jeudi 25 juin 2009


Bénin : Enfin ! Grâce à l’atelier orisha, le cid a conquis les collèges et lycées.
L’un des projets les plus préoccupants pour la Ligue Africaine des Professionnels de Théâtre section Bénin a toujours été la création et la diffusion sur toute l’étendue du territoire nationale, notamment dans les établissements scolaires et universitaires de la pièce de théâtre « Le cid » de Pierre Corneille où elle est au programme dans les classes de troisième (3ème).

Très tôt, dès ma prise de fonction en mars 2006 en qualité de coordonnateur national de la Ligue, mes collaborateurs et moi-même avons travaillé à la recherche du financement de ce projet en rencontrant des responsables d’institutions de financement culturel tout comme nous avons déposé des dossiers de financement de la dite création un peu partout sans suite.

Nous avons été contraints de mettre en veilleuse ce projet de création pour nous atteler à autre chose.
En 2008, l’Atelier Orisha obtient de l’union européenne et du gouvernement du bénin à travers le Projet de Soutien aux Initiatives Culturelles Décentralisées (PSICD) pour son projet « Kalétas ou l’école de la vie » un appui financier. Ce projet se résume en quatre points à savoir :

Activité 1 : Identification et formation de médiateurs culturels.


Activité 2 : Déploiement des médiateurs culturels dans des lycées, collèges et universités pour accompagner les créations artistiques et culturelles existantes ou alors en susciter.


Activité 3 : Création et diffusion de deux spectacles grands publics par des professionnels au profit des scolaires.


Activité 4 : Organisation de quatre festivals régionaux de théâtre en milieu scolaire qui couvrent toute l’étendue du territoire nationale: le FEDETHES ; la PROTHES ; le FESTACOP ; le FESTHEC (avec en appui à chaque festival un concours de chorégraphie)


C’est donc au titre de l’activité 3 que la Ligue a été sollicitée pour la création de l’un des deux spectacles grand public au profit du monde scolaire. Nous avons alors soumis aux responsables de l’atelier Orisha notre vieux projet de création et de diffusion du cid sur lequel nous nous sommes entendus et avons passé un accord de partenariat.
Durant deux jours, un casting a regroupé au siège du FITHEB (Festival International de Théâtre du Bénin) près de cent comédiens et comédiennes sur lesquels, avec l’appui d’Ousmane Alédji, éminent auteur et metteur en scène béninois, j’ai pu en retenir une vingtaine. Un atelier de remise à niveau et de texte a permis au bout de dix jours d’intenses travaux de dégager les onze comédiens et comédiennes nécessaires à la création. Une distribution de rêve a été dégagée mais trois défections majeures pour des diverses m’ont contraint à faire appel respectivement à Nicolas, Armand, Rhodes et Charelle de la liste d'attente en remplacement de: Arsène, Fofo Séba et Fidèle.
Charelle et Rhodes se sont relayées sur le personnage de l’Infante et au poste d’assistante du metteur en scène.
Durant deux mois, toute l’équipe a travaillé dur pour donner corps à notre rêve commun : faire de notre spectacle l’une des réussites artistiques majeures sur le plan théâtral béninois de ces dix ou vingt dernières années.
Du coordonnateur de la Ligue au metteur en scène du cid en passant par l’administrateur aux comédiens, chacun a joué sa partition à temps pour que la barque du cid soit menée à bon port.
Au total, vingt représentations ont été données à travers tout le pays aussi bien dans les écoles, universités que dans les centres classiques d’accueil de spectacles.
Si dans quelques rares lieux le public n’a pas fait le déplacement escompté, dans la majorité des cas, c’est à une véritable émeute que nous avons assisté ; au collège le faucon à Abomey calavi par exemple, c’est devant mille deux cent(1200) élèves et enseignants que le spectacle a eu lieu. Au Centre Culturel Français de Cotonou, les deux soirées ont mobilisé plus de mille sept cent (1700) personnes venues de toutes les couches sociales ; au foyer des jeunes filles à Natitingou, nous avons joué devant plus de cinq cent (+500) élèves et invités…. C’est dire donc que cette opération a rencontré un réel accueil de la part du public consommateur de théâtre.
La foi et la détermination des hommes et des femmes qui ont travaillé d’arrache pieds à raison de huit à neuf heures par jour sont la preuve qu’au Bénin, les artistes sont capables de se mettre ensemble au-delà de tout clivage pour réaliser de très belles œuvres.
Je rends ici hommage à chacun de ces génies entièrement soumis pour la circonstance aux exigences du travail en groupe et qui nous ont permis de réaliser ce qui était, il y a quelques mois au paravent, très improbable. Nos querelles intestines et, je viens de m’en rendre compte, constituent un gros handicape pour l’éclosion et la mise en commun de nos talents pour un théâtre béninois plus fort, plus professionnel et plus compétitif…
Les préparatifs pour la tenue de la deuxième vague de la tournée, soient trente (30) dates à travers tout le Bénin sont en cours de d’élaboration. Déjà, les choses ne s’annoncent pas facile car, la ligue devra à elle seule mobiliser tout le financement nécessaire à cette phase. Jusque là, aucune des structures de financement culturel sollicitée n’a encore rien répondu et ne répondra rien du tout comme à l’accoutumée.

Il faut reconnaitre que ce qui dérange les uns et les autres, notamment le fonds d'aide à la culture pour qu'elle n'ait encore jamais financée les activités de la Ligue, reste et demeure la ligne éditoriale de l'association qui se refuse toute compromission et tout langage de bois sur les questions liées à la corporation.

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