mercredi 4 mai 2011

COTE D'IVOIRE: ENFIN LA PAIX?

ARRESTATION DE LAURENT GBAGBO EN COTE D’IVOIRE : ENFIN LA PAIX ?
En début d’après midi de ce lundi 11 avril, les forces républicaines, soutien militaire du président Ouattara ont donné un assaut à la résidence présidentielle où s’est réfugié Monsieur Laurent GBAGBO en compagnie de sa femme Simone GBAGBO, quelques fidèles et des Hommes lourdement armés.
L’assaut final lancé par les « forces républicaines » a été appuyé par l’aviation militaire et les blindés de la force française LICORNE soutenus par les forces d’interposition des Nations Unies ONUCI.
Il serait cependant erroné de croire que c’est la France ou les Nations-Unies qui ont délogé ou capturé l’ex président ivoirien. L’implication de ces deux puissances n’a servi qu’à neutraliser les armes lourdes par lesquelles Laurent GBAGBO et ses mercenaires ont décimé jusque là des milliers de civil ivoiriens et étrangers.
Il existe une résolution, la 1975 des Nations-Unies qui recommande fermement que l’ONUCI utilise tous les moyens à sa portée pour protéger les populations civiles des actes de violence perpétrés par les milices de GBAGBO. Et la force française LICORNE n’est entrée en activité aux côtés de l’ONUCI qu’à la demande du secrétaire générale de l’ONU.
Ces actions concertées de la force LICORNE et de l’ONUCI ne devraient en aucun cas être prises pour des actes de recolonisation ; tout africain sérieux devrait les saluer car n’eut été l’appui de ces deux forces, Laurent GBAGBO continuerait impunément à tuer des civiles et à inquiéter des diplomates en poste à Abidjan sans ménagement.
Depuis toujours il est reproché à la France notamment, et aux puissances occidentales en général de ne se ranger que du côté des dictateurs qui pillent leurs pays et déciment leurs peuples. Pour une fois, Paris a choisi de se ranger du côté de la légalité constitutionnelle et du peuple qui a massivement porté son choix sur Monsieur Ouattara aux termes de la présidentielle de novembre 2010.
….Nous sommes en face d’un cas de « devoir d’ingérence » et nul ne doit être de trop pour s’y impliquer. On a tous suivi la résistance de Monsieur GBAGBO face aux propositions de sortie de crise menées aussi bien par la CEDEAO que par l’Union Africaine; on a tous suivi la mobilisation et l’armement de jeunes gens désœuvrés et transformés en escadron de la mort pour la cause de GBAGBO, on a enfin tous suivi les tirs à balle réelle des forces pro-GBAGBO sur les populations d’Abobo et de bien d’autres localités du pays.
Au nom de quelle logique devra-t-on laisser GBAGBO et ses Hommes abuser indéfiniment de populations aux mains nues ? Au nom de quelle logique devra-t-on laisser cette minorité lourdement armée décimé tout un peuple, tout un pays ? Si l’UA et la CEDEAO ont tout le temps hésité à mettre en œuvre l’option militaire pourtant inévitable à cette crise, elles ont cependant brillamment réussi l’isolement diplomatique de monsieur GBAGBO….
L’arrestation de l’ancien président ivoirien n’est certes pas synonyme de paix dans ce pays mais elle permet d’envisager autrement la résolution de la crise. Tout dépendra désormais du tact du président élu et de sa capacité à fédérer toutes les énergies ivoiriennes quelques soient leurs colorations politiques.
Il se posera cependant, quelque soit le tact et la finesse d’esprit du président Ouattara, la question du recasement de cette force dite « républicaine» composée de chasseurs traditionnels du nord du pays et des ex rebelles, auteurs de la tentative de coup d’Etat de 2002 et de leur chef Guillaume SORO qui voudra d’ici cinq ans remplacé Ouattara à la tête du pays. Quand on sait que Monsieur SORO dispose d’une force armée capable de conquérir à elle seule plus de la moitié du territoire ivoirien, on est en droit de croire que la Côte d’Ivoire a toujours des lendemains troubles devant elle.

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