mardi 10 juin 2014

Devoir de vérité : Affaire Pvi : Yayi et Djènontin risquent gros


Affaire PVI ! C’est l’un des dossiers opposant farouchement en ce moment l’homme d’affaires Patrice Talon à l’Etat béninois. Autour de ce dossier, tout se dit sauf la vérité. Et pourtant, les faits sont là, têtus. En tout cas, le Président Boni Yayi et ses ministres feraient mieux de se taire et d’assumer tranquillement les conséquences de leur malgouvernance puisque, désormais, ils sont de potentiels clients de la Haute Cour de Justice (HCJ).
Dans l’un des huit commandements de Dieu, il est dit que « tu ne mentiras point ». Chrétiens endurcis qu’ils sont, certains membres du gouvernement violent malheureusement consciemment ce commandement. Sur le dossier relatif à la mise en œuvre du Programme de vérification des importations de nouvelle génération (PVI-NG), remarquons tout simplement que le Chef de l’Etat et certains de ses ministres qui se disent hommes de Dieu font économie de vérité.
Les faits sont pourtant là. Il suffit de se référer au communiqué du conseil des ministres du 29 décembre 2010 pour se rendre compte que la vérité est cachée au peuple béninois.  C’est au cours de ce conseil des ministres, présidé par le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi lui-même, que les membres du gouvernement ont examiné et approuvé le dossier relatif au PVI, après avoir écouté un compte rendu du ministre de l’Economie et des Finances relatif aux travaux de dépouillement, d’analyse et de jugement des offres relatives au Programme de vérification des importations (PVI) de nouvelle génération. En approuvant ce compte rendu, le Conseil des ministres a instruit le ministre de l’Economie et des Finances de notifier l’adjudication provisoire au Groupement SGS- Bénin Control classé premier. Outre le ministre des finances, le ministre d’Etat chargé de la Prospective, du Développement, de l’Evaluation des Politiques publiques et de la Coordination de l’action gouvernementale a été instruit pour conduire les négociations en vue de la signature du contrat entre le gouvernement et ledit groupement. Ce qui a été fait dans les règles de l’art.
C’était donc le point de départ de la mise en œuvre du PVI puisqu’après les négociations, un contrat liant l’Etat béninois et Patrice Talon a été régulièrement signé pour la mise en œuvre effective de ce programme. La suite, on la connait. De façon unilatérale, le gouvernement a remis en cause ce contrat qui constitue une loi des parties. Ensuite, le gouvernement a accusé Patrice Talon d’être l’instigateur d’une série de complots (empoisonnement et coup d’Etat) attentatoires à la vie du président Boni Yayi.
Cela ne fait pas sérieux d’entendre le Président Boni Yayi dire devant des jeunes que c’est Talon même qui a rédigé le contrat du PVI et que lui il l’a signé seulement. Cela ne fait pas aussi sérieux d’entendre le ministre Djènontin dire que : « …nous rassurons le peuple que le trésor public n’aura pas à débourser un franc pour payer un quelconque dédommagement à qui que ce soit dans ce dossier » et que « nous avons besoin des ressources pour construire et non des ressources que nous allons gaspiller dans des dossiers qui sont au départ faux … ». En tout cas, si le PVI était au départ faux et que c’est Talon même qui a amené son contrat et que l’Etat a signé, Boni Yayi et Djènontin doivent alors en tirer les conclusions de droit qui s’imposent et savoir qu’ils sont de potentiels clients de la Haute Cour de Justice. La balle est donc dans le camp des députés qui devront enclencher la procédure.
 Euloge Badou
source: Le quotidien "La presse du jour"  du 6 juin 2014

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