dimanche 28 juin 2009


Honduras/coup d’Etat militaire:
Mamadou Tandja sur les traces de Manuel Zélaya ?

Elu en 2006 pour un mandat de 4 ans non renouvelable, le président hondurien Monsieur Manuel Zélaya s’est résolument engagé vers la fin de son mandat présidentiel dans une logique de son maintien au pouvoir. Pour le faire, il a initié un projet de référendum jugé non conforme à la constitution hondurienne par le parlement, le congrès et la cour suprême dont les avis sont sans appel. Néanmoins, Monsieur Manuel Zélaya a persisté et a organisé son référendum, conscient de s’appuyer sur la fraude pour faire passer le « oui » nécessaire à son maintien au pouvoir.
Dans la foulée des contestations, il y a aussi celle de l’armée par la voie du chef d’état major qui a refusé d'autoriser ses Hommes à ventiler le matériel du vote dans les differents centres retenus ; il a été aussitôt limogé par le président de la république sous prétexte d’ingérence et d'insubordination. D'autres hauts gradés de l'armée ont aussitôt remis leur démission au président qui l'a accepté. Depuis, accompagné d'une foule de sympatisants et de militants acquis à sa cause, Monsieur le président s'est porté lui-même sur une base militaire sortir le matériel de vote que l'armée avait refusé de servir.
Le pays était ainsi divisé en deux blocs avec d’un coté ceux qui trouvent illégal l’idée d’un référendum pour le maintien au pouvoir du président Zélaya et de l’autre, ceux qui applaudissent des deux mains la démarche du gouvernement.
Le dimanche 28 mai 2009, alors que les bureaux de vote devaient ouvrir à 8heures pour la tenue du scrutin référendaire, les militaires ont très tôt arrêté le président Zélaya à son domicile; ils l'ont expulsé au Costa Rica où il a demandé l’asile politique.
Cette situation très préoccupante pour tous les démocrates du monde se rapproche point pour point de la saga politico-institutionnelle qui se joue en ce moment précis au Niger où le président Tandja s’efforce contre vents et marées à se maintenir au pouvoir par voie référendaire. Monsieur Tandja devrait tirer leçons de ce qui vient de se passer en Honduras pour épargner à son peuple errements et violences inutiles.
Les condamnations de part le monde du putsch hondurien viennent à mon sens trop tard ; en agissant par voie de forces, l’armée hondurienne s’oppose à un autre coup de force et peut-être à l’installation d’un régime monarchique, contraire à la constitution. Certes que l’armée n’a pas le droit de se mêler de la chose politique mais l’armée a horreur de la pagaille politique et du non respect des textes républicains.
Je suis convaincu que si Monsieur Zélaya avait respecté à la lettre la constitution sans chercher à jouer à une quelconque prolongation à la fin de son mandat, l’armée se serait comportée autrement envers lui.
Aux dernières nouvelles, c'est Monsieur Roberto Micheletti president du congrès qui a été désigné Président de la République par le parlement jusqu'en janvier 2010 date de la fin du mandat du président déchu.
Par ailleurs, le congrès a décidé unanimement de "désavouer" M. Zélaya en raison des "ses multiples violations répétées des textes et lois honduriens" et de sa "conduite irrégulière"....
....Saurait été bien que la communauté internationale, très active dans la condamnation du "coup d’Etat" survenu tôt ce matin en HONDURAS ait anticipé et commencé déjà à condamner le coup de force amorcé par Monsieur Zélaya désormais ancien président. Cela nous aurait peut-être ces bruits de bottes inutiles.
Voilà pourquoi, pour que nous n’ayons pas à dénoncer un coup d’Etat militaire au Niger ou à déplorer un bain de sang inutile, voici le moment plus que jamais pour la communauté internationale de se pencher sur la situation qui prévaut dans ce pays et condamner au besoin, les dérives politiciennes du président Tandja.

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