dimanche 25 juillet 2010

BENIN /AFFAIRE ICC SERVICES : LES TONTONS MAKOUT DU POUVOIR ENTRENT DANS LA DANSE.


Depuis l’éclatement au grand jour de la ténébreuse affaire d’escroquerie à grandes échelles du nom de ICC SERVICES, le pouvoir central multiplie les initiatives d’apaisement et autres démarches invitants les populations au calme.
Longtemps accusée de faire preuve de mutisme sur un dossier aussi brûlant et impliquant une large partie de nos populations, l’opposition s’est finalement saisie du crachoir avec comme prologue, la sortie médiatique de son candidat désigné aux présidentielles de mars 2011, Monsieur Adrien HOUNGBEDJI. Quoique les déclarations de ce dernier n’aient éclairé outre mesure les béninois ni suggérer de pistes plus crédibles à celles déjà imaginées par le gouvernement aux fins de « rembourser » les victimes, leur diffusion n’a pas eu l’assentiment de tous les patrons de télévisions et de radios privées. Si la télévision privée Golf TV a pu montrer l’entièreté de l’intervention du candidat de l’opposition, la télévision nationale en a montré elle, juste un extrait lors d’un journal parlé. Quant à LC2 et CANAL3 BENIN deux autres télévisions privées, elles n’ont même pas parlé du sujet. L’opposition pointe du doigt le pouvoir qu’il accuse de bâillonner la presse.
Mais alors, comment comprendre qu’une presse proche de l’opposition notamment CANAL3 BENIN, propriété d’un homme d’affaire et député de l’opposition ait choisi de ne pas diffuser cet élément qui ne fera que mieux positionner l’opposition ? On peut comprendre que les médias d’Etat soient aux ordres ; qu’ils ménagent ou qu’ils ne fassent que l’éloge des princes qui nous dirigent. Mais la non diffusion de manifestation de l’opposition sur une chaine appartenant à l’un de ces piliers pose des problèmes dont il faudra chercher la solution ailleurs, autre que dans les poches du pouvoir.
A ce musèlement médiatique, s’ajoute l’interdiction à l’opposition de manifester sur les places publiques. En effet, en prélude à sa participation aux présidentielles prochaines, le candidat de l’opposition a entrepris une tournée de prise de contact avec les populations dans nos différentes contrées. Il a déjà parcouru toute la vallée de l’Ouémé et Porto-Novo. Mais depuis ses dernières déclarations sur l’affaire ICC-SERVICES où il a vertement dénoncé la complicité, les défaillances et l’incompétence du gouvernement et de son chef, avant de réclamer la démission et la comparution devant tribunaux de ce dernier, le périple de maître Adrien HOUNGBEDJI à travers le pays est soumis à de rudes épreuves. L’étape de Zogbodomé vient de lui être interdite. En, effet par correspondance signée du préfet de ce département, il est demandé aux différents maires de ne pas accorder d’autorisation aux manifestations que prévoient d’organiser le candidat de l’Union fait la Nation, au motif qu’elles pourraient causer des troubles à l’ordre public. Et comme si cette note administrative ne suffisait pas, c’est des contingents entiers de gendarmes et de para commandos que le pouvoir a déversé sur les lieux de la manifestation pour accueillir l’opposition.
L’entrée de ces tontons makouts dans la danse politique rappelle encore bien des moments tristement célèbres sous d’autres régimes.
Sous le régime du président Soglo, ces mêmes « tontons » sont allés cueillir à froid un homme politique sur un plateau de télévision pour ses opinions politiques ; on les a aussi vus sous le président Kérékou, gazer un parti politique réuni à son siège dans la perspective d’une marche pacifique, avec à sa tête un ancien président de la République.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir pourquoi sous tous les régimes l’opposition doit subir ces misères ? Pourquoi ne peut-on pas se faire confiance et faire ce qu’on a à faire, au lieu de traquer l’opposition ; au lieu de chercher des boucs émissaires partout ?
Si tant est que les manifestations de l’Union fait la Nation prévues à Zogbodomé ne peuvent aboutir qu’à des troubles à l’ordre public, le pouvoir n’a qu’à mettre à disposition des forces de l’ordre pour encadrer et sécurité les Hommes et les installations.
Si tant est que lesdites manifestations vont aboutir à des troubles inévitables, le pouvoir doit avant de les interdire, et pour se laver de tout soupçon de brimades et d’acharnement politiques, donner les preuves irréfutables qu’il y aurait troubles à l’ordre public. Par exemple, citer au moins un cas de manifestation de ce genre organisée par ce parti et qui a basculé dans les violences et autres troubles ; ou encore citer des sources de menaces contre ladite manifestation.
Ces acharnements contre l’opposition qui, il est vrai, ne sont l’apanage d’aucun régime fragilisent l’élan de tout régime vers une paix sociale certaine et à une cohésion nationale. Pour une démocratie forte, il faut aussi une opposition forte mais surtout libre de ses opinions et responsables de ses actes et pensées.

mercredi 21 juillet 2010

AFFAIRE ICC-SERVICES :DE LA RESPONSABILITE DU GOUVERNEMENT A CELLE DU PARLEMENT BENINOIS.




L’affaire ICC-Services, comme il convient désormais d’appeler cette nébuleuse qui a décimé près de cent milliards (100.000.000.000) de francs CFA de l’épargne béninoise, est née et a grandi au nez et à la barbe des autorités béninoises, toutes tendances politiques et toutes obédiences religieuses confondues. Drame économique et financier de la taille de l’affaire MADOFF aux Etats-Unis, ce scandale financier révèle chaque jour ses secrets, ses victimes, ses complices, ses auteurs.
Voilà depuis quatre années que les fondateurs de cette entreprise d’arnaque se sont implantés au Bénin et opère en toute impunité au vu et au su de toutes les autorités et à grandes publicités.
On a vu nombre de nos autorités notamment le chef de l’Etat recevoir ces spolieurs flanqués de prétendus investisseurs colombien, en audience avec déclaration à la presse à leur sortie ; On a aussi vu le maire d’Abomey Calavi, l’ex ministre de l’intérieur, le ministre de la défense nationale, l’ex ministre du travail et de la fonction publique pour ne citer que ceux là, s’afficher publiquement aux côtés des bandits, qui pour inaugurer une infrastructure, qui pour recevoir un don fait à la gendarmerie et qui d’autre pour de simples balades de santé…
Les nombreuses publicités mensongères de ICC-SERVICES ventant les taux exorbitants de pourcentage soit 200% à tout épargnant sont diffusées publiquement sur toutes les chaines de radio, télé et dans la presse écrite du pays.
Le « réveil » tardif du ministre des finances en avril dernier, à travers des communiqués de presse invitant la population à se méfier de ces maisons de placement n’est qu’un aveu d’échec et d’impuissance.
En effet, la direction nationale de la BCEAO a saisi depuis 2009, le ministre des finances au sujet de l’existence dans le pays de tels actes économiques illégaux et illicites. Pourquoi donc n’a-t-on pas aussitôt pris les mesures urgentes pour se saisir du dossier ? A quel niveau l’alerte de la direction nationale de la BCEAO a-t-elle échoué, que fait-on des responsables qui n’auraient pas travaillé à la mise en œuvre et à l’aboutissement de mesures devant stoppé le phénomène en ce temps-là ? Certes, le procureur général a été démis de ces fonctions et mis aux arrêts ; le ministre de l’intérieur a été démis et placé en garde à vue. Dans l’entourage professionnel et familial du chef de l’Etat, beaucoup de gens sont mis en garde à vu et déféré pour les besoins de l’enquête. C’est bien. C’est même très bien que des têtes tombent dans cette affaire. Mais il ne faudra pas faire du folklore ni du spectaculaire. Il faudra situer toutes les responsabilités notamment celles de tous ces qui ont la possibilité d’éviter ou de faire éviter au peuple béninois ce séisme financier.
Maître Adrien HOUNGBEDJI, candidat désigné de l’Union fait la Nation à la prochaine présidentielle vient de se prononcer sur cette affaire qui constitue un drame pour une partie importante de notre population. Il a à juste titre fustigé :
Le silence et l’immobilisme du pouvoir exécutif face au désastre économique ;
La complicité dont ont bénéficié les voyous de la part de certains membres du gouvernement ;
L’absence d’exemplarité de l’entourage professionnel et familial du chef de l’Etat ;
Les tentatives du pouvoir visant à empêcher les victimes à s’organiser pour défendre leurs intérêts ;
Les multiples tentatives du pouvoir d’empêcher la presse locale à informer l’opinion publique sur cette affaire….. avant de réclamer la comparution du chef de l’Etat devant les tribunaux pour parjure et trahison.
Cette sortie médiatique et politique du candidat de l’Union fait la Nation n’a ni fait de propositions pour le remboursement des populations spoliées, ni tracé des pistes de solutions alternatives crédibles à celles proposées jusque-là par le gouvernement, malgré son cafouillage certain. Et gouvernement et opposition sont absolument dans le spectaculaire, ce qui ne devrait pas être le cas.
Mais alors, si Maître Adrien HOUNGBEDJI a bien parlé au nom de sa formation politique et de toutes les victimes, il n’en demeure pas moins qu’il a cependant manqué de situer toutes les responsabilités dans cette affaire.
Le forfait d’ICC-SERVICES a été perpétré au vu et au su de tout le Bénin. Et lui, Monsieur Adrien HOUNGBEDJI avocat de renom, ancien procureure de la République, député depuis vingt ans à l’assemblée nationale et candidat à la magistrature suprême, qu’a-t-il fait pour alerter le pouvoir ou prévenir les populations contre les risques dans cette affaire? Son cabinet a-t-il fait passer, ne serait-ce que des communiqués de presse pour sonner l’alerte et dénoncer le mal? L’Union fait la Nation a-t-elle posé des actions notamment lancé des communiqué de presse ou saisir le ministre des finances ou celui de l’intérieur pour dénoncer ce qui se profilait à l’horizon ? Elle est constituée de hautes personnalités du monde des finances et de l’économie, l’Union fait la Nation.
Et le parlement dans son entièreté ? Qu’a-t-il fait ? A-t-il interpellé le gouvernement sur les activités de cette société largement relayées par la presse ? A-t-il initié une commission d’enquête pour connaitre les dessous d’une société de placement qui promet 200% d’intérêt à ces épargnants ? Tous les députés ont vu en et entendu parler de ce « business » empoisonné; certains y auraient même participé comme épargnant. D’autres ont publiquement déclaré, lors de l’interpellation adressée au gouvernement après l’éclatement de la bombe, « ne s’attendre à rien d’autre qu’au remboursement par l’Etat Béninois à leurs épouses de ce que ICC-SERVICES leur a volé ».
Un honorable député a même eu l’outrecuidance de déclarer publiquement que, cette crise morale et éthique qui frappe le Bénin, relève de la perte des valeurs au sein églises évangéliques, satellites autour du pouvoir mais pas de l’église catholique à laquelle il appartiendrait, lui.
Tout ceci montre le degré non seulement d’inculture et d’implication, mais aussi de clochardisation et médiocrité de notre parlement en particulier, et de tous nos Hommes politiques en général. Comment des députés à l’assemblée nationale ou leurs épouses peuvent-ils se retrouver dans une opération aussi illégale et déshonorable? Ceci vient montrer encore combien au Bénin, et dirigeants et dirigés sont très enclin à une vie et au gain facile.
Depuis peu, l’absence d’élévation de niveau dans le débat politique aussi bien au parlement que dans la classe politique tout court, crée un certain nivellement par le bas des valeurs.
Face au drame actuel, il n’est point question d’indexer de coupable politique ni de tirer le drap d’un côté ou d’un autre. Vous êtes tous responsables à différents degrés, messieurs et mesdames de la sphère politique.
Il s’agira dans l’urgence de penser au remboursement des épargnants dans la mesure de l’argent récupéré et des biens meubles et immeubles saisis chez les voyous. Mais pour le moyen et long terme, il faudra initier des formations et activités citoyennes afin de former la population sur la conduite à tenir face à de telles arnaques.

vendredi 16 juillet 2010

MARCEL GBEFFA BIENTOT A LA HUITIEME RENCONTRES CHOREGRAPHIQUES DE L’AFRIQUE ET DE L’OCEAN INDIEN.


Connues sous le nom de « DANSE L’AFRIQUE DANSE », les Rencontres Chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien sont une initiative de l’Association Donko Seko et de Culturesfrance. Sa huitième (8ème) édition aura lieu du 29 octobre au 5 novembre à Bamako au Mali. Ce concours interafricain et de l’Océan Indien est un moment de brassage, de rencontres et de partages d’expériences professionnelles dans le domaine de la danse. « Il s’adresse avant tout aux jeunes chorégraphes et aux compagnies dont les créations témoignent d’un travail de recherche et d’une expression artistique imaginative ».
Marcel GBEFFA, jeune chorégraphe béninois vient d’être retenu pour cette 8ème édition dans le « IN » du festival. En effet, en 2003 le chorégraphe béninois Cakpo Clément avait été retenu pour le « off » de cette manifestation tenue à Antananarivo.
Pour une première participation officielle du Bénin, Marcel GBEFFA a la lourde mission de défendre valablement l’image du pays.
Jeune, frêle, timide et presque fragile physiquement, Marcel est très peu bavard. Très effacé, le chorégraphe béninois retenu pour cette 8 ème édition des Rencontres de Chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien n’est très pas reconnu du public béninois comme un talent de la chorégraphie. Pourtant il a déjà, à de rares occasions exceptionnelles, donné la preuve de son immense et particulier talent de danseur doué et cultivé. Ses approches de la chorégraphie et de la danse restent ici une véritable révolution et une innovation dans le domaine.
Co-fondateur et Co-animateur d’un atelier de formation pour adolescents et adultes, Marcel est aussi un formateur pointilleux très apprécié de ces apprenants.
Vivement que cette 8ème édition des Rencontres Chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien le consacrent et le positionnent d’avantage sur l’échiquier national et africain de la chorégraphie.

AFFAIRE ROMAN POLANSKI : LA SUISSE SERAIT-ELLE DEVENUE UNE TERRE D’ACCUEIL POUR LES CRIMINELS?



La justice Suisse vient de libérer le cinéaste français Roman POLANSKI activement recherché par la justice américaine dans le cadre d’une affaire de mœurs sur mineure de treize (13) ans lors d’une séance photo. Le cinéaste criminel se serait évadé des geôles américaines trois semaines après son inculpation. Récemment interpellé en Suisse pour cette même affaire alors qu’il venait le cadre d’un festival de film, où il était invité à recevoir un prix pour l’ensemble de son œuvre, Roman POLANSK gardé à vue dans son luxueux chalet, vient d’être remis en liberté, suite aux refus des autorités helvétiques à le mettre à la disposition de la justice américaine pour répondre de son forfait.
Ce faisant, la Suisse se positionne comme une terre d’accueil et d’exil des criminels sans foi ni lois, qui abusent impunément des enfants et de tout.
La justice suisse n’est pas qualifiée pour opposer refus d’extradition du sieur POLANSKI, surtout dans une affaire de mœurs, de vie brisée.
C’est vrai, cette affaire date de plus de vingt ans mais hélas le temps n’efface pas le crime ni la douleur. Et l’âge avancé de Monsieur POLANSKI ne saurait absout son comportement cruel sur une enfant de treize ans.
Il ne fait plus doute que tous les criminels du monde se ruent vers la Suisse où ils trouveront protection.
Et même si la Suisse offre l’occasion au criminel aujourd’hui d’échapper à la justice, il sera tôt où tard rattrapé et jugé.

mercredi 14 juillet 2010

QUE CHERCHENT CES CHEFS D’ETAT AFRICAINS ET LEURS ARMEES SUR LES CHAMPS ELYSEES UN 14 JUILLET?

14 juillet 2010, 220ème anniversaires de la prise de la bastille, fête nationale française. Dans le défilé militaire, c’est les armées des ex colonies françaises en Afrique qui sont rassemblées, dressées et lancées en peloton.
En effet, cela fait cinquante ans que les ex colonies de la France se sont « libérées » de la domination et de la colonisation de la mère patrie.
A l’occasion donc de ce cinquantenaire des indépendances en Afrique, différentes manifestations ont lieu dans chacune de ces ex colonies, devenues des « Etats souverains ».
La France estime participer à cette célébration en invitant un détachement de chacun des Etats africains concernés, à sa fête nationale du 14 juillet.
Déjà le 13 juillet a eu lieu à l’Elysée, un déjeuner regroupant douze (12) des quatorze (14) chefs d’Etats africains concernés, aux côtés du Président français. La côte d’Ivoire qui est absente à ce festin, a aussi refusé la participation de son armée au défilé. Le président Ivoirien qui s’est néanmoins fait représenter par son ministre de la défense, a rejeté l’offre aux motifs qu’ « il ne s’agit pas de l’indépendance de la France mais celle des Etats africains ». Quant au président malgache dont l’armée est représentée au défilé, il est lui-même interdit de séjour à Paris. Le jeune président malgache venu au pouvoir dans des conditions troubles, ne fait encore rien pour « régulariser sa situation » et rétablir la démocratie, selon l’expression consacrée à Paris.
«Quand on refuse, on dit non ». Je retiens que ni la Côte d’Ivoire ni le Madagascar n’a refusé de participer aux manifestations officielles de l’Elysée dans le cadre du cinquantenaire des indépendances en Afrique. Sinon, au nom de quoi le détachement militaire malgache vient défiler sur les Champs-Elysées, alors que le chef suprême des armées malgaches est lui interdit de séjour sur ces mêmes lieux ? Pourquoi le président malgache ne peut-il pas refuser la participation de son armée à ce défilé tant qu’il serait indésirable à Paris ? Comment peut-on expliquer que le Président Ivoirien qui ne conçoit pas, que Paris organise une manifestation officielle pour le cinquantenaire des indépendances en Afrique, et qui a refusé sa participation et celle de son armée, ait accepté de se faire représenter par son ministre de la défense ? Qui veut-on tromper ? Soyez conséquents messieurs ; « Quand on refuse on dit non ». Et quand on accepte, il n’y a pas demi-mesure qui compte.
Ce n’est pas la peine de venir jouer aux résistants ou aux rebelles après avoir monté et engraissé ce système fasciste, impérialiste et néocolonialiste qui a mis au banc le continent. Que des gens qui ont perdu les grâces et largesses de leur maître d’hier ne viennent pas nous distraire.
Cela dit, comment explique-t-on que les Etats africains qui sont à l’honneur, qui fêtent leur « indépendance » aillent défiler en France devant leur « ancien maître et bourreau » ? Si tant est que la France souhaite participer aux côtés des africains au cinquantenaire de leur indépendance, pourquoi ne déploie-t-elle pas un détachement de son armée pour défiler aux côtés de chacun de ces Etats à l’occasion de sa fête anniversaire ?
Avec la présence massive des armées africaines sur les champs-Elysées ce 14 juillet, on n’a pas l’impression de célébrer le cinquantenaire des ex colonies françaises mais de revivre une autre forme de colonisation. On est comme entrain de célébrer « la libération de l’esclave » cinquante ans après.
Et au sujet des ces dites indépendances, où en sont les Etats africains aujourd’hui ? Où est-on du brûlant sujet des droits de l’Homme, de la démocratie, de la bonne gouvernance et bien d’autres facteurs de développement d’une cité ?
Paris continue toujours de couvrir, comme par le passé, certaines mafias d’Etat qui ont cours sur le continent. C’est le cas:
De la disparition de l’opposant démocrate Tchadien, Mahamar Ibn Salé ;
Du massacre de près de 400 congolais au port fluvial de Brazzaville (Beach) en1999;
Du tripatouillage de la constitution nigérienne, par l’ex dictateur Tandja, heureusement emporté par un coup d’Etat militaire salutaire ;
De l'inamovibilité de certains pouvoirs comme au Burkina faso, au Caméroun....
De la corruption endémique des Chefs d’Etat africains et de leurs entourages ;
Des règnes dynastiques qui ont cours au Gabon et au Togo, et vernis par de pseudos élections démocratiques. Ces successions de père en fils menacent aussi le Sénégal avec une complicité ouverte, puante et abominable de Paris.
Le réseautage politique et économique des ex colonies françaises se fait depuis Paris au détriment de tout argument de développement des peuples et cités concernés.
« Le bal du néocolonialisme » organisé ces 13 et 14 juillet à l’Elysée et sur les champs Elysées n’est donc que la face visible de l’iceberg qui coule l’Afrique depuis toujours.

lundi 12 juillet 2010

GILAD SHALIT, LE HAMAS, LA RUE ET LE POUVOIR ISRAELIEN.


Le HAMAS, mouvement palestinien terroriste, comme il convient de l’appeler selon les fichiers américains et israéliens, détient depuis maintenant quatre années, Monsieur Gilad Shalit, soldat israélien enlevé dans la bande de gaza où il était en faction.

Ce qui était vu à l’origine par les spécialistes de la tension entre Israéliens et Palestiniens, comme un enlèvement parmi mille, a finalement pris l’allure d’une d’affaire d’Etat et empoisonne la vie à tous les gouvernements Israéliens. Il devient progressivement le baromètre de la vie politique nationale et a été la cause de la chute de nombre de gouvernement et de coalition.
La détention de ce jeune soldat fait à lui seul un thème de campagne et même un projet de société pour les politiciens Israéliens…..
Depuis l’enlèvement du pauvre soldat, le mouvement dit terroriste palestinien a retrouvé une cohésion certaine malgré ces multiples guerres de leaderships, ces différents courants de pensées et d’actions les uns aussi radicaux que les autres.
En réussissant à maintenir le petit soldat Israélien hors de portée et de vue de tous, et même de la croix rouge, traditionnellement admise pour le contact avec des otages et autres détenus spéciaux, le HAMAS contrairement à ce qu’on pourrait en dire aura fait fort. Fort en ce sens qu’aucune dissidence n’a conduit à une quelconque fuite d’information ni sur l’Etat de santé de l’otage ni sur son lieu de détention encore moins sur les conditions de sa détention. Vit-il encore, Gilad Shalit ? Ce qui est sûr, mort ou vivant, il reste encore et pour le temps que le gouvernement israélien mettra à accéder aux conditions du HAMAS.
Malgré toutes les armes de destruction massive jetées sur GAZA et sa population sans arme ni abri dans la récente guerre, le HAMAS continue à tenir le coup.
Cette cohésion et cette unité de pensée et d’action autour du cas Gilad Shalit positionne aujourd’hui le HAMAS comme interlocuteur incontournable dans la crise qui secoue cette région et la vie de milliers de palestiniens détenus, pour certains, par abus dans les geôles israéliennes. Des gens dont certains, il ne faut pas le nier, ont usé de méthode attentatoire à la vie des Israéliens pour se faire entendre ; pour revendiquer leur liberté, leur vie bafouée depuis près de soixante années. Ils n’ont souvent eu que pour seules armes des kalachnikovs, des roquettes et autres armes de fabrication artisanale, face au surarmement Israélien : armes chimiques de destruction massive; marine et aviation militaires, chars d’assaut et autres blindés de guerre des plus réputés au monde.
C’est à un vrai marchandage que le mouvement dit terroriste soumet les autorités israéliennes qui ont la pression de la rue et celle de la famille du malheureux soldat pour faire libérer celui-ci. Le HAMAS conditionne en effet, la libération de l’otage à la mise en liberté de (1000) mille prisonniers palestiniens pris pour différents actes « terroristes ».
Nombre d’israéliens n’entendent pas voir le pouvoir remettre en liberté les bourreaux et tueurs de leurs parents disparus en échange contre « un petit soldat détenu ». La liste du HAMAS est bien claire et précise. Parmi les mille détenus palestiniens à échanger contre le soldat israélien, figure en bonne place des leaders du HAMAS, des activistes poseurs de bombes, et de grands penseurs du courant radical anti israélien….
Mais depuis le 25 juin, une marche mobilisant deux cents mille (200.000) personnes en faveur de la libération du jeune soldat, aux conditions posées par le HAMAS, a sillonné tout le pays avant d’échouer à Jérusalem, devant la résidence du premier ministre Benyamen Netanyahu. La famille de l’otage entend installer une tente devant la résidence du premier ministre et y résider jusqu’à la libération effective par le HAMAS de leur fils otage. Il n’y pas de doute que des sympathisants se joignent à la famille en détresse pour élire domicile devant la résidence du premier ministre dans ce grand jardin.
Comme on le voit, le pouvoir Israélien est dans une grande impasse. Car céder à la pression de la famille Shalit et de la rue en accédant aux conditions des « terroristes », mettrait plus de la moitié de la population dans les rues avec une contestation généralisée de l’autorité; et cela pourrait bien entrainer la chute du pouvoir….
Il est seulement à plaindre le jeune soldat qui n’a aucune responsabilité dans ce qui lui arrive, de même que sa famille dont nous partageons entièrement la profonde douleur et le désarroi.








mercredi 7 juillet 2010

BENIN/FRANCE : LA PROSTITUTION DES VALEURS MORALES ET POLITIQUES BAT DES RECORDS.

Le Bénin, ancienne colonie française prend un vilain plaisir depuis toujours à imiter les faits et gestes de la "mère patrie". Les grèves intempestives observées ici pour un "oui " ou pour " non " à l’image de la présence continue des syndicats français dans les rues nous en disent long ; l’abominable paresse des cadres dans l’administration et bien d’autres cas menaçants sont devant nous. Le mal vient d’atteindre le sommet deux Etats où les cas de corruption, de malversation et de mauvaise gestion au plus haut de l’appareil d’Etat se succèdent et se ressemblent à tout point de vue. Ni l’un ni l’autre n’a jamais atteint un niveau de pourrissement moral et politique aussi immonde et nauséabond.

Dimanche dernier, en plein milieu des débats sur le train de vie de l’Etat français et au plus profond des vagues autour de l’affaire Bettencourt-Woerth, deux ministres du gouvernement SARKOZY ont « démissionné » l’un après l’autre. Il s’agit de messieurs Alain JOYANDET Secrétaire d’Etat à la Coopération et Christian BLANC, Secrétaire d’Etat au GRAND Paris.
A l’origine, Christian BLANC a fait acheter par son cabinet des cigares pour 12.500 euros en dix (10) mois. Epinglé, le secrétaire d’Etat avait fini par rembourser le montant correspondant à sa consommation personnelle. Pour le reste cela ne l’engageait plus pensait-il.
Cette manière de voir et de résoudre les problèmes n’a pas apaisé la colère des français ni la plume de la presse qui ne comprennent pas qu’un ministre de la République se permette de telles extravagances et légèretés, au moment où le citoyen ordinaire est soumis à des mesures d’austérité drastique. Les murmures et ronchonnements pour les faibles et les attaques frontales, verbales via média ont continué pour les plus courageux….
D’un autre côté, le député-maire de Vesoul Alain JOYANDET, faisait l’objet de deux polémiques et pas des moindres : l’homme s’était rendu en Martinique au mois mars dernier pour une conférence sur Haïti. A l’occasion, il a loué, pour raison de calendrier dit-il, un jet privé d’un coup total de 116.500 euros.
Ensuite, « Le Canard enchaîné » avait révélé que le Secrétaire d’Etat au GRAND Paris s’était « bétonné un permis de construire illégal » pour agrandir sa villa de Grimaud dans le Var. Sur le coup, le mis en cause avait renoncé au permis de construire disant dans le même temps, n’avoir rien à se reprocher.
Face donc à la multiplicité des cas de dérapage financier et moral des ministres et à la pression sociale et médiatique, Nicolas SARKOZY a négocié et obtenu la démission en douce des deux ministres, mauvais gestionnaires.
La question qui se pose est de savoir comment des ministres de la République qui devraient être, les plus soucieux des soucieux, sur la bonne gestion des deniers publiques, se laissent aller à leurs fantasmes d’adolescence ? Où se trouve donc l’exemplarité de l’autorité ? A ce rythme de gaspillage, la répartition de la richesse nationale pourra-t-elle atteindre un jour tout le peuple ? Ce qui est sûr, ces deux cas ne sont que la face visible de l’iceberg.
Le cas de Madame Christine BOUTIN est encore présent dans les mémoires. Chantre des cumules de salaires, primes et autres avantages exorbitants pour des besognes qui ne soignent guère le quotidien du français lambda, Mme BOUTIN a été non pas démise, mais violemment contrainte par la pression médiatique et les huées de parlementaires-vertueux pour la circonstance-à renoncer au trop plein.
Si donc deux fusibles du gouvernement FILLON ont dû sauter pour sauver les meubles et taire la grogne sociale et médiatique dans l’exagone, au Bénin aussi détournements et corruptions ont la dent et le dos durs. Ils ne reculent devant rien. On ne démissionne pas ici. Et personne ne démet personne pour ce que la formule consacrée appelle « des ragots et des vétilles ». On fait faire aux personnes soupçonnées des allées retours; les sortir du gouvernement le temps d'une prétendue "commission d'enquête". Le temps que l'orage passe. Et c'est bon! Elles retrouvent leurs postes.
En effet, voilà depuis eux ans que le ministre de l’urbanisme et de l’habitat est au cœur d’un scandale de plusieurs milliards de nos francs dans le cadre du sommet de la CEN-SAD tenu à Cotonou. Des députés de l’opposition ont interpellé le gouvernement aux fins de comprendre ce qui était considéré comme « l’affaire CEND-SAD » ; ils ont même initié une commission d’enquête pour vérifier la gestion financière et matérielle de ce sommet. Mais depuis, rien. Le gouvernement, prétextant la mise sur pied d’une commission d’enquête interministérielle, refuse au parlement à travers un communiqué signé du secrétaire général du gouvernement, de se mêler de la gestion de ce dossier déjà « confié à la justice ». Mais la justice est toujours muette sur la question.
Depuis deux ans donc, le ministre incriminé est, après sa mise à l'écart de quelques mois et son audition par une "commission d'enquête inetrministérielle", au gouvernement malgré les protestations et dénonciations de toute part. Il a même été confirmé à son poste après le dernier remaniement.
Il en est de même pour l’actuel ministre de la justice précédemment ministre de l’agriculture et de l’élevage.
Un député du parti au pouvoir, devenu rebelle et hostile aux faits et gestes de sa famille politique , eproche au ministre d’avoir fait acheter dans le cadre du programme de mécanisation de l’agriculture, des machines de secondes mains justes repeintes.
Il a aussi exhibé au parlement et devant la presse, les preuves selon lesquelles le ministre aurait détourné près de cinq milliards dans le cadre de cette opération. Le nom du chef de l’Etat a été à plusieurs fois cité dans l’affaire sans que jamais, lui-même ait pris la parole pour répondre mot. Après plusieurs interpellations adressées au président de la République sur cette question, c’est dernièrement que celui-ci a daigné mandater l’ancien ministre de l’agriculture à répondre au parlement.
Evasif, pas convaincant du tout, confus et très mal à l’aise, l’ex ministre de l’agriculture n’a apporté aucune preuve tangible des justifications du chef de l’Etat ; il n’a non plus pu contredire le député rebelle et auteur de l’interpellation qui, lui a présenté les résultats de ces investigations aussi bien en Chine qu’en Inde où les machines auraient été achetées. Il a présenté la liste de toutes les sociétés écrans ; le montant total des surfacturations et bien d’autres preuves écrites de différentes institutions de pays concernés par l’achat desdits engins...
Le dernier des scandales sous l'air du président Yayi, c'est ce qu'il covient d'appeler l'affaire "ICC Services" , un vaste réseau d'escroquerie qui a décimé toute l'épargne nationale à hauteur de cent (100) milliards. Les auteurs de ce système de placement d'argent au bénéfice de 200% se sont affichés publiquement avec plusieurs autorités de la République notamment, le chef de l'Etat béninois, certains de ces ministres, le chef d'Etat major des armées.... Ils ont même investi dans le social; offert un véhicule de patrouille à la gendarmerie.....
Depuis l'effondrement de "l'affaire", les menaces à l'insurection des épargnants et la récupération politique qu'en fait l'opposition, le procureur de la République près le tribunal de Cotonou a été limogé pour "lourdeur administrative"; il en est de même pour le ministre de l'intérieur pour "défaut de compte rendu" à l'autorité.
Mais la grande majorité des béninois se demande aujourd'hui si ces messieurs indélicats ne retrouveront pas leurs postes, une fois l'orage passé. Ils trouvent que ces deux têtes tombées, ne règlent pas encore le problème; que bien des ministres impliqués dans ce scandaleux dossier sont encore en poste.
Comme Le gouvernement français donc, celui du Bénin aussi a trouvé deux fusibles à éjecter pour sauver la face.
Le cas Eric Woerth en dit long sur ceux qui, même dénoncés, accusés, accablés et affaiblis de partout, par des tourbillons médiatiques et politiques de grande portée, résistent à la polémique et aux ouragans, tant ils ont l’appui et la faveur du chef.
Au Bénin aussi, certains intouchables cités haut et fort dans ce scandaleux dossier sont toujours aux affaires car dit-on, c'est des protégés.
Même si le grand ménage est difficile voir impossible à réaliser, tout chef conscient, et qui n'a rien à se reprocher, devrait mettre tout en oeuvre pour faire passer des mises en cause à la dispostion d'une justice impartiale.
François NOUDEGBESSI GBENOUKPO, Grégoire AKOFODJI, Eric WOERTH et tous les autres "mangeurs aux mains souillées" devront donc faire leurs valises et foutre le camp.

lundi 5 juillet 2010

CREATION THEATRALE AU BENIN: ARSENE KOCOU YAMADJE PREND SES RESPONSABILITES.


ARSENE KOCOU YEMADJE REFUSE DE SE SOUMETTRE ET DE SUBIR.

Finalement, la solution est venue du plus jeune de tous, mais aussi du plus audacieux des audacieux. Il a encore, comme à son habitude, contourné les barrières de copinages et de corruptions érigées en règle d'administration des deniers publics pour créer à ses frais et à ses risques.


Arsène Kokou YEMADJE metteur en scène béninois aura réussi en ce mois de juillet2010, à contourner l’obstacle érigé sur le chemin des créateurs crédibles béninois.
En effet, voilà depuis quelques années que la création artistique, notamment la création théâtrale est devenue une denrée rare dans nos différents lieux d’accueil de spectacle.
Il se passe des saisons théâtrales entières sans que l’on ne trouve dans les programmations du Centre Culturel Français, lieu de l’élite du théâtre au Bénin, et partout ailleurs sur le territoire, traces d’une création théâtrale béninoise crédible et de bonne facture.
Nombre de créateurs béninois sont aujourd’hui réduits au silence et à l’inaction, simplement parce que la seule et unique structure de financement culturel alimentée par le budget national a choisi de les écarter ; de leur refuser de manière continue le financement ou alors de ne leur attribuer que des miettes.

Arsène Kokou YEMADJE aura réussi lui, à mettre fin à cette hégémonie des temps sans actions ni créations imposées aux créateurs béninois crédibles par un Fond d’Aide à la Culture devenu une affaires de courtisans et de crétins. Une structure devenue avec le temps, un réseau de suscitation de projets culturels incultes, immondes sans impacts sur la vie du contribuable béninois et portés par des mercenaires et terroristes au milieu culturel.
Le prétexte du contournement habilement trouvé et saisi par Arsène Kokou YEMADJE, c’est LES RECREATRALES : Résidences de Formations et de Créations Théâtrales, un véritable laboratoire panafricain du théâtre qui se tient à Ouagadougou.

Retenu parmi mille et un candidats, le metteur en scène béninois s’est fait distinguer lors de la première phase du travail-tenue à Ouagadougou- par la qualité de sa proposition artistique. Ce qui lui a valu l’aval des organisateurs de ces résidences pour continuer la réflexion et le travail dans son pays le Bénin, sur la base d’un nouveau texte ; le texte de départ n’ayant pas convaincu les organisateurs. C’est dans ce cadre qu’Arsène Kokou YEMADJE a porté son choix sur MERE A BOIRE texte dramatique de Florent COUAO-ZOTTI, un autre résistant à la pègre et à la lèpre qui finiront par nous décimer tous bientôt peut-être.

Ce samedi 3 juillet donc à l’auditorium « Théodore BEHANZIN » au siège du FITHEB ex ciné vog, c’est en présence de Monsieur Etienne MINOUNGOU, Directeur Général des RECREATRALES, Auteur, metteur en scène et comédien de talent, venu à Cotonou pour juger de la qualité du travail du metteur en scène béninois que tout a commencé. Pour la circonstance, on peut aussi noter la présence des amis mais surtout celle des praticiens de théâtre béninois.

L’histoire tourne autour de deux sœurs ; deux cousines. « L’une, enceinte une énième fois, attend de donner enfin jour au garçon qui manque tant au bonheur de son mari. L’autre, stérile, ne désespère pas de pouvoir un jour pouponner. A la naissance de l’enfant de la première, la seconde s’introduit dans la chambre et dérobe le nouveau-né, espérant ainsi gagner une terre inconnue pour enfin vivre, en toute quiétude, les joies de la maternité. Mais où peut-elle aller avec la meute qu’elle a ainsi provoquée et mobilisée contre elle ? Jusqu’où peut aller le couple infortuné pour récupérer son enfant ? »

Noir sur la scène. Un homme entre avec la lumière, débordant de joies, de cris et de gestes. En fait, il vient d’être à nouveau père. Le père d’un garçon pour la première fois de sa vie….

Pour l’étape du travail montré, Arsène Kokou YEMADJE nous aura séduits d’abord par la précision et la justesse dans le choix des acteurs, ensuite par les propositions combien riches du jeu d’acteurs et la mise en scène dans sa grande charpente.

On aura vu ce soir là une scénographie sobre mais innovante et donnant de la fluidité aux jeux des acteurs et à la mise en scène. On aura vu des acteurs débarrassés de tous clichés et portés par un naturel impressionnant. On aura vu une circulation d’énergie et de charge émotionnelle comme ce n’est plus souvent le cas au théâtre depuis peu. On aura certes vu un travail en chantier mais avec des hommes et des femmes soucieux de le porter à terme et disposant des atouts nécessaires. On aura vu des acteurs qui communiquent ; qui échangent quelque chose ; une sensation, une énergie avec le public mais aussi entre eux. On aura vu enfin une mise en scène prometteuse et pleine d’avenir.

Ce que le public a vu ce soir n’aura été qu’une étape du travail ; une étape du long et périlleux travail de mise en scène. Les avis sont unanimes que les fruits porteront la promesse des fleurs ; que le résultat final ne peut être autrement si la même foi, la même envie et cette recherche de se surpasser continuent à guider toute l’équipe.

Et en choisissant de contourner aussi glorieusement et honorablement l’ignoble système de financement instauré au Fonds d’Aide à la Culture, Arsène Kokou YEMADJE nous aura tous montrés le chemin. Nous qui attendons encore d'hypothétiques financements avant de nous mettre à l'oeuvre. Il nous aura donc montré le chemin: qu’on soit son ainé ou son cadet ; son fofo ou sa dada; son dieu ou son maître.

Pour avoir osé contourner les barrières et les Hommes qui les ont érigées, le metteur en scène aura accepté de payer un lourd tribu: la prise en charge de deux comédiens togolais, trois comédiens béninois, un scénographe béninois et un régisseur béninois.
Où se trouve donc le milliard culturel tant agité comme un appui à la création culturelle béninoise?

jeudi 1 juillet 2010

VOUS AVEZ DIT MUSEE CONTRE CINEMA?


CINEMA BENINOIS: LE GOUVERNEMENT CEDERA-T-IL LA SALLE DE CINEMA « LE BENIN » A LA FONDATION ZINSOU ?
La rumeur a pris d’assaut le monde des artistes toutes catégories confondues la semaine dernière. A l’origine, une communication du ministre de la culture apprêtée pour le conseil des ministres et interceptée par certains artistes du cinéma Béninois. Ladite communication fait état de la cession prochaine du « CINE LE BENIN » contre un franc symbolique à la fondation ZINSOU.
Pour rappel, le « CINE LE BENIN » est un des temples du cinéma béninois. Il date des années soixante et est situé en plein cœur, non loin de l’UNAFRICA. Il a connu les gloires du cinéma béninois et africain ; nombre de béninois ont encore en mémoire les merveilles cinématographiques auxquelles ils ont gouté dans ce lieu mythique.
L’accord de cession querellé prévoit que le nouveau propriétaire des lieux devra démolir le bâtiment existant pour en ériger musée. C’est précisément cette démolition qui a donné le rhume et la migraine aux artistes du cinéma. Ils exigent dans leur grande majorité l’arrêt de la cession ; d’autres souhaitent plutôt qu’il soit imposé au nouveau propriétaire de construire un complexe culturel devant accueillir aussi du cinéma. Une troisième vague enfin organise un front anti fondation ZINSOU parce que dit-elle, cette fondation a les moyens de s’acheter un domaine et faire construire son musée, au lieu de démolir l’histoire.
Face donc a la divergence des avis et pensées et des méthodes d’action, la mobilisation d’une grande contestation peine à décoller.
Il est vrai que ce bâtiment entre déjà dans l’architecture de la ville de Cotonou ; il fait parti des témoins du passé et du présent de l’histoire de cette ville. Il est le témoignage de ce qui s’était fait en thème d’architecture d’époque. De ce point de vu, « raser » ce monument pose un problème de conservation du passé, de témoignage et de la référence à l’histoire aussi.
Mais il faut reconnaitre que cela fait bien des années que nos salles de cinéma sont vides et désertes ; cela fait bien des années que notre cinéma lui-même est devenu muet et sourd à tout appel ; cela fait bien des années que nos créateurs de cinéma (acteurs, réalisateurs, cadreurs, preneurs de sons, scénaristes, producteurs, costumiers….) ont déserté la cité, les temples et leur occupation. Nombre des nos temples cinématographiques sont devenus des refuges de braqueurs ; de chauves-souris pour les uns et des lieux de cultes pour les autres…. C’est aussi le cas du « CINE LE BENIN » gardé fermer depuis des lustres sauf à la poussière, aux insectes, à la moisissure et aux puanteurs de tous genres.
Il y a longtemps, des associations d’artistes et certains opérateurs culturels sérieux ont fait la demande de ces lieux en souffrance pour mis en valeur. Toutes ces demandes, aux dires des demandeurs, auraient été rejetées ou simplement sans suite.
Alors, si on peut céder le cinéma « LE BENIN » à la fondation ZINSOU « pour rénovation et mis en valeur », selon le langage consacré ici, on doit pouvoir céder les autres bâtiments du genre en souffrance aux personnes et associations culturelles qui en font la demande depuis. Ne pas le faire relèverait d’une politique aberrante discriminatoire de deux poids deux mesures. Et c’est bien cela qui risquerait de déclencher toutes les passions et souder le rang des différents fronts contre ce projet. Autant le projet de musée est important dans l’espace culturel béninois, autant sont nécessaires les salles théâtres et autres espaces culturels dont rêvent les associations et personnalités culturelles qui depuis des années ne font que demander à mettre en valeur ces espaces abandonnés à la ruine.
Par ailleurs, pour faire clair et simple, le gouvernement gagnerait surtout à lancer un appel d’offre pour ces lieux en ruine. Mais de grâce, que le cahier des charges soit à la portée des associations culturelles moyennes qui ne brassent pas inutilement des milliards de sources douteuses. Autrement ce ne serait que pour barrer la route aux plus faibles, malheureusement plus dignes et honnêtes.
La culture pour tous et tous pour la culture !