
Le jeu dangereux de Yayi 1er !
Boni Yayi continue de jeter ses poulains dans l’arène pour brouiller les pistes. En fin de mandat, le roi obsédé par le trône, met en scène ses guignols. Le dernier numéro ennuyeux fut exécuté par Komi Koutché, ministre de la communication, qui traîne évidemment les symptômes de la servitude politique. Le porte parole du gouvernement cauri n’a pu éviter la cadence archaïque et anachronique lors d’une exhibition ringarde à Bembèrèkè où il lâcha une des phrases les plus vicieuses de l’ère de la pseudo-refondation. « Boni Yayi n’a encore choisi personne » éructait Komi dans sa rhétorique évasive sur la succession de son mentor.
Traumatisé par les percées apparentes du potentiel candidat Gbian dans le septentrion, Yayi fait enfiler à Komi les loques du soldat indigent embarqué dans la bataille pour l’endiguement de la poussée de l’ennemi. Certes, l’ancien Directeur du Fonds national de la micro-finance propulsé a la tête de la communication et des technologies de l’information et de la communication, a le profil pour le job avilissant de griot sans âme. Mais en se coltinant la parole polluante, il amplifie le doute que dégage Yayi sur 2016. Avec sa carapace immature, Komi a rejoint la galerie des prédateurs de la démocratie utilisés par le roi pour ses ballons d’essai sur son fameux projet de record de longévité au pouvoir. Komi a vendu la mèche en dévoilant le secret des couvents cauris sur les résolutions du roi qui, à moins de deux ans de la fin de son règne, « n’a encore choisi personne ». Que mijote alors Yayi ?
Ce n’est pas la première fois que les lèche-bottes du roi remuent leur langue servile pour souiller leur propre dignité. Le florilège des gaffes est énorme. En déficit de scrupule, Benoit Dègla jurait que «Boni Yayi restera au pouvoir après 2016». Même éjecté du gouvernement, l’ancienne vedette perdue de l’opération « Djakpata » répète inlassablement ses incantations infécondes prononcées dans le sillage obsessionnel du grand maître cauri condamné à la phobie de fin de mandat. Coincé dans ses hallucinations du pétrole, le ministre autoproclamé du sous-sol, le boute-en-train Barthélémy Kassa a, lui, explosé les frontières des incongruités avec un tournoi au nom de baptême pernicieux : « Yayi Boni 2016 ». Cette inspiration n’est pas anodine surtout que l’agité de la grotte tient une complicité sans répit avec le roi. Le délire politicien a donc été assumé par procuration. Aké Natondé avait plus tôt annoncé les couleurs en servant sur un plateau de télévision une réponse à valeur d’aveu à des journalistes qui l’interrogeaient sur son éventuelle candidature en 2016 : «Est-ce que celui qui est là (Yayi), vous a dit qu’il est fatigué ?». C’est la démocratie selon Aké. Inculture ou allégeance politique ? La navigation insensée a permis au Yayiste laudateur, son retour au gouvernement et l’exploit d’arracher le portefeuille de son frère ennemi de la région d’Agonlin.
La stratégie du roi est connue : laisser aux valets du système, les « chiens » du chenil cauri, le soin d’aboyer pour assurer les fantasmes de leur propriétaire. La logique de Yayi se construit sur sa volonté inoxydable de prendre la Marina en otage et de briguer l’impossible troisième mandat malgré la parole donnée notamment au Pape Benoit XVI et à Obama. L’intensification du populisme contredit les promesses de départ rabâchées lors des randonnées royales. Avec l’éther de la politique des faux -semblants, Yayi tente d’anesthésier l’opinion publique. Les épisodes démagogiques devant les jeunes et l’anecdotique pardon combinés à des choix fallacieux, servent de nouveaux leviers à un homme ruiné par sa gouvernance catastrophique. Au bord de l’abime, Yayi n’abdique pas et nie l’évidence. Et son agenda politique obscur sert de support à ses velléités négatives sous le contrôle de l’instinct ravageur.
Sur la question de la succession du roi, le récent bavardage de l’excité Komi a le mérite de révéler les envies diaboliques partagées dans la mouvance Yayi. Dans le flot de paroles, le ministre logé dans les bottes de sa majesté, a lâché le morceau. Yayi organise déjà sa propre résistance pour espérer continuer le job en 2016. Mais le rêve de Komi peut tourner au cauchemar. La fin de règne est inexorablement proche. Le 06 Avril 2016, un nouveau jour se lèvera et on tournera, en chantant et en dansant, la page Yayi. Définitivement.
Sulpice Oscar Gbaguidi
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