jeudi 26 juin 2014
PRESSION ET ACHARNEMENT CONTRE LES OPPOSANTS POLITIQUES ET LES SYNDICALISTES: JACQUES AYADJI "EN DANGER DE MORT"
Jacques Ayadji « en danger de mort »
Le Secrétaire général adjoint du Syndicat national des travailleurs de l’administration des transports et des travaux publics (Syntra-Ttp) n’est plus en sécurité. Jacques Ayadji s’est dit persécuté. Il s’est confié au cours d’une conférence de presse tenue hier mercredi 25 juin à la Bourse du travail.
« Je suis en danger de mort. Mon engagement m’amène à un point difficile. Le pouvoir veut me couper la tête », a crié Jacques Ayadji hier face à la presse. A l’en croire, il est depuis peu l’objet d’une filature exécutée par deux véhicules aux vitres fumées ; des véhicules qui font souvent la ronde dans le quartier où il réside. « Je suis suivi… Je suis en train d’apprendre qu’ils veulent m’empoisonner et m’envoûter. Ils veulent m’empêcher de dénoncer les tares du régime en place », a-t-il alerté. L’ingénieur des Travaux publics a aussi déclaré être victime d’une persécution organisée par les hauts responsables du ministère des Transports et des travaux publics. Selon lui, le ministre des Transports Aké Natondé a cherché à retourner contre lui les autres membres du Syntra-Ttp. Ayant échoué dans toutes ses tentatives, le ministre a choisi d’affecter Jacques Ayadji dans une Direction se trouvant au cœur du quartier Zongo (Cotonou). « Ils cherchent à me nuire physiquement en m’envoyant dans une zone réputée non sécurisée. Mais je n’ai pas peur. J’ai accepté de servir l’Etat partout où besoin sera », a-t-il laissé entendre.
Opposition Natondé-Ayadji
A l’en croire, sa mésaventure de ces derniers mois a commencé suite au remaniement ministériel intervenu en août 2013 au cours duquel le Chef de l’Etat a remplacé le ministre des Transports d’alors, Lambert Koty par M. Aké Natondé. « Avec le soutien des travailleurs du ministère des Transports, j’ai décerné un tableau d’honneur au ministre Koty lors de la cérémonie de passation de service. Je ne savais pas que je commettais le crime de lèse-majesté. Depuis ce moment, je n’ai plus de paix », a-t-il expliqué. « En octobre 2013, j’ai envoyé au Parlement une lettre pour dénoncer le scandale de la voie Akassato-Bohicon. Initialement estimé à 52 milliards F Cfa, désormais c’est à 107 milliards F Cfa qu’on veut reconstruire cet axe routier. Nous avions demandé aux députés de ne pas ratifier l’accord devant permettre de financer ce projet car c’est un scandale. Mais le ministre Aké a entrepris à l’époque de négocier avec le Secrétaire général du Syntra-Ttp pour l’amener à se désolidariser de la lettre envoyée par le Syndicat. Mais il a résisté », a informé Jacques Ayadji. Et de poursuivre : « En tentant de retourner le syndicat contre moi, le ministre voulait m’isoler et m’accuser de divulgation de documents administratifs pour me radier. Mais il a échoué ». Après cet échec, a fait savoir le conférencier, l’autorité ministérielle a poursuivi la chasse aux sorcières.
En réaction au renvoi d’un Directeur technique du ministère, les travailleurs ont protesté. Dans une pétition ouverte par Jacques Ayadji, ils ont exigé les raisons du départ dudit responsable sans obtenir de réponses. Cette action des travailleurs du ministère touchait, à entendre Jacques Ayadji, l’image de M. Aké Natondé. Elle a détérioré davantage le climat existant entre les deux hommes. Un climat invivable lequel ajouté à l’engagement syndical et politique du conférencier, pouvait justifier selon lui le plan ourdi contre sa personne la semaine écoulée par le gouvernement. A l’entendre, alors qu’il était en France la semaine dernière, il a reçu un coup de fil l’informant d’éviter de prendre au retour par l’aéroport de Cotonou car il risquait d’être arrêté. Jacques Ayadji a confié avoir reporté son voyage tout en décidant de prendre un vol Paris-Cotonou. L’Ingénieur des travaux publics a informé avoir été accueilli à sa descente dimanche dernier à Cotonou par une foule de travailleurs. Il dira que cette mobilisation a empêché ceux qui lui en voulaient d’exécuter leur plan. « Une fois à la maison, on m’a appris qu’il y avait un ordre de m’arrêter qui a été annulé 45 minutes avant l’atterrissage de l’avion à bord duquel j’étais », a-t-il fait savoir. Et de conclure : « Ils comptent utiliser tous les moyens pour m’atteindre. Je subis des menaces… Mais ils n’ont encore rien vu, l’heure des déballages viendra ».
Source: le quotidien "Le Matinal" du 26 juin 2014
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