DOKPA Sossa Isidore
Acteur
et metteur en scène de théâtre
01bp : 416 Cotonou
Tél : 95 58 61 71
Courriel : isdedokp@yahoo.fr
Cotonou,
le 30 mars 2015
/-)
Monsieur le Président
de la cour Constitutionnelle
République du Bénin
Objet :
Saisine de la haute juridiction contre les propos tenus à Banikoara, le dimanche 22
mars 2015 par monsieur Yayi Boni.
Monsieur le Président,
Il m’a été donné de lire dans la presse béninoise ce qui
suit :
Le Matinal
n° 4565 du lundi 23 mars 2015.
Titre de l’article querellé:
« Yayi
Boni : Chef de l’Etat ou président des FCBE ».
« … Ce sont des
traitres vendus aux fon, aux gens du sud. Ceux qui ont tenté de m’empoisonner
et de me faire un coup d’état. Voter pour ceux là, c’est voter pour ceux qui
veulent de ma mort et m’arracher le pouvoir. Tenez-vous bien mes frères… »
Autre organe de presse ayant
relayé les mêmes propos.
La
nouvelle Tribune n°
2992 du mercredi 25 mars 2015.
Titre de l’article querellé:
«Propos
régionalistes et incitations à la partition du pays : Yayi Boni récidive à
Banikoara »
« Ce sont des traitres vendus aux fon,
aux gens du sud. Ceux qui ont tenté de m’empoisonner et de me faire un coup
d’Etat. Voter pour ceux-là, c’est voté pour ceux qui veulent de ma mort et
m’arracher le pouvoir. Tenez-vous bien mes frères…. »
Quoi que relevés dans deux
organes de presse différents parus à des jours différents, les propos sont les
mêmes et portent tous des germes de la haine d’une région de ce pays ; la
haine d’un groupe ethnique.
Les propos relatés ci-dessus
ont été tenus par monsieur Yayi Boni, Président de la République lors de sa
visite à Banikoara le dimanche 22 mars 2015. Ces mots et propos d’une rare
violence et d’une stigmatisation à nul autre pareil sont tenus contre monsieur
Sina Bio Gounou originaire de ladite localité, ancien ministre et ex directeur général de la sonapra sous le
régime du président Yayi Boni. Le sieur Sina Bio Gounou est candidat aux élections législatives du 26
avril 2015 sur la liste And (Alliance Nationale pour la Démocratie et le
Développement) de l’honorable Valentin Aditi Houdé originaire du sud Bénin. Et
c’est ce qui lui a valu la fatwa ainsi déclenchée contre lui devant tout son village,
ses amis, et tous ses parents réunis.
Les propos du chef de l’Etat sont en violation directe de l’article 41 de la constitution du 11
décembre 1990 qui stipule :
« Le président de la
République est le chef de l’Etat. Il est l’élu de la nation et incarne l’unité
nationale.
Il est le garant de
l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale et du respect de la
constitution,… ».
En tenant ces propos relayés
par la presse, monsieur Yayi Boni n’a pas agi en personne garante du respect de la constitution du 11
décembre 1990 ni comme une autorité
ayant à charge l’unité nationale. Il a au contraire invité à une
partition du pays en deux blocs
distincts : gens du nord à part et gens du sud part. Il tente ainsi
d’opposer les groupes ethniques les uns aux autres ; d’opposer les régions
les unes aux autres.
Ces mêmes propos du
président de la République violent aussi l’article 53 de la constitution du 11
décembre 1990 qui a consacré son serment à la nation :
« …de respecter et de
défendre la constitution que le peuple béninois s’est librement donnée »
« … de nous laisser
guider que par l’intérêt général et le respect des droits humains, de consacrer
toutes nos forces à la recherche du bien commun, de la paix et de l’unité
nationale… »
« …de préserver l’intégrité
du territoire national »
Il ressort de la lecture des
propos du président de la République qu’il n’est mu que par son intérêt
personnel et celui de son clan politique : les FCBE. Qu’il incite les
béninois au régionalisme ; à l’affrontement et à la violence
ethnico-politique. Que le président n’a nullement, à travers ses propos, fait la promotion de la paix ni
de l’unité nationale comme le lui impose son serment. Et il convient de
souligner que nous sommes en face d’un cas de haute trahison comme le définit l’article
74 de notre constitution : « Il
y a haute trahison lorsque le président de la République a violé son serment… ».
Lesdits propos du président
de la République tenus ce 22 mars à bankoara, violent enfin le premier tiret du
préambule de la constitution du 11 décembre 1990 en ce qu’il déclare :
« NOUS PEUPLE BENINOIS
-Réaffirmons notre
opposition fondamentale à tout régime politique fondé sur l’arbitraire, la
dictature, l’injustice, la
corruption, la concussion, le régionalisme,
le népotisme, la confiscation du pouvoir
et le pouvoir personnel ».
En conséquence, je souhaite
qu’il plaise à la haute juridiction, et pour nous préserver des dérives qui
pointent à l’horizon, de déclarer que Monsieur Yayi Boni, président de la
République a violé :
Le premier tiret du préambule
de la constitution du 11 décembre 1990 ;
L’article 2 de la constitution
du 11 décembre 1990 ;
L’article 36 de la constitution
du 11 décembre 1990 ;
L’article 41 de la
constitution du 11 décembre 1990 ;
L’article 53 de la constitution
du 11 décembre 1990, lors de son adresse à ses partisans à banikoara le 22 mars
2015.
Je prie la cour de reconnaitre
par conséquent que monsieur Yayi Boni,
Président de la République a violé son propre serment à la nation et que dès
lors, il y a lieu de parler de haute trahison.
Veuillez recevoir, Monsieur
le Président de la Cour Constitutionnelle,
l’expression de mes sentiments déférents.
DOKPA S.
Isidore
Pièces jointes :
1- 1 photocopie du journal
« Le Matinal » n° 4565 page 4
2- 1photocopie du journal
« La nouvelle Tribune » n°2992 page 3
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