mercredi 8 juillet 2009


Scandales financiers sous Yayi Boni :

plus de 6 milliards de francs détournés dans le cadre du sommet de la cen-sad.
Réuni en conseil des ministres le 3juillet dernier, le gouvernement du Bénin a rendu public les irrégularités constatées par l’Inspection Générale de l’Etat dans le cadre des différents travaux de construction et de réhabilitation de différents cites comptant pour le 10ème sommet de la Cen-Sad tenu à Cotonou.
Ces irrégularités vont des surfacturations aux détournements financiers estimés à plus 6milliards en passant par la mauvaise qualité des travaux exécutés et ceux laissés en chantier.
Quelques cadres de l’administration ont été relevés de leurs postes de responsabilité. Mais rien n’a été dit du gros morceau, le ministre des finances et de l’économie qui constitue le chef d’orchestre de toute cette malversation. Il est vrai que l’homme n’est plus en poste mais du moment où il vit toujours, la lutte contre l’impunité demande qu’il vienne répondre de ses actes devant la justice.
Le flou dans le rapport de l’inspection générale de l’Etat est que le ministre de l’urbanisme n’a été à aucun moment cité encore moins le directeur national des marchés publics, tous impliqués à des degrés très élevés dans les travaux et les procédures de passation des marchés. Comment comprendre le black out total de la commission d’enquête sur ces deux personnes et bien d’autres qui ont pourtant pris une part active aux travaux ? Est-ce à dire que ces personnes non évoquées dans le rapport sont aussi blanches que la neige et qu’elles n’ont rien à se reprocher ou bien seraient-elles des protégées du pouvoir ?
En son temps, les députés à l’assemblée nationale avaient vu le mal venir et avaient tiré sur la sonnette d’alarme en dénonçant le budget fantaisiste et grotesque que le pouvoir leur avait soumis pour vote au sein d’un collectif budgétaire qu’ils avaient rejeté dans leur majorité…
En effet, les travaux sur le Centre International des Conférences et le palais des congrès étaient évalués à l'origine à 1.430.000.000 fca mais ils sont rapidement passés à 2.600.000.000 fca puis à 5.100.000.000 fcfa avant de se stabiliser à 6.407.820.023 fcfa ce qui a fait rougir les représentants du peuple qui n'avaient pas manqué de crier au détournement et à la diversion des deniers publics.
Le temps et les faits viennent de leur donner raison et la complicité et l’incapacité du chef de l’Etat à coordonner les actions de son gouvernement sont mises à nu.
La publication de ce rapport de l’IGE au moment où le ministre mis en cause ne fait plus partie du gouvernement laisse planer aussi quelques doutes. De sources bien fondées, le rapport était prêt et déposé sur la table du président de la république depuis bien des mois. Sa publication seulement maintenant relèverait du fait que Yayi Boni en voudrait à son ex argentier qui aurait eu des contacts avec son challenger pour la présidentielle de mars 2011, Monsieur Abdoulaye Bio Tchané.
Les déballages liés au présent rapport ne viseraient donc qu’à nuire définitivement à l’image de l’ex argentier béninois….Dans ce même sens, le président de la république aurait déjà saisi le président du parlement aux fins de lui transmettre toutes les informations sur ledit dossier en vu de sa transmission à la haute cour de justice.
Alors, si ces allégations de la rue s’avéraient justes, on peut en conclure donc que si l’ex argentier n’avait pas eu de contact avec le challenger pour 2011 de Yayi Boni, les résultats de ces audits ne seraient jamais rendus publics. Que l’indélicat ministre des finances relevé de ses fonctions au paravent pour autre faute professionnelle serait toujours en poste et bien protégé par tout le gouvernement et son chef.
Déjà, on raconte que le limogeage de l’ex argentier national était beaucoup plus lié à son présumé contact avec Bio Tchané que la faute professionnelle évoquée par le gouvernement.
En conclusion, bien d’autres ministres coupables de malversations seraient toujours en poste puisqu’ils n’auraient pas commis « l’impair » d’entrer en confidence avec le challenger du président ou avec les membres de l’opposition.

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