samedi 17 septembre 2011








LIBYE : LA DEMOCRATIE AU BOUT DES ARMES ?


Voici depuis cinq ou six mois que des puissances occidentales ont entrepris un bombardement intensif avec des armes de destructions massives en Libye, aux motifs que le régime du colonel Kadhafi est antidémocratique. Vous avez donc dit démocratie ? Alternance au pouvoir ? Si cela suffit à attaquer des hommes et des femmes qui ne se plaignent pas autrement de leurs dirigeants, allons chercher pourquoi le roi d’Espagne, l’Empereur du japon, le roi de la Belgique ou encore la Reine d’Angleterre végètent depuis si longtemps au pouvoir ! On ne trouve les dictatures ou le manque de démocratie que là où on veut bien les trouver.



Six mois donc après avoir apporté un franc soutien aux rebelles libyens qui ont prit les armes contre leur pays et leur peuple en paix, les puissances occidentales menées par la France et la Grande-Bretagne, sous le couvert de résolutions ONUSIENNES tronquées, sont venues à bout du régime libyen.



Pourtant la preuve est là devant tous que partout où l’on a essayé d’imposer la démocratie par les armes, cela s’est révélé un échec total. J’en veux pour preuve la Somalie, l’Irak ; Haïti, le Viêtnam….



On comprend bien alors la réticence des américains à s’engager dans le conflit libyen.



Si les motifs qui ont conduit au bombardement de la Libye jusqu’à la chute programmée du régime du colonel Kadhafi sont restés inconnus du grand public hier, ils commencent peu à peu à être perçu de tous depuis la venue en trombe et de manière triomphaliste de Nicolas SARKOZY et de David CAMERON, venus danser et boire sur les restes de Kadhafi et de la Libye.



Mais déjà, les querelles intestines ont commencé autour de l’immense richesse minière libyenne. Si Paris et Londres sont assurés de se tailler la part du lion parce qu’ayant prit plus de risque que tous les autres prédateurs, ils sont néanmoins très bousculés par bien d’autres nations occidentales dont juste le « oui » ou le silence lors du vote au conseil de sécurité des Nations Unies a permis d’obtenir les résolutions diaboliques montées de toutes pièces pour arriver à bout du guide libyen et de son armée héroïque.



Le grand paradoxe dans ce qui se passe en Libye est la précipitation avec laquelle les gouvernements africains ont tous reconnu la légitimité des rebelles. En effet, alors que Kadhafi n’avait pas encore capitulé ; alors que les rebelles peinaient encore à gagner du terrain, alors que Kadhafi sortait et paradait dans Tripoli, certaines capitales africaines ont commencé à prendre fait et cause pour les Hommes qui ont prit les armes contre un régime établi. En tête de liste, le président Wade qui s’est rendu à Bengazi, fief des rebelles d’où il publiquement désavoué le colonel Kadhafi. Pourtant, à l’exception de quelques uns, les gouvernements africains ont tous été entretenus, financés et aidés par le guide libyen durant ses quarante deux années de règne. Il a été pendant longtemps le principal bailleur de l’Union Africaine et demeure encore le seul et l’unique qui croit en la création d’une monnaie africaine ; un gouvernement africain, un parlement africain, et j’en passe. Traditionnellement, le Bénin ne prend jamais de position officielle sur des sujets aussi sensibles. Pour une fois que nous avons décidé de nous affirmer, nous nous sommes affichés du mauvais côté : côté rebelle. Pourtant lors de l’agression impérialiste organisée par la France et dirigée par son mercenaire Bob Denard, le colonel Kadhafi est venu au secours du peuple béninois avec un contingent militaire de près de deux cents hommes avec de l’armement. Plus récent encore, le président BONI Yayi n’a jamais manqué de venter les mérites du guide libyen peu avant et pendant la tenue du sommet de la CEN-SAD tenu à Cotonou et pour lequel le guide libyen se serait personnellement investi. Le tout premier hélicoptère que Yayi BONI a utilisé dès son arrivée au pouvoir serait un prêt du guide libyen. Je comprends très peu comment les autorités actuelles choisissent de reconnaitre des rebelles avec qui elles n’ont jamais rien partagé et que le peuple béninois ne connaît pas ; je ne comprends pas que l’on ait chassé Kadhafi du pouvoir par les armes et nous dire vouloir installer la démocratie.



Sous le régime du colonel Kadhafi, l’électricité à usage domestique est gratuite ; l’eau à usage domestique est gratuite : le prix de l’essence à la pompe est de 0,08 Euros ; les banques libyennes accordent des prêts sans intérêt ; les citoyens n’ont pas d’impôts à payer, et la TVA n’existe pas.



Selon des statistiques des grandes institutions bancaires, la Libye est le dernier pays dans la liste des pays endettés. Sa dette publique est à 3,3% du PIB.



En France, la dette publique est à 84,5% du PIB ; aux Etats-Unis, elle à 88,9% du PIB ; au Japon, à 225,8%.


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