mercredi 10 juin 2009

Bénin : Marche de l’opposition sur le ministère de la santé, ce jeudi 28 mai

Depuis cinq mois, les hôpitaux publics du Bénin sont le théâtre d’une grève perlée sans service minimum dont la conséquence est ni plus ni moins de nombreuses pertes en vies humaines.
A l’origine de cette tragédie, le non payement par le gouvernement de certaines primes aux travailleurs de la santé :
Primes de risques ; primes de salissures ; primes de motivation…..
Aujourd’hui, l’opposition saisi la balle au bon et décide de marcher sur le ministère de la santé pour exiger du gouvernement la satisfaction des revendications des travailleurs de la santé pour ainsi arrêter les morts en série dans nos hôpitaux publics.
Ce brusque regain d’intérêt des ténors de l’opposition pour les revendications des travailleurs et des populations en souffrance dans nos hôpitaux étonne plus d’un observateur de la vie publique béninoise. Les grèves dans nos hôpitaux ne datent pas d’il y a six mois ni trois ans ; le bénin entier a déjà assisté à la paralysie de tout son système sanitaire avec à la clé d’énormes pertes en vies humaines, c’était l’époque où les opposants non-déclarés d’aujourd’hui étaient aux affaires. Malheureusement, il n’y avait pas d’opposition capable d’initier une marche de protestation, que dis-je, l’opposition en cette époque était étouffée ; c’était à coup de gaz lacrymogène que les opposants d’aujourd’hui traitaient ceux qui osaient s’opposer à leurs dérives politiques et économiques quand ils étaient aux affaires.
La sortie dans les rues de l’opposition à tout l’air d’une querelle de politiciens en panne d’initiatives alternatives ou en manque de visibilité politique.
En effet, dans le chapelet d’accusations portées contre le pouvoir en place, l’opposition fait le point des hôpitaux et constate que dans certains départements, il n’y aurait pas du tout de spécialistes tels que : chirurgiens, anesthésiâtes, cardiologues, sages-femmes, gynécologues …. Je voudrais faire observer que les mêmes qui pointent ces doigts accusateurs ont été aux affaires plus de dix années , qui premier ministre, qui députés, qui président du parlement, qui ministre du plan…et ont toujours vu ces hôpitaux dans ces conditions ; que ces conditions de travail misérabilistes ont toujours fait l’objet de grèves intempestives des centrales syndicales du monde médical qui pour une promesse ou pour d’autres raisons propres à elles jettent l’éponge au grand mécontentement de leurs bases…. Ce n’est donc pas en cinq mois ou trois ans que l’on pourra soigner « un cancer » vieux de cinquante ans…. On doit néanmoins reconnaitre à l’opposition le mérite d’avoir retrouvé sa cohésion d’action et de parole ; le mérite sortir enfin de son apathie qui a fait le lit à tous les dérives de l’exécutif ces derniers temps. Car un pouvoir laissé à lui-même va à la dérive. On doit enfin remercier l’opposition d’avoir pensé aussi contraindre l’exécutif à honorer ces engagements vis-à-vis des fonctionnaires. Mais il reste encore à faire : je voudrais attirer l’attention de cette opposition devenue subitement compatissante et soucieuse des peines et misères du citoyen béninois en ces temps de changement à grands vents, chantés et dansé çà et là, sur le cas de ces milliers de familles dont les maisons chaque jour que Dieu fait sont cassées pour cause de litiges fonciers….Des familles entières, propriétaires pendant vingt, trente voire cinquante ans se retrouvent brusquement sans abri et dépossédées de leurs concessions un beau matin parfois sans procès ou souvent au terme d’un procès tronqué sur toue la ligne. Marchez mesdames et messieurs de l’opposition. Marchez pour la cause de ces citoyens qui dorment depuis sous la pluie et à la belle étoile. Marchez pour ces gens qui n’ont plus de vie. Vous êtes tous des députés à l’assemblé nationale, interpellez le ministre de la justice sur la justesse de ces « crimes », initiez des lois qui puissent protéger le pauvre contre le riche en matière de foncier sans pour autant faire de celui-ci l’être à abattre ou le malheur de pauvre ou du faible.

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