lundi 12 août 2013

DISSOLUTION ET FORMATION DU II ème GOUVERNEMENT DE LA REFONDATION: LES INTENTIONS REELLES ET LES LIMTES DE YAYI BONI A DIRIGER LE BENIN A BON PORT SONT MISES A NU.


 
BONI YAYI, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BENIN.
QUELS RUBICONS L'HOMME NE FRANCHIRA-T-IL PAS DANS CE PAYS?

Le communiqué radio et télévisé a sonné ce jeudi lors du 20h sur la chaine nationale comme un coup de massue pour tous les béninois. Si la nouvelle a quelque chose de surprenante pour tous les béninois, l'événement n'aura accouché que d'une souris!
 
En effet, de mémoire d’homme jamais on a entendu un président élu au Bénin mettre volontaire fin aux fonctions de l’ensemble de ces ministres de manière aussi brutale et inattendue. Même au terme d’une élection présidentielle où le président sortant passe service, son gouvernement reste en place mais sans plus aucune activité majeure jusqu’à la formation du nouveau gouvernement et son entrée en service officielle. C’est donc une situation inédite que Yayi Boni vient de créer au Bénin, et on se demande quel Rubicon l’homme ne va-t-il pas franchir ! Le pays est resté ainsi sans gouvernement durant soixante-douze (72) heures où les supputations, les spéculations et les rumeurs ont tenu en haleine béninoises et béninois vite devenus inquiets, anxieux ! Mais en réalité, c'est bien d'un non-événement qu'il a s'agit au bout du rouleau.

Et les vraies raisons de ce limogeage en bloc de tout un gouvernement n’ont pas pu tenir longtemps dans les quatre murs du palais de la MARINA (siège de la présidence de la République du Bénin). Très tôt dame rumeur annonce que tout est parti d’un sérieux entretien entre le premier ministre Irénéé Koukpaki et le président de la République au sujet du projet de la révision de la constitution. Le premier depuis toujours serait opposé à la mise en œuvre de cette réforme controversée et pas vitale à la vie des béninois. Le second pense tout le contraire et n’a jamais été à court d’arguments sur le sujet. La séance aurait duré quatre bonnes heures au cours desquelles le président de la République se serait montré très peu courtois voire maladroit ; il aurait tenu les cols à son premier ministre avec ces mots:

 « Tu n’es pas là pour me contredire ni m’empêcher de faire ce que je veux faire ; si tu ne te plais plus dans le gouvernement, tu peux t’en aller. Ce n’est pas toi l’élu, mais c’est bien moi. Je suis le seul et unique devant répondre des actes de tout le gouvernement, donc out ! Si tu penses devoir me donner des leçons…. »

« Ne vous en faites pas monsieur le président, ma démission ne saurait tarder à vous parvenir ; je ne peux continuer à être l’esclave d’un homme… » aurait rétorqué le premier ministre avant de claquer la porte au président. Mais avant même que celui qui refuse de faire le béni oui-oui n’atteigne son bureau, le président s’est lui précipité de faire passer en plein JT le communiqué qui annonce la dissolution de tout le gouvernement.   

La brouille entre les deux hommes a commencé il y a quelques temps au sujet notamment du populisme affiché du président, de certaines réformes controversées dont celle liée à la révision de la constitution conduite de manière cavalière par le gouvernement en désaccord total avec les principes prévus par la constitution elle-même, du recul constant de notre pays dans le classement des institutions financières et monétaires sous-régionales, régionales et internationales et surtout  de la mal gouvernance, du clientélisme et de l’impunité érigées en mode d’action et de fonctionnement par le chef de l’Etat lui-même.

Il y longtemps, la rumeur disait les deux hommes distants l’un de l’autre. La belle preuve en est que, au 1er août dernier, le premier ministre quoi que présent sur le territoire national s’est fait remarquer par son absence aux festivités aux côtés du chef de l’Etat. Il y a longtemps aussi l’on le disait absent aux conseils des ministres parce que ne se sentant plus en phase avec ni les méthodes ni les actes posés par chef du gouvernement dont il coordonne les actions.

Dans ce gouvernement qui vient de tomber, seuls ceux qui ne discutent pas des orientations du président sont écoutés et considérés comme des collaborateurs ; seuls ceux qui roulent pour la révision de la constitution et mobilisent du monde dans les villes et campagnes à cette cause sont proches du président. La preuve, après le débarquement de monsieur Koukpaki s’en sont suivis ceux de Kogui N’doro très réticent sur la question de la révision de la constitution et Réckya Madougou qui jusque là n’a pas mouillé le maillot pour la révision. Or en la matière, elle a fait ses preuves en 2006 contre Mathieu Kérékou et sa clique, et c'est ce qui lui vaut son poste au gouvernement jusque là. Depuis son retour de maternité et même avant, elle a tardé à mettre en branle son réseau de marcheurs et d’affichages pour le rêve sacré de Yayi. Conséquence, elle est éjectée du gouvernement sans procès.

Et le nouveau gouvernement dans tout ça?

Il serait venu pour « conduire les réformes et lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes » dit-on ! Ridicule.

1-      Ce gouvernement est calqué sur les groupes parlementaires à l’hémicycle ; de sorte que tous les groupes parlementaires représentés  dans ce gouvernement sont tenus de voter pour la révision de la constitution. Et quand on sait que le président de la République a une majorité numérique et politique au parlement, on ne sera point surpris que le vote de la révision de la constitution passe comme une lettre à la poste.     

2-      Les nouveaux ministres sont tous d’obédience révisionniste ; on en a déjà vu sur le terrain dans les meetings ou des entretiens télévisés: c’est les cas de François Abiola ; Aké Natondé ; Barthélémy Kassa… Donc c’est ni plus ni moins un gouvernement monté pour réussir à tout prix la révision de la constitution et permettre à Yayi Boni de s’éterniser au pouvoir !  

3-      C'est aussi le gouvernement des évengélistes; tous les anciens ministres membres des mêmes sectes que le présidents sont maintenus; certains des nouveaux venus sont des mêmes obédiances réligieuses.

4- On notera aussi que ce nouveau gouvernement a été l'occasion pour le chef de l'Etat de se débarrasser de tous les proches ou supposés comme tels de son désormais ennemi juré Patrice Talon; car aux dires de ce dernier, c'est fondamentatlement son refus de soutenir Yayi pour la révision de la constitution qui lui vaut tous les maux dont il est accusé aujourd'hui. 

 

Comme on le voit, l’avenir du béninois ne préoccupe par le pour Yayi ; il vient encore de se constituer une équipe de guerre contre les antirévisionnistes qui sont déjà soumis à la pression et aux arrestations des forces de l’ordre tous les mercredis. L’homme est désormais prêt à tout pour le pouvoir : détruire ; humilier ; corrompre ; mentir ; tuer l’essentiel est qu’il ait le pouvoir dans ses mains. Pendant ce temps, le pays est en perpétuelle déconfiture : la misère s’installe au contrôle du pays auréolée par le développement inquiétant d’un banditisme qui n’a encore jamais atteint ce niveau de « professionnalisme ». Et la tension sociale et politique sont le lot quotidien des béninois et béninoises. Ce qui est évident au constat, c’est qu’on s’est juste débarrassé des antirévisionnistes pour mieux avancer. Reprendra bientôt le bal des marches de soutien à la révision de la constitution. Ce n’est qu’en ce temps que les béninois comprendront que cette supposée dissolution de l’ancien  gouvernement n’est un artifice ; un marché de dupe pour ne pas dire un canular.           

     

 

 
 

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