
Pour les luttes anticoloniales, les pères fondateurs de l’Afrique ont créé l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) qui a vécu et a fait ses preuves malgré tout. Rien ne justifie encore l’abolition de cette appellation de l’organisation panafricaine.
Depuis près de 10 ans, les dirigeants du continent africain dans un mimétisme et un snobisme des temps modernes ont porté sur les fonds baptismaux l’Union Africaine en photocopie du concept qui a court en Europe depuis voici près d’un demi siècle. Seulement les européens ont pensé et muri leur projet de société étape par étape en cohésion avec les aspirations de leurs peuples respectifs et les exigences du temps.
Réunis à en Libye pour une de ces énièmes assemblées, les chefs d’Etat et de gouvernements africains viennent de passer de l’étape de « Commission de l’Union Africaine » à « l’Autorité de l’Union ». Des mots, encore des mots. Rien que des terminologies qui jusque là n’ont eu aucun impact sur le développement économique, social et politique de l’Afrique.
L’Union Africaine existe beaucoup plus par son nom que dans sa conception, ses réalisations et ses acquits. Comment parler d’union quand certains états en sont encore à faire du rapatriement de certains africains résidents sur leurs territoires. Comment parler d’union quand ni les personnes encore moins leurs biens ne peuvent circuler librement d’un coin à un autre du continent ? Comment parler d’union quand les dirigeants actuels ne parlent jamais d’une seule et unique voix quand il s’agit des questions de grandes préoccupations liant l’Afrique ? Comment parler d’union quand chaque responsable africain reste et entend s’accrocher à son micro Etat et diriger sans concession aucune ?
Aujourd’hui la démocratie est loin d’être une réalité dans des Etats comme le Zimbabwe, l’Egypte, la Libye, le Burkina Faso,… comment voudra-t-on que ces pays s’asseyent au même titre que des pays comme le Bénin, l’Afrique du Sud ou encore le Botswana où la démocratie est encrée dans les meurs et constitue un combat permanent pour les peuples et leurs dirigeants.
Pour une Union Africaine digne de ce nom, il faudra débarrasser l’organisation panafricaine de dirigeants comme Robert Mugabe, Mouammar Kadhafi, Mamadou Tandja, Hosni Mubarak, Paul Biya… et bien d’autres qui ne sont pas prêts à se conformer aux jeux démocratiques et au respect des libertés publiques.
L’Union Africaine restera toujours un « machin » ou encore « un club de véreux » tant que les règles d’adhésion et d’exclusion ne seront pas clairement définies et applicables à tous.
Pour le faire, la taille géographique et la richesse économique ne doivent pas être les éléments déterminants mais plutôt le respect et l’engagement des Etats à adopter les grands vecteurs d’une démocratie libre et pluraliste avec des élections démocratiques et transparentes tenues à bonnes dates.
A l’étape actuelle de son évolution, l’Union Africaine constitue une source de dépenses inutiles pour ses Etats membres et une tribune de masturbation politique et de parade pour certains chefs d’Etat en quête de popularité, de légitimité et de visibilité sur le plan international.
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