mardi 28 mai 2013

BÉNIN/POLITIQUE: REQUIN TUEUR CONTRE CAÏMANS ET CROCODILES


Le chef de l’Etat béninois aime se faire passer pour un démocrate ; soit ! Puisque, en 2006 l’homme était venu au pouvoir après une élection démocratique, libre et transparente. 
En 2011 par contre, sa réélection dès le premier tour du scrutin présidentiel reste la seule et grande zone d’ombre dans la démocratie béninoise à ce jour, à en juger par les conditions d’organisation du scrutin ; son déroulement et les rôles joués dans le chef de l'Etat et ses partisans dans de la réalisation de la LEPI. Et  la question qui se pose aujourd'hui est de savoir ce que Yayi Boni a  fait de cette démocratie qui est un legs à lui céder par ses prédécesseurs, pères fondateurs de la République et de la démocratie. Yayi a coutume de dire à qui veut l’entendre que lui n’est qu'un technicien ; un développeur. Et le bénin contrairement à ses prévisions d’avant sa candidature, son élection et sa « réélection », s’est révélé à lui comme un gros marigot avec en son sein des caïmans et des crocodiles dangereux ; or lui il a pour mission, à ses dires, de rester et de travailler dans ledit marigot afin d’y créer les conditions de vie décente pour le reste des habitants de cette jungle. Eh, bien ! Parlons de cette jungle et de ces habitants y compris de Yayi boni lui-même ! Si jungle politique il y a, le Bénin en est une effectivement mais uniquement  sous le régime  de Yayi. Et s’il dit avoir à faire à des caïmans et des crocodiles parlant des autres acteurs politiques du pays, lui-même yayi, n’est pas loin d’un prédateur dangereux de l’espèce humaine et de la démocratie : Il ne doit pas être loin d’un requin. Un dangereux requin. Car, après avoir limé les dents à l’opposition politique à son gouvernement, c’est une à une qu’il a décapité les organisations de la société civile avant de programmer la démolition et la mise à mort des centrales et confédérations syndicales avec à la clé, des arrestations arbitraires, des procès tronqués où c’est toujours lui et ses proches qui s’en sortent victorieux. 
Aujourd’hui, Yayi foule aux pieds les règles du jeu démocratique. Il a enterré tous les partis politiques de l’opposition qui ont essayé de le contredire; ceux qu’il a pu acheter financièrement sont avec lui au pouvoir ; il contrôle toutes les institutions de la république de même que toute la presse. Dans ces cas là, où se trouverait un caïman ou un crocodile pour l’inquiéter, lui le grand requin, tueur? Sous son règne, un partisan influent de l’opposition politique a disparu ; les marches de protestation et autres actions de dénonciation à ce sujet ont été interdites. Sous son règne, la plus vaste escroquerie financière encore jamais connue au pays a eu lieu, avec l’implication des membres de son gouvernement et de son cabinet. On l’a vu lui-même président de la République  recevoir en audiences les présumés coupables et s'afficher en photo avec eux; on les a vu, ces escrocs faire des dons de véhicules à la gendarmerie nationale en présence des plus hauts gradés du corps et des membres du gouvernement…C’est bien l’affaire Icc-services. Et là encore, marches de protestations ou d’indignation  et toutes autres actions de dénonciations sont interdites au motif que la justice s’occupe déjà de l’affaire. Mais à ce jour rien. Les personnes spoliées n’ont que les yeux pour pleurer et les faussaires sont tous ou presque en liberté provisoire ou sous caution.  Récemment encore, pour le concours de recrutement d’agents au profit du ministère des finances et de l’économie, de graves irrégularités ont été relevées par la presse, les syndicats et surtout  par l’O.L.C (organisation de lutte contre la corruption) mise sur pied par décret présidentiel. Depuis, les personnes impliquées dans cette tragédie sont toujours aux affaires, notamment la ministre de la fonction publique, le directeur national de recrutement et d’autres cadres qui ont pourtant fait passer leurs enfants et des parents  proches à eux à ce concours. Des noms et numéros de candidats régulièrement admis ont été remplacés à la dernière minute. et les preuves sont là.  Mais le pouvoir ne dit rien. Là aussi, interdiction formelle de marcher pour protester et dénoncer quoi que ce soit. Le chef de l’Etat s’occuperait personnellement de l’affaire par le biais d’une commission d’enquête mise sur pied par ses soins. Pourtant, il ne se passe pas de jour sans que les média montrent des marches de soutien, des meetings et autres messe d’action de grâce organisés par les partisans du régime pour dit-on, soutenir les actions du président de la République ! On ne peut avoir causé un tel désastre dans une nation qui était si paisible et si cohérente, pour se plaindre de caïmans ou de crocodiles, monsieur Yayi Boni. Soyez un peu responsable et cohérent, dans vos faits, dits et gestes! 
La division des filles et fils de ce pays est de votre fait. Vous êtes parvenu à opposer le nord au sud; l'Est à l'ouest. Jamais le Bénin n'a connu une morosité politique et économique aussi profonde et  aussi grave; jamais les partis politiques n'ont été aussi réduits au silence et chassés du jeu politique; jamais le béninois n'a autant craint pour sa liberté de parole; sa vie! Jamais la presse n'a été autant mise sous boisseau et jamais on n'a vu le monde des opérateurs économiques aussi divisés par le pouvoir, les uns persécutés par des redressements fiscaux sélectifs et de l'acharnement politique pour leur conviction politique, les autres montrés à la face du peuple comme des "vertueux". L'héritage que vous tentez de laisser à ce peuple sera difficile à gérer, monsieur le président. S'il vous reste un peu d'honneur et de dignité, à démissionner du pouvoir et vous n'en serez que grand! Vous avez si trahi!    









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