
HONDURAS : La communauté internationale tente un coup d’Etat constitutionnel
Une semaine après la destitution par l’armée de l’ex président Manuel Zélaya, à la demande d’un juge de la cour suprême pour « parjures, violations répétées des lois et de la constitution hondurienne », la pression se fait de plus en plus forte de la communauté internationale pour un retour au pouvoir du président déchu.
Déjà la banque mondiale vient de suspendre toute coopération avec l’Etat hondurien jusqu’au rétablissement de l’ancien président ; il en est de même pour l’Union Européenne qui vient de rappeler tous ces ambassadeurs en poste dans ce pays. Quant à la Communauté des Etat d’Amérique Centrale, elle vient de tenir en urgence un sommet au cours duquel elle a clairement proclamé l’isolement et même menacé de ramener Manuel Zélaya au pouvoir sous escorte militaire.
Cette prise de position unanime de la communauté internationale est ni plus ni moins un coup d’Etat constitutionnel et relève d’une mauvaise interprétation de la crise hondurienne.
En effet, c’est bien Monsieur Manuel Zélaya qui, en violation de la constitution, a entrepris l’organisation d’un scrutin référendaire aux fin de se maintenir au pouvoir malgré le rejet dudit projet par le parlement, la cour suprême, le congrès et l’armée. Cette démarche de l’ex président hondurien relève d’un coup d’Etat constitutionnel et aurait dû recevoir l’opposition et la contestation unanime de la communauté internationale si tant est que cette communauté se préoccupe de l’avancée de la démocratie ou de sa survie partout où elle est menacée.
Aujourd’hui, les diverses prises de position de par le monde ressemble non pas, à un soutien à un système démocratique menacé, mais plutôt à la mobilisation en faveur d’un ami en danger de mort.
En tentant de ramener au pouvoir celui-là même qui a été destitué par les instances légales de son pays et exilé par l’armée sur une décision de justice, la communauté internationale se présente beaucoup plus comme un chantre des coups d’Etat constitutionnel que défenseurs des principes démocratiques et des libertés des peuples.
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