C’est dans le relevé du conseil
des ministres de ce mercredi 06 mars que figure la nouvelle qui a fait jubiler
plus d’un artiste béninois : Blaise Tchétchao remplace Solange S.
Agbayahoun à la tête du fonds d’aide à la culture.
En poste depuis bien des années,
celle dont le départ sème en ce moment même la joie dans nombre de milieux
artistiques béninois s’est illustrée par ces méthodes peu orthodoxes de gestion
et d’attribution des fonds alloués aux artistes et à la culture. Madame
Agbayahoun au fil des années est parvenue à soumettre beaucoup d’artistes à son
régime et à ses méthodes peu transparentes d’attribution de fonds. C’est vrai,
certains n’avaient pas le choix mais il y avait ceux qui pouvaient résister et
continuer à dénoncer mais qui ont très trop changé de veste et faire allégence
à madame Agbayahoun pour voir tout leur dossier passé.
Ainsi, il y avait disait-on, un
régime dit de tuteura où l’artiste devra passer par un tuteur parmi les membres
du conseil d’administration pour voir
aboutir son dossier. Et dans ce cas, il cède à son tuteur et à ceux qui, au
sein du conseil l’auraient aidé à faire passer ledit dossier, 20% (vingt pour
cent) du montant obtenu. Voilà comment parfois avec complicité de madame
Agbayahoun ou de certains conseillers du
fonds, l’argent attribué à certains artiste ou à certains projet n’a servi soit
à payer : une moto ; une ferme ; une maison ; la dot ;
soit à initier un commerce ou à célébrer le mariage. Toutes ces bêtises
aboutissaient parce que la complicité dans la maison le permettait ; elles
aboutissaient aussi parce que la directrice a tout mis en œuvre pour qu’il n’y
ait aucun système de contrôle ni de suivi des projets financés par la
structure. En son temps toutes mes dénonciations avaient été prises pour des
querelles de personnes ou d’aigri. Et du coup, tout dossier sur lequel figurait
mon nom, quel que soit le titre ou la fonction, est systématiquement rejeté. Certains
conseillers malheureux ont même vertement proféré que tant qu’ils siègeront au
fonds, aucun dossier de Isidore n’obtiendra gain de cause….Mais ça, c’est une
autre histoire.
La joie et l’allégresse que je
lis dans le rang de certains artistes qui crient alléluia depuis l’annonce du
départ de madame Agbayahoun du fonds d’aide pourrait ne pas durer. Car si
madame Agbayahoun est partie, tout le système qu’elle a travaillé à instaurer
depuis des années existe ; et les bénéficiaires immédiats (certains
conseillers et certains fonctionnaires
du fonds) tiennent à le pérenniser parce que accrochés à leurs «tétines». Pour le moment donc, il n’y a pas encore eu
révolution au fonds d’aide à la culture. Il y a eu que changement à la tête. Et
ce type de montre, pour arriver à le vaincre, il faut non seulement lui ôter la
tête mais aussi lui couper tout le reste du corps. Il faut le tuer en somme. La
gestion du fonds d’aide sous le règne honteux et calamiteux de madame
agbayahoun a laissé un amer souvenir à beaucoup d’artistes béninois coupés
injustement de ce financement public, juste parce qu’ils ont dénoncé une
certaine pratique.
L’assainissement total de cette
maison passe surtout par de vraies et profondes réformes qui ne doivent
occulter aucun secteur notamment la clarté et la précision sur les critères
d’attribution du fonds ; les conditions d’éligibilité des dossiers ; le
rôle et le mode de désignation des conseillers ; le rôle, la valeur et la
place des experts ; leurs avis par rapports à ceux des conseillers. Car,
il ne se conçoit pas que les experts donnent un avis favorable sur un dossier
que les conseillers viennent rejeter après.
Au jour d’aujourd’hui, les
conseillers sont à la fois juges et arbitre ; nombreux sont ceux parmi eux
qui obtiennent des subventions pour des activités. Même s’ils ne viennent pas
directement souscrire, ils déposent leurs dossiers par le biais d’une tierce
personne. C’est autant de situation qui sèment la confusion sur le rôle exact
du conseiller.
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