samedi 4 avril 2015

PROPOS RÉGIONALISTES ET DISCRIMINATOIRES TENUS DANS LE NORD BÉNIN: ISIDORE DOKPA SAISIT LA COUR

DOKPA Sossa Isidore                   
Acteur et metteur en scène de théâtre
01bp : 416 Cotonou
Tél : 95 58 61 71
Courriel : isdedokp@yahoo.fr


Cotonou, le 30 mars 2015


/-)
Monsieur le Président de la cour Constitutionnelle
République du Bénin


Objet 

Saisine de la haute juridiction contre les propos tenus à Banikoara, le dimanche 22 mars 2015  par monsieur Yayi Boni.

Monsieur le Président,
Il m’a été donné de lire dans la presse béninoise ce qui suit :
 Le Matinal n° 4565 du lundi 23 mars 2015.
Titre de l’article querellé:
 « Yayi Boni : Chef de l’Etat ou président des FCBE ».
« … Ce sont des traitres vendus aux fon, aux gens du sud. Ceux qui ont tenté de m’empoisonner et de me faire un coup d’état. Voter pour ceux là, c’est voter pour ceux qui veulent de ma mort et m’arracher le pouvoir. Tenez-vous bien mes frères… »
Autre organe de presse ayant relayé les mêmes propos.
La nouvelle Tribune n° 2992 du mercredi 25 mars 2015.
Titre de l’article querellé:
«Propos régionalistes et incitations à la partition du pays : Yayi Boni récidive à Banikoara »  
 « Ce sont des traitres vendus aux fon, aux gens du sud. Ceux qui ont tenté de m’empoisonner et de me faire un coup d’Etat. Voter pour ceux-là, c’est voté pour ceux qui veulent de ma mort et m’arracher le pouvoir. Tenez-vous bien mes frères…. »  
Quoi que relevés dans deux organes de presse différents parus à des jours différents, les propos sont les mêmes et portent tous des germes de la haine d’une région de ce pays ; la haine d’un groupe ethnique.
Les propos relatés ci-dessus ont été tenus par monsieur Yayi Boni, Président de la République lors de sa visite à Banikoara le dimanche 22 mars 2015. Ces mots et propos d’une rare violence et d’une stigmatisation à nul autre pareil sont tenus contre monsieur Sina Bio Gounou originaire de ladite localité, ancien ministre  et ex directeur général de la sonapra sous le régime du président Yayi Boni. Le sieur Sina Bio Gounou  est candidat aux élections législatives du 26 avril 2015 sur la liste And (Alliance Nationale pour la Démocratie et le Développement) de l’honorable Valentin Aditi Houdé originaire du sud Bénin. Et c’est ce qui lui a valu la fatwa ainsi  déclenchée contre lui devant tout son village, ses amis, et tous ses parents réunis.
Les propos  du chef de l’Etat sont en violation directe  de l’article 41 de la constitution du 11 décembre 1990 qui stipule :
« Le président de la République est le chef de l’Etat. Il est l’élu de la nation et incarne l’unité nationale.
Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale et du respect de la constitution,… ».
En tenant ces propos relayés par la presse, monsieur Yayi Boni n’a pas agi en personne  garante du respect de la constitution du 11 décembre 1990 ni comme  une autorité ayant à charge l’unité  nationale. Il a au contraire invité à une partition du pays  en deux blocs distincts : gens du nord à part et gens du sud part. Il tente ainsi d’opposer les groupes ethniques les uns aux autres ; d’opposer les régions les unes aux autres.
Ces mêmes propos du président de la République violent aussi l’article 53 de la constitution du 11 décembre 1990 qui a consacré son serment à la nation :
« …de respecter et de défendre la constitution que le peuple béninois s’est librement donnée »
« … de nous laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits humains, de consacrer toutes nos forces à la recherche du bien commun, de la paix et de l’unité nationale… »
« …de préserver l’intégrité du territoire national »
Il ressort de la lecture des propos du président de la République qu’il n’est mu que par son intérêt personnel et celui de son clan politique : les FCBE. Qu’il incite les béninois au régionalisme ; à l’affrontement et à la violence ethnico-politique. Que le président n’a nullement, à travers  ses propos, fait la promotion de la paix ni de l’unité nationale comme le lui impose son serment. Et il convient de souligner que nous sommes en face d’un cas  de haute trahison comme le définit l’article 74 de notre constitution : « Il y a haute trahison lorsque le président de la République a violé son serment… ».
Lesdits propos du président de la République tenus ce 22 mars à bankoara, violent enfin le premier tiret du préambule de la constitution du 11 décembre 1990  en ce qu’il déclare :
« NOUS PEUPLE BENINOIS
-Réaffirmons notre opposition fondamentale à tout régime politique fondé sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice, la corruption, la concussion, le régionalisme, le népotisme, la confiscation du  pouvoir et le pouvoir personnel ».
En conséquence, je souhaite qu’il plaise à la haute juridiction, et pour nous préserver des dérives qui pointent à l’horizon, de déclarer que Monsieur Yayi Boni, président de la République  a violé :
Le premier tiret du préambule de la constitution du 11 décembre 1990 ;  
L’article 2 de la constitution du 11 décembre 1990 ;
L’article 36 de la constitution du 11 décembre 1990 ;
L’article 41 de la constitution du 11 décembre 1990 ;
L’article 53 de la constitution du 11 décembre 1990, lors de son adresse à ses partisans à banikoara le 22 mars 2015.
Je prie la cour de reconnaitre par conséquent  que monsieur Yayi Boni, Président de la République a violé son propre serment à la nation et que dès lors, il y a lieu de parler de haute trahison.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle,  l’expression de mes sentiments déférents.

DOKPA S. Isidore

Pièces jointes :
1- 1 photocopie du journal « Le Matinal » n° 4565 page 4

2- 1photocopie du journal « La nouvelle Tribune » n°2992 page 3

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