lundi 31 janvier 2011

COTE D'IVOIRE: L'UA TOMBERA-T-ELLE DANS LE PIEGE DE LAURENT GBAGBO?


CRISE POLITIQUE IVOIRIENNE : L’ONU, L’UA ET LE PIEGE DE LAURENT GBAGBO. Depuis la proclamation du résultat du second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le pays est plongé dans une crise politique post électorale découlant du refus de monsieur Laurent GBAGBO, président sortant de reconnaître le verdict des urnes, donnant son challenger monsieur Ouattara Alassane, vainqueur. La Côte d’Ivoire étant un pays en guerre avec un dénie de confiance entre les différentes parties, l’organisation et la tenue de l’élection ont été soumises, à la demande de l’Etat ivoirien par la signature du président Gbagbo et celles des autres parties, notamment Messieurs BEDIE et OUTTARA, au droit international. Il a s’agi entre autre, de la certification des résultats par les Nations-Unies par l’entremise du représentant spécial de son Secrétaire Général en Côte d’Ivoire ; la certification des résultats par le médiateur de la crise ivoirine, le président du Faso, Blaise COMPAORE. Toutes ces conditions et bien d’autres ont été intégrées dans le corpus électoral ivoirien et avalisé par l’Etat et les différentes parties. Ce qui signifie que les résultats de ces élections ne seront reconnus que sous la certification des parties faisant office d’arbitre, notamment l’ONU et le médiateur qui ont, à l’occasion, déployé du personnel sur toute d’étendue du territoire ivoirien pour l’observation du scrutin; la collecte des résultats bureau de votre après bureau de vote et leur traitement. Ces deux institutions ne sont pas chargées de donner les résultats ; cette charge revient bel et bien à la CEI (Commission Electorale Indépendante) pour ce qui est des tendances et des résultats provisoires, et au CC (Conseil Constitutionnel) pour ce qui est des résultats définitifs. Cependant, en cas de contestation desdits résultats par l’un ou l’autre des candidats, l’avis du représentant spécial des Nations-Unies et celui du médiateur devront s’imposer aux deux candidats. Le monde entier a vu comment les représentants de monsieur Gbagbo à la CEI ont empêché physiquement la proclamation à bonne date des résultats du second tour de cette élection ; il a aussi vu comment le président de la CEI, sous pression et menaces des partisans de Gbagbo, a dû se réfugier au siège de campagne du candidat Ouattara pour proclamer les résultats, donnant ce dernier vainqueur à plus de 54% des suffrages exprimés. Aussitôt, le CC s’est saisi des résultats et a déclaré en vingt-quatre heures Laurent Gbagbo élu président de la République après avoir annulé tous les votes exprimés dans le nord, fief du candidat Ouattara. Les chiffres avancés par cette institution ont dès lors été contestés aussi bien par les Nations Unies que par le médiateur, qui ont tous certifiés vrais et sincères le résultat donné par le président de la CEI. Jusque là les Nations-Unies n’ont fait que le travail pour lequel elles ont été librement et volontairement sollicitées par le peuple ivoirien et les différentes parties en conflit. On ne saurait donc parler d’ingérence ni de colonisation encore moins de la non-reconnaissance de la souveraineté du droit ivoirien. Dans ce cas précis, le droit international prime sur le droit ivoirien de part l’accord des parties en conflit qui reconnaissent le droit international comme arbitre dans le processus. La communauté internationale dans sa large majorité, les Nations-Unies, l’Union Africaine et la CEDEAO ont toutes reconnu monsieur Ouattara comme président élu de la Côte d’Ivoire. Mais monsieur Gbagbo faisant mains mises sur l’armée renforcée par quelques mercenaires chèrement recrutés du Libéria et d’autres mis à sa disposition par l’Angola prend en otage tout le peuple ivoirien, fait semer la terreur dans les localités abidjanaises pro Ouattara. Les multiples médiations aussi bien de l’Union Africaine que de la CEDEAO ont littéralement échoué pour une sortie pacifique de cette crise qui n’en est pas une. Aux dernières nouvelles, Laurent Gbagbo serait entrain de réclamer la recompte des résultats. Malheureusement et peut-être malhonnêtement aussi, certains chefs d’Etats africains présents au récent sommet du 30 janvier de l’institution semblent vouloir tomber dans le pièce. Recompter les résultats, revient à un désaveu total pour l’ONU qui a déployé d’énormes moyens matériels, techniques, humains et financiers comme elle n’en a jamais déployé de son existence pour une élection ; un désaveu aussi pour le médiateur qui s’est personnellement investi dans la résolution pacifique de la crise ivoirienne d’avant les élections. Enfin recompter les voix obtenues par chacun des candidats trois ou quatre mois après la proclamation des résultats, serait un grave recule de la démocratie et de la transparence en matière électorale, quand on sait que monsieur Gbagbo a eu le temps de truquer les documents originaux et les falsifier à sa faveur. Ce recomptage va à n’en point douter ouvrir le bal gratuit et honteux à toutes contestations fantaisistes de résultats électoraux en Afrique ; pour peu que le dictateur met son armée aux ordres et quelques chefs d’Etats fournisseurs d’armes et de mercenaires à ses côtés. Accéder à cette dernière trouvaille du putschiste ivoirien au pouvoir depuis dix ans serait un dénie de démocratie. Dans ces cas, quelle démocratie veut-on pour l’Afrique ? La démocratie est et doit être universelle sans coloration selon qu’il s’agit du sud, du nord, de l’est ou de l’ouest. Elle doit être la même pour tous les peuples quelques soient leurs différences socioculturelles. Il est temps maintenant que l’Afrique règle véritablement les problèmes qui se posent à elle sans toujours recourir à des palliatifs ni à des boucs émissaires. Deux solutions cependant pour libérer le peuple ivoirien : 1- Une asphyxie économique et financière totale allant jusqu’à la décalcification des aéroports et ports maritimes ivoiriens ; interdiction d’accès aux comptes du pays au camp Gbagbo. 2- Une intervention militaire coordonnée par l’Union Africaine visant à bombardé notamment Gbagbo et ses mercenaires. Toutes autres démarches contraires à celles-ci ne seraient que leurre politique mais diplomatique aussi.

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