jeudi 13 novembre 2014

REPORT SINE DIE DU FITHEB 2014 POUR RAISONS SANITAIRES: LE COUP DE GUEULE DE ISIDORE DOKPA



                           
        Isidore Dokpa, metteur en scène à propos du report du Fitheb

« Le Bénin trouverait 860 millions à mettre aujourd’hui dans le Fitheb ? »
 Face aux nombreux disfonctionnements enregistrés dans le cadre de l’organisation de l’édition 2014 du Festival international de théâtre du Bénin et à la suggestion du report du festival, les acteurs culturels ont commencé par donner de la voix. C’est le cas du  metteur en scène Isidore Dokpa, qui a tenu à mettre en garde non seulement les autorités en charge de la culture mais également, les responsables impliqués dans l’organisation du Fitheb contre ce complot qui se prépare contre les professionnels du théâtre. Il évoque le retard dans le décaissement des fonds nécessaires et la nécessité de faire renaître le Fitheb de ses cendres. Lisez-plutôt.

Votre création théâtrale « La tragédie du roi Christophe » a été programmée pour le Fitheb 2014.  Pensez-vous pouvoir la présentez ?
A mon avis oui. Mais aux dernières nouvelles, le directeur du Fitheb nous informe que pour des raisons sanitaires, surtout à cause de la maladie à virus Ebola, le Fitheb est reporté sine die. C’est là toute l’inquiétude. Je dois avouer que dans un 1er temps, si réellement le pays court des risques de la maladie à virus Ebola, il est de sagesse que l’évènement soit reporté parce qu’on s’ imagine la catastrophe que cette maladie cause dans les pays touchés. On pourrait donc préserver la vie des populations, des acteurs culturels en déplaçant l’évènement de quelques mois. Mais en profondeur, de quoi cela retourne ? Je n’en sais rien. Si cela ne tient qu’à cette raison, j’y adhère.

Mais vous savez bien que le Bénin n’est pas touché par cette maladie. Ne pensez-vous pas que les raisons de ce report sont ailleurs ?
Le Bénin n’est pas touché par cette maladie, c’est vrai qu’il y a eu quelques cas de spéculation testés, mais il s’est avéré que le Bénin n’est pas touché. Si le ministère a pu mettre ce communiqué qui est parvenu à nos compagnies de théâtre signé du directeur du Fitheb, ça veut dire que l’Etat béninois a des raisons de s’inquiéter.

Mais apparemment le ministère n’était pas informé de cette correspondance avant qu’elle ne parvienne aux compagnies.
Je voudrais toute proportion gardée, dire que si les raisons sanitaires évoquées ne sont que des raisons inventées de toutes pièces, là je dirai que j’ai mal. Parce que nous sommes déjà reconnus pour un pays dans où les évènements majeurs ne sont jamais tenus à bonne date. Vous avez encore en mémoire, les élections communales, municipales et locales. Alors dire que le Fitheb est reporté sine die et que ce report ne relève pas de l’autorité de tutelle du Fitheb, je voudrais simplement manifester quelque inquiétude pour mon pays. Si tant est que le ministère n’est pas associé à la décision de Mr Ousmane  Alédji, qu’attend-il alors pour donner les moyens financiers qu’il faut pour l’organisation du Fitheb ? Nous sommes en novembre à moins d’un mois du festival. A la  rencontre du lundi passé, dans son speech, Ousmane  nous a confirmé que les signaux pour organiser un bon festival, c’est effectivement les moyens financiers, les moyens de communication, la mise à jour des salles devant accueillir les représentations et bien d’autres choses ne sont pas au beau fixe. Faites un tour dans les lieux qui doivent abriter ces spectacles, tout est encore poussiéreux. Si Ousmane Alédji a été obligé de balancer cette décision, cela va en défaveur du ministère. Si le ministère a cru devoir lancer des reformes pour sauver le Fitheb, si ce sont les reformes qui nous conduisent maintenant à ce cafouillage, à cette pagaille où l’Etat n’a pas pu mettre à disposition les fonds nécessaires, je dis c’est dangereux. Mais là, ça pose un problème. Est-ce  que notre pays veut vraiment du Fitheb ?

Ne pensez-vous pas que ce 3ème report risque encore de plonger le Fitheb dans un coma profond ?
Nous en sommes à un 3ème rapport, un 1er pour raison de francophonie et un autre qui est sine die pour raisons, dit-on, sanitaires. Je crois que nous sommes entrain d’ensevelir le festival. Nous devons faire en sorte que ce festival, au lieu d’être enterré, puisse renaître de ses cendres. Et pour que le festival renaisse de ces cendres, la responsabilité est à tous les niveaux.

Et si on devrait situer les responsabilités au niveau de tous les acteurs impliqués dans l’organisation du festival, que direz-vous ?
Je commencerai d’abord par le chef de l’Etat lui-même. Si nous avions à la tête de ce pays, quelqu’un de culturel, le système ne serait pas dans cet état. Avez-vous jamais vu le président de la République aller voir un spectacle de théâtre, une exposition photo ou une exposition d’art plastique ? Avez- vous jamais vu les différents ministres de la Culture que nous avons eus sous le régime de monsieur Yayi aller voir un spectacle de théâtre pour leur propre plaisir? Non. Cela veut dire  tout simplement qu’ils ne s’y connaissent pas ; qu’ils n’ont pas la fibre artistique nécessaire. Le  1èr niveau de  responsabilité est le Chef de l’Etat qui a toujours vu et traité le secteur de la culture comme là où il faut envoyer un militant politique et non pas un cadre technique capable de concevoir et de conduire une politique culturelle ambitieuse ; la preuve : celui qui est à la tête du ministère en ce moment est là parce qu’il a montré ses limites ailleurs ; le 2ème est le ministre de la culture. Qu’a-t-il fait ce monsieur depuis pour qu’on puisse avoir les moyens afin d’organiser le Fitheb 2014 ? Ce n’est pas à la mi-novembre qu’il faut donner les moyens au directeur pour qu’il fasse le Fitheb !  Selon mes investigations, le directeur a déposé son budget depuis  le mois d’avril dernier, aussitôt nommé en février. C’est la preuve de sa capacité et de son ambition à faire une belle œuvre. Et depuis ce temps, plus rien. Pas de décaissement ?

Vous, acteurs culturels, qu’avez-vous fait pour mettre une pression sur le gouvernement afin qu’il décaisse les fonds ?
Avant que nous n’arrivions aux acteurs culturels, je voudrais également évoquer la responsabilité du directeur du Fitheb. Lorsque les signaux sont au rouge ou à l’orange si vous préférez, il revient au directeur du Fitheb, de mobiliser les associations culturelles, les leaders d’opinion dans le secteur, les opérateurs culturels afin qu’ils puissent engager des plaidoyers en direction du pouvoir. Vous convenez avec moi, que dans le mensuel du Fitheb, les annonces qui ont été faites, nous informent que le Fitheb aura lieu et que tout se passait  très bien et que nous aurons même un label ! Je pense que le directeur a fait économie de vérité à ce niveau là. Il n’a pas en temps réel appelé au secours. Il n’a pas collaboré avec les associations sur le terrain  de manière à fédérer les énergies pour engager une campagne en direction du gouvernement. Vous avez vu tout ce qui s’est passé quand le Cos-Lépi a fait comprendre aux béninois, que l’institution n’avait pas les moyens pour organiser les élections ? Les politiciens ont marché dans les rues et le gouvernement a fait un repli vite et net.

Et en ce qui concerne les acteurs culturels ?
C’est là le grand mal de notre théâtre ou de nos arts si vous voulez. Lorsque vous êtes acteur culturel et vous n’avez pour aptitude, que d’aller chanter et danser au domicile du Chef de l’Etat, les jours de l’an, danser, faire des sketchs pour plaire au président de la République, vous ne pouvez pas militer pour des causes nobles. Lorsque vous êtes en quête permanente de financement et autres prébendes au fonds d’aide alors que vous n’en n’avez ni le mérite ni un projet bancable, vous n’oserez jamais à dénoncer quoique ce soit  du ministère;  Parce que vous avez déjà fait le mariage avec le diable comme on le dit. Nombre d’acteurs culturels sont aujourd’hui comme des ministres du gouvernement ou des députés de la mouvance, je veux dire des béni-oui-oui. Parce que craignant pour le rejet de leur demande de financement au fonds, tellement le pouvoir a tout verrouillé. La tenue effective et à bonne date du Fitheb était un combat. Et ce combat ne devrait pas être que celui de Mr Alédji!  C’est celui de tous les acteurs du monde du théâtre.  Mais, chacun est resté dans son coin, les bras croisés, calculant et protégeant ses intérêts, et croyant que le miracle se produira. Et  nous voilà bien pris au piège du pouvoir.

De sources concordantes, le ministère tient toujours à organiser le Fitheb pour le mois de décembre prochain. Pensez-vous que c’est possible ?
Ils peuvent organiser l’édition de 2016 pas celle de 2014 !

Pourquoi ?
Organiser un festival de théâtre de cette envergure, ce n’est pas aller au marché faire le tour des vendeuses et rentrer chez soi. C’est vrai que le directeur a tout préparé et qu’il ne manque que l’argent. Mais le directeur a déposé un budget de 860 millions. Le Bénin trouverait 860 millions à mettre aujourd’hui dans la culture alors que le président de la République dit qu’il n’y a pas de l’argent pour organiser les élections, socles même de la démocratie et de l’alternance au pouvoir?

Donc vous ne croyez pas à la tenue de ce festival pour décembre 2014 ?
Oh, vous savez le Bénin mon pays est champion toute catégorie confondue en matière d’improvisation et de cafouillage. Cela ne me surprendrait pas que le ministère fasse organiser le fitheb dès ce soir même. Mais Si cela se fait avec cette annonce qui est déjà lancée et qui a fini de faire le tour de la planète, ce sera un désaveu pour le directeur du Fthieb et une mauvaise communication pour le ministère lui même. Dans ce cas,  des têtes devront impérativement tombées.

Lesquelles par exemple ?
D’abord celle du ministre de la culture lui-même pour défaut de résultat et défaut de coordination car il ne peut pas nous avoir engagé dans d’autant de réformes pour le bien-être dit-on du Fitheb pour ces résultats que nous voyons ; celles des hommes et des femmes au sein du CPS, ce «machin de truc » mit là dit-on pour conseiller ou superviser les actions du D/Fitheb et qui ferait office conseil d’administration ; j’y ai des amis très intéressants et même des frères, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici et maintenant. Ils n’ont à aucun moment jouer leur rôle ; ils n’ont pas donné l’alerte qu’il faut ni contenir le directeur, à mon sens. Et bien entendu celle du directeur du Fitheb lui-même. A mon sens, il devra en bon gentleman rendre le tablier pour n’avoir pas pu atteindre ses objectifs prédéfinis en temps réel  malgré toute sa bonne volonté….. C’est dans ce même pays qu’un certain Gabin Allognon est passé sur une télévision de la place en tant que Drfm du ministère des finances. Il a publiquement dit que le Fitheb n’aura pas le financement et qu’il demanderait à son ministre de ne pas mettre les moyens à la disposition de l’institution. Je suppose à présent que c’est bien ce qui est fait. Alors, en son temps qu’est ce que Monsieur Alédji a fait ou dit pour tirer l’attention sur ce monsieur ? Qu’est-ce que le ministre de la culture ou son cabinet a fait pour mettre hors d’état de nuire ce monsieur ? Enfin qu’est-ce que le CPS a fait face à une telle déclaration ? J’invite donc les acteurs de cette « honte généralisée » à ne pas fuir leurs responsabilités. Je vous remercie.

jeudi 6 novembre 2014

INSURRECTION POPULAIRE AU BURKINA FASO: QUAND LA FRANCE DÉCIDE DES RÉVOLUTIONS ET DE LEURS COULEURS EN AFRIQUE NOIRE





MONSIEUR CHIRAC, ANCIEN PRÉSIDENT FRANCAIS ET BLAISE COMPAORE ANCIEN COLLABO DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE EN AFRIQUE NOIRE.

Mesdames et messieurs , chers amis lecteurs!
Je voudrais me permettre un avis tout à fait différent et très inverse de tout ce qui se dit, est dit et se dira encore sur la situation qui a conduit à la capitulation de l'ancien président du Faso, le meilleur allié et collabo de la France dans la zone Ouest africaine depuis bientôt une trentaine d'années.
Le monde entier a vu ces pauvres burkinabé en effervescence dans les rues de leur pays criant et scandant des slogans hostiles à leur président de ces trois dernières décennies, Blaise Compaoré. Et brusquement, comme un château de sable, la presse internationale nous informe que le tout puissant président, celui-là même qui a résisté devant pire assaut, a décampé. L'homme aurait déposé sa démission à la tête de l'Etat burkinabé et aurait couru cherché axile chez le voisin.
C'est trop beau et trop facile pour être vrai et réel.
Je voudrais nous dire ici et maintenant qu'aucune révolution n'aura lieu en Afrique noire si la France ne donne sa caution!
Juste quelques questionnements?
Nous voici au lendemain du départ précipité du président compaoré de la tête de son pays. Et la France, restée muette jusqu'alors annonce au monde entier via la bouche de son président, qu'elle a aidé à évacuer monsieur compaoré pour éviter les heurts!
Mais diantre! Où était donc cette France quand monsieur compaoré tuais des vies humaines, notamment Sankara, Zongo... pour l'extirper ou l'en empêcher?
Où était cette France, cette bonne secouriste de France depuis près de trente années que monsieur Compaoré tripatouillait la constitution de son pays à sa guise pour se maintenir au pouvoir?
Si la France est aussi habile et professionnelle dans le sauvetage de chef d'Etat en difficulté vis-à-vis de son peuple, au nom de quoi n'a-t-on pas "extirpé" Mouhammar Khadafi des griffes de ses tueurs? Parce que ceci est un crime autorisé par l'ONU? me dites-vous?
Au nom de quoi n'a-t-on pas "extirpé" Hosni Moubarak des griffes des révolutionnaires égyptiens?
Au nom de quoi n'a-t-on pas "extirpé" ni prévenu feu Sankara contre le coup de d'Etat qui lui a été fatal?
Ces questionnements pour dire que nous, africains, nous devons nous arrêter de nous réjouir de la chute de Compaoré. C'est vrai, je l'ai toujours souhaité, cette chute de Blaise depuis son avènement au pouvoir le 15 octobre 1987.  Mais il faut que nos révolutions portent nos marques; il ne faut pas que la France, fatiguée de compaoré, nous utilise aujourd'hui comme bouc émissaire pour se débarrasser de son allié d'hier; celui-là à qui elle confié tous les sales boulots de la sous région, et qui s'en est acquitté avec abnégation et efficacité.
Il ne faut pas que la France nous utilise pour se donner bonne conscience dans la sous région.
Monsieur Compaoré, loin d'avoir été un président à la tête du Burkina, a toujours été dans la posture d'un agent du renseignement français  en poste en Afrique de l'Ouest avec résidence au Burkina.
Tous les régimes de la gauche comme de la droite Française ont commandité des crimes sous le couvert de Blaise. On a fini de l'utilisé et à présent. Et au moment de se séparer de lui, on commence à lui exiger des leçons de démocratie et de bonne gouvernance. Où était donc la France quand ce même peuple du Faso pleurait ses morts tombés sous les balles du criminel Compaoré? Où était-ce donc la France quand ce peuple du Faso demandant à corps et à cris plus de démocratie, plus de liberté?
Aujourd'hui, le format de Blaise est usé; on lui trouve un successeur et comme il n'entend pas raison, des services secrets à la con ont envahi le Burkina et ont poussé la population à la révolte!
NON, TROP C'EST TROP. LA FRANCE PEUT NOUS LAISSER FAIRE NOS PROPRES REVOLUTIONS