Partie pour une tournée de vingt
(20) dates à travers des villes du Bénin, la tournée dans le cadre
de la création et de la diffusion de « la tragédie du roi Christophe » vient de
marquer un arrêt. Même si cet arrêt était prévu, il est en même temps l’occasion pour le
metteur en scène de se séparer de deux de ses grands acteurs : Messieurs
Akala AKAMBI, 60 ans précédemment dans le rôle de « Christophe » et
Koffi GAHOU, 65 ans précédemment dans le rôle de « Pétion ».
Cette séparation entre le metteur
en scène et les deux acteurs a eu lieu à la demande du metteur en scène qui, à
plusieurs reprises, a eu à saisir la production du spectacle, sur les
insoumissions et les insubordinations des deux comédiens. Les gouttes d’eau qui
ont fait déborder le vase remontent respectivement au 9 et au 16 août au centre
culturel chinois et à l’EITB (Ecole Internationale de Théâtre du Benin) à
Togbin.
Le jeudi 9 août dernier, à la
veille des représentations des 10 et 11 tenues au centre culturel chinois, le
metteur en scène a convoqué tous les comédiens pour 17heures dans ledit centre.
Le plateau entretemps occupé par le décorateur et toute son équipe, n’a pu être
disponible qu’à 22heures. Quand à
cette heure précise, le metteur en scène a invité tous les acteurs à enfiler les costumes pour une
« allemande », le comédien Akala s’est violement opposé à cette
démarche ; il dit «ne pas vouloir s’en merder avec ces costumes.» Il a été
soutenu dans sa position par le comédien Koffi, prétextant la fatigue et
l’heure avancée, il s’est lui aussi opposé
à la tenue de ladite séance… Convaincus
finalement par la production de se plier à l’exercice, les deux comédiens
rebels sont montés sur la scène. Mais à première injonction du metteur en scène,
réclamant du silence et du respect pour les techniciens encore en pleine
fouille sur la scène, le comédien Akala s’est enflammé, traitant le metteur en
scène de « mal poli ». C’est à pas de charge que le comédien a abordé
le metteur en scène qui n’a eu son salut que grâce à l’interposition entre son
agresseur et lui, du patron de la production.
Le jeudi 16 août, tous les
comédiens étaient convoqués devant le CCF de Cotonou à 15heures pour un départ
en bus à Togbin où devrait se tenir ne représentation à 21heures. Le comédien
SALANON James ne s’est présenté au lieu de la représentation qu’à 20heures 20minutes ;
il est aussitôt reparti pour ne revenir qu’à 20heures 47 minutes. Entretemps,
le metteur en scène a procédé à des aménagements dans le spectacle mettant à
charge d’autres acteurs, les répliques du comédien absent. Dès l’arrivée de ce
dernier, et à la demande du metteur en scène, il lui a été signifié qu’il n’est
pas distribué pour la soirée. L’intéressé s’en est plaint au comédien Koffi
GAHOU qui, sans chercher à comprendre la raison de la décision du metteur en
scène, s’est mis dans une vive colère. Il a menacé de ne pas jouer tant que le
comédien indélicat n’aurait pas été rétabli dans « ses droits ». Il a ainsi
pris en otage et metteur en scène, et acteurs, et membres de la
production de même qu’une partie importante du public déjà présent sur les
lieux, pour plus d’une heure de temps. Il s’est tour à tour opposé aux conseils
et supplications de certains comédiens et des membres de la production avant
d’accéder à la demande de son ami et alter ego, Akala de lui « faire
plaisir en jouant ».
C’est donc aux termes de tous ces
manquements graves à la discipline, au respect de l’autorité et à la bonne
ambiance de travail, que les deux comédiens souvent auteurs des
disfonctionnement sur la création ont été remerciés à la demande écrite du
metteur en scène, adressée à la production.
Désormais donc, messieurs Akala et Koffi, précédemment comédiens dans
les rôles de « Christophe » et de « Pétion » ne font plus
partie de l’équipe dirigée par le metteur en scène DOKPA Isidore. Il est à pied
d’œuvre pour pourvoir leur remplacement
et permettre la bonne circulation du spectacle et le respect de tous les
engagements pris.
Le comportement de ces deux
messieurs sensés être des exemples pour les jeunes posent un réel problème.
En effet, recrutés pour leurs profils
et pour leurs expériences professionnelles en la matière, ces deux comédiens
ont développé, aux dires du metteur en scène, des caprices de star durant tout
le temps de travail, faisant du retard, de l’absentéisme, de l’insoumission à
autorité leur cheval de bataille.
Ce qui est sur rien de bien ni de grand ne peut être fait sans un minimum de discipline et de rigueur. Et au théâtre, la soumission de l'acteur aux recommandations et et orientations de travail du metteur en scène est une règle d'or.
N'est-il pas enseigné et reconnu comme règle de travail fondamental au théâtre dans tout le grand EST (UNIONS SOVIÉTIQUES) jadis, que si la troupe peut être considérée comme un régiment militaire, le metteur en scène en est le commandant en chef, et les comédiens des soldats?