dimanche 21 juin 2009

Bénin : Désignation du représentant des artistes au conseil économique et social sur fond de haine, de calomnie et de menaces de morts.

Les états majeurs des différentes associations d’artistes sont en effervescence depuis quelques temps. Cette ébullition observée dans le monde des créateurs d’œuvres de l’esprit entre dans le cadre de la désignation de leur unique représentant au conseil économique et social au titre de la quatrième mandature.
La première mandature, celle des musiciens a été portée par Monsieur Oscar KIDJO ; la deuxième celle des plasticiens a été portée par le feu Joseph KPOBLI et la troisième, celle des cinéastes dont le représentant feu Sévérin AKANDO n’a malheureusement pas pu finir le mandat. Il a été remplacé par Monsieur Claude BALOGOUN réalisateur et directeur de structure de production pour conduire à terme pour les dix mois qui restaient le mandat des cinéastes. Selon des indiscrétions, Monsieur BALOGOUN se serait engagé devant certains ténors de la FAABEN à ne pas rempiler s’il lui était permis de finir le mandat de feu AKANDO Sévérin…
Il faut signaler que selon le consensus établi, la quatrième mandature devait être celle des Hommes de théâtre.
Nous voici donc à la fin de la troisième mandature où Monsieur BALOGOUN décide encore de se représenter en sa qualité de comédien-metteur foulant aux pieds tout le consensus trouvé avec l’état majeur de la FAABEN au départ de sa désignation. L’homme nie avoir prie de tels engagements et rejette le principe de rotation des corporations au CES.
Du coup toute la classe culturelle et artistique est divisée ; il y a ceux qui pensent qu’il y a un problème d’éthique et de morale dans la démarche de Monsieur BALOGOUN, un problème fondamental lié à la parole donnée et à la confiance et que de se point de vue il lui serait difficile de bénéficier à nouveau de leur confiance ; et il y a aussi les autres, ceux là qui soutiennent que dès lors qu’aucun accord dûment signé ou aucune loi n’empêche Monsieur BALOGOUN de se présenter à nouveau, on devait le laisser compétir.
Trois candidats sont en lice pour le seul poste : Il s’agit des Sieurs HESSOU Florent, auteur dramatique, directeur du ballet national… ; Claude PAQUI, directeur de troupe de ballet, président d’association d’artistes… et Claude BALOGOUN, directeur de gangan prod.

DE LA QUALITE DES CANDIDATS EN LICE :

S’il y a une chose qui fait défaut dans cette querelle électorale, c’est bien de la qualité (profile) des candidats en lice qu’il s’agit. Certes que ce sont tous des hommes du milieu de la culture et ayant chacun une certaine valeur mais leur relation avec le secteur du théâtre n’est pas évidente à l’exception de Monsieur HESSOU.

En effet, Monsieur Florent HESSOU a écrit et fait publier plusieurs pièces de théâtre dont la première dame, côté cœur, la salubrité de sang, mémoires d’écran… ; plusieurs fois lauréats de prix littéraires, il a aussi souvent bénéficié de subvention au plan national comme à l’étranger pour des résidence d’écritures. La jeune génération montante a beaucoup travaillé sur son œuvre. Depuis plusieurs années, Monsieur HESSOU dirige et anime sur la télévision nationale tous les dimanches une émission de révélation des jeunes talents au théâtre.
Président fondateur de la troupe de théâtre Kpanlingan, de Espace Ori (Centre pluridisciplinaire : théâtre, danse, ballet, cinéma…) Florent HESSOU est aussi membre de plusieurs associations d’Hommes de théâtre comme l’ANATHEB, le CBeIIT, La FAABEN… Il dirige aujourd’hui l’Ensemble Artistique National (DEAN) et l’Ecole Secondaire des Métiers d’Arts de Abomey calavi (ESMA). Il est aussi journaliste culturel.

La dernière mise en scène de Monsieur BALOGOUN remontre à 2004 dans le cadre du Festival International de Théâtre du Bénin (FITHEB) où cette création a été tournée dans le circuit off dudit festival. Dans les années 1990, Monsieur BALOGOUN en sa qualité de comédien conteur a été l’une des chevilles ouvrières de la troupe de théâtre et de contes Wassangari dont les prestations ont émerveillé les publics d’ici et d’ailleurs. Il a connu un passage dans une télévision privée de la place avant de se lancer dans la production audiovisuelle; L’homme est beaucoup plus connu aujourd’hui comme réalisateur et producteur de cinéma. Il a à ce titre créé une structure dénommée « gangan prod » spécialisée dans les films de commande, les clips et autres…Claude BALOGOUN est aussi membre des conseils d’administration du BUBEDRA (Bureau Béninois des droits d’Auteurs) et du FITHEB (Festival International de Théâtre du Bénin) ; il est membre de plusieurs associations de cinéastes, et d’Homme de théâtre comme la FAABEN… Il aurait aussi écrit a-t- on dit mais cela, je n’en ai aucune preuve ; ni vu ni lu.

Monsieur Claude PAQUI aurait fait du théâtre quand il était au collège du moins c’est que nos investigations ont révélé. Dans les années 1990, nous l’avons aussi vu passer dans une représentation théâtrale tenue au centre culturel français de Cotonou. Depuis, plus rien.
Cependant, il dirige avec succès un groupe de ballet, les Condors du Bénin dont les mérites ne sont plus à démontrer. Monsieur PAQUI est aussi membre de plusieurs associations d’artistes dont l’ANATTHEB, le CBeIIT, la FAABEN et surtout secrétaire d’une association de foot balleurs dénommée « les dragons de l’Ouémé)
Au vu de ce qui précède, il ressort clairement que des trois candidats, seul monsieur Hessou pourrait véritablement revendiquer son appartenance au secteur du théâtre car il a gardé une certaine constance dans la publication des œuvres dramatiques ; constance également dans la tenue et l’animation d’une émission télévisée sur et au service du théâtre même si cette émission est essentiellement le point d’orgue du théâtre amateur et des débutants.

DE LA CAMPAGNE ELECTORALE :

Les trois candidats en lice à ce jour, avec l’appui de leur état majeur respectif, ce sont très tôt lancés dans une campagne électorale qui loin de tourner autour du profil des candidats, de leurs visions pour un CES plus actif et plus crédible ou même pour une meilleure représentativité des artistes au sein de l’institution est essentiellement basée sur :
La réflexion permanente sur l’installation d’un système de fraude massive,
L’achat systématique des consciences : la distribution d’argent à tout vent, la distribution de cartes de recharges aux artistes et toutes personnes identifiées comme potentiels électeurs,
La création à temps et à contre temps d’associations d’artistes sur toute l’étendue du territoire nationale (chaque association donnant droit à trois voie, selon l’expérience passée)
Ce mode de campagne et d’élection sont l’apanage d’une catégorie d’artistes véritablement opportunistes bien connus ici au Bénin ; les mêmes qui n’avaient pas hésité à remplir la salle de conférence du ministère de la culture et le petit théâtre du FITHEB de gens inconnus au théâtre, des gens qu’on est allé payer et ramasser de très loin pour venir désigner les représentants des artistes au CA/FITHEB et au CA/DFAC en lieu et place des artistes eux-mêmes.
La Ligue Africaine des Professionnels de Théâtre section Bénin avait dénoncé la démarche et avait saisi le Ministre de la culture pour contester les résultats de ces assises ; elle a par la même occasion suggéré qu’une profonde réflexion soit menée sous la direction de l’autorité sur l’adoption d’une procédure plus humanisée, démocratique et transparente de la recherche d’un collège électoral nécessaire et indispensable à toute élection ou désignation mais rien n’y fit ; toutes les correspondances de la ligue dans ce sens sont restées sans suite à ce jour.
Aujourd’hui le phénomène se généralise et le seul argument pour aller aux élections quelque le cadre dans le milieu culturel est ni plus ni moins la création toute azimut d’associations. C’est ainsi que pour contenir les velléités de fraudeur de l’un des candidats les autres aussi se sont investis dans les mêmes pratiques antidémocratiques et peu orthodoxes. Et si on y prend garde, le stade de l’amitié (terrain de foot ball estimé à plus de 60.000 places assises) ne suffirait pas pour contenir la foule de votants que les uns et les autres menacent de pouvoir mobiliser pour la prochaine désignation.
En tout état de cause, seule l’autorité de tutelle sera tenue responsable des déconvenues des cette grande tragédie en préparation pour n’avoir pas pris ses responsabilités quoique régulièrement saisie….. Le bal masqué auquel jouent les uns et les autres a assez duré ; soit c’est le bal qui fini soit c’est les masques qui tombent. Le temps venu à présent de connaitre le vrai visage de chacun et de tous.

DE LA POSITION DE LA LIGUE :

Réunie en assemblé générale extraordinaire à la demande de son bureau de coordination le vendredi 1er mai 2009, la Ligue Africaine des Professionnels de Théâtre section Bénin, après avoir passé en revue tous les candidats en lice, étudié leurs atouts, leurs faiblesses ainsi que la qualité de la campagne qui est menée sur le terrain a décidé de :

1- La ligue se refuse de s’impliquer dans la campagne électorale parce que dans sa forme actuelle, cette campagne est contraire aux idéaux qu’elle défend et promeut.
2- La ligue se refuse de prendre parti pour n’importe lequel des candidats en lice parce que tous utilisent des méthodes qu’elle a toujours dénoncées et combattues.
3- Le bureau de la ligue ne doit pas être absent sur les lieux de la désignation le jour du scrutin ; il est engagé par ses militants à la base à aller porter le débat sur la représentativité des électeurs et des candidats. des travaux
4- L’assemblée a engagé le bureau à tenir informer par écrit les trois candidats qui tous ont sollicité le suffrage de l’association de l’avis de la ligue de ne pouvoir s’engager dans des débats de caniveaux et des quelles stériles de personnes où l’éthiques, la morale et le jeu démocratique sont plus que jamais absent.

DE LA DIVISION DE LA LIGUE

Au terme de cette importante réunion, il a été constaté que la ligne directrice de la ligue ne pourra pas être scrupuleusement respectée par tous ses membres.
Pour une fois l’homogénéité de la ligue face à un enjeu sérieux va prendre un coup dur. Si le principe de l’abstention de la ligue lors de cette désignation a pu être adopté, c’est le problème de l’unicité de sa voie qui demeure ; la ligue ne pourra donc pas parler d’une seule et unique voie lors de ces assises.
En effet un de nos camarades a signalé avoir donné sa promesse à l’un des candidats qui l’aurait sollicité au poste de directeur de campagne ; il en est de même pour autre qui dit pouvoir aller voter lui aussi parce que disait-il « la ligue n’est pas une fédération, on est à la ligue à titre individuel. Si sur le terrain ma troupe qui n’est pas affiliée à la ligue m’impose de voter pour un candidat, je n’aurai pas le choix ».
Il se dégage clairement de ce qui précède que, pendant que la position officielle de la ligue était de ne se mêler ni de la campagne ni de l’élection en prenant parti pour l’un ou l’autre des candidats en lice, deux membres décident d’aller au front publiquement.
Etre directeur de campagne d’un candidat, c’est être son numéro 2 ; c’est faire partir intégrante de sa famille de campagne et d’élection et partager sa vision des choses, c’est une marque de confiance qui demande des prises de position publique aux cotés du candidat par tout où le besoin se fera sentir. Ce qui signifie donc que ce camarade en question ne se reconnait plus dans tout ce que la ligue reproche de peu orthodoxe et d’antidémocratique aux méthodes de campagne utilisées par les trois candidats sur le terrain ; que ce camarade est capable, si l’élection de son candidat devrait passer par une prise de position publique de sa part contre la ligue en vue de rallier d’autres forces, il le ferait… de même, la théorie selon laquelle seul l’individu est membre de la ligue et non pas sa compagnie relève d’une hypocrisie alimentaire dont la seul finalité pour son auteur est de chercher pitance partout où c’est disponible. En d’autres mots, cela revient à se revendiquer et du bon Dieu et du diable à la fois.…
A quoi servirait la ligue si chaque fois qu’elle prend une décision, chacun de ses membres doit se refugier, pour des intérêts à peine voilés, sous le pseudo bannière de sa compagnie pour ne pas l’exécuter ? Les décisions de l’assemblée générale ou même du bureau doivent être opposables à tout membre de la ligue qui se reconnait comme tel mais hélas… Nous savons tous l’influence de l’argent sur le terrain au cours de cette campagne mais nous n’avons jamais imaginé qu’elle puisse jouer sur notre cohésion ; qu’elle puisse atteindre aussi facilement nos rangs et casser notre unité de voie et d’action.
Comme quoi, même à la ligue, la conviction n’est pas la chose la mieux partagée.
Devant le pouvoir de l’argent, la morale et l’éthique deviennent facultatives et le militantisme relatif.
Cale dit, pour une ligue plus forte et plus dynamique, chacun doit travailler partout où il se trouve pour porter le message, pour défendre les idéaux de l’association et pour fédérer toutes énergies constructives….
Il est évident que la ligue ne pourra jamais être seule à mener le combat ni à atteindre l’objectif impérieux de l’assainissement et de la professionnalisation du monde des arts mais elle doit pouvoir jouer un rôle de pionnier et de fédérateur des énergies. Voilà pourquoi le combat du coordonnateur lors de la constitution du collège électoral été d’une très grande utilité pour toute la coporation.

Le vendredi 5 juin 2009 lors de la constitution du collège électoral au siège du BUBEDRA, les trois candidats en lice venus chacun avec son électorat constitué de pour la plus grande partie de gens inconnus au bataillon du théâtre, se sont livré à une démonstration de force interminable d’un ridicule constipant et dommageable pour la corporation…. La vigilance du comité de pilotage et de supervision des travaux conduit par le ministère chargé des relations avec les institutions et le ministère de la culture a permis de mettre hors d’état de nuire les envahisseurs ; les mercenaires et autres pirates culturels achetés pour grossir le nombre des artistes ; de même, toutes les associations datées de moins de deux ans d’existence ne sont pas autorisées à prendre part aux élections conformément à un décret pris en conseil des ministre depuis le 20 mars par le président de la République….
Au terme de l’élection qui s’est déroulée le samedi 13 juin, c’est bien monsieur Balogoun qui a été élu représentant des artistes au CES pour cette quatrième mandature. La tâche n’aura pas été facile. Que d’argents distribué, que de conscience achées et que d’associations crées sur tout le parcours.

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