lundi 5 juillet 2010

CREATION THEATRALE AU BENIN: ARSENE KOCOU YAMADJE PREND SES RESPONSABILITES.


ARSENE KOCOU YEMADJE REFUSE DE SE SOUMETTRE ET DE SUBIR.

Finalement, la solution est venue du plus jeune de tous, mais aussi du plus audacieux des audacieux. Il a encore, comme à son habitude, contourné les barrières de copinages et de corruptions érigées en règle d'administration des deniers publics pour créer à ses frais et à ses risques.


Arsène Kokou YEMADJE metteur en scène béninois aura réussi en ce mois de juillet2010, à contourner l’obstacle érigé sur le chemin des créateurs crédibles béninois.
En effet, voilà depuis quelques années que la création artistique, notamment la création théâtrale est devenue une denrée rare dans nos différents lieux d’accueil de spectacle.
Il se passe des saisons théâtrales entières sans que l’on ne trouve dans les programmations du Centre Culturel Français, lieu de l’élite du théâtre au Bénin, et partout ailleurs sur le territoire, traces d’une création théâtrale béninoise crédible et de bonne facture.
Nombre de créateurs béninois sont aujourd’hui réduits au silence et à l’inaction, simplement parce que la seule et unique structure de financement culturel alimentée par le budget national a choisi de les écarter ; de leur refuser de manière continue le financement ou alors de ne leur attribuer que des miettes.

Arsène Kokou YEMADJE aura réussi lui, à mettre fin à cette hégémonie des temps sans actions ni créations imposées aux créateurs béninois crédibles par un Fond d’Aide à la Culture devenu une affaires de courtisans et de crétins. Une structure devenue avec le temps, un réseau de suscitation de projets culturels incultes, immondes sans impacts sur la vie du contribuable béninois et portés par des mercenaires et terroristes au milieu culturel.
Le prétexte du contournement habilement trouvé et saisi par Arsène Kokou YEMADJE, c’est LES RECREATRALES : Résidences de Formations et de Créations Théâtrales, un véritable laboratoire panafricain du théâtre qui se tient à Ouagadougou.

Retenu parmi mille et un candidats, le metteur en scène béninois s’est fait distinguer lors de la première phase du travail-tenue à Ouagadougou- par la qualité de sa proposition artistique. Ce qui lui a valu l’aval des organisateurs de ces résidences pour continuer la réflexion et le travail dans son pays le Bénin, sur la base d’un nouveau texte ; le texte de départ n’ayant pas convaincu les organisateurs. C’est dans ce cadre qu’Arsène Kokou YEMADJE a porté son choix sur MERE A BOIRE texte dramatique de Florent COUAO-ZOTTI, un autre résistant à la pègre et à la lèpre qui finiront par nous décimer tous bientôt peut-être.

Ce samedi 3 juillet donc à l’auditorium « Théodore BEHANZIN » au siège du FITHEB ex ciné vog, c’est en présence de Monsieur Etienne MINOUNGOU, Directeur Général des RECREATRALES, Auteur, metteur en scène et comédien de talent, venu à Cotonou pour juger de la qualité du travail du metteur en scène béninois que tout a commencé. Pour la circonstance, on peut aussi noter la présence des amis mais surtout celle des praticiens de théâtre béninois.

L’histoire tourne autour de deux sœurs ; deux cousines. « L’une, enceinte une énième fois, attend de donner enfin jour au garçon qui manque tant au bonheur de son mari. L’autre, stérile, ne désespère pas de pouvoir un jour pouponner. A la naissance de l’enfant de la première, la seconde s’introduit dans la chambre et dérobe le nouveau-né, espérant ainsi gagner une terre inconnue pour enfin vivre, en toute quiétude, les joies de la maternité. Mais où peut-elle aller avec la meute qu’elle a ainsi provoquée et mobilisée contre elle ? Jusqu’où peut aller le couple infortuné pour récupérer son enfant ? »

Noir sur la scène. Un homme entre avec la lumière, débordant de joies, de cris et de gestes. En fait, il vient d’être à nouveau père. Le père d’un garçon pour la première fois de sa vie….

Pour l’étape du travail montré, Arsène Kokou YEMADJE nous aura séduits d’abord par la précision et la justesse dans le choix des acteurs, ensuite par les propositions combien riches du jeu d’acteurs et la mise en scène dans sa grande charpente.

On aura vu ce soir là une scénographie sobre mais innovante et donnant de la fluidité aux jeux des acteurs et à la mise en scène. On aura vu des acteurs débarrassés de tous clichés et portés par un naturel impressionnant. On aura vu une circulation d’énergie et de charge émotionnelle comme ce n’est plus souvent le cas au théâtre depuis peu. On aura certes vu un travail en chantier mais avec des hommes et des femmes soucieux de le porter à terme et disposant des atouts nécessaires. On aura vu des acteurs qui communiquent ; qui échangent quelque chose ; une sensation, une énergie avec le public mais aussi entre eux. On aura vu enfin une mise en scène prometteuse et pleine d’avenir.

Ce que le public a vu ce soir n’aura été qu’une étape du travail ; une étape du long et périlleux travail de mise en scène. Les avis sont unanimes que les fruits porteront la promesse des fleurs ; que le résultat final ne peut être autrement si la même foi, la même envie et cette recherche de se surpasser continuent à guider toute l’équipe.

Et en choisissant de contourner aussi glorieusement et honorablement l’ignoble système de financement instauré au Fonds d’Aide à la Culture, Arsène Kokou YEMADJE nous aura tous montrés le chemin. Nous qui attendons encore d'hypothétiques financements avant de nous mettre à l'oeuvre. Il nous aura donc montré le chemin: qu’on soit son ainé ou son cadet ; son fofo ou sa dada; son dieu ou son maître.

Pour avoir osé contourner les barrières et les Hommes qui les ont érigées, le metteur en scène aura accepté de payer un lourd tribu: la prise en charge de deux comédiens togolais, trois comédiens béninois, un scénographe béninois et un régisseur béninois.
Où se trouve donc le milliard culturel tant agité comme un appui à la création culturelle béninoise?

1 commentaire:

  1. Agreablement surprise!!!!!!!C'est etre Grand que
    de reconnaitre le merite d'un camarade ou collegue.C'est tres rare en Afrique hein....
    Isidore,tu es Grand!!!

    anne sadio

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