mercredi 16 décembre 2009


IMPASSE SUR LE FESTIVAL INTERNATIONAL DE THEATRE DU BENIN –FITHEB : LA RESPONSABILITE DU MINISTRE DE LA CULTURE EST ENGAGEE.

Voici depuis des mois que le mandat du directeur en poste au fitheb est arrivé à terme et on est encore loin de montrer de doigt son successeur.
En juillet dernier, le ministre de la culture a procédé à l’installation des nouveaux membres du conseil d’administration du festival. On croyait le fitheb sauvé de ces errements quotidiens. Erreur.
En installant les quinze nouveaux membres du conseil d’administration en violation des statuts qui recommandent plutôt treize, le ministre de la culture a choisi de semer les germes du blocage institutionnel et juridique du festival. Des acteurs culturels ne se sont pas fait prier pour saisir les hautes institutions juridiques du pays pour que le droit soit dit.
Ajouter à cela deux autres points d’achoppement :
La modification par le conseil d’administration des critères de désignation du directeur du fitheb ; critères orientés et taillés sur mesure pour favoriser tel ou tel candidat.
L’élection par le conseil d’administration d’un candidat dont le dossier a été pourtant déclaré irrecevable dès les préliminaires ‘pour défaut de pièce’ et mentionné au procès verbal de la session.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir pourquoi le ministère de la culture a-t-il laissé commettre autant de violations des statuts du fitheb ? Le représentant du ministre au sein du conseil d’administration est bel et bien son Directeur de Cabinet et devrait, pour toutes les questions relatives aux textes fondamentaux du festival, s’en référer au conseiller juridique du ministre…. Comment le ministre lui-même a-t-il pu fermer les yeux et laisser son directeur de cabinet et la présidente du conseil d’administration conduire de bout en bout toutes les opérations sans compte rendu à chaque phase.
Il ressort de cette situation qu’il y a eu sur toute la ligne du laxisme ; du favoritisme ; une volonté délibérée de ne pas respecter les textes qui régissent le fitheb.
L’impasse dans laquelle se retrouve le festival aujourd’hui est imputable prioritairement au ministre de la culture et au conseil d’administration qui n’ont pas su faire preuve d’impartialité, de rigueur et de probité dans la conduite dudit dossier.
A trois mois de l’ouverture officielle de la prochaine biennale, personne ne peut certifier de ce qui adviendra de ce grand rendez-vous culturel.
Il est techniquement et humainement impossible de tenir le festival à bonne date dans les conditions actuelles de sa préparation.
Sur les deux dernières éditions, à pareille date, le budget était déjà connu et l’essentiel des partenaires sollicités s’étaient déjà prononcés. Les affiches étaient déjà parues ; des annonces à titre de réclame passaient déjà sur les écrans et les radios. La programmation était bouclée à près plus quatre-vingt pour cent (+80%).
Rien que la libération de la subvention de l’Etat au profit de la biennale prend énormément de temps et demande d’interminables plaidoyers en direction de toute les parties engagées dans le processus. C’est dire donc que vouloir tenir coute que coute la prochaine édition du fitheb à bonne date relèverait d’une gageure qui se solderait par un fiasco sur tous les plans.
Le mal est là, la bêtise est commise. Il faudra penser à reformater les textes du fitheb si tant est que le ministère tient à avoir quinze personnes au conseil d’administration.
On peut bien perdre une édition et travailler à ne plus jamais en perdre.
Pour y parvenir, il faudra associer tout le monde sans exclusion et dans l’intérêt supérieur du Bénin entier.

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