mardi 16 juin 2009

Niger : MAMANDOU Tandja laissera-t-il ou ne laissera-t-il pas le pouvoir en décembre 2009 ?
La question a préoccupé plus d’un observateur de la vie politique nigérienne. Des milieux proches du pouvoir et de l’opposition rien n’est certain. Chacun parle selon que le maintien au pouvoir de l’actuel chef de l’état l’arrange ou non.
En mars dernier encore, lors de la visite de Monsieur SARKOZY à Niamey, Tandja avait publiquement réfuté toute idée de modifier la constitution aux fins se maintenir au pouvoir….Mais lors d’une interview devant la presse française (France 24 et libération) le président de la république a lui-même levé tout équivoque : Il a annoncé vouloir organisé un référendum constitutionnel à la demande du peuple pour proroger son actuel mandat qui vient à terme en décembre 2009.
Le bruit d’un éventuel maintien au pouvoir de l’actuel chef de l’état nigérien court depuis longtemps ; mais c’est pour la première fois que l’homme s’est lui-même prononcé sur la question avec clarté et précision de ces intentions. Et cette déclaration a tôt fait de soulever partis politiques, centrales syndicales et toute la société civile nigérienne qui aspire à une alternance crédible au sommet de l’état du Niger. En effet, l’idée de ce référendum vient tordre le cou au processus démocratique encours dans ce pays depuis quelques années. Il est vrai que la constitution du Niger autorise le chef de l’état à soumettre un texte à la consultation directe du peuple ; mais nulle part il n’a été question d’une révision constitutionnelle comme l’entrevoit le camp présidentiel.
Dans un jeu de mots à peine compréhensible, on parle dans le camp présidentiel non pas de la révision constitutionnelle mais de « soumettre à la volonté du peuple un nouveau texte qui permettrait à l’actuel président de proroger sont mandat de trois ou cinq années pour achever l’œuvre entamée » ; ce qui signifie explique les défenseurs de cette thèse que « la constitution sur laquelle a prêté serment le président Tandja demeure intact ; on lui aura juste substitué une autre. Ce qui n’est pas synonyme de révision ou de modification de constitution… »
La réalisation de cette aventure sera de toute façon un grand recul démocratique pour le Niger et pour toute la sous région. Déjà, la CEDEAO dans le cadre du protocole d’accord signé par le Niger et qui interdit la révision de toute constitution dans les six mois qui précèdent un scrutin a saisi les autorités du pays pour exprimer toute sa désapprobation d’une éventuelle modification de la constitution aux fins de maintenir l’actuel régime en place…. Mais le camp présidentiel persiste et signe par l’entremise du ministre de l’intérieur « … l’institution en tant que telle, par principe effectivement, peut exprimer ses préoccupations. Mais nous connaissons très bien les pays qui composent la CEDEAO et nous savons l’histoire de chacun de nos pays. Donc, à ce niveau, je pense que chacun doit suffisamment balayer devant sa porte avant de s’occuper de celle du voisin. » Sans commentaire…

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