mercredi 28 août 2013

RÉVISION DE LA CONSTITUTION AU BÉNIN: LES INTOXICATIONS DU POUVOIR VONT AU-DELÀ DE NOS FRONTIERES

La protestation acharnée des forces politiques, des citoyens épris de paix, de justice, de liberté et d'un état de droit, tourmentant le pouvoir de Yayi Boni dans sa démarche de "jusqu’au boutisme", de réviser la constitution à pas soldatesque, le régime recours à présent à l'une de ses armes les redoutable: la diffamation; la calomnie.
Un certain Andoche Amègnissè, ancien allié du pouvoir tombé en disgrâce, jeté et prison pour "outrages et diffamations au chef de l'Etat", libéré et au chômage politique depuis des lustres, s'est agrippé au mouvement "Mercredi rouge" sur internet à travers les réseaux sociaux, notamment Facebook. Sympathisant avec tout le monde et faisant prouve d'une grande détermination pour la "non révision de la constitution", l'homme a fini par faire le tour de tous les meneurs du mouvement, proposant des idées, des stratégies de résistances....C'est au cœur de cette ambiance qu'un matin, la presse locale presque à  l'unanimité titre: "Andoche Amègnissè" se désolidarise du mouvement "Mercredi rouge contre la révision de la constitution". Motif? tous les papiers annoncent que l'ancien fidèle du pouvoir se retire du mouvement au motif qu'il serait financer par le richissime homme d'affaire Patrice Talon.
Risible, non? Monsieur Talon est bien béninois; et au non de quelle loi ne peut-il pas financer une activité libre et pacifique entrant dans le cadre de la mobilisation des béninois pour sauvegarder leur démocratie; un mouvement jusque là d'activisme politique! Monsieur Talon a certes des démêles avec la justice de son pays; mais jusque là, par deux fois, des tribunaux ont prononcé deux "non lieu à poursuivre" qui ont déstabilisé le régime Yayi, dont le seul rêve est d'humilier et ruiner économiquement l'opérateur économique. Que reproche monsieur Amègnissè au mouvement des mercredis rouges, quand il pense qu'il ne peut ou ne doit  être financer par l'homme d'affaires Talon? Ce dernier n'est point un paria! A supposer que financement des mercredis rouges, il y ait eu par Talon, où est donc le problème? N'a-t-il pas financer toutes les campagnes politiques pour l'élection et le réélection de Yayi dans ce pays? Ou bien serait-il une chasse gardée du seul pouvoir? Est-ce parce que l'homme d'affaires est en mauvaise posture avec ses amis d'hier que plus personne ne doit le fréquenter? Car, quand il finançait Yayi et sa clique, personne ne disait mot; et monsieur Amègnissè était du lot. Donc trêve de bavardages et de polémiques non fondées, Talon est libre de financer qui il veut, ce qu'il veut et comme il veut!  On en était là quand l'autre put de la rue d'Auteuil, je veux nommer la revue Jeune Afrique qui s'est tout le temps associé aux régimes les plus corrompus et les plus dictatoriaux d'Afrique a publié dans sa rubrique "confidentiel" de sa dernière parution: (JA no  2746 du 25 au 31 août 2013) : Bénin, Talon, Yayi et le Mercredi rouge.  «La création soudaine au Bénin du Mercredi rouge, farouchement hostile au projet de réforme  de la constitution, ne doit rien au hasard. L’un des ses principaux dirigeants, Joseph Djogbenou, n’est autre que l’avocat de Talon, l’homme d’affaires poursuivi pour tentative d’empoisonnement contre le Chef de l’Etat, Boni Yayi, en octobre 2012.Pour le pouvoir le scénario brandi par le Mercredi rouge - la réforme  de la Constitution permettrait au président (lequel effectue, aux termes de l’actuelle Loi fondamentale, son second et dernier mandat) de se représenter en 2016 en passant à une nouvelle République - est un écran de fumée. La raison réelle de cette opposition concerne plutôt l’une des dispositions de la réforme : l’imprescriptibilité des crimes économiques. Or, Patrice Talon est également visé par sept plaintes économiques, notamment dans le secteur de coton et sur le programme de vérification des importations (PVI) au port de Cotonou.».
On  lit clairement que la source de ce papier anonyme, c'est le pouvoir. Comment un magasine aussi "célèbre" et vieux que jeune Afrique peut-il aussi facilement verser dans l'intoxication; la désinformation? A-t-on pris soins de confronter les points de vue du pouvoir avec ceux de ses antagonistes? A défaut, a-t-on chercher tout au moins à lire ce qui existe déjà en matière d'imprescriptibilité de crimes économiques au Bénin et vérifié si ces dispositions ont-elles été bien appliquées? Même si des billets de banque ont dû forcer l'écriture de ce papier, l'on ne peut tourner le dos aussi facilement à la déontologie en la matière. Sommes-nous encore en journalisme? Me suis-je demandé à la lecture de cet "entrefilet" digne d'un canular des temps Monboutu, Eyadéma et autres! Mais en réalité, je fais l'effort de comprendre ce magasine qui, des décennies durant, a travailler à saper les bases de toutes actions de résistance aux pouvoirs autocratiques, sanguinaires et corrompus qui ont fait le malheur des africains jusque là.
En accusant monsieur Talon Patrice de crimes économiques sans procès, seuls le magasine et sa source savent de quels tribunaux viennent les ordonnances et qui en  sont les juges signataires!   Jeune Afrique au regard de ce papier publier dans sa dernière parution montre bien qu'il est aux ordres du pouvoir Yayi, sinon pourquoi n'avoir pas fait une enquête minutieuse avant de porter des affirmations aussi grotesques que monstrueuses! 
Ainsi le pouvoir Yayi, après la carte Amègnissè qui n'a pas tué mouche ni émoussé les ardeurs des anti révisionnistes, sort son joker, Jeune Afrique, sur qui il mise pour démobiliser le mouvement mercredi rouge.  Attendons de voir! En attendant, continuons la lutte, camarades!

LU POUR VOUS: RÉACTION DE TROIS PERSONNALITÉS LAÏCS BÉNINOISES AU SUJET DE LA LETTRE DE YAYI AU CLERGÉ BÉNINOIS



Révision de la constitution: Ahanhanzo-Glèlè, Détchénou et Mêtinhoué condamnent la réponse de Yayi au Clergé( L'EVENEMENT PRECIS 28/8/13)
Le contenu de la réponse du Président Boni Yayi à la lettre du Clergé catholique au sujet de la révision n’a pas trop plu à trois grandes personnalités de ce pays. Il s’agit du Professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè, de Antoine Détchénou et de l’historien Pierre Mêtinhoué. Dans une réaction dont ils portent tous trois la signature, intervenant ici comme de fidèles laïcs, à les croire, ils dénoncent certains termes utilisés par le Chef de l’Etat ainsi que les accusations qu’il porte contre l’église catholique. Ils n’ont pas manqué de rappeler quelques faits majeurs antérieurs à ce projet de révision de la constitution, en conseillant le Chef de l’Etat de laisser tomber cette « aventure ». Lire ci-après
l’intégralité de leur réaction.
La réaction de trois fidèles laïcs: Maurice Ahanhanzo-Glèlè, Antoine Détchénou et Pierre Mêtinhoué
Après avoir lu et relu la lettre du président Boni Yayi au président de la Conférence épiscopale du Bénin, Mgr Antoine Ganyé, il nous est apparu nécessaire de nous prononcer, en tant que fidèles laïcs de l’Eglise catholique du Bénin, sur certains commentaires du chef de l’Etat et aussi, sur son refus d’apprécier des propositions concrètes que l’épiscopat lui a faites pour sortir de la crise actuelle.
Les exhortations pastorales des évêques catholiques ont toujours eu, il est vrai, pour premiers destinataires les fidèles de leur Eglise. Mais elles ont toujours eu à cœur de s’ouvrir aux hommes de bonne volonté, disposés à les accueillir dans le souci de participer à une même cause. Cela s’inscrit dans une vieille tradition d’ouverture spirituelle de l’Eglise catholique. On ne peut donc qu’être surpris que le dernier message des évêques du Bénin ait été lu par le ministre Arifari Bako comme ne devant s’adresser qu’aux seuls catholiques, parce que l’opinion des évêques ne serait pas représentative. Le caractère inédit d’une telle attitude manifestant une réelle étroitesse d’esprit indique à quel point le contenu du message gêne.
En tant que signataires de cet article, nous nous imposons de prendre position ici, tout en sachant que nous ne sommes qu’un écho de bien d’autres qui partagent la même opinion que nous et qui auraient aimé prendre position s’ils le pouvaient. Qu’ils nous permettent de les associer, sans prétention, à notre initiative.
Bien qu’il y ait eu déjà de nombreuses protestations dans la presse, nous avons senti le besoin urgent de répondre à la lettre du président de la République dont le contenu va au-delà des destinataires indiqués.
Instrumentalisation de Dieu
Dans sa réponse au message de la Conférence épiscopale, le président Boni Yayi, dans ce qu’il a appelé «mes commentaires d’ordre général», décline toute responsabilité personnelle face à la grave crise sociopolitique actuelle de notre pays. Il écrit ceci : « En fait, il s’agit d’une responsabilité collective dont les causes sont liées à l’absence de notre foi en Dieu, à l’amour du prochain, aux pesanteurs de nos structures culturelles et mentales, aux contingences de l’évolution historique de notre société et aux facteurs exogènes… » Cet argument est l’expression d’une analyse brouillée, délibérément brouillée, d’un fourre-tout. Comme le Bénin est un pays de croyants, un pays réputé pour sa foi en Dieu, le président prend l’habitude de mêler le registre religieux à tout par des artifices et des pratiques de manipulation qu’il faut se décider à critiquer sérieusement. Car, cela nuit à la religion et à la démocratie tout autant. Et ce faisant, personne n’est responsable de rien. La vie du puissant est dite sacrée comme si la vie des faibles, des prisonniers et des assassinés l’était moins.
Personne n’est trop puissant pour ne pas devoir respecter Dieu et la religion et prendre au sérieux l’espace où l’homme doit assumer ses responsabilités. Il faut bien reconnaître que le malaise actuel provient, entre autres, de toutes les atteintes aux libertés publiques et individuelles qui ont fragilisé et décrédibilisé notre démocratie.
Ce malaise est dans les mensonges répandus tous les jours par certains médias (singulièrement la télévision d’Etat mise au service d’une personne).
Ce malaise est l’expression du gaspillage des deniers publics dont l’illustration la plus significative est le volume du gouvernement qui impose la location de maisons privées à grands frais pour y loger les services d’Etat.
De la modernisation de la Constitution
Le commentaire du président Yayi concernant la question de son projet de révision constitutionnelle a procédé à des raccourcis qui sont plus que des inexactitudes.
(1) Le distingué, Maurice Ahanhanzo Glèlè accompagné de son épouseLa commission Ahanhanzo-Glèlè
La commission Maurice Ahanhanzo-Glèlè avait pour mission : « de mener une réflexion systématique et prospective sur le fonctionnement actuel de la Constitution » (Article 3 du décret n° 2008-052 du 18 février 2008, modifié et complété par le décret n° 2008-597 du 26 octobre 2008 du président de la République).
Il s’agissait d’une commission de relecture et non de révision de la Constitution.
S’appuyant sur les orientations données par le chef de l’Etat à l’occasion de l’installation officielle de la commission, les membres ont convenu de préserver, entre autres :
- les options fondamentales de la Conférence nationale de février 1990, à savoir la forme républicaine de l’Etat, la démocratie libérale pluraliste, l’Etat de droit ;
- la nature présidentielle du régime politique ;
- la limitation du nombre de mandats présidentiels ;
- et l’âge (40-70 ans) des candidats à l’élection présidentielle.
Par ailleurs, ils ont pris en compte les insuffisances observées dans la pratique de la Constitution du 11 décembre 1990 et fait des propositions en vue de les corriger.
A cet effet, ils ont estimé que l’existence d’institutions de contre pouvoir réel, jouissant d’une véritable autonomie était d’une nécessité absolue dans un Etat de droit.
« Dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’impunité et en vue de promouvoir le développement, il est apparu important de rendre l’appareil judiciaire indépendant, impartial et crédible… » (Extraits du rapport provisoire de la commission Ahanhanzo-Glèlè remis au gouvernement le 6 juin 2008). Après avoir examiné le rapport provisoire, le gouvernement a fait part de ses observations et a demandé à la commission d’en tenir compte. L’article 2 du décret n° 2008-597 du 22 octobre 2008 a d’ailleurs précisé que la mission de la commission, au cours de la période de prorogation de deux mois (7 octobre 2008 – 7 décembre 2008) consiste essentiellement à :
- intégrer les observations du gouvernement dans le rapport provisoire,
- finaliser l’ensemble du dossier en prenant également en compte les autres amendements du groupe.
En conclusion du rapport provisoire de juin 2008, la commission affirmait qu’il importe que le gouvernement diffuse largement les conclusions actuelles des échanges et des réflexions, afin de recueillir les réactions des institutions de la République et des composantes de la société.
« En créant la commission, le gouvernement lui a demandé de relire la Constitution de 1990 et non d’en rédiger une nouvelle. Il n’empêche que les modifications suggérées ne pourront être intégrées au texte initial de décembre 1990 que si elles reçoivent un large consensus de l’opinion publique et des forces politiques et sociales ». Le gouvernement a changé de politique et écarté la commission Ahanhanzo-Glèlè.
La commission GnonlonfounPierre Mètinhoué
« Nous avons envisagé, écrit le président Boni Yayi, avec les autres institutions de la République, de soumettre au peuple le projet de modernisation de notre Constitution avec le concours de hauts cadres juristes de notre pays. Des réflexions, il en est sorti un document transmis à l’Assemblée nationale en 2009. Ce dernier a été amélioré par un autre groupe de travail de cadres compétents que compte notre pays ».
Mais le rapport Gnonlonfoun est resté secret ! On aimerait le lire.
Un bon et sain examen du projet de révision de la Constitution gagnerait à ce que le gouvernement, par respect, pour le peuple diffuse les rapports Ahanhanzo-Glèlè et Gnonlonfoun avec les amendements qu’il y a apportés en sa qualité de chef de l’Exécutif, initiateur du projet.
Calmer le jeu
Que le président Boni Yayi calme le jeu en retirant son projet qui est « né avec sa croix de mort sur le front » pour emprunter la belle expression de Montherlant.
Plusieurs recours sont déjà pendants devant les hautes juridictions compétentes. On s’amusera bien. Faut-il souligner les nombreuses irrégularités juridiques qui risquent de bloquer le processus référendaire ?
La loi référendaire, loi n° 2011-27 du 28 janvier 2012 portant conditions de recours au référendum a été promulguée hors délai ! Elle n’est pas encore à ce jour publiée au journal officiel.
Par ailleurs, le président Boni Yayi précise dans sa lettre à l’épiscopat : « Comme vous l’avez si bien dit, toute révision a besoin d’un consensus. Je n’ai point perdu ce point de vue. J’ai souhaité, en effet, que l’Assemblée nationale procède à une vulgarisation du contenu de cette modernisation en direction de toutes les institutions de la République, de l’administration publique, les collectivités locales, la classe politique et tous les autres groupes socioprofessionnels et culturels ». De qui se moque-t-on ? De Gaulle a traité le peuple français de peuple de veaux. Le président Boni Yayi prendrait-il les Béninois même analphabètes pour des demeurés ? Nous n’oserions lui prêter une telle idée ! Le peuple béninois même analphabète se souvient encore de décembre 1989, de la vulgarisation ou popularisation de l’avant-projet, et du référendum constituant du 2 décembre 1990 ! On n’entre pas dans le monde en marchant à reculons.
Du point de vue constitutionnel, le texte soumis à l’Assemblée nationale, est un projet donc d’initiative gouvernementale (article 154 de la Constitution). Il n’appartient pas à l’Assemblée nationale de procéder à sa vulgarisation. C’est au gouvernement qui a pris l’initiative de la révision d’assurer la popularisation de son projet. Il est trop facile de se dégager de sa responsabilité sur un autre. Nous ne sommes plus sous un régime de parti unique ou parti-Etat-majorité présidentielle-Etat mais dans un Etat de droit, de démocratie libérale pluraliste. Le président Boni Yayi s’est engagé devant la commission Ahanhanzo-Glèlè à assurer la divulgation du projet de révision que son gouvernement aura arrêté. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Et pour ne pas poursuivre, le gouvernement a-t-il donné à l’Assemblée nationale tous les moyens financiers et matériels, disons la logistique budgétaire ? Et pourquoi le chef du gouvernement a-t-il envoyé ses ministres en campagne d’explication de la Constitution à travers tout le pays ? N’est-ce pas du gaspillage d’argent et une manière de distraire les braves populations des travaux des champs alors que le pays crie la faim et se meurt à petit feu ? Il n’y a aucune urgence à réviser la Constitution. Prenons le temps, et préparons une révision dans la sérénité. Le président Boni Yayi a présenté un projet à l’Assemblée nationale en 2009 ; il l’a retiré en 2012. Quel diable le pousse à ressortir son projet en 2013 en faisant courir de grands risques au pays ? Non à la révision de la Constitution au forceps.
Demande d’explication
Malgré l’usage de plusieurs formules de politesse, tous les lecteurs de la lettre du chef de l’Etat qui ont l’expérience de l’administration ont compris qu’il s’est adressé à Mgr Antoine Ganyé dans les termes utilisés habituellement par un supérieur hiérarchique pour obtenir une information de son subordonné.
Dans un Etat laïc comme la République du Bénin, où l’Eglise et l’Etat sont séparés, peut-on accepter que le président de la République se comporte vis-à-vis de la hiérarchie de l’Eglise catholique comme si elle dépendait de lui ? En effet, commentant l’analyse des évêques sur les dossiers de tentative de son empoisonnement et de son renversement par coup d’Etat, le chef de l’Etat écrit ce qui suit : « (…) je me permets de vous prier avec beaucoup de respect et de considération en votre qualité de président de la Conférence épiscopale, une grande institution de foi, de bien vouloir me faire connaître les éléments en votre possession à partir desquels vous déclarez qu’il s’agit d’évènement douteux et contestés ».
La suite des propos du président de la République sur cette question précise est grave puisqu’il soupçonne les évêques d’être en lien avec celui qu’il appelle « le principal accusé » et surtout de « se substituer à la justice de notre pays, ou l’influencer dans l’instruction de ce dossier, ou semer le doute dans l’opinion nationale et internationale ».
Comment peut-on en vouloir à quelqu’un à la date du 20 août 2013 pour la simple raison qu’il a des doutes concernant cette affaire de tentative d’empoisonnement du président Boni Yayi après que le juge Angelo Houssou, juge d’instruction au tribunal de 1ère instance de 1ère classe de Cotonou, a prononcé le 17 mai 2013 une ordonnance de non-lieu général, et que la chambre d’accusation de la cour d’appel de Cotonou a confirmé le 1er juillet 2013 ?
Le président de la République informe Mgr Ganyé qu’au stade où se trouve l’instruction des dossiers de la tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat, il s’en est dessaisi pour les confier à la justice divine. S’il en est vraiment ainsi, comment se fait-il que le parquet général de Cotonou, cette justice humaine, se soit pourvu en cassation dès le 1er juillet 2013 ?
Silence éloquent
Les évêques ont montré que l’une des facettes les plus critiques du malaise ambiant est le malaise politique. Ils ont affirmé, avec raison, que « notre démocratie se porterait mieux, si les règles d’une saine coopération consensuelle établies étaient cultivées et entretenues ».
Ils suggèrent, à la suite de plusieurs personnalités politiques non membres de la mouvance présidentielle actuelle, que le pouvoir accepte d’entrer en dialogue avec les représentants d’autres courants de pensée afin de parvenir « à une appréciation objective diversifiée et par conséquent plus juste des problèmes ».
Fort curieusement, cette proposition concrète n’a pas retenu l’attention du chef de l’Etat puisqu’il n’en a rien dit dans sa lettre à Mgr Ganyé.
Fortement préoccupés par la sauvegarde de la paix dans notre pays, nous invitons nous aussi, le pouvoir en place et ceux qui aspirent à prendre sa relève, à tout mettre en œuvre pour se rencontrer et se parler avec la franchise nécessaire, car ce qui est en jeu dépasse chacun d’entre nous.
Les intérêts égoïstes passeront, le pays, notre patrimoine commun, demeurera. Faisons en sorte que les générations montantes ne nous reprochent pas de le leur avoir légué dans un état lamentable.

mardi 27 août 2013

LA MORT DE LA DEMOCRATIE AU BENIN: PETITE CHRONIQUE D'UNE BIEN BELLE VIE PERDUE.

 
ATTENTION! CET HOMME EST DANGEREUX. IL N'AIME PAS LA DEMOCRATIE, NI LES HOMMES LIBRES, ENCORE MOINS LA CONTRADISTION.
NE TENTEZ PAS DE LE RAISONNER, VOUS DEVIENDREZ NET UN ENNEMI A ABATTRE. IL A UN PUISSANT RESEAU A SA SOLDE! VOUS NE POUVEZ PAS LUI ECHAPPER.
 

 
 
La preuve que ça va mal au Bénin, la voici.
Nous sommes encore Bien au Bénin, pays autrefois démocratique avec des élections libres et transparentes.
 
Autrefois, les marches de protestations étaient légion; pour un "oui" ou un "non", on pouvait descendre dans les rues, encadrer par la police, après une autorisation, et le tour est joué.
 
Autrefois, aucun syndicat n'était interdit de grève.
 
Autrefois, lorque Mathieu Kerekou a manifesté la volonté de réviser la constitution, même pour le bonheur du peuple, quand celui-ci s'est soulevé avec ce fameux "TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION", Kérékou a fait marche arrière!
 
Autrefois, quand nous étions en démocratie et quand le clergé, aux regards des signaux envoyés par le peuple et des informations qui lui parviennent,  publie un message épiscopal, soit le président de la République l'invite pour en débattre, ou il n'en dit rien du tout, toujours en signe de politesse, même si le message accuse beaucoup le président: c'était les cas de Mathieu Kérékou et de Soglo Nicéphore durant leur règne. Dans tous les cas, l'un comme l'autre se mettait aussitôt à trouver solution aux problèmes évoqués par le message du clergé.
 
Aujourd'hui, on nous dit que nous sommes en démocratie mais personnes ne peut faire une marche de protestation, même pacifique. La preuve: des organisations syndicales et autres partis politiques ont  décidé de marcher contre la révision forcée de la constitution et la misère du peuple, mais on leur a envoyé des policiers armés jusqu'aux dents. Et les manifestants, pris de peur ou par souci de préserver la paix, on rebroussé chemin.
 
Aujourd'hui, on nous dit que nous sommes en démocratie mais quand le clergé, aux vues des informations qui lui sont parvenues et avec ses propres analyses sur le terrain, a publié un message épiscopal, le président de la République s'est enflammé et lui a répondu dans une lèttre sévère. Comme si cela ne suffisait pas, le ministre des affaires étrangères a répliqué au clergé, lui aussi, disant qu'il ( le clergé) ne parle qu'en son propre nom et non pas au nom des béninois. 
La guerre ainsi lancée contre le clergé par Yayi, a eu le soutien de l'Union Islamique du Bénin, qui elle aussi, dans une correspondance adressée au clergé, a fustigé le comportement et les propos tenus par celui-ci dans son message au Président de la République. C'est ainsi chaque jour, il se trouve l'un d'entre nous pour écire et désavouer le clergé.
 
Voilà comment que Yayi tente d'opposer une partie du peuple béninois  à l'autre: opposer les musulmans aux chrétiens caholiques car tous ces messages qui viennent en soutien à Yayi son achetés; financés et commandés depuis les cercles obscurs du pouvoir.
 
Aujourd'hui, on nous dit que nous sommes en démocratie mais le peuple dit "Nous ne voulons pas d'une révision de la constitution" mais Yayi perciste et signe que c'est que lui il veut qui passe. Le peuple, opposé à sa volonté de réviser la constitution décide de descendre dans les rues, les mains vides pour manifester mais Yayi lui envoie la police; le peuple révolté, décrète les  "mercredis rouges" en signe de protestation contre la révisionde la constitution; sur son chemin, que de policiers et gendarmes pour le traquer; le  conduire au tribunal, devant le procureur!
 
Aujourd'hui, les élections sous le règne de Yayi sont un véritable chaos ou parfois un cahot. C'est à dire que dans le premier cas, quand les élections sont organisées, c'est avec le plus grand désordre possible au monde, et les résultats ne convaient personne, même pas le ou des heureux élus eux-mêmes. C'est le cas de la présidentielle de 2011 et des municipales et communales de 2009. Dans le second cas, c'est que les élections n'ont pas du tout lieu avec un report sine die: c'est le cas des dernières municipales (2013) renvoyées aux calendes grècques.
 
C'est donc cela la démocratie béninoise ces années de Yayi ou nul n'a droit à la parole, sauf les siens, Lionnel AGBO, en a fait les frais; nul ne peut marcher et protester, si la marche n'est pas pour chanter et danser ses louanges et ses mérites... nul ne peut émettre un avis contraire au sien sur la gestion du pays.
 
En attendant la rennaissance de notre démocratie perdue dans les conditions sus évoquées , battons-nous contre la terreur, l'intimidation, le totalitarisme, le régionalisme et la manupulation du peuple, toutes choses que Yayi a érigées en mode de gouvernance.  
  

REVISION DE LA CONSTITUTION ET TENSIONS POLITIQUES AU BENIN : LES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE AU SECOURS DU PRESIDENT YAYI BONI.

 
 
 
Théodore HOLO, Président de la cour constitutionneelle du Bénin.
En se faisant l'avocat du pouvoir dans le débat sur la révision de la constitution,
l'homme s'est discrété, et n'inspire plus confiance au près des béninois!
 
La République du Bénin vit des heures chaudes; si chaudes que nul ne peut prédire ce qui attend le peuple béninois dans les mois, voire les années à venir. Tout est parti de la mal gouvernance érigée en norme dans le pays, mal gouvernance politique, économique, sociale auxquelles est venue s’ajouter la volonté farouche d’une révision opportuniste de la constitution de la République.
Depuis le message épiscopal du clergé en date du 15 août denier avec une analyse socio politique sans complaisance de la situation du pays, et invitant tout le peuple au dialogue, le gouvernement Yayi Boni, tel un diable dans le bénitier n’arrête pas de montrer du muscle. Après sa lettre incendiaire en signe de réponse au clergé, ce fut le tour de l’Union Islamique du Bénin(UIB) de répondre au clergé, alors que cette institution(l'UIB) n’était pas destinataire du message envoyé au chef de l’État. Comme je l’avais écrit dans un précédent article, tout doute plane aujourd’hui encore sur les vraies raisons qui ont motivé la réponse du l’UIB au clergé, qu’elle a accusé de tout, sauf d’un juge impartial.
Dans cette course affolante de courtisans  et de godillots au secours d’un Yayi Boni visiblement en difficulté dans les résultats attendus de lui par le peuple, c’est les présidents des institutions qui viennent d’entrer dans le jeu,  aux côtés du chef de l’État.
Au terme d’une réunion de concertation tenu ce vendredi 23 au siège de la cour constitutionnelle,  c’est le président de la cour constitutionnelle lui-même en personne qui s’est fait le porte parole de ses pairs, pour dire dans une déclaration nos sans controverse : 
« Nous avons jugé utile de nous réunir en raison des perturbations qui ont cours en ce moment dans notre pays; et bien entendu nous avons élargi nos réflexions sur le projet de révision de la constitution envoyé par le gouvernement au parlement. Au cours de la séance, nous avons longuement écouté le gouvernement, chiffres à l’appui, et avons constaté que tout n’est pas si mal qu’on puisse le croire. Les chiffres de la banque mondiale donne le Bénin en net progression et en bonne position dans sa gouvernance économique; l’U.E.M.O.A classe le bénin troisième (3 è) sur (8) huit pays  en thème de performance économique; de même, le Bénin, le Rwanda et (9) neufs autres pays sont assurés d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement; autres statistiques : en 2006 le revenu moyen par habitant au Bénin est de 400dollars US; en 2010-2012, il est de 800 dollars US(…). Est-ce que ces perfomances se vivent par les concitoyens? Je vous dirai que, en ma qualité d’enseignant du supérieur, ce n’est pas ce que je gagne en 2006 que je gagne en 2013. Donc, il y a des choses intéressantes qui se font mais nous croyons qu’il y a un déficit de communication en direction du peuple; bien entendu je n’ai pas écouté les syndicats et confédérations syndicales, pour ne pas avoir à sortir de mon obligation de réserve, en tant que président d’institution.  ! … S’agissant du projet de révision de la constitution envoyé par l’exécutif au parlement, il y des choses bien dans ce projet,  comme : la constitutionnalisation de la CENA; l’imprescriptibilité des crimes économiques… ce sont là autant de choses intéressantes pour lesquelles ces actions méritent d’être soutenues. La haute juridiction avait déjà, dans une jurisprudence datant de 2007,  indiqué que la constitution ne peut être révisée sans consensus. C’est cela qu’il faut rechercher à présent, et chaque institution devra faire le travail qui est le sien dans ce sens pour que nos populations comprennent clairement ce qui se fait; ce que contient ce projet de révision de la constitution; déjà le projet est envoyé aux maires pour popularisation, c'est une bonne chose; chaque institution devra s’impliquer et le parlement travaille à une large vulgarisaton.…. »
Comme on le voit, les institutions de la République se mobilisent pour contourner la volonté du peuple. Elles entendent  s’unir pour faire échec aux luttes et revendications légitimes du peuple; elles ont préféré soutenir un homme non pas le peuple, encore moins la démocratie béninoise.
Quand monsieur Holo, président de la cour constitutionnelle, dit clairement manger à sa fin du fait de l’évolution constante de son salaire depuis 2007, se demande-t-il si tous les béninois mangent ainsi à leur faims? Se demande-t-il si le salaire de tous les béninois du privé comme du public évolue à cette même vitesse? Se demande-t-il si tous les béninois ou la majorité au moins a accès aux soins de santé qu’ils méritent? Quels efforts ont été les siens en particulier pour l’amélioration du quotidien des béninois et des béninoises? L’homme dit encore : « Je n’ai pas besoin d’écouter les syndicats, pour ne pas sortir de mon obligation de réserve ». Cette phrase à elle seule montre la conception que monsieur Holo a de sa mission de président de la plus haute institution régularisant le droit et la loi dans notre pays. Au nom de quoi pense-t-il (monsieur Holo) ne pas être obligé d’écouter le syndicat, alors qu’il écoute Yayi Boni et ses partisans? Le pays est en crise, donc divisé en deux;  et s’il y a l’un de nous qui se découvre brusquement des vertus d’arbitre, il devra concilier les positions après avoir écouté tout le monde, non pas se faire le porte-parole d’un camp contre l’autre!
Quand les indications de la banque mondiale et du Fond Monétaire International donnent le Bénin en « bonne santé économique », monsieur Holo qui vit et travaille au Bénin, et qui est sensé connaître le vécu quotidien du Béninois ordinaire, constate-il lui, cette supposée « bonne santé économique » sur la vie de ses concitoyens? Écoute-il  au moins les radios, regarde-t-il les télévisions  pour  se rendre compte de la misère et de la détérioration des conditions de vie et de travail de certains de ses compatriotes? Se demande-il au moins comment est répartie la richesse tant évoquée par la banque mondiale et autres institutions qu’il vient de nous citer? Les institutions qui pensent que le Bénin va bien; que le Bénin serait bien gouverner; que le Bénin est assuré d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement sont-elles venues au Bénin constater l’état de la plupart de nos routes? Sont-elles venues visiter nos hôpitaux, nos écoles, lycées, collèges et universités? Ces institutions ont-elles constaté le taux de chômage en milieu de jeunes dans le pays? Savent-elles le nombre d’emploi que Yayi Boni a supprimé du simple fait de la chasse politique injustement menée à certains opérateurs économiques parmi les plus crédibles? Ont-elles connaissance de la division entre le nord et le sud, entre l’islam et le catholicisme orchestrée et entretenue par le même Yayi?  Ces institutions ont-elles connaissance de la forte tension socipolitique qui règne dans le pays à cause du refus de dialogue et de la marginalisation de certains béninois par Yayi et son gouvernement? Ces institutions qui « notent » le Bénin et qui « vanteraient » ses mérites et ses performances socioéconomiques et politiques, savent-elles que le Bénin sous l’égide de Yayi s’est doté d’une LEPI (Liste Électorale Permanente Informatisée) qui fait que désormais tous les présidents élus seront du nord, à cause des fausses données statistiques affectées aux régions du septentrion Béninois?   
En acceptant de défendre ces déclarations et ces positions ouvertement devant caméras et micros, c’est bien la preuve que monsieur Holo et ses pairs des autres institutions ont clairement montré leur direction : celle de la révision à tout prix de la constitution. Ils se sont ainsi substitués  au peuple qui devrait être le seul à savoir s’il y a ou non amélioration de sa condition de vie et de travail. Comment monsieur Holo, juriste de haut rang ayant même travaillé à l’élaboration de la constitution en 1990, peut-il prendre une telle position de citoyen ordinaire et néophyte voire d’un profane, pendant que des magistrats et autres hommes de droits disent haut et fort que le projet de révision de la constitution tel que montée et transmis au parlement, porte des dispositions attentatoires à l’indépendance de la justice? Est-ce la fonction qu’occupe monsieur Holo et les privilèges liés à celle-ci qui font que l’homme ne peut plus distinguer  tous les disfonctionnements soulignés par des béninois? Y compris ceux ouvertement relevés par le professeur Maurice Ahanhanzo Glèlè, père fondateur en grande partie de notre actuelle constitution?  
Le parti pris de monsieur Holo et ses pairs est, on ne peut plus flagrant. Si non, en admettant publiquement qu’il y a de bonnes initiatives dans le projet de loi portant révision de la constitution, il devrait pouvoir souligner un ou deux aspects de moins intéressants!  
Il n’y a plus de doute, la constitution a toutes les chances d’être révisée, aux seules couleurs de Yayi Boni et de ses partisans, dont les présidents des institutions. La réunion de ceux-ci ce vendredi et la déclaration qui en est issue, est la preuve palpable et irréfutable. En attendant, continuons sans désemparer la lutte, camarades!                               

 

 
 

vendredi 23 août 2013

MESSAGE-REPONSE DE L'UNION ISLAMIQUE DES MUSULMANS DU BENIN AU CLERGE: POUR QUI ROULENT LES DIRIGEANTS DE L'ISLAM AU BENIN?



 
A QUOI JOUE L'UNION ISLAMIQUE DU BENIN?
 
Suite au message envoyé à tout le peuple béninois, et en particulier au président de la République sur la nécessité urgente d'un dialogue national, et après la réponse sans équivoque amère et provocatrice du président de la République au clergé, l'Union Islamiste du Bénin (Uib) vient de publier en date de ce 20 août un message pour le moins douteux et ambigue au clergé. On pouvait y lire des pans de phrases comme: « Curieusement, les différents points de vue abordés par l’Episcopat béninois rejoignent largement ceux de certains groupes politiques et certaines organisations sociales connus pour leur opposition farouche au gouvernement de Yayi Boni et à la mouvance présidentielle »; ou encore:  « l’Union islamique du Bénin (…) se pose la question de savoir si le peuple béninois n’assiste pas à travers ces déclarations (…) à une instrumentalisation de la religion pour des buts inavoués (…) ». Ce sont là mots pour mots le contenu de la Réponse du Chef de l'Etat au clergé. Certes, ce son de cloche participe de la pluralité de l'expression dans notre pays; mais il ne réflète pas du tout la situation sur le terrain. 
 
La surprise dans ce message des musulmans en signe de réponse au clergé est que nulle part, nos frères musulmans ne sembleent reconnaître qu'il y a crises, fortes tensions sur les plans sociaux, politiques et économiques; nulle part, ils n'ont semblé reconnaître que les béninois sont divisés entre nordistes et sidistes; nulle part enfin, le message n'a souligné la mal gouvernance, les graves dérives du pouvoir, dérives attentatoires à la liberté, aux affaires, à la paix donc au développement. On est tenté de dire que l'union Islamique du Bénin ne parle pas du même Bénin où vivent les béninois et béninoises qui souffrent sans cesse dans leur chair, et dont a clairement parlé le diagnostic du clergé dans son analyse sociopolitique.
Pourtant, dans sa réponse au clergé, le président de la République a tout de même reconnu l'existence d'un climat de tension, l'existence d'un taux de chômage de plus en plus croissant et a indiqué les efforts de son gouvernement pour venir à bout de ces situation.
 
La sourde oreille de certains dignitaires musulmans face à la misère du peuple montre clairement que ces hommes et ces femmes ne sont pas avec le peuple mais avec le pouvoir dont ils constituent l'appendice. Et quelles raisons auront-ils à s'allier à un pouvoir qui a déçu tout un peuple? Quelles raisons auront-ils à ne pas, comme le clergé béninois, dire la vérité au président Yayi Boni pourqu'il corrige le tir, s'il en est encore capable?  
 
Nombre de musulmans sont déçus de cette réaction de leurs dirigeants à la suite du diagnostic claire, sans jambage et sans parti pris du clergé béninois. Et depuis, les rumeurs commentent que l'Uib vit au dépend du pouvoir Yayi; que cette déclaration lui aurait valu de l'argent sonnant et trébuchant à travers le cadre de concertations des organisations réligieuses, une structure bien entretenue par les fonds obscurs au ministère de l'intérieur. D'aucun pensent que c'est à travers des sacs de riz, des cartons de laits et du sucre sans compter les bidons d'huile que le pouvoir a pu arracher de "force" ce soutien des frères musulmans.
 
Dans un cas comme dans un autre, c'est bien Yayi qui veut déclencher la guerre des réligions dans notre pays; jamais l'union islamiste du Bénin ne s'est  aussi ouvertement opposé au clergé qui, depuis toujours, s'est prononcé quand il le juge nécessaire, sur l'actualité socio-politique pour des rappels à l'ordre.
 
De mémoire de béninois, l'Union Islamique du Bénin n'a à aucun moment pris une telle intiative. Alors, son brusque réveil  et sa gaffe  dans la tension qui secoue le pays en ce moment, ont de quoi surprendre les béninoises et les béninois. En tout état de cause, les fidèles musulmans feront la part des choses eux-mêmes et devront choisir tout seul leur direction indépendamment de dirigeants corrompus, manipulateurs et peu soucieux de la vie et du devenir de ses dirigés.   

jeudi 22 août 2013

MOBILISATION CONTRE LA REVISION FORCEE DE LA CONSTITUTION: LES FORCES PATRIOTIQUES DE GAUCHES, L'UNION FAIT LA NATION ET DES LEADERS SYNDICAUX DESCENDENT DANS LA RUE.

Enfin, le vrai Bénin rennaît, des forces politiques longtemps restées au silence face aux dérives du pouvoir décident de donner de la voix et occuper les arteres.

Il faut dire que le régime de Yayi se radicalise de jour en jour depuis sa dernière prise du pouvoir. Et la preuve est là que tout val mal pour tout le monde dans le pays, sauf pour quelques minorités autour du pouvoir qui s'en mettent plein les poches.

La goutte qui a fait débordé le vase, c'est la réplique acerbe que Yayi a faite au clergé Béninois, l'accusant au passage, de complicité avec son présumé "empoissonneur" Patrice Talon.
La classe politique -surtout l'opposition-, choquée par cette réplique du chef de l'etat au clergé qui a toujours joué un rôle de veille dans notre pays, veut profiter de l'occasion pour faire son come back et mettre la pression sur le pouvoir pour l'obliger à restifier le tir et à retirer son projet de révision opportuniste de la constitution du parlement. Ce jour même se tient au cdiam une conférence de presse animée par quatre députés et anciens députés, tous passés maître dans l'art du procès du pouvoir Yayi.

Samedi prochain, des formations politiques de l'opposition et pas des moindres, descendront dans les rues avec à leurs côtés quelques sécrétaires généraux de confédération syndical, il s'agit de: forces patriotiques de gauche; union fait la nation; front citoyen avec des leaders syndicaux comme Paul Essè Iko; Pascal Todjinou.... On peut désormais dire que le militantisme politique et civique rennaît au Bénin. Car pendant longtemps, Yayi a occupé à lui tout seul le terrain avec toutes les dérives possibles, du meurtre au vol en passant par les crimes économiques les plus bas. La terreur et la violence, armes favorites du pouvoir semblent ne plus avoit d'impact sur les opposants et les actvistes citoyens. Car, ils sont convaincus que si Yayi n'a pas tremblé à s'en prendre aussi violemment au clergé, il ne reste plus au peuple béninois aucun autre rempart. D'où la nécessité de prendre tous les risques possibles pour sauver la maison Bénin!

En février 2011, et devant tout le parlement réuni, Madame Rosine Soglo, député RB avait averti que Yayi, en présence de ses deux enfants, de son mari Nicéphore Soglo et du ministre Koukpaki, a menacé de mettre le Bénin à feu et à sang. Nous avions cru que la vieille dame était atteinte d'une maladie de vieillesse innommable. Des années après, la preuve est là que ce plan existe bel et bien dans la tête de Yayi. Il est très animé par l'dée du chaos politique et économique après lui. Donc mobilisons-nous pour ne pas laisser sombrer le Bénin en donnant de la voix de manière pacifique, où que nous soyons. 

mercredi 21 août 2013

REVISION DE LA CONSTITUTION ET LA LETTRE REPONSE DE YAYI AU CLERGE BENINOIS: ANALYSE DE QUELQUES ASPECTS.


Suite au message en date du 15 août dernier du clergé béninois en appel pressant à tout le peuple béninois et particulièrement au président de la république, l’intéressé a cru devoir réagir. Et, revenant sur les différents points abordés par la conférence épiscopal de l’église catholique au Bénin, Yayi Boni n’a à aucun moment reconnu sa responsabilité dans la situation actuelle du pays ; au contraire, il n’a fait que vanter les mérites de ses efforts et celui de son gouvernement pour l’e développement du pays. Pour lui, le pays est dans un tel état parce que les Béninois ne croient pas en Dieu. Alors qu’est ce que le manque ou l’absence  de foi des béninois a à voir avec la male gouvernance dont fait preuve Yayi depuis le début de son règne catastrophique pour le Bénin ? Avec toute sa foi en « dieu » quel avenir Yayi et sa minorité opulente qui tout monopolisé dans le pays réserve à ce peuple ; à cette jeunesse surtout ? Est-ce la foi en Dieu qui recommande tous les abus dont est victime ce peuple.

S’agissant de la révision de la constitution, Yayi explique qu’il a eu l’avale des présidents des institutions de la Républiques, et que tous les verrous sont mis et ceux existants sont renforcés contre toute révision opportuniste de la constitution.

Les présidents des institutions ne sont que des représentants d’institution; ils ne remplacent pas le peuple dans tous les cas de figure. Même le parlement dans son entièreté ne saurait se substituer dans un débat aussi important que celui de la révision de la constitution ; le peuple lui-même doit avoir son mot à dire ; et avant même que la parole lui soit donnée, une partie de ce peuple désavoue déjà le projet. Il faut absolument tenir compte de ce que dit le peuple. Et comme l’a si bien souligné le clergé dans son appel, il se dessine trois catégories de béninois dans ce débat :

-          Les protagonistes acharnés de la révision ;

-          Les antis révisionnistes radicaux ;

-          Ceux qui acceptent le principe de la révision mais n’en voient pas l’urgence et n’en approuvent surtout pas la méthode.

Il est à souligner que le président de la République et ses alliés des institutions font d’emblée partie de la première catégorie contre le reste des béninois. Où se trouve alors l’esprit de consensus imposée par la loi ? Yayi et es président des institutions pensent-ils se passer de l’avis des autres béninois dans un tel débat, fût-ils minoritaires ?

Par ailleurs sur ce même volet, le Président de la République indique, je cite : « Par ailleurs, la Cour Constitutionnelle, gardienne du temple, continue d’être le rempart pour garantir l’équilibre constitutionnel de notre pays ». Fin de citation.

Ce rôle de garant de l’équilibre constitutionnel dans notre pays, il y a longtemps que la cour a cessé de la jouer avec efficience et impartialité.  L’une des preuves palpables est le rejet en bloc des recours de l’opposition lors de la présidentielle dernière, recours formulés sous exploit d’huissier! Ce rejet en bloc de plus de dix recours a fait le lit à l’élection du président Yayi dès le premier tour du scrutin. Depuis ce temps règne dans le pays une ambiance délétère, faite de tension sociale, de méfiance où des béninois sont ouvertement divisés entre le nord et le sud. Donc, les béninois n’ont plus confiance aux institutions de la République, surtout  pas à la cour constitutionnelle qui, sur plusieurs dossiers, a  pris fait et cause pour le régime Yayi et a souvent refusé de dire le droit : c’était l’œuvre de Robert Dossou, alors président de ladite institution. Aujourd’hui, les béninois sont méfiants, très sceptiques que le débat sur la révision de la constitution se joue seulement au niveau des institutions. Voilà donc ce qui justifie la grande mobilisation dans le rang des contestataires. Car, plus d’une fois, le président de la République a driblé son peuple; je veux dire, qu’il a, par le passé pris mille engagements qu’il n’a pas honoré : La promesse de trente pour cent (30%) de femmes au gouvernement encore jamais réalisé; la tenue à bonne date des élections locales et communales qui ont fini par être renvoyé aux calendes grecques…. Devant les syndicats et confédérations de syndicats, alors que le pays était paralysé de partout, il avait dit sur un ton de colère et de menace: «… Je ne suis candidat à rien ….». Il n’a pas hésité à se porter candidat à sa propre succession dès la fin de son premier mandat. Lors de la déclaration de sa candidature pour son second mandat, devant des milliers de ses partisans au stade de l’amitié, il a promis avec fermé, jurant dieu et tout ce qui pouvait lui passer par la tête que, dès son élection, tous les spoliés de ICC-Services et consorts seront remboursés. Jusqu’aujourd’hui, rien! Comment voulez-vous alors que les béninois ne se méfient-ils pas d’un tel homme qui ne prend que des engagements non-tenus?  Pour finir sur ce registre de la révision de la constitution, Yayi estime, je cite :  « Sur ce point, je me permets de regretter l’absence d’échange entre vous et moi. J’ai le sentiment que la Conférence Épiscopale a fait des déclarations sur la base des informations non fondées alors que cet incident aurait pu être évité si des rencontres avaient été organisées entre elle et toutes les Institutions de la République qui sont convaincues du bien-fondé de ces ajustements techniques qui n’ont aucun rapport avec une quelconque dissolution de notre Constitution ». Fin de citation. Je voudrais dire ici qu’il ne revient pas au clergé béninois de chercher à tenir une rencontre avec l’ensemble des institutions de la République pour comprendre quoique ce soit! Si Yayi était aussi transparent qu’il veut le faire croire, il lui revenait d’associer toutes les forces vives à la réflexion à la base. Le clergé n’a nullement à chercher torche à la main les institutions de la République aux fins de comprendre ce qu’elles trament contre le peuple.

Au sujet des questions relatives aux affaires dites tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat contre le président de la République, le clergé a écrit, je cite : « En ces moments difficiles où notre vivre ensemble est mis à l’épreuve, nous avons mal au cœur que notre patrie, notre premier bien commun, présente à la face du monde l’image d’un pays de turbulences et de violences inutiles, d’empoisonnements et de complots douteux, d’arrestations et d’emprisonnements fortement contestés ». Fin de citation. Voilà le pan de phrase qui a emporté monsieur Yayi Boni. L’on est en droit de parler aujourd’hui de  « complots et d’empoisonnements douteux ». Car depuis le début de ces affaires et malgré l’armada d’avocats mobilisés par le pouvoir avec un procureur à ses bottes et à son cul, les différents juges ont prononcé des « non-lieu à poursuivre » qui ont cloué le bec au pouvoir accusateur ! C’est avec tout ça que les personnes inculpées sont toujours gardées en prison pour les beaux yeux de Yayi. Quand c’est la justice, celle même qui est aux mains du pouvoir qui en vient à rendre par deux fois et à deux degrés différents, un verdict qui réfute les accusations du pouvoir, l’on devrait pouvoir s’en tenir à ça et ne plus chercher des boucs émissaires ! Aux propos du clergé sur ces questions, Yayi se mélange, morceaux choisis : «  Je m’empresse de vous dire qu’au stade où se trouve son instruction je m’en suis dessaisi pour le confier à la Justice Divine car c’est Dieu qui m’a créé et tout est grâce.

Cependant, je me permets de vous prier avec beaucoup de respect et de considération en votre qualité de Président de la Conférence Épiscopale, une Grande Institution de Foi, de bien vouloir me faire connaître les éléments en votre possession à partir desquels vous déclarez qu’il s’agit d’événements douteux et contestés.

Je me permets de vous poser cette question parce que j’ai foi en votre institution et en sa crédibilité. Je continue de croire que vous auriez réussi à contacter le principal accusé et que vous détenez de ce fait des informations à travers votre déclaration. Je continue de croire que la Conférence Épiscopale ne veut pas à travers cette déclaration se substituer à la justice de notre pays, ou l’influencer dans l’instruction de ce dossier, ou semer le doute dans l’opinion nationale et internationale ».

Les économies de vérités, les manipulations et autres insolences sont énormes dans ces propos du chef de l’Etat! Depuis quand s’est-il dessaisi Yayi Boni de ce dossier, alors que l’instruction et les différentes enquêtes sont allées à leurs termes et que la justice s’est clairement prononcée. Ce n’est pas quand on finit par être désavoué dans les règles de l’art par la justice, fût-on président de la République, qu’on vient s’apitoyer sur son propre sort au motif qu’on s’est dessaisi!

Et parlant du principal accusé, Yayi estime que  le clergé est en contact avec lui! C’est bien là la preuve que l’homme ne sait plus ce qu’il fait ni ce qu’il dit; il faudra mobiliser tous les moyens de l’Etat pour engager les psychiatres les plus réputés  au monde pour le soigner! Il y va de l’intérêt du pays tant qu’il sera au pouvoir.

Loin d’être de simples accusations, ces propos sont d’une extrême gravité et sonnent comme un outrage à personnalité; une atteinte à l’église catholique béninoise dans son ensemble !  Il s’entend à présent que le caractère dangereux de Yayi n’est plus à démontrer; il s’entend aujourd’hui que à Yayi est prêt à affronter tout le monde pour se maintenir au pouvoir,  quelque soit le prix à payer. En cherchant à ridiculiser et à déstabiliser ainsi le clergé, Yayi montre bien son peu de respect pour ses hommes qui, quoiqu’on puisse leur reprocher, se sont véritablement mis au service de la nation et du peuple, en jouant les sapeurs pompiers en temps de graves crises!

Voilà pourquoi nous devons résister! Résister et encore résister! Toujours résister aux assauts de Yayi contre la constitution et les libertés publiques.

 

 

 

     

 

             

           

  

             

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

mardi 20 août 2013

REVISION DE LA CONSTITUTION AU BENIN: VOICI CE QUE J'AI LU POUR VOUS DANS LA CROIX DU BENIN.



Editorial du 16 août 2013: Tourner la page.


1209-S
 
Il est temps de tourner la page du projet de la révision de la Constitution. Le projet que l’Exécutif a déposé au parlement en juin dernier ne fait que diviser davantage l’opinion publique et aggraver le déficit de confiance entre gouvernants et gouvernés, intensifier tous les soupçons et détériorer l’ambiance dans le pays. Il faut tourner la page pour que toute la nation concentre son attention et son énergie à des problèmes plus réels et plus urgents.
Pour inciter sereinement les paysans à mieux produire l’igname, le maïs, l’ananas, l’anacarde, le manioc, la tomate, etc., on n’a pas besoin de réviser la Constitution.
Pour dire la vérité sur les souffrances des cotonculteurs, l’épuisement des terres fréquemment emblavées, l’impact environnemental des pesticides, le gouvernement a besoin de prêter attention aux dégradations environnementales de certaines des plus grandes zones productrices du coton comme Banikoara. Il a besoin de se rendre compte que sans produire le coton, le Ghana réalise une plus grande croissance économique. Il a besoin de se rendre compte que sans faire des Conseils de Ministres pour organiser des prières pour qu’il pleuve, des pays frères sahéliens, naturellement moins arrosés en pluviométrie, développent des barrages pour produire non seulement plus de coton que nous, mais encore pour exporter chez nous des légumes et du poisson. Pas besoin de révision.
Pour lutter contre la corruption, il faut déjà se dépêcher d’appliquer la nouvelle loi contre la corruption, de voter à temps les lois de règlements des budgets et de se demander si les pays qui ont des cours de compte ont du coup réduit le taux de corruption. On peut mieux lutter contre la corruption avant même de réviser la Constitution.
Pour corriger enfin la Lépi, pour enfin organiser les élections communales et locales, on n’a pas besoin de réviser la Constitution.
Pour aller à l’ouest, à l’est, au sud et au nord à travers le pays, toutes les populations du Bénin souffrent énormément et les victimes d’accidents gravissimes ne font que multiplier. On n’a pas besoin de réviser la Constitution pour s’en préoccuper.
Pour respecter les libertés publiques, éviter de fuir les débats contradictoires sur les questions de société, faire la vérité sur le Ramu, mieux gérer les finances publiques stressées, nous projeter mieux vers 2016 et après, on n’a pas besoin de réviser la Constitution.
Tournez, s’il vous plaît, la page du projet de révision constitutionnelle !
 
André S. QUENUM

 

lundi 19 août 2013

PROJET DE REVISION DE LA CONSTITUTION AU BENIN : LE « NON » FRANC ET SINCERE DU CLERGE BENINOIS DECLANCHE LA FOUDRE DE YAYI T DE SES OIES SAUVAGES.


 



 
YAYI BONI, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BENIN!
L'HOMME EMPLOIERAIT-IL LES METHODES DE ROBERT MUGABE?
 
Le clergé béninois dont le long silence dans les débats inquiétants qui agitaient la République depuis fort longtemps étonnait plus d’un, a fini par donner de la voix pour, pensions-nous, calmer le jeu et inviter les et les autres au calme et au travail sérieux pour le développement du pays. L’autre grande muette a donc fini par parler, mais cela n’a pas été du goût de la « très haute autorité » qui n'a pas tardé à  "déculotter" ceux qui ont osé lui manquer du respect à ce point.


C‘est surtout au sujet de la révision de la constitution et de certaines affaires donnant de l’insomnie aux béninois que les responsables  au plus haut niveau de l’église catholique au Bénin se sont prononcés.

Au sujet de la révision de la constitution, ils ont clairement signifié leurs inquiétudes et leurs oppositions à la réalisation d’un tel projet qui n’est vital ni pour les  béninois encore moins  pour la démocratie chèrement acquise ; ils ont cité en exemple des pays où ces révisions de  constitution ont conduit à des confiscations du pouvoir par un seul individu et des heurts qui s’en sont suivis entre les populations.

Les hommes en soutane, se fondant sur les difficultés économiques et financières auxquelles sont confrontées le peuple béninois en ce moment, ont indiqué au président de la République de bien vouloir concentrer son énergie sur d’autres priorités vitales et porteuses d’espoir, d’espérance et d’avenir pour les populations, notamment : la création de sécurité pour les ersonnes et leurs biens ; l’amélioration des conditions de vie et de travail des béninoises et béninois ; l’ouverture des voies d’accès dans nos viles et campagnes et la réfection de celles qui existent mais en état très défectueux ; la liberté d’expression, d’action et de circulation des citoyens béninois conformément aux principes de la démocratie.

Au sujet d’autres affaires préoccupant le clergé dans sa déclaration, il y a eu par exemple les affaires dites « tentatives de coup d’Etat et d’empoisonnement  du chef de l’Etat» ; le clergé se fondant sur les « non-lieux à poursuivre » en première et deuxième instance devant  les tribunaux, et après avoir suivi comme tout les béninois les complications qui s’en sont suivies pour le juge Anglo Houssou, a invité le président de la République à s’en tenir à la décision de la justice ; à prendre de la hauteur et faciliter la vie aux personnes impliquées dans lesdites affaires qui, malgré la décision de la justice, sont toujours gardées en prison malgré les cris de détresse de leurs familles et amis !

Voilà un résumé commenté la position du clergé béninois dont tout le monde s’étonnait du silence malgré les tortures infligées par le pouvoir aux populations en majorité chrétienne catholique.

Mais cette déclaration rendue publique dans la presse a suffit à déclencher la colère du pouvoir qui, dans une correspondance adressée au patron du clergé béninois et relayée par la presse demande que les hommes en soutane viennent s’en expliquer à on bureau ; il demande à savoir au nom de quelle loi ces hommes de Dieu osent-ils se mêler d’une affaire pendante devant la justice ; au nom de quelle loi ils se mêlent de politique. Il n'a pas manquer de soupçonner le clergé d'être de mêche avec le principal accusé, monsieur Patrice Talon! Aussi, le président montre-t-il au clergé la procédure à suivre avant de rendre publique toute déclaration : A son sens et avis, les hommes de dieu devraient lui avoir fait des propositions écrites sur les sujets les préoccupants ; et c’est lorsqu’il ne les aurait pas pris en compte, que le clergé pourrait alors  se tourner vers la presse. Et comme si cette sommation de Yayi lui-même au clergé ne suffisait pas, Alifari Bako ministre en charge des affaires étrangères est monté au créneau : selon lui, l’église catholique ne s’aurait parlé au nom de tous  béninois ; elle ne s’adresserait qu’à une infirme partie de béninois qui ne se retrouveraient même pas dans les idées défendues par le clergé.

Risible, les amis ! Risible et attristant  que ceci sorte de la bouche d’un cadre aussi éminent comme  monsieur Alifari Bako, grand universitaire et chercheur hors classe. Mais bon, l'homme défend son job! 

Ainsi lancée, la polémique échappe à tout contrôle. Mais en réalité, il n’y a nullement pas de polémiques ; c’est bien Yayi qui refuse d’entendre raison ! Pour dire sa position, l’église catholique n’a pas besoin de se rendre à son bureau ni à son domicile; une simple correspondance suffit, et c’est ce qui est fait ! Et le faisant, les patrons de l’église catholise tente de montrer toute leur distance avec le pouvoir car depuis l’avènement de Yayi au pouvoir, le Bénin est devenu un état de religions évangéliques avec une vague de pasteurs, de religieux nommés à différents échelons du pouvoir. Yayi Boni n’est pas le premier chef d’Etat béninois à qui le clergé béninois a ouvertement dit « non, ne fais pas ci, ne fais pas ça ; ce n’est pas dans l’intérêt des populations… » ; Mais il est bien le premier à s’être levé vertement et arrogamment contre une telle démarche pourtant vivement souhaitée par tout le peuple ! Evidemment, l’homme n’a que cuire des contradictions ; et tout contradicteur est une menace potentielle pour son pouvoir a-t-il toujours pensé. Voilà pourquoi autour de lui, des mangeurs ; que des gens préoccupés par leur ventre, leurs constructions personnelles et non pas la construction du pays : conséquence, personne ne lui donne un avis contraire à ce qu’il pense d’où l’enfoncement permanent du pays.

Ce ne sera pas la visite du clergé au domicile encore moins au bureau du président de la république pour échanges sur les sujets sus évoqués qui feront plier l’homme : La preuve, des béninois et béninoises des plus ordinaires aux plus prestigieux (Maurice Ahanhanzo Glèlè, père fondateur de la constitution, par exemple) ont ouvertement manifesté leurs rejets de ce projet de révision de la constitution, mais rien n’y fait ! Tous les mercredis, des milliers de béninois se mettent en habit rouge pour manifester leur opposition audit projet de révision : S’ils ne sont pas battus, traqués et interpelés par la police et présentés au procureur de la République, ils sont tout simplement indexés et montrés du doigt comme des apatrides par des hommes et des femmes recrutés et financés par le pouvoir pour discréditer le mouvement ! Comme on le voit, nous entrons de plus en plus dans un nouvel Etat où c’est Yayi seul qui doit compter ; c’est lui seul qui doit avoir raison sur tout le monde et seuls ses points de vue doivent passer en tous temps et tous lieux. Cela ne  fait plus de doute pour qui a les souvenirs en place : Yayi n’avait-il pas déclaré dans ce même pays lors de son premier quinquennat : « Après Dieu dans ce pays, c’est moi ! ». Lorsque l’on a une telle perception du pouvoir reçu du peuple, ce peuple devient évidemment un moins que « rien » ; un vulgaire objet que l’on manipule à sa guise ; un animal en cage que l’on affame, que l’on torture psychologiquement. L’on ne recule devant rien et l’on ne reconnaît plus aucune autorité même pas morales.

En accusant le clergé de se mêler d'une affaire pendante devant la justice, Yayi a-t-il oublié que dans ce même pays, et au sujet de ces mêmes affaires pendantes devant la justice, ces sbires ont mobilisé des milliers de ses militants pour des marches dits de soutien et contre les auteurs présumés de ces "fausses" affaires? A-t-il oublié que nombres de ses minitres et députés dirigeaient des séances de prières, des marches de protestations diffusées à longueur de journée sur toutes les chaînes de télévision contre ceux qu'ils appelaient "les empoisonneurs" du chef de l'Etat, alors même qu'aucun des juges n'avait encore délibéré? Le clergé a l'excuse au moins d'avoir attendu le verdict du juge de la première instance et celui de la deuxième instance, qui sont tous unanimes que les deux dossiers sont vides!

Yayi est clair dans ses pensées et ses actes ; rien ne peut l’arrêter dans ses volontés machiavéliques contre le peuple béninois et sa constitution ; il vient de le signifier au clergé béninois. «…Allez vous faire foutre messieurs du clergé ! Le seul élu de ce peuple c’est moi, et vous n’avez rien à m’apprendre de ma mission ni de mes fonctions…. », C’est à peine si le président de la République n’a  pas servi une telle réplique au clergé béninois. Et il  ne nous reste qu’à entendre un beau matin  que tout le clergé béninois est interpellé par la police, présenté au procureur de la République puis écroué pour « offenses à la haute autorité de l’Etat ».

Concerts d’intentions de prières donc afin ces pauvres serviteurs de  Dieu qui ont cru si bien faire en prodiguant des conseils à celui qui est au-dessus de nous tous et même de nos lois, ne se retrouvent pas en prison comme beaucoup d’autres  ont été déjà inquiétés pour leurs opinions.  

A défaut de ceci, les jours à venir risquent nous donner à voir sur les écrans des télévisions des marches de protestation contre les déclarations du clergé béninois. Et je n’en serais pas surpris. Car si la Zimbabwé a son Robert Mugabe, le Bénin a le sien parfois bien plus féroce dans ses méthodes.