BONI YAYI, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BENIN.
QUELS RUBICONS L'HOMME NE FRANCHIRA-T-IL PAS DANS CE PAYS?
Le communiqué radio
et télévisé a sonné ce jeudi lors du 20h sur la chaine nationale comme un coup
de massue pour tous les béninois. Si la nouvelle a quelque chose de surprenante pour tous les béninois, l'événement n'aura accouché que d'une souris!
En effet, de mémoire d’homme jamais on a entendu un
président élu au Bénin mettre volontaire fin aux fonctions de l’ensemble de ces
ministres de manière aussi brutale et inattendue. Même au terme d’une élection
présidentielle où le président sortant passe service, son gouvernement reste en
place mais sans plus aucune activité majeure jusqu’à la formation du nouveau
gouvernement et son entrée en service officielle. C’est donc une situation
inédite que Yayi Boni vient de créer au Bénin, et on se demande quel Rubicon l’homme
ne va-t-il pas franchir ! Le pays est resté ainsi sans gouvernement durant
soixante-douze (72) heures où les supputations, les spéculations et les rumeurs
ont tenu en haleine béninoises et béninois vite devenus inquiets,
anxieux ! Mais en réalité, c'est bien d'un non-événement qu'il a s'agit au bout du rouleau.
Et les vraies raisons
de ce limogeage en bloc de tout un gouvernement n’ont pas pu tenir longtemps dans
les quatre murs du palais de la MARINA (siège de la présidence de la République
du Bénin). Très tôt dame rumeur annonce que tout est parti d’un sérieux
entretien entre le premier ministre Irénéé Koukpaki et le président de la
République au sujet du projet de la révision de la constitution. Le premier
depuis toujours serait opposé à la mise en œuvre de cette réforme controversée et
pas vitale à la vie des béninois. Le second pense tout le contraire et n’a
jamais été à court d’arguments sur le sujet. La séance aurait duré quatre
bonnes heures au cours desquelles le président de la République se serait
montré très peu courtois voire maladroit ; il aurait tenu les cols à son premier
ministre avec ces mots:
« Tu n’es pas là pour me contredire ni m’empêcher de faire ce que je veux faire ; si tu ne te plais plus dans le gouvernement, tu peux t’en aller. Ce n’est pas toi l’élu, mais c’est bien moi. Je suis le seul et unique devant répondre des actes de tout le gouvernement, donc out ! Si tu penses devoir me donner des leçons…. »
« Ne vous en faites pas monsieur le président, ma démission ne saurait tarder à vous parvenir ; je ne peux continuer à être l’esclave d’un homme… » aurait rétorqué le premier ministre avant de claquer la porte au président. Mais avant même que celui qui refuse de faire le béni oui-oui n’atteigne son bureau, le président s’est lui précipité de faire passer en plein JT le communiqué qui annonce la dissolution de tout le gouvernement.
« Tu n’es pas là pour me contredire ni m’empêcher de faire ce que je veux faire ; si tu ne te plais plus dans le gouvernement, tu peux t’en aller. Ce n’est pas toi l’élu, mais c’est bien moi. Je suis le seul et unique devant répondre des actes de tout le gouvernement, donc out ! Si tu penses devoir me donner des leçons…. »
« Ne vous en faites pas monsieur le président, ma démission ne saurait tarder à vous parvenir ; je ne peux continuer à être l’esclave d’un homme… » aurait rétorqué le premier ministre avant de claquer la porte au président. Mais avant même que celui qui refuse de faire le béni oui-oui n’atteigne son bureau, le président s’est lui précipité de faire passer en plein JT le communiqué qui annonce la dissolution de tout le gouvernement.
La brouille entre
les deux hommes a commencé il y a quelques temps au sujet notamment du
populisme affiché du président, de certaines réformes controversées dont celle
liée à la révision de la constitution conduite de manière cavalière par le
gouvernement en désaccord total avec les principes prévus par la constitution
elle-même, du recul constant de notre pays dans le classement des institutions
financières et monétaires sous-régionales, régionales et internationales et
surtout de la mal gouvernance, du clientélisme
et de l’impunité érigées en mode d’action et de fonctionnement par le chef de
l’Etat lui-même.
Il y longtemps, la
rumeur disait les deux hommes distants l’un de l’autre. La belle preuve en est
que, au 1er août dernier, le premier ministre quoi que présent sur
le territoire national s’est fait remarquer par son absence aux festivités aux
côtés du chef de l’Etat. Il y a longtemps aussi l’on le disait absent aux
conseils des ministres parce que ne se sentant plus en phase avec ni les
méthodes ni les actes posés par chef du gouvernement dont il coordonne les
actions.
Dans ce gouvernement
qui vient de tomber, seuls ceux qui ne discutent pas des orientations du
président sont écoutés et considérés comme des collaborateurs ; seuls ceux
qui roulent pour la révision de la constitution et mobilisent du monde dans les
villes et campagnes à cette cause sont proches du président. La preuve, après le
débarquement de monsieur Koukpaki s’en sont suivis ceux de Kogui N’doro très
réticent sur la question de la révision de la constitution et Réckya Madougou
qui jusque là n’a pas mouillé le maillot pour la révision. Or en la matière,
elle a fait ses preuves en 2006 contre Mathieu Kérékou et sa clique, et c'est ce qui
lui vaut son poste au gouvernement jusque là. Depuis son retour de maternité et
même avant, elle a tardé à mettre en branle son réseau de marcheurs et
d’affichages pour le rêve sacré de Yayi. Conséquence, elle est éjectée du
gouvernement sans procès.
Et le nouveau
gouvernement dans tout ça?
Il serait venu pour
« conduire les réformes et lutter contre la pauvreté et le chômage des
jeunes » dit-on ! Ridicule.
1-
Ce gouvernement
est calqué sur les groupes parlementaires à l’hémicycle ; de sorte que
tous les groupes parlementaires représentés
dans ce gouvernement sont tenus de voter pour la révision de la
constitution. Et quand on sait que le président de la République a une majorité
numérique et politique au parlement, on ne sera point surpris que le vote de la
révision de la constitution passe comme une lettre à la poste.
2-
Les nouveaux
ministres sont tous d’obédience révisionniste ; on en a déjà vu sur le
terrain dans les meetings ou des entretiens télévisés: c’est les cas de
François Abiola ; Aké Natondé ; Barthélémy Kassa… Donc c’est ni plus ni
moins un gouvernement monté pour réussir à tout prix la révision de la
constitution et permettre à Yayi Boni de s’éterniser au pouvoir !
3- C'est aussi le gouvernement des évengélistes; tous les anciens ministres membres des mêmes sectes que le présidents sont maintenus; certains des nouveaux venus sont des mêmes obédiances réligieuses.
4- On notera aussi que ce nouveau gouvernement a été l'occasion pour le chef de l'Etat de se débarrasser de tous les proches ou supposés comme tels de son désormais ennemi juré Patrice Talon; car aux dires de ce dernier, c'est fondamentatlement son refus de soutenir Yayi pour la révision de la constitution qui lui vaut tous les maux dont il est accusé aujourd'hui.
3- C'est aussi le gouvernement des évengélistes; tous les anciens ministres membres des mêmes sectes que le présidents sont maintenus; certains des nouveaux venus sont des mêmes obédiances réligieuses.
4- On notera aussi que ce nouveau gouvernement a été l'occasion pour le chef de l'Etat de se débarrasser de tous les proches ou supposés comme tels de son désormais ennemi juré Patrice Talon; car aux dires de ce dernier, c'est fondamentatlement son refus de soutenir Yayi pour la révision de la constitution qui lui vaut tous les maux dont il est accusé aujourd'hui.
Comme on le voit,
l’avenir du béninois ne préoccupe par le pour Yayi ; il vient encore de se
constituer une équipe de guerre contre les antirévisionnistes qui sont déjà
soumis à la pression et aux arrestations des forces de l’ordre tous les
mercredis. L’homme est désormais prêt à tout pour le pouvoir :
détruire ; humilier ; corrompre ; mentir ; tuer l’essentiel
est qu’il ait le pouvoir dans ses mains. Pendant ce temps, le pays est en
perpétuelle déconfiture : la misère s’installe au contrôle du pays auréolée par
le développement inquiétant d’un banditisme qui n’a encore jamais atteint ce
niveau de « professionnalisme ». Et la tension sociale et politique
sont le lot quotidien des béninois et béninoises. Ce qui est évident au
constat, c’est qu’on s’est juste débarrassé des antirévisionnistes pour mieux
avancer. Reprendra bientôt le bal des marches de soutien à la révision de la
constitution. Ce n’est qu’en ce temps que les béninois comprendront que cette
supposée dissolution de l’ancien
gouvernement n’est un artifice ; un marché de dupe pour ne pas dire
un canular.
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