jeudi 7 mars 2013

ENFIN MADAME SOLANGE SOUMANOU AGBAYAHOUN QUITTE LE FONDS D’AIDE A LA CULTURE


C’est dans le relevé du conseil des ministres de ce mercredi 06 mars que figure la nouvelle qui a fait jubiler plus d’un artiste béninois : Blaise Tchétchao remplace Solange S. Agbayahoun à la tête du fonds d’aide à la culture.
En poste depuis bien des années, celle dont le départ sème en ce moment même la joie dans nombre de milieux artistiques béninois s’est illustrée par ces méthodes peu orthodoxes de gestion et d’attribution des fonds alloués aux artistes et à la culture. Madame Agbayahoun au fil des années est parvenue à soumettre beaucoup d’artistes à son régime et à ses méthodes peu transparentes d’attribution de fonds. C’est vrai, certains n’avaient pas le choix mais il y avait ceux qui pouvaient résister et continuer à dénoncer mais qui ont très trop changé de veste et faire allégence à madame Agbayahoun pour voir tout leur dossier passé.  
Ainsi, il y avait disait-on, un régime dit de tuteura où l’artiste devra passer par un tuteur parmi les membres du conseil d’administration  pour voir aboutir son dossier. Et dans ce cas, il cède à son tuteur et à ceux qui, au sein du conseil l’auraient aidé à faire passer ledit dossier, 20% (vingt pour cent) du montant obtenu. Voilà comment parfois avec complicité de madame Agbayahoun ou de certains conseillers  du fonds, l’argent attribué à certains artiste ou à certains projet n’a servi soit à payer : une moto ; une ferme ; une maison ; la dot ; soit à initier un commerce ou à célébrer le mariage. Toutes ces bêtises aboutissaient parce que la complicité dans la maison le permettait ; elles aboutissaient aussi parce que la directrice a tout mis en œuvre pour qu’il n’y ait aucun système de contrôle ni de suivi des projets financés par la structure. En son temps toutes mes dénonciations avaient été prises pour des querelles de personnes ou d’aigri. Et du coup, tout dossier sur lequel figurait mon nom, quel que soit le titre ou la fonction, est systématiquement rejeté. Certains conseillers malheureux ont même vertement proféré que tant qu’ils siègeront au fonds, aucun dossier de Isidore n’obtiendra gain de cause….Mais ça, c’est une autre histoire.
La joie et l’allégresse que je lis dans le rang de certains artistes qui crient alléluia depuis l’annonce du départ de madame Agbayahoun du fonds d’aide pourrait ne pas durer. Car si madame Agbayahoun est partie, tout le système qu’elle a travaillé à instaurer depuis des années existe ; et les bénéficiaires immédiats (certains conseillers  et certains fonctionnaires du fonds) tiennent à le pérenniser parce que accrochés à leurs «tétines».  Pour le moment donc, il n’y a pas encore eu révolution au fonds d’aide à la culture. Il y a eu que changement à la tête. Et ce type de montre, pour arriver à le vaincre, il faut non seulement lui ôter la tête mais aussi lui couper tout le reste du corps. Il faut le tuer en somme. La gestion du fonds d’aide sous le règne honteux et calamiteux de madame agbayahoun a laissé un amer souvenir à beaucoup d’artistes béninois coupés injustement de ce financement public, juste parce qu’ils ont dénoncé une certaine pratique.
L’assainissement total de cette maison passe surtout par de vraies et profondes réformes qui ne doivent occulter aucun secteur notamment la clarté et la précision sur les critères d’attribution du fonds ; les conditions d’éligibilité des dossiers ; le rôle et le mode de désignation des conseillers ; le rôle, la valeur et la place des experts ; leurs avis par rapports à ceux des conseillers. Car, il ne se conçoit pas que les experts donnent un avis favorable sur un dossier que les conseillers viennent rejeter après. 
Au jour d’aujourd’hui, les conseillers sont à la fois juges et arbitre ; nombreux sont ceux parmi eux qui obtiennent des subventions pour des activités. Même s’ils ne viennent pas directement souscrire, ils déposent leurs dossiers par le biais d’une tierce personne. C’est autant de situation qui sèment la confusion sur le rôle exact du conseiller.

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