mardi 30 juin 2009


Niger : Destitution tout azimut, Tandja a franchi le Rubicon.
Pour avoir les coudées libres pour son maintien au pouvoir, Monsieur Mamadou Tandja n’a pas voulu faire les choses à moitié. Entouré d’un petit groupe de partisans, il a définitivement muselé le Niger et mis en péril la démocratie.
En effet, après avoir dissous le parlement, annulé la constitution et après s’être octroyé des pouvoirs exceptionnels au titre de l’article 53 de la constitution pour diriger le Niger par ordonnance et par décret, il vient de proclamer la destitution de la cour constitutionnelle, dernier rempart de la démocratie nigérienne et seule institution de la république à lui avoir résisté jusque là dans sa rage de se maintenir à tout prix au pouvoir.
En effet, Madame Fatimata Salifou Bazeye, présidente de la cour constitutionnelle a été convoquée au palais de la présidence par Tandja lui-même.

Après les civilités d’usage, le président nigérien a noté à son hôte que les articles 104 et 107 de la constitution concernant la Cour Constitutionnelle vont être suspendus et que les décrets de nomination des membres de la cour seront abrogés. L’entretien entre les deux personnalités nigériennes a pris fin en moins de 15 minutes.
Après quoi la présidente de la Cour Constitutionnelle a ensuite réuni les 7 sages de la cour pour leur signifier la décision de la haute autorité.
Cette dissolution de la Cour Constitutionnelle est faite en violation de la constitution en son article « 7 » qui proclame le caractère inamovible de l’institution.
Désormais, Tandja a les coudées franches pour « immoler » la démocratie nigérienne comme il l’entend et comme il le veut.

Déjà, la presse nigérienne est sous menace ; le groupe de presse Dounian (Télé radio) vient d’être suspendu par le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) pour « appel à l’insurrection des forces de défense et de sécurité ».
Ce groupe de presse reconnait seulement avoir relayé l’appel de l’opposition « à refuse l’application des pleins pouvoirs au chef de l’Etat ».

Aux dernières nouvelles, cette décision de suspension de Dounian aurait été contestée par 6 membres du Conseil Supérieur de la Communication qui a dénoncé le caractère non collégial et non consensuel de l'avis.
On peut dire sans se tromper que le Niger se trouve dans une situation inédite et que le silence de la communauté internationale et des pays de la sous région est dangereux.

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