mardi 9 juin 2009


Mauritanie : L’accord de la honte et du recul de la démocratie vient d’être signé.
Le 6 août 2008 un coup d’état militaire met brutalement fin au régime démocratiquement élu pour la première fois en république de Mauritanie. Les organisations de la société civile, les centrales syndicales et autres citoyens épris de paix et de démocratie ont pris d’assaut les rues pour réclamer le retour à l’ordre constitutionnel. C’était dans cette atmosphère que le président en exercice de l’Union Africaine avait apporté son soutien ferme aux militaires au pouvoir et soutenir l’idée d’une nouvelle élection présidentielle…. Depuis, les rues ne désemplissent pas ; les forces de l’ordre ne sont pas au repos non plus. Elles pourchassent, bastonnent et gazent les manifestants. Des images de femmes battues et jetées violemment dans les fourgonnettes de la police ont fait le tour du monde. L’ONU, l’UE, l’UA…. Et bien d’autres organisations et pays comme les Etats-Unis ont clairement condamné le coup d’état militaire et les violences qui s’en sont suivies ; tous ont exigé le retour au pouvoir du président déchu et le retour aux casernes des militaires, mais rien n’y fait….
Saisi du dossier depuis novembre 2008, le Sénégal après maintes réunions et négociations avec les deux parties en conflit a fini part obtenir de la junte au pouvoir, la signature d’un accord qui vient consacrer le recul de la démocratie dans ce pays.
En effet, il a été retenu entre autre :
La démission volontaire du président démocratiquement élu.
La formation d’un gouvernement d’unité nationale avec partage équitable des postes ministériels entre l’opposition et les putschistes. ( La défense et l’intérieur devant revenir à l’opposition)
Le report de l’élection présidentielle au 18 juillet.
Il ressort des points retenus par cet accord signé des deux parties sous l’égide du Sénégal et en présence du représentant de l’Union Africaine, de l’Union Européenne et bien d’autres personnalités que le général Abdelaziz, chef des putschistes doit prendre part lui aussi aux dites consultations comme tout mauritanien désireux et non frappé par des conditions de droit. Le minimum aurait été, à défaut d’avoir le retour au pouvoir du président régulièrement élu, d’interdire au général Abdelaziz sa participation à l’élection et à tous autres militaires encore en fonction. Cet accord vient donc entériner le coup d’état du 6 août et légitimé les putschistes comme interlocuteurs incontournables.
Il ne sera pas surprenant demain de voir l’actuel homme fort de la Mauritanie jeter ses opposants en tôles pour contestations des résultats de la prochaine présidentielle. Car je vois mal un militaire qui n’a pas craint de remettre en cause les institutions de la république accepter sa défaite électorale. Il voudra comme c’est souvent le cas en Afrique se maintenir au pouvoir au mépris des règles du jeu établi à Dakar.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire