mardi 16 juin 2009


Bénin : propos xénophobes du ministre FAGNON à Dassa.
Enfin une quinzaine de députés interpellent le gouvernement.
Je le disais dans mes notes consacrées à la danse des ministres et autres cadres dans nos départements, le ministre Nicaise FAGNON, auteur de propos xénophobes et régionalistes vient de mettre en difficulté le chef de l’état vis-à-vis de l’assemblée nationale.
En effet, une quinzaine de députés et pas des moindres, toutes les figures de prou de l’opposition notamment, Rosine SOGLO, Adrien HOUNGBEDJI, Bruno AMOUSSOU, Idji KOLAWOLE, Lazard SEHOUETO…. ont conformément aux articles 71 et 113 de la constitution invité le chef de l’état en personne à venir s’expliquer devant la représentation du peuple sur les propos régionalistes et ségrégationnistes de son ministre.
Cette interpellation intervenue dans la journée du jeudi 14 mai est un fait rare au Bénin et pourrait mettre à mal la cohésion du gouvernement tout entier. Car, les députés pour la plus part sont de l’opposition même ceux qui se réclament de « la majorité » présidentielle.
Il y a de fortes chances que le président de la république ne se présente pas en personne à cette interpellation mais se fasse représenter par un de ses ministres comme le prévoit la constitution. Dans un cas comme dans un autre, les députés ne feront pas économie de l’alinéa 2 de l’article 71 qui stipule : « En cas d’interpellation, l’Assemblée Nationale peut prendre une résolution pour faire des recommandations au Gouvernement ».
Alors, il est dores et déjà évident vu la configuration actuelle du parlement que quelles que soient les garanties que donnerait le chef de l’état ou son représentent sur sa capacité et celle de toute son équipe à assurer la cohésion et l’unité nationale, les honorables députés pour une fois qu’ils sont parvenus à attraper leur proie ne vont pas lésiner sur le traitement à lui infliger….
Une telle cohésion retrouvée au niveau du parlement sur une question aussi sensible est à saluer ; car comme je le disais dans mes précédentes notes, le comportement de certains ministres du régime du changement pourrait bien nous conduire au pire.
Les propos du ministre FAGNON nous replongent dans ces tristes passés des années 1960 et 90 où la vie politique est animée par des clubs électoraux et des démons politiques et où les gens du sud ne peuvent pas se réunir et exprimer librement et en toute quiétude leur opinion politique au nord et vis versa.
J’ai encore en mémoire ces tueries, ces massacres et toutes ces violences infligées à des hommes et à des femmes parce qu’ils ont cru devoir militer ou voter pour le candidat Soglo…. C’est par train que des milliers de gens : hommes, femmes, jeunes, vieux et enfants ont fuit leurs domiciles incendiés, leurs biens arraché et leurs parents éparpillés aux quatre coins de la ville…. Plus jamais ça. Plus jamais ces images de gens battus, humiliés et chassés de leur pays, de leur ville pour leurs appartenance politique.
Vivement donc que les députés gardent cette subite cohésion retrouvée, tout au moins face à ces pratiques d’une autre époque.

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