YAYI BONI, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BENIN!
L'HOMME EMPLOIERAIT-IL LES METHODES DE ROBERT MUGABE?
C‘est surtout au
sujet de la révision de la constitution et de certaines affaires donnant de
l’insomnie aux béninois que les responsables
au plus haut niveau de l’église catholique au Bénin se sont prononcés.
Au sujet de la
révision de la constitution, ils ont clairement signifié leurs inquiétudes et
leurs oppositions à la réalisation d’un tel projet qui n’est vital ni pour
les béninois encore moins pour la démocratie chèrement acquise ;
ils ont cité en exemple des pays où ces révisions de constitution ont conduit à des confiscations
du pouvoir par un seul individu et des heurts qui s’en sont suivis entre les
populations.
Les hommes en
soutane, se fondant sur les difficultés économiques et financières auxquelles
sont confrontées le peuple béninois en ce moment, ont indiqué au président de
la République de bien vouloir concentrer son énergie sur d’autres priorités
vitales et porteuses d’espoir, d’espérance et d’avenir pour les populations, notamment : la création de sécurité pour les ersonnes et leurs biens ;
l’amélioration des conditions de vie et de travail des béninoises et
béninois ; l’ouverture des voies d’accès dans nos viles et campagnes et la
réfection de celles qui existent mais en état très défectueux ; la liberté
d’expression, d’action et de circulation des citoyens béninois conformément aux
principes de la démocratie.
Au sujet d’autres
affaires préoccupant le clergé dans sa déclaration, il y a eu par exemple les
affaires dites « tentatives de coup d’Etat et d’empoisonnement du
chef de l’Etat» ; le clergé se fondant sur les « non-lieux à
poursuivre » en première et deuxième instance devant les tribunaux, et après
avoir suivi comme tout les béninois les complications qui s’en sont suivies pour le juge Anglo Houssou, a invité le président de la République à s’en tenir à la
décision de la justice ; à prendre de la hauteur et faciliter la vie aux
personnes impliquées dans lesdites affaires qui, malgré la décision de la
justice, sont toujours gardées en prison malgré les cris de détresse de leurs
familles et amis !
Voilà un résumé commenté la position du clergé béninois dont tout le monde s’étonnait du
silence malgré les tortures infligées par le pouvoir aux populations en
majorité chrétienne catholique.
Mais cette
déclaration rendue publique dans la presse a suffit à déclencher la colère du
pouvoir qui, dans une correspondance adressée au patron du clergé béninois et
relayée par la presse demande que les hommes en soutane viennent s’en expliquer
à on bureau ; il demande à savoir au nom de quelle loi ces hommes de Dieu
osent-ils se mêler d’une affaire pendante devant la justice ; au nom de
quelle loi ils se mêlent de politique. Il n'a pas manquer de soupçonner le clergé d'être de mêche avec le principal accusé, monsieur Patrice Talon! Aussi, le président montre-t-il au
clergé la procédure à suivre avant de rendre publique toute déclaration :
A son sens et avis, les hommes de dieu devraient lui avoir fait des propositions écrites sur les sujets les préoccupants ; et c’est lorsqu’il ne les aurait pas
pris en compte, que le clergé pourrait alors se tourner vers la presse. Et comme si
cette sommation de Yayi lui-même au clergé ne suffisait pas, Alifari Bako
ministre en charge des affaires étrangères est monté au créneau : selon
lui, l’église catholique ne s’aurait parlé au nom de tous béninois ; elle ne
s’adresserait qu’à une infirme partie de béninois qui ne se retrouveraient même
pas dans les idées défendues par le clergé.
Risible, les amis ! Risible et attristant que ceci sorte de la bouche d’un cadre aussi éminent comme monsieur Alifari Bako, grand universitaire et chercheur hors classe. Mais bon, l'homme défend son job!
Risible, les amis ! Risible et attristant que ceci sorte de la bouche d’un cadre aussi éminent comme monsieur Alifari Bako, grand universitaire et chercheur hors classe. Mais bon, l'homme défend son job!
Ainsi lancée, la
polémique échappe à tout contrôle. Mais en réalité, il n’y a nullement pas de
polémiques ; c’est bien Yayi qui refuse d’entendre raison ! Pour dire
sa position, l’église catholique n’a pas besoin de se rendre à son bureau ni à
son domicile; une simple correspondance suffit, et c’est ce qui est fait !
Et le faisant, les patrons de l’église catholise tente de montrer toute leur
distance avec le pouvoir car depuis l’avènement de Yayi au pouvoir, le Bénin
est devenu un état de religions évangéliques avec une vague de pasteurs, de
religieux nommés à différents échelons du pouvoir. Yayi Boni n’est pas le
premier chef d’Etat béninois à qui le clergé béninois a ouvertement dit
« non, ne fais pas ci, ne fais pas ça ; ce n’est pas dans l’intérêt
des populations… » ; Mais il est bien le premier à s’être levé
vertement et arrogamment contre une telle démarche pourtant vivement souhaitée
par tout le peuple ! Evidemment, l’homme n’a que cuire des
contradictions ; et tout contradicteur est une menace potentielle pour son
pouvoir a-t-il toujours pensé. Voilà pourquoi autour de lui, des
mangeurs ; que des gens préoccupés par leur ventre, leurs constructions
personnelles et non pas la construction du pays : conséquence, personne
ne lui donne un avis contraire à ce qu’il pense d’où l’enfoncement permanent du
pays.
Ce ne sera pas la
visite du clergé au domicile encore moins au bureau du président de la
république pour échanges sur les sujets sus évoqués qui feront plier
l’homme : La preuve, des béninois et béninoises des plus ordinaires aux
plus prestigieux (Maurice Ahanhanzo Glèlè, père fondateur de la constitution,
par exemple) ont ouvertement manifesté leurs rejets de ce projet de révision de
la constitution, mais rien n’y fait ! Tous les mercredis, des milliers de
béninois se mettent en habit rouge pour manifester leur opposition audit projet
de révision : S’ils ne sont pas battus, traqués et interpelés par la
police et présentés au procureur de la République, ils sont tout simplement
indexés et montrés du doigt comme des apatrides par des hommes et des femmes
recrutés et financés par le pouvoir pour discréditer le mouvement ! Comme
on le voit, nous entrons de plus en plus dans un nouvel Etat où c’est Yayi seul
qui doit compter ; c’est lui seul qui doit avoir raison sur tout le monde
et seuls ses points de vue doivent passer en tous temps et tous lieux. Cela
ne fait plus de doute pour qui a les
souvenirs en place : Yayi n’avait-il pas déclaré dans ce même pays lors de
son premier quinquennat : « Après Dieu dans ce pays, c’est
moi ! ». Lorsque l’on a une telle perception du pouvoir reçu du peuple,
ce peuple devient évidemment un moins que « rien » ; un vulgaire
objet que l’on manipule à sa guise ; un animal en cage que l’on affame,
que l’on torture psychologiquement. L’on ne recule devant rien et l’on ne
reconnaît plus aucune autorité même pas morales.
En accusant le clergé de se mêler d'une affaire pendante devant la justice, Yayi a-t-il oublié que dans ce même pays, et au sujet de ces mêmes affaires pendantes devant la justice, ces sbires ont mobilisé des milliers de ses militants pour des marches dits de soutien et contre les auteurs présumés de ces "fausses" affaires? A-t-il oublié que nombres de ses minitres et députés dirigeaient des séances de prières, des marches de protestations diffusées à longueur de journée sur toutes les chaînes de télévision contre ceux qu'ils appelaient "les empoisonneurs" du chef de l'Etat, alors même qu'aucun des juges n'avait encore délibéré? Le clergé a l'excuse au moins d'avoir attendu le verdict du juge de la première instance et celui de la deuxième instance, qui sont tous unanimes que les deux dossiers sont vides!
En accusant le clergé de se mêler d'une affaire pendante devant la justice, Yayi a-t-il oublié que dans ce même pays, et au sujet de ces mêmes affaires pendantes devant la justice, ces sbires ont mobilisé des milliers de ses militants pour des marches dits de soutien et contre les auteurs présumés de ces "fausses" affaires? A-t-il oublié que nombres de ses minitres et députés dirigeaient des séances de prières, des marches de protestations diffusées à longueur de journée sur toutes les chaînes de télévision contre ceux qu'ils appelaient "les empoisonneurs" du chef de l'Etat, alors même qu'aucun des juges n'avait encore délibéré? Le clergé a l'excuse au moins d'avoir attendu le verdict du juge de la première instance et celui de la deuxième instance, qui sont tous unanimes que les deux dossiers sont vides!
Yayi est clair dans
ses pensées et ses actes ; rien ne peut l’arrêter dans ses volontés
machiavéliques contre le peuple béninois et sa constitution ; il vient de
le signifier au clergé béninois. «…Allez vous faire foutre messieurs du
clergé ! Le seul élu de ce peuple c’est moi, et vous n’avez rien à
m’apprendre de ma mission ni de mes fonctions…. », C’est à peine si le président
de la République n’a pas servi une telle réplique au clergé béninois. Et
il ne nous reste qu’à entendre un beau
matin que tout le clergé béninois est
interpellé par la police, présenté au procureur de la République puis écroué
pour « offenses à la haute autorité de l’Etat ».
Concerts d’intentions de prières donc afin ces pauvres serviteurs de Dieu qui ont cru si bien faire en prodiguant des conseils à celui qui est au-dessus de nous tous et même de nos lois, ne se retrouvent pas en prison comme beaucoup d’autres ont été déjà inquiétés pour leurs opinions.
Concerts d’intentions de prières donc afin ces pauvres serviteurs de Dieu qui ont cru si bien faire en prodiguant des conseils à celui qui est au-dessus de nous tous et même de nos lois, ne se retrouvent pas en prison comme beaucoup d’autres ont été déjà inquiétés pour leurs opinions.
A défaut de ceci,
les jours à venir risquent nous donner à voir sur les écrans des télévisions
des marches de protestation contre les déclarations du clergé béninois. Et je
n’en serais pas surpris. Car si la Zimbabwé a son Robert Mugabe, le Bénin a
le sien parfois bien plus féroce dans ses méthodes.
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