Ça y est! Nous y voilà. "Tentative d’empoisonnement du père de la nation" par ici! "Tentative de coup d'Etat" par là ! Et plus loin encore"Complot contre la sûreté de l'Etat". Ces concepts et modes de gouvernance des années quatre-vingt et même plus, commencent à refaire surface au Bénin.
Le dimanche 3 mars, le procureur de la République près le parquet de Cotonou, presque mal à l'aise pour ne pas dire peu sûr de ce qu'il avait à dire, annonçait au monde entier que messieurs Zomanhoun pamphile et Johannes Dagnon respectivement colonel de la gendarmerie et homme d'affaires béninois avaient monté un "coup d'Etat" dont le but était de renverser e régime du président Yayi Boni, le contraindre à l'exil à son retour de Conakry et d'instaurer un régime militaire au Bénin.
Cette énième affaire d'atteinte à la sûreté de l'Etat ou à celle de son chef sent du déjà vu et du déjà entendu. Il y cinq mois en effet, un puissant homme d'affaire béninois proche du pouvoir et tombé en disgrâce avait été désigné comme l'instigateur d'une tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat. Et à l'occasion, le même procureur, presque constipé s'était présenté devant les caméras et micros du pays pour faire son annonce.
Ces annonces de malheur à répétition ne portent pas bonheur au pays; aux citoyens ni à l'économie du pays. Elles font fuir les investisseurs potentiels et ceux qui sont déjà installés deviennent méfiants. On joue trop de nos jours avec la peur et la détresse des citoyens qui ne demandent qu'à vivre en paix. Ce n'est pas en jouant à faire peur au peuple que Yayi concervera son pouvoir mais au contraire...
C'est en réalité les méthodes de gouvernance d'un passé pas aussi lointain que ça, mais dont plus aucun pays ne rêve aujourd'hui qui renaît au Bénin, où tous ceux qui ne ne font pas allégeance au "roi" sont taxés d'opposants voire putschistes et exhibés comme tel face à la nation. Pour aller plus loin, nous sommes confrontés au Bénin sous le règne de Yayi aux méthodes de feu Eyadema dont on connait les conséquence su le peuple togolais. Et pour qui sait où notre président a passé dix années en poste, on est en droit de se dire que l'élève est sur les pas du maître.
Avec la géopolitique encours aujourd'hui dans la sous région Ouest africaine et vu les forces des organisations régionales et sous-régionales, les militaires sont conscients qu'il ne peut plus avoir de place pour des putschistes. Le cas du mali est encore très récent et devrait les édifier.
Yayi Boni trouve trop le mal partout. Et pour peu qu'il a un mot à reprocher à X ou Y, celui-ci devient un danger pour lui; un ennemi à abattre. Dans quelle démocratie sommes-nous où le président de la République travaille chaque jour à phagocyter l'opposition; à éliminer politiquement, économiquement tous ses contradicteurs et mêmes des opérateurs économiques qui ne sont pas de son bord politique et ceux tombés en disgrâce avec lui.
Aujourd'hui, le mal dont souffre le Bénin entier reste la division entre nordiste et sudiste. Elle est si flagrante qui même l'on se voilait la face, elle s'impose à vous. Et c'est depuis l'avènement du président actuel que les positions sont devenues aussi frontales. Il fait tout pour qu'il n'y ait que nos frères du nord aux importants postes de décision et dans la fonction publique. On sait comment ces ethnies du nord sont enroulées dans l'armée, la police, la gendarmerie ou la douane.
Le dernier concours de recrutement d'agent au profit du ministère des finances a été un exemple palpable où des noms de candidats admis ont été remplacés par des personnes proches du pouvoir et des autorités qui ont à charges l'organisation et la délibération dudit concours! Mais où allons-nous, diantre! Et avec ça, on ose interdire des marches de protestation pour ne promouvoir que des marches de soutien. Soutien, mon cul, oui!
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