journaliste et présentateur du 20 heures sur la chaine 2 (LC2), animateur d’une émission culturelle sur canal 3 et promoteur d’une agence de production audiovisuelle nommée «belimage», Hervé DJOSSOU, personnage ferme mais timide, effacé et d’un calme parfois inquiétant décide enfin de réaliser l’un de ses vieux rêves : « devenir réalisateur ».
Depuis mars 2009 l’homme a entrepris le tournage et la réalisation de son tout premier film, une série télévisée de 24 épisodes de 26 minutes intitulée « comme chez nous ».
Comme son nom l’indique, ce feuilleton vient peindre et dépeindre les mœurs sociales et politiques béninoises.
Pour l’occasion, c’est une équipe artistique faite de comédiens et de comédiennes, pour la plupart pas des plus connus du grand public et dans le milieu culturel béninois qui est retenue. Ces hommes et ces femmes ont par contre une solide volonté et une réelle capacité de proposer autre chose au public béninois pour peu qu’ils soient dirigés et bien dirigés.
Hervé DJOSSOU entrera dans l’histoire ou n’entrera-t-il pas dans l’histoire du bon et vrai cinéma ? Le tout dépendra du produit que ce jeune réalisateur aura à proposer à son public. S’il reste dans les sentiers battus, dans le flou artistique de tout ce qui se fait au du cinéma et qui ne répond à aucune norme cinématographique mais inonde nos rues, nos vidéothèques et nos feux tricolores constipant le plaisir et l’appétit culturel du consommateur béninois, il se sera « tué » lui-même. Il sera tout simplement comme c’est la mode par ici « un réalisateur de plus ».
Hervé DJOSSOU et toute son équipe ont l’obligation de « sortir du troupeau »- pour utiliser l’expression chère à mon ami Hermas GBAGUIDI; sortir du troupeau et montrer le chemin, quitte aux autres de suivre ou ne pas suivre. Faire ou dire autrement les choses sans vouloir plaire ni déplaire. Ce n’est pas de la prétention que de montrer le chemin, le chemin de l’excellence, le chemin de la qualité cinématographique.
Rien de bon et de grand n’est jamais fait sans un minimum de prétention. La prétention est le socle de toute œuvre qui suscite des questionnements et de l’admiration.
Le Bénin mérite enfin de renouer avec son passé cinématographique des années « Le téké, hymne au borgou », « Ironu », « Debout les morts », « le roi exilé » et bien d’autres produits bien ficelés qui ont fait la fierté et l’honneur du Bénin.
« Comme chez nous » se doit donc de combler les attentes d’un public longtemps sevré d’œuvre cinématographique de bonne facture aussi bien de par la qualité des acteurs que de la réalisation dans son ensemble.
Déjà les extraits passés durant les deux ou trois semaines d’annonce sur la télévision canal 3 ont permis de découvrir un film sobre, juste, digeste et sans prétention moralisante aucune ; des acteurs moulés dans un naturel extraordinaire et enfin des décors très adaptés aux différents contextes. Tout ceci a déclenché bien évidemment un engouement et une forte mobilisation des consommateurs de bien culturels de qualité. Les fleurs jetées aux comédiens et à toute la production pour la qualité des extraits diffusés sur les écrans ne doivent pas être prises pour des couronnes encore moins la manifestation d’une quelconque perfection mais plutôt une invite à mieux faire, à persévérer.
Hervé DJOSSOU et les siens doivent mesurer à sa juste valeur tout l’espoir qu’il porte aujourd’hui et ne pas verser au « finish » dans une rigolade forcée ou encore dans les pitreries de bas étages auxquelles nous sommes confrontés depuis si longtemps en matière de création artistique et culturelle.
Déjà les mois de septembre, octobre et novembre sont retenus pour la deuxième phase du tournage de ce film après le rendez-vous manqué du mois de juillet. Bon vent à toute l’équipe.

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